Black Iruka
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 [INTRIGUE V] LA PAROLE AU PEUPLE

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Keisa Kyoko
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MessageSujet: [INTRIGUE V] LA PAROLE AU PEUPLE   [INTRIGUE V] LA PAROLE AU PEUPLE EmptyMar 23 Avr - 18:35

La parole au Peuple
La source du conflit

   

   

La pluie accompagnait à présent l’immense foule de manifestants parcourant les rues de la capitale de France. L’odeur de l’humidité caressait lentement mes narines. Ce temps pouvant annoncer un orage me donne un sourire satisfait. La température se refroidit et je remarque le découragement de certaines personnes pour continuer la manifestation. Ces gens qui rentrent chez eux pour être au chaud sont juste des petits rigolos. Des individus ne portant aucun courage, dépourvut de peur mais aussi de fainéantise. Ces personnes n’aideront pas à faire bouger les choses et ils seront les premiers à se plaindre de l’injustice. Je ne peux pas m’empêcher de les foudroyer de mon regard rouge sang. Ils sont écœurants pour moi, pour cette manifestation, pour ce monde. Je décide de ne plus y prêter attention mais ne peux pas m’empêcher de soupirer. J’observe percher sur un balcon d’une chambre d’hôtel cet événement depuis plusieurs heures, et j’ai un peu de mal à garder les yeux ouverts. La faute revient au décalage horaire entre l’Amérique et la France. J’ai d’ailleurs hâte de rentrer chez moi et de continuer mon petit business de ma vie humaine. Mais je dois m’occuper de mon deuxième travail. De mon autre moi qui dépasse une simple vie d’un être humain.

Me levant de ma chaise, j’attrape mon verre d’alcool avec ma main droite pour y boire le contenu cul sec tout en rentrant en même temps dans ma chambre. À l’intérieur s’y trouve un homme assez gros porteur d’une moustache morse bien soignée de couleur brune. Vêtu d’un uniforme de police et puant par la même occasion la transpiration, il était actuellement attaché sur une chaise. Le prisonnier ne bougeait pas d’un poil car Sam le tenait en joue. M’approchant de ce porc, je remets correctement son nœud de cravate à moitié défait. Il reparle à nouveau ou du moins il me supplie de ne pas lui faire de mal. J’apprends par la même occasion qu’il est père de deux enfants et pourtant il n’a pas refusé mon offre de me rejoindre seul à seul dans ma chambre d’hôtel. Je me bouche les oreilles en entendant des légers acouphènes et je demande à Sam de le bâillonner pour ne plus qu’il jacasse. Le calme revient avec un bruit de fond de la manifestation.

Je me ressers un verre de whisky tout en regardant de la tête aux pieds l’homme qui se trouve en face de moi. Je reste silencieuse ne quittant plus du regard l’officier. La peur se lit sur son visage. Il doit se maudire de m’avoir suivi. Je repose la bouteille d’alcool sur la table en lui souriant malicieusement. Je ne suis pas une tortionnaire, mes gars me considère comme leur mère voire même leur sœur pour certains.

« Êtes-vous calmé, demandais-je en buvant la moitié de l’alcool contenu dans mon verre. Je ne vais pas vous faire de mal si vous restez tranquille. Cependant si vous hurlez, Sam s’occupe de vous. Il adore les personnes de votre genre. Venant en au fait, c’est moi qui parle et vous ouvrirez la bouche quand je vous l’autoriserais. Si vous me mentez, vous me le pairez. Ensuite, si j’obtiens ce que je désire, vous serez une personne libre. Je relève le menton du prisonnier avec mon index pour qu’il me regarde. Avons-nous un accord ? »

Il acquiesce et Sam enlève le bâillon qui empêchait l’officier de parler. Je m’oriente près de la fenêtre pour être dos à lui.

« Si vous étiez tranquillement au chaud dans votre commissariat, débutais-je d’une voix neutre, qui dirige vos hommes ? »

La réponse du policer me fait froncer les sourcils. Une femme porteuse de la Rosaire de l’Ordre Noir commanderait les forces de l’ordre ? C’est impossible, et pourtant il me dit la vérité.

« Vous allez changer les ordres de vos hommes. Ils n’assureront plus la sécurité de la manifestation. Je le coupe immédiatement en posant mon index sur ses lèvres. En même temps, de l’énergie rouge s’échappant de ma main gauche entre dans le torse de mon prisonnier. Vous savez au fond de vous que ce groupe porteur de la Rosaire est une plaie. Il vous ridiculise sur vos compétences de commandement. La preuve est là, sous vos yeux car cette fameuse femme dirige vos collègues à votre place. Ne croyez-vous pas qu’il est temps de se révolter comme le font ces braves Parisiens ? Si la police décide de manifester avec eux, alors le mur de cette injustice pourra s’effondrer. Je pose délicatement mes mains sur ses épaules. Si vous le faites, les citoyens auront à nouveau confiance en vous. Mais, je dis bien mais, si vous empêchez l’Ordre Noir d’agir comme le fait votre remplaçante. J’ouvre la main de l’officier pour y déposer son arme de service. Parfois pour surmonter les obstacles il faut se salir les mains. »

Sam détache le policer et remet correctement le képi de l’homme sur sa tête. Sans un mot, le représentant de la loi part de ma chambre comme un homme nouveau. Une personne qui est dorénavant sûre de lui, n’ayant plus aucune peur en lui et surtout déterminée à reprendre les choses en main.

