Deux violons pour une voleuse et une détective.

Lorsque la mort arrive pour voler l'âme d'un être vivant elle ne se préoccupe pas de la tristesse que cette dernière laisse derrière son acte. Il est toujours difficile d'accepter la mort d'un proche, d'un ami ou bien de sa moitié ou encore de son propre enfant. On pleure, on a mal au cœur, on demande pourquoi la mort est aussi cruelle envers les vivants. Mais c'est son rôle de récolter les âmes des mourants qui n'ont plus leurs places dans ce monde. C'est comme un choix sélectif, la vie choisie qui doit être gardée dans son royaume et qui doit partir. Ça ressemble à un jugement mais de façon inégal où les vivants n'ont aucun droit de se rebeller. La mort, la vie, deux choses encore indomptables pour l'homme qui est toujours avide de connaissance et de pouvoir. Aujourd'hui, lorsque le soleil commence progressivement à montrer le bout de son nez dans la capitale de France, un homme fou amoureux de l'argent est en train de travailler discrètement pour un personnage bien plus répugnant que la mort elle-même ; le Comte Millénaire. Le broker, fin manipulateur, devenant progressivement expert dans son nouveau job, tente de convaincre une jeune femme qu'il est tout à fait possible de ramener son mari à la vie...

Oh oui, il ne suffit que d'un cri de désespoir, d'hurler le nom de la défunte personne pour que le Faiseur agisse dans l'ombre et ramène le décéder au royaume des vivants. Un acte assez simple, défiant les lois de la nature mais qui demande un terrible coût pour l'ignorante. Un sacrifice pour une vie. Une âme contre une âme. Mais fort heureusement, le désastre ne va pas se produire et malheureusement pour le broker ses agissements vont prendre fin. Car lorsque la demoiselle en détresse s'apprête à hurler le nom de son défunt amoureux, ta main se plaque sur la bouche de la victime. Observant sagement dans l'ombre, tout en ayant éliminé un démon nouveau-né qui devait servir de garde du corps au pion du Comte Millénaire, tu as attendu le bon moment pour intervenir. Tu souhaitais voir comment procède le broker mais également tester la volonté de la victime qui franchement laisse à désirer.

Fixant ta cible derrière ton masque, tu émets un sourire de Victoire. Encore une fois tu viens de trouver une nouvelle souris. Tu as eu légèrement un peu de mal pour débusquer celle-ci car elle semblait bien plus maligne et intelligente que les autres rongeurs. Mais autant l'admettre, question intelligence personne ne te surpasse, ô toi la grande Sherlock Holmes qui compte avec amusement et arrogance le nombre d'enquêtes résolues. Relâchant la pauvre civile en pleure, tu contres de justesse un coup de poing du broker en bloquant son coup par ta main robotisée. Tu sers progressivement la main du coupable pour y entendre lentement le bruit de ses os qui craquent et supplient l'Exorciste sans cœur d'arrêter cette torture. Puis, lorsque tu diagnostiques grâce au bruit du hurlement de douleur de l'homme que tu viens de casser chaque phalange de ta victime, tu décides d'y mettre un terme et d'assommer le marchand de mort.

Les heures passent, la victime est emmenée chez sa famille par le biais de Traqueurs qui se chargeront de mettre en garde la pleureuse de ne plus recommencer son acte. Quant au petit méchant, la police s'occupe de son cas. Ce dernier ne connaîtra sans doute plus la liberté. Et puis toi, pour finir, tu entres dans une église pour y rencontrer un partisan de l'Ordre Noir. C'est le pseudo gardien d'une entrée de l'ancienne arche. Tu composes ton code afin de pouvoir rentrer à la Congrégation de l'Ombre afin d'y fournir ton rapport au Grand Intendant et te reposer par la suite.

