Black Iruka
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 Deux flingues pour une vengeance

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Keisa Kyoko
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Keisa Kyoko


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MessageSujet: Deux flingues pour une vengeance   Deux flingues pour une vengeance EmptyDim 24 Sep - 1:09

L’éternuement de Jaina perturba légèrement la tranquillité d’une rue de l’agglomération. Reniflant pour rentrer sa morve dans son nez, la cow-girl ne s’imagina pas marcher un jour dans cette île hivernale. Cela changeait absolument l’environnement de celle qui était habituée à vivre dans des lieux assez chauds. L’avantage du froid apportait un peu de bien pour la peau de l’albinos. Le soleil ne la brûlait pas, mais ses mauvais rayons restaient très nocifs pour celle atteinte de la maladie de l’albinisme.

Aujourd’hui, dans cette ville enneigée, la prédatrice devait traquer une proie. D’après son vieux maître aveugle, un excellent tireur se terrait dans l’attroupement des veaux. Son nom ? Justin Douille. Les histoires contèrent que l’homme en question usait d’un vieux fusil de chasse. Ce fut les dires de Pierce, son mentor. Soit il s’agissait d’un vulgaire mensonge. Soit le tireur réservait un petit lot de surprise pour la future reine du tir.

Sortant un mouchoir en tissu de son blouson à fourrure, Jaina se moucha en effectuant un bruit de trompette. Ce ne fut absolument pas féminin, mais plus masculin. En même temps, la cow-girl ressemblait plus à un garçon manqué comparé à ses sœurs qui coulaient des jours heureux de leurs princes charmants. Jaina soupira en chassant de son esprit le seul mec qui avait réussi à la rendre amoureuse du sexe opposé. Rien que de penser à ce faible au foie blanc, sa colère fit bouillonner le sang dans ses veines.

Bifurquant dans plusieurs rues tout en se fondant dans la masse pour éviter de se faire remarquer, la rose attendit des messes basses de trois hommes mentionnant la cible de Jaina. Elle s’arrêta dans un coin, cala son dos contre un mur composé de briques et se grilla une cigarette. Rangeant son briquet, elle inspira profondément sa drogue et retira sa clope de ses lèvres envoûtantes. Deux petites secondes passèrent et la fumée sortit de ses narines puis de sa bouche.

Elle écouta attentivement, en réussissant à ne pas se faire griller. D’après les dires des messieurs, Justin Douille logeait dans une baraque miteuse non loin de la position de l’albinos. Sans faire attention, Jaina reprit sa promenade et se fit malheureusement remarqué par un des membres du trio. Ils ne firent rien, complotant dans l’ombre pendant que Jaina s’éloignait de ces rigolos.

Lorsque ses santiags se stoppèrent devant l’habitation de Douille, l’albinos ne prit aucune pincette pour forcer l’ouverture de la porte en bois par un violent coup de pied. Le propriétaire des lieux qui fumait sa pipe en lisant un journal assit sur son canapé, écarquilla ses yeux par l’entrée fulgurante de Jaina. La tireuse remarqua le fusil de chasse accroché sur la cheminée. Un joli pétard extrêmement bien entretenu.

« Justin Douille ? » demanda la cow-girl qui dégaina à très grande vitesse son revolver.

« Oui et vous faites quoi chez moi ?! Je vais appeler les autorités !! »

Elle sourit malicieusement et tira une douille en pleine tête de sa proie. Maintenant, Jaina surpassait cet homme qui se dressait autrefois sur son chemin d’être la meilleure tireuse. Sa méthode fut loin d’être la plus glorieuse ou respectueuse. Jaina s’en moquait royalement.

Souhaitant s’échapper des lieux pour ne pas être aperçue par les forces de la Marine, Jaina fut stoppée dans son élan en sentant derrière sa nuque le canon froid d’un pistolet à silex. Elle ne bougea pas d’un poil et se fit immédiatement voler ses nombreuses armes.

« Vous commettez une grave erreur. » prévint Jaina qui souhaita riposter illico. Hélas, un coup de crosse sonna la femme et l’obligea à embrasser le sol.