Buvant le restant de mon breuvage, je me redirige à mon balcon pour admirer cette merveilleuse journée. La pluie se remet à s’écraser sur mon chapeau et mes vêtements. Un léger frisson parcourt mon corps lorsqu’une goutte arrête sa course contre un de mes bras dénudés. Je surveille de loin mon ancien prisonnier qui est en train d’ordonner à deux de ses fonctionnaires ces nouvelles directives. Je sais qu’un jour il me remerciera de lui avoir ouvert les yeux. Comme beaucoup de ces citoyens que j’ai côtoyés en début de journée pour agrandir un peu plus cette révolte. Peut-être que ce mouvement deviendra une révolution identique à la prise de la Bastille. Peut-être que la tête d’une personne importante va se détacher de ses épaules. Le destin en décidera. Non ! C’est MOI qui en déciderais. Comme dans toutes les révolutions qu’il y a eu sur cette planète bleue.

Je hausse un sourcil en apercevant un individu fort bien habillé s’enfuir dans une petite ruelle déserte.

« Sam ? Peux-tu me rattraper cet homme ? »

Toujours muet, l’Akuma de niveau deux ayant l’apparence et l’âme d’un couple de domestiques que j’aimais tant, sort de ma chambre en vitesse pour chasser ma nouvelle cible. Calmement, j’y sors à mon tour pour suivre Sam en marchant et en chantant dans ma barbe.

Quelques minutes plus tard, je rejoins Sam qui venait d’attraper par le col le fuyard. C’est un noble à en crever les yeux. Je me mets à rire doucement. Une chose que je déteste, ce sont les personnes comme lui. Moi-même j’en étais une et mes parents ont nourri les asticots. Je pose délicatement ma main sur son torse laissant mon don naturel prendre la suite. Fermant les yeux, je sens en lui grâce à mon pouvoir qu’il éprouve une profonde haine contre le bas peuple. Je ferme mon poing gauche si fort que des craquements d’os se font entendre. Il me faut dix longues secondes pour calmer ma colère.

« Si tu détestes tant que ça ces vulgaires pauvres, pourquoi ne pas te défouler sur quelques-uns ? Je sors mon révolver et la dépose entre ses mains. Maintenant, tu as le pouvoir de changer les choses mon ami. Je sais que tu en meurs d’envie, donc fais-toi plaisir. Il est temps de te révolter et d’être un nouvel homme. »

Je me recule de lui avec Sam le sourire aux lèvres. Je récupérerais mon arme sur son cadavre dans quelques heures. En espérant qu’il réalise des choses intéressantes pour moi.

Parcourant les petites ruelles de la capitale, j’entre à mon tour dans la manifestation accompagnée de Sam qui ne passe pas inaperçu de ses deux mètres trois de grandeur.


   
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE V] LA PAROLE AU PEUPLE   [INTRIGUE V] LA PAROLE AU PEUPLE EmptyMer 29 Mai - 15:35

La parole au Peuple
La source du conflit

   

   

Bien abritée sous le parapluie rose que tenait Sam, je circule tranquillement au cœur de la manifestation. Toutes personnes qui me bousculent sont automatiquement recadrées par un regard sévère de mon fidèle majordome. Mes vêtements de Far West trahissent ma discrétion lors de mon passage mais je n’y prête aucune attention. Je ne désire guère ressembler à ces plouques qui s’habillent tous de la même façon. Comme un code à respecter. Cela me dégoûte, j’aime les gens originaux. C’est agréable de pouvoir exprimer ses goûts dans son style vestimentaire. Mais passons à un autre sujet que la mode. Revenons au présent, à tous ces gens colériques espérant changer les choses. Ils réussiront, si je suis là. Ces moutons ont besoin d’un berger pour les guider. Un chef qui représente aussi un loup. Mon premier plan consiste à augmenter la colère de pauvres contre les nobles. J’espère que mon premier pion va réussir. Si jamais il échoue, je vais lui montrer la véritable souffrance. Il hurlera jour et nuit en me suppliant de le tuer. Je m’en réjouis d’avance, ou plutôt Mordred s’en réjouit d’avance. De toute façon, ce noble n’est qu’un boulet, un idiot. Si j’avais eu le choix de choisir avec un autre, je le ferais. Alors je m’arrête pour me retourner en espérant entendre un coup de feu. Un signal qui pourrait m’en rendre toute chose. Mais rien. Le néant. Je fronce les sourcils et peste. De ma poche gauche, je sors une montre à gousset pour regarder l’heure. Ce n’est quand même pas compliqué de tirer sur un manifestant. Tous puent la pauvreté, la misère et le Français surtout. Je sers fortement ma montre de toutes mes forces, le verre de ce dernier se brise lorsque mes iris de Noé se mettent à trahir mon apparence humaine. Sam penche la tête d’un air inquiet. Mon impatience me conseille d’envoyer Sam pour détruire ce moins que rien de noble mais j’arrive à garder mon sang-froid. En fait, pas pour ma montre qui est à présent détruite au creux de ma main. Les morceaux de verre se sont amusés avec ma peau mais je ne ressens aucune douleur. Elle représente juste des petites piqûres de moustiques. Un homme de mon âge humain me demande si je vais bien. Bien entendu que je ne vais pas bien bouffon. J’ai envie de lui faire manger le restant de ma montre pour lui montrer mon état émotionnel. Misère, il vient de remarquer mes iris qui ont changé de couleur. C’est problématique. Peut-être que d’autres gens aussi. Tant pis, pas le temps de m’occuper de ce détail. Je souris à l’individu puis je reprends ma route en laissant sur le sol mon ancienne montre à gousset.