Lorsque tu entres dans tes quartiers une petite heure plus tard, tu te souviens que maintenant en fixant ton nouveau bras que tu n'as pas pris le temps...de t'assurer si ta sauveuse va bien. En effet, si tu es encore en vie, c'est grâce à Destiny Richards. D'habitude tu détestes remercier les gens, mais là tu dois bien reconnaître que tu es obligée de faire cette action. En plus de cela, c'est une violoniste donc tu pourras au moins avoir un sujet de conversation avec ta nouvelle capitaine car autant l’avouer, tenir la conversation n’est pas ton fort. Et puis au niveau des ordres, tu laisses à désirer. Déjà que tu as aussi beaucoup de mal à obéir à De Buzancy, ce sera sans doute la même chose pour Destiny. Pourquoi donc obéir à un être qui utilise une simple petite partie de sa cervelle au lieu de tout utiliser comparer à toi, la grande et arrogante Risa Holmes... Bref, tu ne souhaites pas broyer du noir. Tu prends donc ton violon et ton archet pour ensuite te rendre à la porte de chambre de Destiny. Tu espères ne pas la déranger sachant que tu es au courant de sa relation étroite avec l'autre Exorciste dont tu as oublié son nom et prénom. Ce n'est pas de ta faute, tu retiens juste les éléments importants, les données inintéressantes sont immédiatement effacées de ton mind palace. Ils sont peut-être en couple, et si ce n’est pas le cas ils devraient l’être. Ces deux êtres vont très bien ensemble et pourraient former un beau couple. Tss…l’amour…une tare chimique pour les perdants… Tu as toujours pensé que l’amour était un dangereux inconvénient et tu le penses encore…surtout quand ton petit palpitant souhaite te convaincre que tu aimes cette Ada… Décidément, rien ne va avec toi. Rien ne fonctionne correctement…

Avec le bout de ton archet, tu frappes à la porte et tu attends patiemment que la blonde ouvre la porte. Tu soupires derrière ton masque et tu remues négativement ton visage. Toi qui vois la solitude comme ton meilleur ami, il semble que tu souhaites lentement construire des liens avec autrui...

Il ne faut pas longtemps pour que la porte des quartiers de la violoniste s’ouvre pour y accueillir une jeune femme courageuse malgré son passé de voleur qui te hérisse les poils, toi la détective qui déteste ce genre de personne. Pourtant, toi aussi tu as volé des choses dans le passé, ou du moins emprunté selon tes affirmations. Plusieurs fois tu dérobais des choses de droite à gauche sans te soucier de ce que penseraient les gens autour de toi. Parfois tu volais une pomme en suivant ta cible, sinon tu attrapais un chapeau ou un manteau pour passer inaperçu de la vigilance de ta proie, bref tu étais incorrigible et très malhonnête. La sociopathe de haut niveau, voilà ce que tu es en réalité, et difficile de croire à cet instant que tu souhaites remercier ta sauveuse ainsi que de prendre des nouvelles de cette dernière. Tu deviens un peu trop humaine ces derniers temps Sorcière aux Roses Noires, il va falloir que tu retrouves ton ancienne habitude de t’isoler et d’ignorer les sentiments humains qui te font cruellement défaut en ternissant par la même occasion ton travail, ton dur labeur. Ainsi, bougeant seulement tes billes océaniques de bas en haut pour lire les informations, les indices qui se dégagent de la blonde, tu fais en sorte de ne pas soupirer, ni encore moins d’y afficher une attitude très ennuyée. Heureusement que ton masque qui est légèrement différent des Corbeaux de Central te permet de cacher tes attitudes faciales pouvant te trahir. Comme par exemple le haussement de ton sourcil gauche, ou bien la direction que prend ton regard. Voulant répondre de manière courtoise, polie à Richards, tu t’abstiens de lui répondre lorsque quelque chose assez éloignée de toi semble te gêner.

En effet, en déviant légèrement ton visage masqué, tu viens d’y découvrir l’ombre d’une silhouette qui disparaît immédiatement du couloir après avoir été repérée par ton attitude à être constamment vigilante. Cette façon d’agir, de te surveiller, tu es prête à donner ton second bras en y pariant qu’il s’agit de ta grande sœur, cette Inspecteur de Central qui te surveille un peu plus depuis ce que tu as subi lors de l’attaque de la Congrégation de l’Ombre. Eh Wanda a de quoi s’inquiéter quand toi, la petite sœur de cette dernière est sur le point de résoudre l’énigme de cette mystérieuse perte de mémoire. Tu y fronces tes sourcils neigeux, tes cristaux azur sont vides de toutes émotions mais ces derniers dégagent une quantité de ténèbres bien plus terrifiante que l’ancienne Risa qui avait tué son ex-mari porteur du nom Moriarty. Patience, quand le moment arrivera, quand l’instant sera présent, toi, la Sorcière sera encore plus terrifiante que la dernière fois sur la Tour Eiffel. D’ailleurs, en parlant, en mentionnant ce passage à Paris, tu n’en as toujours aucun souvenir…ce qui du coup t’empêche d’apprendre que tu as été une mère dans le passé…