Elle perdit connaissance que quelques secondes, à peine dix, mais cela permit aux autorités de s’approcher davantage et aux voleurs de décampés rapidement. Jaina quitta avec grande difficulté la maison après s’être rendu compte que même le fusil de Justin Douille venait d’être volé.

Pestant, râlant dans sa barbe inexistante, Jaina se maudit d’être à présent nue sans ses armes. Elle pensa fortement qu’il s’agissait des trois rigolos de tout à l’heure. Le vol du fusil de chasse pouvait être le sujet de conversation des trois hommes. Frappant son poing contre le mur après avoir découvert qu’elle saignait un peu sur le crâne, l’albinos ignora la douleur même si cela lui faisait un grand mal de chien. Jaina entra dans une auberge complètement en pétard.

Elle fut devancée par un homme tenant un pistolet à la main. Ce dernier se fit remarquer en tirant pour se faire entendre. Il cherchait à acheter des armes et surtout à trouver l’acheteur.

« Je suis à la recherche de trois guignols qui se promène avec des armes ! » gueula encore plus fort l’albinos pour se faire entendre à son tour. Lorsqu’elle fut témoin d’un client qui remua négativement son visage d’exaspération, Jaina attrapa un couteau et le balança sur sa cible. L’arme de jet se planta dans la main de sa proie. « Ils ont un fusil de chasse, des revolvers et un fusil à canon scié ! Tout comme l’autre à côté de moi, je suis tout ouïe pour savoir à qui je dois m’adresser pour faire affaire ! »
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Keisa Kyoko
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MessageSujet: Re: Deux flingues pour une vengeance   Deux flingues pour une vengeance EmptyDim 21 Jan - 16:15

Que c’était bien dommage que le spectacle de la louve ne plaisait pas à tout le monde. Il était vrai qu’un lancer de couteau dans le dos d’une main était loin d’être une scène réjouissante pour d’honnêtes clients de bar. Les temps à Hat Island lui manquait, la violence était une monnaie d’échange, une coutume. Ainsi, une simple égratignure faisait rire la plupart des soulards et amateurs de jeux de mains. Là, actuellement, Rosenberg fut bien déçue du comportement de ces personnes. La louve avait le poil hérissé et les babines retroussées en sentant que le patron des lieux désirait réprimander la prédatrice. Heureusement que ces petits copains eurent réussi à le retenir, Jaina s’apprêtait à réduire considérablement la vie de ce mécréant.

Reprenant le couteau qui provoqua un autre râle de douleur à la victime de la cow-girl, ses billes sanguines s’arrêtèrent sur un verre de bière bien mousseux. Rapidement, elle saisit la chope et vida à très grande vitesse le contenu. Posant fortement l’objet sur la table en bois, Jaina essuya ses lèvres recouvertes de mousse et rota bien fort pour clouer le tout.

« Ta bière, c’est de la pisse de chien. » s’adressa la desperada au tavernier fin énervé. « Je comprends pourquoi tu n’as pas beaucoup de clientèle. » renchérit Jaina qui tira ses lèvres dans un sourire qui se voulait être moqueur. Elle reçut en retour des outrages à son encontre qui fit rire doucement la tueuse.

Son attention se porta à présent sur l’homme qui cherchait à acheter une arme. Ce dernier à l’allure plutôt fringante, beau gosse informa à son entourage que Jaina était son associé. La louve n’émit aucune protestation. Elle se laissa dominer par la curiosité, lui qui jouait sur les sentiments de Rosenberg en proposant une tournée à chaque client de ce foutoir. Ces beaux mots enlevèrent la tension pesante. Tous témoignèrent leurs joies, même Jaina s’y prêta en levant son bras, poing fermé tout en gueulant de réjouissance. Boire gratuitement pourrait lui remonter le moral à propos de la perte de ses pétards.

Sans attendre, l’impatiente se dirigea près du comptoir, posa son derrière sur un haut tabouret et tapa plusieurs fois sa main contre le buffet.