Machinalement, je cherche ma petite bouteille de whisky accrochée à ma ceinture pour boire quelques gouttes mais je me rends compte que je l’ai oublié à l’hôtel. Une deuxième chose qui m’énerve tout comme un élément en particulier qui m’interpelle. J’écarquille mes yeux de sang en voyant l’exorciste dont parlait le chef de Police, mon ancien prisonnier. Une jeune femme qui ne me laisse pas indifférente à son charme naturel. Ma colère se calme soudainement. L’élément perturbateur se trouve devant mes yeux. Dépourvu d’une arrogance hors du commun et des iris exprimant une chose que je connais trop bien. Je donne une tape sur le ventre de Sam avec mon coude pour lui montrer la jolie brebis un peu plus loin. Il acquiesce sans un mot, remet son chapeau correctement et avance d’une marche déterminée sur l’ennemie. Je l’arrête quelques mètres plus loin avec un coup de pied dans le genou. Idiot de Sam. Y aller sans réfléchir est un danger de mort. De plus, elle pourrait mettre fin à cette manifestation. Réfléchissons.

Silencieuse comme une prédatrice, j’observe la jeune femme discuter avec le chef du poste de Police. Ce balourd est beaucoup plus déterminé que je ne l’aurai pensé. Peut-être est-il déçu de ne pas avoir passé du bon temps avec moi. Sans déconner, il me répugne. Le genre de type que je ne peux pas piffrer non plus. En fait, je n’aime presque personne, excepté mon gang et ma famille. Même si chez les Noés, j’apprécie peu de mes frères et sœurs. Je félicite tout de même le nouveau tempérament de cet homme portant l’uniforme. Il affronte enfin les défis qui se trouvent devant lui au lieu de reculer tête baissée. Je le complimenterais plus tard en échangeant un verre de sky. J’émets un léger sourire de satisfaction en voyant que l’exorciste rebrousse chemin le regard perdu. Mon côté Noah s’enflamme lorsque je remarque l’Innocence de cette fille. Mon sang surchauffe, mon pouls s’accélère. Je sers sans m’en rendre compte mes poings. Cette chose, cette arme, cette abomination qu’est l’Innocence. À cause d’elle j’ai perdu des frères et des sœurs. Je n’oublie pas les larmes que j’ai versées pour eux. Toute cette envie de me venger m’oppresse le crâne. Mon pouvoir s’échappe lentement de mes mains sous formes de fumer rouge, j’ai du mal à contenir ma révolte, ma rébellion. Si je tue cette femme, si je détruis cette monstruosité accrochée à sa ceinture, père sera fière de moi. Oui, le Comte Millénaire sera ravi d’apprendre la nouvelle. Je pourrais recevoir une forme d’amour que je n’ai jamais eu de mes géniteurs humains. Je désire avoir des mots de félicitations, des compliments comme je donne souvent à mon gang. Je sens les stigmates de mon front apparaître. Je me colle plusieurs gifles pour reprendre le contrôle de moi-même. Il ne faut pas ! Je dois garder ma couverture ! Pas tous faire foirer !

Je bouscule deux trois manifestants pour me rapprocher de l’exorciste sans émettre des mots d’excuse. Je sors un poignard d’une de mes sacoches. Je ne compte pas viser l’exorciste mais son cheval. Oui, cet animal qui semble être beaucoup apprécié par la blondinette. Sam me rattrape sans mal et me regarde impassible. Je lui donne discrètement le couteau.

« Sam ! Tue le cheval, ordonnais-je en prenant soin qui lui seul entende. De façon rapide et sans te montrer. »

« Regardez ce qu’ils font ! Regardez ce que devient notre chère Paris. Un repaire de malfrats, de vauriens, où de bons gens se font battre sans raison ! Regardez ! »

J'oriente avec curiosité mon regard sur l’homme qui vient de crier. Je connais cette voix, elle appartient à ma brebis galeuse. Pourquoi n’a-t-il pas encore tiré ? Il doit avoir des ennuis. Je quitte le gros troupeau de moutons pour avoir une meilleure vue de ce qu’il se passe. Au loin, j’aperçois mon petit bonhomme le nez cassé en sang.

« Il mérite plus qu’un nez en sang, marmonnais-je dans ma barbe en fixant à présent la personne pointée qui doit être l’agresseur. Ne me dit pas qu’il est arrêté par un cure-dent ? Tch… »

Le hurlement de douleur d’un cheval me soulage sur l’événement qui se passe devant moi. Sam vient de réussir son coup, j’en suis certaine. Subitement, je sens la présence de quelque chose. Une présence ressemblant à Sam. J’attrape mon menton avec mon index et mon pouce, songeuse. Je tente de voir où est cet Akuma, car oui la présence que je ressens confirme qu’il y en a un deuxième. Il doit se trouver dans la foule ou alors je l’ai vu sans savoir que c’était lui. Soupirant, je rejoins finalement la femme exorciste. Je me réjouis encore plus en constatant que la demoiselle est blessée. Il est évident que ce petit drame qui pour moi n’en est pas un, attire la curiosité de pas mal de gens, mais je m’en cogne. Poussant à nouveau des gêneurs sur mon passage, je me stoppe net à découvrant la scène de drama devant moi. La tristesse de Risa envers son canasson m’empêche de faire quoi que ce soit. C’est la première fois que je vois un attachement comme ça envers un animal. Sam qui me rejoint en mode innocent, me fixe prêt à agir mais je lève ma main pour lui dire de ne rien faire. Je sens que Mordred en rit mais pas moi. Je me souviens avoir ressenti la même chose lors de la mort de Samuel et Samantha à cause de mes vieux.

Je pose ma main sur l’épaule de la femme sans émettre la moindre émotion sur mon visage. Je me retiens de lui briser la nuque pour venger la mort de mes frères et sœurs. Je devrais en profiter car elle est désespérée, anéantie, inoffensive, à cause de la mort de son animal. Je dois me retenir car ce serait stupide de le faire devant tout le monde.