Tu finis par entrer dans les quartiers de Destiny en continuant de garder le silence, car tu n’as pas envie d’être écoutée par ta sœur qui joue un rôle de superviseur pour toi. Tu te plantes au milieu de l’endroit, tu élabores un diagnostic, une enquête bien minutieuse de gauche à droite, de trois cents soixante degrés pour ensuite être certaine qu’aucun golem caché ne s’y trouve, qu’aucun module jouant le rôle de micro ne s’y cache. Tu vas pouvoir couper ton silence, ne plus être muette et enfin t’exprimer devant ta camarade, ton capitaine. Tu descends ta capuche pour y faire découvrir ta tignasse blanche sous forme de tresse indienne. Ta main droite, non humaine, servant de prothèse, attrape ton masque pour le décrocher de ton visage. En ce moment, ton dos fait face à Destiny Richards. Tu inspires par la bouche pour remplir tes poumons de cet oxygène froid et pur qui ne se trouve pas dégradé par ton masque. Puis tu expires par le nez d’une manière silencieuse. « Tout ce qui compte pour moi Dear Richards, c’est le travail. » réponds-tu d’une manière sèche, franc, sincère mais accompagné d’un ton fatigué et faible. « Sans travail, mon cerveau pourrit. Lorsque c’est calme, silencieux, paisible, comme dans tes quartiers actuellement, je trouve cela intenable. » Tu te retournes pour lui faire face, montrant le visage d’une Risa qui ne ressemble aucunement à celle qui s’est présentée durant l’entraînement d’Apollinaire, lors de leur première rencontre. Tu as changé, tu es devenu la véritable Sherlock Holmes. Toi qui n’étais qu’une Rose qui n’avait pas encore éclos, désormais tu montres tes couleurs qui ne sont ni rouge, ni jaune, ni blanche, ni rose. Non, toi tu es unique, toi tu montres une couleur sombre, une lueur qui se marie bien avec l’obscurité, les ténèbres. Tu es le noir de la Rose…

« Je me suis débarrassé de plusieurs brooker que l’Ordre Noir et Central n’arrivaient pas à débusquer. » avoues-tu d’une manière hautaine, sur de toi, débordée d’arrogance et de fierté. « Quand ils sont largués, donc toujours, ils font désormais appel à moi. Au moins, mon ancien métier de Détective Consultant semble être utile pour eux. » Tu avales ta salive pour ne pas avoir le gosier sec et ainsi poursuivre ta petite parlotte. Soudainement, tu effectues une révérence à la manière d’un gentleman, chose que tu effectues désormais très rarement voire plus du tout depuis ta perte de mémoire. « Je voulais te remercier, de m’avoir permis de survivre face à l’amputation de mon bras. Je ne me tiendrais pas devant toi, si tu n’étais pas intervenu. Je te dois la vie, et je ferais mon possible pour te rembourser d’une manière juste à tes yeux. » Tu te redresses déposant ton violon et ton archet sur le dossier d’une chaise. « Je suis étonnée de te voir sans prothèse en guise de nouveau bras. » Tu t’assieds sur le rebord du bureau, tu joins tes mains sous forme de prière tout en collant ton menton au-dessus de tes phalanges. Tu fermes les paupières un instant, puis tu les ouvres afin d’élucider le pourquoi du comment sur la question de l’absence d’un bras robotique pour l’Exorciste. « Première possibilité, tu n’as pas besoin d’un second bras car ton Innocence pourrait t’en fabriquer un. Deuxième possibilité, tu n’es pas suffisamment prête pour en obtenir un. Peut-être es-tu encore trop faible niveau santé. Troisième possibilité, par choix de montrer à tout le monde que tu n’as pas besoin de deux bras pour pouvoir te battre. Chose totalement idiote car tu es obligée d’avoir deux mains pour jouer du piano. » Tu arques ton sourcil gauche, tu effectues un sourire en coin qui est très arrogant. « Vais-je au moins pouvoir faire un peu de musique en ta compagnie, Dear Richards ? »