« Tu as entendu mon ami ?! Tournée générale. Je veux ton meilleur whisky ! » commanda la buveuse, impatiente de pouvoir étancher sa soif légendaire. Le tavernier ne mit pas longtemps pour la servir. Un verre posé contre le meuble en bois, une bouteille sortie de sous le présentoir, un tiers du récipient remplit, l’homme fit glisser le verre sur la table qui fut saisi en cours de route par la patte de la louve. « Santé ! » dit Jaina en présentant son verre à son prétendu associé qui se trouvait dans la même galère que la demoiselle. Sans armes…

Ses oreilles, fines étaient-elles et pourvus de plusieurs piercings dont des petits crânes humains, écoutèrent la conversation entre le beau parleur et un client bien renseigné. D’après ces dires, un prêteur sur gage croupirait à la sortie de la ville, plus précisément du côté nord. Sans plus attendre, Jaina vida d’un trait sa boisson qui lui procura un frisson de satisfaction et elle rejoignit son collègue habillé d’un costard.

À l’extérieur, remontant le col de son manteau puis enfilant ses gants à cause du froid, l’albinos se grilla une clope pour se réchauffer, elle en proposa même une à son allié du moment. L’objectif se trouvait bien loin, à plusieurs innombrables minutes de marche. Jaina siffla fortement ce qui provoqua un hennissement de cheval. Orphée, sa fidèle et magnifique jument rejoignit sa maîtresse tout en faisant vibrer ses babines. Agrippant la corne de sa selle, enfourchant une de ses santiags dans un des deux étriers, la cow-girl monta sur son amie. Jaina tapota l’encolure de sa jument en signe d’affection et se tourna sur l’inconnu.

« Je m’appelle Jaina Rosenberg d’Hat Island et future Reine du tir. » se présenta la Chapeauté en inclinant son chapeau pour approfondir la salutation. Elle déplia une partie supplémentaire de sa selle pour permettre s’il le désire à son collègue de monter derrière Jaina. « Pourquoi tu cherches des armes ? On a volé ton arsenal ? »

Claquant sa langue sous son palais qui ordonna à Orphée de s’aventurer dans les ruelles de la ville, la tireuse sans arme garda le silence pour le reste du trajet. L’énervement la gagnait petit à petit. Elle désirait en découdre contre les salopards qui avaient eu le toupet de voler ses précieux pétards. Sans s’en rendre compte, Jaina lâchait d’innombrables insultes à voix basse…

Enfin à destination, devant une maison hideuse et dépourvue de charme, la cavalière descendit de sa monture pour entrer dans la bâtisse. D’un coup de pied, Jaina força l’ouverture de la porte. Machinalement, elle chercha ses flingues dans ses holsters et soupira en se souvenant que son inventaire était vide.

Salazar Ditori qui tapait un petit roupillon contre son bureau, tomba de sa chaise. Surpris, il ne s’attendait pas à recevoir un client aussi turbulent dès sa petite entrée. Il jura des insultes en se relevant et en massant son postérieur.

« Vous avez pas lu l’écriteau à la porte ?! » grogna le vendeur qui frappa son poing contre son bureau poussiéreux. La lampe à huile manqua de chuter sur le sol. Heureusement, le prêteur sur gage rattrapa son bien de justesse. « C’est fermé aujourd’hui et je reçois mes clients qu’avec des rendez-vous. »

Quand Jaina s’avança dangereusement, Ditori ouvrit un tiroir à sa gauche pour en ressortir un pistolet à silex. Il agressa le chien pour armer son pétard. Mais son action était trop lente pour une habitué au Fast Draw. Dégainer et tirer le plus rapidement possible correspondait à un mode de vie sur Hat Island. Les meilleurs dans ce domaine vivaient longtemps et les moins bons remplissaient les fosses communes. Donc, Salazar n’eut pas le temps d’esquiver le coup de santiag sous son menton. L’homme retourna sur le sol en brisant sa chaise fragile.

« Où sont mes armes espèce de faible au foie blanc ?! » gueula la mécontente qui vola le pistolet à silex pour menacer Salazar. « Parle, sinon je te dézingue ! » fit-elle en manquant cruellement de patience pour interroger ses proies… Peut-être que son camarade avait plus de ressources pour interroger Ditori qui refusait d’ouvrir son clapet…
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