« Vous pouvez marcher mademoiselle, demandais-je d’un ton neutre. D’un simple geste de tête, je demande à Sam de la porter dans ses bras. Sam, emmène là dans un coin où elle ne risque rien. Des frissons parcourent mon corps en fixant l’Innocence. Attention à son arme, la petite pourrait se blesser avec. »

Le laissant partir, je fixe le poignard bien enfoncé dans le cou du canasson. Je l’enlève délicatement pour le contempler.

« Français, Françaises, criais-je à mon tour pour me faire plus entendre que ma petite brebis qui pour moi est un échec absolu. Regarder cette arme imprégnée de sang. Ce sang pourrait être le nôtre si ce système pauvre/riche continue d’exister. On vous ment encore et encore en prenant votre argent pour nourrir la bouche des nobles. Il faut que ça cesse ! Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige, de jour comme de nuit, cette manifestation ne prendra pas fin ! J’arrache un étendard français à un manifestant pour le lever bien haut comme une célèbre peinture française, pour représenter à mon tour une source de liberté. Pour notre pays qui pleure, pour la France !! »

Je redonne l’étendard à son propriétaire tout en espérant que mon petit Sam est le temps de conduire mon repas en lieu sûr. Je ne compte pas le rejoindre tout de suite, je préfère attendre l’autre qui me cherche. De plus, je fixe froidement le noble. Il a intérêt à faire quelque chose, sinon…


   
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE V] LA PAROLE AU PEUPLE   [INTRIGUE V] LA PAROLE AU PEUPLE EmptyMar 18 Juin - 22:21

La parole au Peuple
La raison de motivation.

   

   

Flash-back


Quelques jours avant cet événement révolutionnaire à Paris, dans la chaleur insoutenable en Californie, au beau milieu d’une ville pittoresque conquise par un groupe sans foi ni loi, une fête battait son plein depuis plusieurs heures. Elle débuta et continua dans un saloon qui rendait légèrement l’âme. On y entendait des sifflements, des rires, de la musique, le grincement du plancher poussiéreux, les éperons des bottes et pleins d’autres choses.
A l’intérieur du bâtiment, des hommes et des femmes dansèrent joyeusement entraînés par le rythme du piano d’une musicienne talentueuse. Ses doigts très fins dansèrent sur les différentes touches de l’instrument sans aucune hésitation. Sur le meuble de l’instrument, une chope de bière servait de breuvage pour la jeune femme. Descendant puis montant, le verre n’était jamais vide. Néanmoins, lorsque ce dernier arrivait à l’extrémité de l’épuisement, une resplendissante rouquine se trouvant derrière le comptoir du bar venait remplir le verre de bière. Cette demoiselle ne passait pas inaperçue à cause de sa longue chevelure majestueuse, de son sourire agréable et de ses yeux d’émeraudes à couper le souffle. Sans oublier sa silhouette fine et très féminine faisant saliver plus d’un homme. Autrefois elle était une danseuse exploitée par son patron. Elle servait à rapporter de l’argent pour l’établissement et à ramener le plus de clients possible. La rousse se faisait traiter de traînée par son patron. D’ailleurs, ce même bonhomme a servi de repas aux vautours. Il a dû être digéré afin de pourrir sur le sol comme excrément. Depuis que la demoiselle a rencontré la Révolte, elle n’est plus la même. La rousse du nom de Scarlet est devenue une femme libre.

« Hep, Scarlet ! » appelle un homme en levant sa chope de bière. « Une seconde tournée pour notre table s’il te plaît. »

« Amenez vos verres au comptoir bandes de faignants. »

Deux hommes se lèvent, attrapent les verres vides et les déposent sur le bar en bois. L’ancienne danseuse met quelques secondes à verser la bière bien mousseuse dans les récipients en verre. Elle remarque que le dernier tonneau d’alcool est épuisé ce qui fait soupirer la petite. D’ailleurs, il n’y a pas que la bière qui risque de se faire rare dans cette ville. La nourriture s’appauvrit à cause de la maladie qui ronge le bétail en élevage un peu plus loin de cette petite cité.
Accoudée sur le comptoir, la serveuse est pensive et à la fois inquiète. Scarlet se fait du souci pour la survie du gang, sa nouvelle famille et elle se demande ce qu’en pense la leader des Blackwings. La rousse n’osait jamais parler de ce sujet par crainte d’une réaction négative. Aujourd’hui, Scarlet décide de prendre son courage à deux mains.
Pour elle, pour sa nouvelle famille.

C’est ainsi que Scarlet ouvre doucement ses bras pour les refermer sur la pianiste. Elle dépose son menton sur l’épaule gauche de la femme et ferme doucement ses paupières. Le parfum de la musicienne hypnotise presque Scarlet. Ce spectacle n’enchante pas quelques hommes et femmes qui trouvent cela immonde mais personne n’ose dire quoi que ce soit. Un balourd du nom de Stephen crache un gros molard sur le sol et peste discrètement devant sa compagne Beverly qui comprend tout à fait son mari. Depuis des jours, Stephen tente de rassembler les membres du clan pour créer une mutinerie contre la leader, qui pour lui n’est plus digne de diriger.
La musicienne continue de jouer de son piano et pivote lentement sa tête pour la coller à celle de la rousse. C’est alors que Scarlet obtient un frisson de prudence, d’avertissement, qui descend de la tête aux pieds. Comme-ci son sixième sens le prévenait d’une force étrange venant de la pianiste. Scarlet avale difficilement sa salive et fait en sorte d’oublier ce qu’elle venait de ressentir à l’instant. C’était sûrement son imagination qui lui jouait des tours.

« Ils viennent de vider le dernier tonneau de bière. Il ne reste presque plus rien dans notre foyer. Nous ne tiendrons pas avant le prochain plan d’attaque du train de Washington, Cassie. »

Espérant entendre une réponse de sa part, Cassidy Danvers enfonce brusquement ses doigts sur les touches de l’instrument de musique, ce qui provoqua un son très désagréable pour les oreilles. Toutes les personnes stoppèrent leurs activités en se demandant ce qu’ils se passe. La plupart sont mal à l’aise mais beaucoup moins que Scarlet qui recule en se maudissant intérieurement d’avoir parlé de ce sujet.

« Je ressens vos inquiétudes à propos de la survie de notre famille. » répond Cassidy en se levant de son tabouret pour être face à tout le monde. « Depuis une semaine, je vous entends chuchoter à propos de ce gentleman qui m’a rendu visite seul à seul dans mes quartiers. Pourquoi diable notre chef accueille un salopard de Comte dans notre ville ? Pourquoi elle ne l’a pas tué ? Tant de questions et aucune réponse. » Danvers se met à rire ironiquement et ferme le couvercle du clavier du piano. « Il m’a proposé un marché. Si je l’aide, nous n’aurons plus à craindre du manque de nourriture, de votre bière dégueulasse et surtout de mon précieux whisky. Pour vous, j’ai accepté le deal. »

« Sans demander notre avis ? » demande Stephen en se levant brusquement de sa chaise tout en osant hausser la voix face à Cassidy. « Tu nous caches des choses dans l’ombre et on commence à en avoir tous marre de ton petit numéro. Qui nous dit que tu n’es pas avec l’armée Américaine ? Hein ?! Je suis convaincu que tu vas nous livrer comme du bétail droit dans la pendaison. »

« Le gang ne te fait plus confiance Cassidy. » ajoute Beverly en posant discrètement sa main sur son ceinturon tout près de son révolver. « Il nous faut un vrai chef. Pas une erreur de la nature qui tourne autour d’une femme. Et puis, sans Sam tu n’es rien. »

La tension monte soudainement dans le bar. Plusieurs individus hommes et femmes se rangent du côté du couple qui souhaite un nouveau chef. Scarlet se met à trembler de frayeur. Ce qu’elle craignait vient d’arriver : La mutinerie.
Elle se sent coupable et aimerait réparer cette erreur, mais il est trop tard, ce qui est fait est fait. Soudainement, la jeune femme sursaute en sentant le contact entre sa peau et celle de Danvers lorsque cette dernière pose sa main sur l’épaule de la rousse.

« Tu n’as pas à avoir peur. » chuchote la leader d’un ton apaisant voire très doux. « Je ne te ferais aucun mal Scarlet. J’aimerais juste que tu sortes rejoindre Sam. » La cow-girl monte sur une table pour dominer le reste de la bande. « Dernière chance, toutes les personnes qui me font confiance sont priées de bouger leurs culs de mon bar. Allez rejoindre Sam. Quant aux autres traitres, j’espère que vous réussirez à faire un exploit dans ce bâtiment. Je vais être franche avec vous. Je vais adorer entendre le son de vos voix de femmelette quand je commencerais à m’amuser avec vous. Je briserais un à un vos petits espoirs, je vous donnerais une souffrance dont même votre débile de Dieu n’ose pas imaginer. Le seul truc dommage, c’est que votre sang immonde tâchera mon plancher. »

C’est un tier du gang accompagné de Scarlet qui quitte le saloon à très grande vitesse. Personne n’a envie de connaître ce qui va se passer dans ce bâtiment, excepté la rousse bien trop curieuse. Elle finit par rebrousser chemin à la moitié du parcours pour voir réellement ce qui va se passer. Malheureusement la danseuse n’en a pas le temps car quand elle rentre, tout est déjà fini. Des restes du repas de midi et du matin de la rousse tombent sur le plancher dans un bruit visqueux et flasque. L’horreur devant ses yeux est inimaginable pour une simple femme comme elle. Ce qui l’effraie le plus c’est non pas les cadavres mais l’auteur de cette boucherie.
De dos à Scarlet, la véritable nature de Cassidy du nom de Mordred laisse tomber le dernier cadavre à ses pieds. Son visage se tourne rapidement vers l’intruse. Le regard doré du Noah paralyse les jambes de la rousse. Son sixième sens ne se trompait pas. Cassidy cachait bien quelque chose.


--- Fin du Flash-Back --- Dans la manifestation.


Danvers sort de sa petite bulle à cause d’un bruit de coup de feu. Bien assise sur un banc en bois, elle décide d’y monter dessus pour prendre de la hauteur et ainsi voir d’où provient ce joli son. La joie sur le visage de la femme se lit à travers lorsqu’elle constate l’auteur de ce fait. Elle hoche la tête satisfaite par ce débile de noble.
A présent, le sort de ce moins que rien ne la concerne plus. Cassidy ignore même le second coup de feu. Sans doute que le deuxième est destiné à abattre ce demeuré. Ce serait fantastique car il éviterait de cafter que la Danvers est à l’origine de ce désastre.
Malheureusement le résultat déplaît à l’albinos. Remontant ses lunettes de vue au-dessus de son nez, elle soupire lentement de déception. Au lieu de monter la colère des manifestants, les coups de feu provoquent de la panique, de la peur et du chacun pour soi. Les nobles n’auront jamais rien à craindre avec ces trouillards qui se vident tout le temps dans leur froc. Ça se plaint tout le temps mais pour agir y’a personne. Ces citoyens dégoûtent ouvertement la Révolte et lui donne une rage folle. Le Comte Millénaire aura ce qu’il veut : une nouvelle armée de machines sanguinaires. Quant à Cassidy : elle n’aura pas sa révolution qu’elle espérait tant.

Elle donne un violent coup de pied dans une pierre qui termine sa course sur le visage d’un râleur qui insultait tout le monde pour le laisser passer. Ce dernier en colère s’approche de la Noah en retroussant ses manches. Il pense avoir le dessus car il est le soi-disant l’homme et elle la femme. L’agresseur se met à gueuler sur la jeune femme en postillonnant sur le visage impassible de l’américaine. Il tapote sans gêne son index sur la poitrine de la dame et se croit au-dessus de tout. La Noah perdant patience retourne le bras de l’homme qui provoque un très joli bruit d’os puis elle le fait tomber sur le sol à la merci de la horde de manifestants en panique. La jeune femme assiste à la scène. De cet homme au bras cassé qui n’arrive pas à se relever. Il reçoit des coups de genoux au visage et on lui marche dessus de la tête aux pieds. Le blessé demande de l’aide tout en insultant les gens mais personne ne vient à son secours car les gens n’apprécient pas sa vulgarité. S’il avait été plus poli, l’aide serait arrivée. L’humain est un être misérable.

C’est en admirant le petit spectacle, que la Noah oublie l’Akuma qui tente de la chercher. Au final, il se trouve derrière elle en lui faisant une révérence grotesque. Chose que Cassidy n’apprécie pas car cela lui fait penser à son véritable statut de naissance. Son sang est noble.
Elle attrape le menton du jeune homme et l’examine de haut en bas. L’américaine impassible pose sa main sur le torse de l’individu pour laisser son don de Noah agir. Malheureusement rien ne se passe. La fumée rouge n’entre pas dans le corps de ce dernier mais tourne autour. Un léger sourire s’affiche sur le visage de Cassidy. Si la Révolte ne fait pas effet c’est que l’individu n’est pas un humain ou du moins, ne l’est plus. Elle se retrouve bel et bien en compagnie d’un démon du Comte Millénaire.

« Ne me vouvoie pas. » dit-elle en caressant le menton de Sebastian. « Appelle-moi Cassidy et uniquement Cassidy. Pas de : m’dame ou autre. Juste Cassidy. D’accord ? »

Malgré le vacarme infernal des manifestants, la voix de la femme est claire et nette pour être entendue par l’ouïe de la machine. Cet Akuma l’intrigue et elle aimerait le connaître mais l’heure des bavardages n’est pas encore venue. S’il souhaite rendre service à la Danvers, la Noah ne dira pas non. Mais elle peut refuser si ce dernier se force à vouloir l’aider.

« Suis-moi et parle-moi de ces uniformes. J’espère en trouver à ma taille. D’ailleurs, j’en ai trouvé une qui correspond à mes goûts. Elle possède tout ce que j’aime. » avoue la Noah en tapotant de son coude la machine et en lui faisant par la même occasion un clin d’œil pour voir s’il a compris le sens de la phrase. « Ah oui, c’est vrai. Tu dois peut-être plus ressentir ce genre de choses à présent. Punaise ! Je te plains. »

La Noah reprend son sérieux tout en esquivant des passants un peu trop paniqués. Elle espère que Sam va bien et qu’il n’a pas eu de problèmes en route.

Du côté de Sam, la situation se complique. A l’écart de la manifestation son kidnappage n’est pas passé inaperçu. Un jeune homme l’a suivi et souhaite aider la détective inconsciente. Il se gratte la joue en essayant de réfléchir dans sa carapace d’acier vide. Il pense alors à éliminer le gêneur mais écarte cette idée. Ses canons dans son bras droit ne sont pas du tout discrets et Cassidy risquerait de s’énerver. Quant au jeune homme, il ne dégage pas cette aura de noble. Non, il a l’air juste : ordinaire. La montagne vivante prend le risque de déposer la proie de la Noah entre les mains du docteur. Son regard vide scrute le fond de la ruelle en espérant apercevoir sa très chère et tendre maitresse. Elle ne risque pas de tarder, à condition que la Danvers n’ait pas d’ennui en chemin.  

   
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Keisa Kyoko
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE V] LA PAROLE AU PEUPLE   [INTRIGUE V] LA PAROLE AU PEUPLE EmptyVen 2 Aoû - 18:55

La parole au Peuple
La source du conflit

   

   

La demoiselle connaissait à présent beaucoup d’informations très intéressantes. Notamment de quelques personnes travaillant pour l’Ordre Noir qui sont présentes dans cette foutue manifestation. Des idées noires apparaissent comme par magie dans le crâne révolutionnaire de l’albinos. Mais bizarrement, la femme n’a plus très envie de jouer au chat et à la souris. Elle repense à nouveau à cette déception, cette pitoyable manifestation, ces Parisiens trouillards qui rentrent la queue entre les jambes. Pourtant ce sont bien eux qui ont aidé son pays à se révolter contre les rois de monde : les Anglais.

Ces humains…

« Ne m’en veux pas, j’ai déjà oublié ton prénom l’ami. » avoue Cassidy à Sebastian en baillant. « Je te remercie pour ces informations. Tu peux partir, profiter de la panique des gens. Te moquer de ces âmes apeurées, ou bien t’ennuyer. » Cassie bifurque dans une petite rue très sombre pour se cacher du regard des gens, indiquant à l’Akuma de ne pas la suivre. « Si la révolution n’a pas lieu, alors le Comte Millénaire aura ce qu’il désire. »

C’est dans cette ruelle sombre, épargnée de cette manifestation qui prend fin, que Danvers se met à rire doucement toute seule. Sa peau si blanche et si sensible à la lumière du soleil devient brusquement grise. La mauvaise vue problématique de la femme redevient nette, et ses iris d’un rouge sang prennent une teinte jaune dorée. Mordred est arrivée, la vraie Révolte marche sur les pavés de Paris, comme elle l’a fait jadis il y a plusieurs années de cela pour encourager la France à se révolter. La fumée rouge sort des mains de la Noah et englobe sa silhouette rebelle. Ses vêtements changent de forme pour la faire ressembler à une bourgeoise. Ses boucles d’oreilles grotesques et enfantines deviennent de ravissants bijoux en or. Un parapluie apparaît dans sa main droite pour la protéger de la pluie. Ses bottes agressent les flaques d’eau déjà existante, ses doigts gauches caressent le mur humide de la rue, et son rire annonce le début de l’orage.

D’un premier pas elle quitte la ruelle, d’un deuxième elle entre dans la foule en panique et d’un troisième elle se cache dans la masse de Parisiens. La Révolte se laisse emporter, guettant le bon moment pour agir, affichant un sourire malicieux dont elle a toujours le secret. Son accoutrement se fait remarquer, la peur se lit dans les yeux des citoyens de Paris. On s’éloigne de la demoiselle toute innocente, personne ne la bouscule, la peur tourne autour des Parisiens. La louve fait tourner son parapluie en bougeant avec ses doigts le mât de l’objet. Elle pourrait se mettre à chanter et à danser sous la pluie comme dans un vieux film. Un enfant porté par son père, pointe du doigt la révolutionnaire. Le gosse est intrigué par les yeux de démon de Mordred, mais le père n’y prête aucune attention souhaitant partir le plus vite possible. Puis, un jeune homme bouscule la noble et se retourne en rigolant. C’est un inconscient qui tout de suite après s’être rendu compte que la femme n’est pas si normale que ça, se met à avoir très peur. La Révolte s’arrête, elle reluque lentement et froidement le garçon des pieds à la tête. Ses lèvres porteuses de rouge à lèvres rose affichent un petit sourire en coin. Telle une prédatrice, elle rétrécie l’espace qui la sépare du petit farceur. La foule autour d’eux n’existe plus, elle avance comme le ferait une rivière en esquivant un obstacle sur son chemin. Les griffes de la Révolte se pose délicatement sur le torse du petit agneau, le don de Cassie entre dans l’organisme de sa proie et cherche une faille pour l’obtenir dans son dîner. Ensuite, elle caresse les cheveux crasseux du jeune homme et se perd dans son regard. Un bleu si beau, si joli à en faire fondre le cœur des jeunes femmes désireuses de trouver le grand amour. Pourquoi faut-il que ce petit rebelle agresse une chose plus féroce que lui ?
Le pouvoir de Mordred termine sa course et chuchote aux oreilles de son propriétaire. Ils existent tant de possibilités pour ce charmant jeune homme.

Mais il est trop tard…

De sa main libre, un colt américain se matérialise. De son index, la détente est pressée. Du canon de l’arme, la balle est lancée. Le corps du garçon tombe sur le chemin en pavés, le bruit de l’arme provoque à nouveau le chaos. La noble se met à genoux, observe le sang s’écouler, émet un petit sourire.

« Ta mère qui t’aime se mettra à chialer et à implorer son foutu Dieu. » chuchote la Révolte au gamin. « Il ne lui répondra pas et elle criera ton nom pour voir son souhait se réaliser. Ne le prend pas mal, charmante proie, je n’avais rien contre toi. »

C’est dans un dernier soupir d’agonie, que l’âme quitte le corps pour être libre quelques instants. Les paupières lourdes sont refermées par la mondaine et des gouttes de pluie s’écrasent près des yeux du cadavre pour remplacer les larmes de ce dernier.
Des mauvais regards la dévisage, l’insulte dans leurs pensées, la maudisse. Cette noble, oui cette personne de la haute société vient de prendre la vie d’un pauvre garçon. C’est bien, continuez à haïr les personnes qui ont le pouvoir. Réveillez votre rébellion en vous, votre insoumission, au lieu d’être des esclaves qui obéissent aveuglement au code de la société. Arrêter de fuir et relevez-vous. L’assassin se redresse comme si de rien n’était. La tueuse reprend sa route qui dispose à présent d’un grand espace pour marcher librement. Elle prend une rue à droite puis une autre à gauche. On se met à la suivre au galop, les sabots des chevaux harmonisent les cris de terreurs des citoyens. La Révolte se fait encercler et la contraint à s’arrêter une deuxième fois. Des armes braquent la demoiselle et un officier descend de son cheval avec une paire de menottes à la main. Le courageux ne pose pas de question et plaque la Noah contre le mur. Son chapeau tombe et atterri dans une flaque d’eau bien formée. La femme tente de regarder l’officier mais sa tête est violemment plaquée contre le mur froid. Les menottes se resserrent autour des poignets. Les étreintes sont si serrées qu‘elle coupe la circulation du sang. Mordred fait mine de ressentir la douleur et le policier commence à lui faire une leçon de morale.

La Révolte aura le droit de garder le silence.

Sans un mot, la descendante des Noés suit le cortège de Police. Elle n’a plus son parapluie, ni son chapeau. Ses cheveux prennent l’humidité et camouflent le regard révolutionnaire de Mordred. Un des gardiens de la paix est intrigué par le sourire sournois qu’affiche la femme.

« Pourquoi tu souris ? Y’a rien de réjouissant à ce que tu as fait ! »

La Noah le regarde du coin de l’œil, lève ses poignets menottés, tire un coup sec et détruit les bracelets qui la retiennent prisonnière. Ces gens ne sont-ils pas au courant que rien n’arrête la Révolte ? Elle n’obéit à aucune règle, passe là où elle a envie, ne pose jamais un genou à terre et lève toujours la tête. La louve reprend sa chasse et fait face aux chiens qui gardent le troupeau. Ils montrent à nouveau leurs dents et hérissent leurs poils prêts à bondir en groupe sur la louve alpha. Le grognement de la prédatrice se fait entendre et avant qu’elle ne puisse bondir en première, les chiens attaquent. Un couinement à droite, une plainte à gauche, un aboiement en face, le règlement de compte se termine. Le vainqueur laisse derrière lui les perdants à moitiés déchiquetés qui ont surestimé la force de ce dernier.
La Noah tousse et se tient le ventre. Elle grogne et craque sa nuque. Ses vêtements humides sont tâchés de sang d’innocents, sa chevelure ne ressemble plus à rien. Son chapeau est retrouvé par son propriétaire et reprend fièrement son rôle, quant au parapluie, ce dernier a disparu. Quel dommage, la Révolte l’aimait beaucoup. Il correspondait à ses goûts.
Après plusieurs minutes de chaos, la louve venait de dévorer deux citoyens de Paris, un homme odieux d’une quarantaine d’année qui a fini piétiné par les agneaux et le jeune garçon de dix-sept ans qui a reçu une blessure mortelle. N’oublions pas le cortège de police qui souhaitait protéger les civils contrairement à leurs autres collègues qui ont préféré être spectateur. Un énième va se rajouter à la liste. La victime agonise toujours et maudit sans doute son agresseur qui vient de fuir comme un lâche. Heureusement, Mordred est là pour terminer le travail.

« Par pitié…aidez-moi… » supplie le bourgeois en tendant faiblement sa main en direction de la Noah.

« Tu as de la famille ? » demande Mordred en inspectant la blessure assez moche du noble.

« O…oui. Ma fi…lle… »

Une balle perfore le crâne de l’individu qui rejoint les ténèbres sans avoir eu son dernier mot à dire. La femme souffle sur le canon pour enlever la fumée et range l’arme dans son étui après quelques moulinets. Ce noble lui aura bien servi.

A un autre lieu de Paris, Sam l’Akuma de niveau 2 observe silencieusement le médecin établir un diagnostic sur l’Exorciste. De ses bras croisés, ses muscles se contractent laissant apparaître des petites veines. Il remue sa moustache et se demande où est passé sa maîtresse. Son absence est beaucoup trop longue et il commence à s’inquiéter. De plus, le petit bonhomme inconnu devient progressivement une gêne. La montagne se dit qu’il est temps d’agir, de prendre des initiatives sans l’avis de la Révolte. Alors, ce dernier agrippe sans prévenir le col de Soren. De sa force monstrueuse, le petit est soulevé dans les airs. De son autre main il attrape le corps inerte de la détective. Sam se replie avec ses deux proies et les emmènes à un endroit où les chats n’oseront pas les gêner. Il lâche Risa sur le sol puis plaque Soren contre le mur en tenant son cou fermement à l’aide de sa main gauche. Sa carapace humaine se matérialise en métal. L’Akuma montre sa vraie nature devant les yeux innocents et ce jeune amnésique. Des canons ressortent de sa main droite et il s’apprête à tirer. On ne retrouvera que des cendres de ce garçon, pour avoir fouiner là où il ne fallait pas. Depuis le début, cet apprenti médecin venait de tomber dans un piège quasi impossible à se défaire. Les canons au poignet droit de Sam se mettent à briller. La chaleur dégagée par les gros cylindrés hostiles arrive progressivement sur les joues du pauvre idiot.

C’est la fin…

Un hurlement de douleur résonne dans toute la rue…

La machine du Comte lâche de sa grosse main sa proie. Il écarquille ses yeux métalliques et se met à trembler de partout. Une lame d’une rapière victorienne ressort progressivement de l’abdomen de la monstruosité. Derrière lui, la propriétaire de l’arme qui est extrêmement mal en point utilise tout ce qu’elle lui reste de force pour plonger un peu plus son Innocence dans l’organisme de Sam. Lorsque la chevalière remarque que l’Akuma souhaite riposter, elle retire son arme et la replante à moitié dans le démon. Il souffre à nouveau puis tombe sur un genou.

« Il faut fuir, se cacher, n’importe quoi avant qu’il nous retrouve… » indique Risa à Soren Duchateau. « Je me débrouillerai pour vous suivre, dépêchons-nous !! »

Le temps passe un peu, la Révolte retrouve son chemin pour rejoindre Sam. Elle remarque plusieurs personnes qui ont eu la bonne idée de se mettre à l’abri près des murs pour laisser le troupeau s’enfuir. Peut-être que la prédatrice va trouver une personne dont parlait Sebastian. Le mieux serait de trouver un deuxième Exorciste. Non, c’est une mauvaise idée. Son corps guérit en ce moment les blessures qu’elle vient de recevoir par les agents de l’ordre. Même si les balles ne sont pas mortelles, la douleur est toujours présente. La Révolte aimerait avoir les capacités du Plaisir et ainsi ne pas être touché par des projectiles de gamins. Ça l’énerve de constater que le gros lard faisant partie de la Police n’a pas réussi à amadouer tous ces hommes. A cause de lui, la demoiselle vient d’être retardée. Le Comte Millénaire sera heureux d’apprendre que des familles pleureront pour retrouver leurs proches décédés, qu’une Exorciste sera morte et qu’un cristal divin sera détruit. Mais son sourire disparu tout de suite lorsque Mordred retrouve Sam extrêmement mal en point dans une petite ruelle. Elle court dans sa direction et remarque que sa proie n’est plus ici. Sans attendre, la Révolte pose sa main sur l’Akuma en train de mourir. Le pouvoir et non le don de la Noah se met à cicatriser lentement les blessures de Sam. Même si la Révolte est en colère contre lui, sa partie humaine tient énormément à ce gros plein de muscles. Sam s’en sortira avec d’énormes séquelles.

« Sam ? Où est-elle ?! Où est cette foutue blonde Exorciste ?! » de ses griffes la Révolte attrape le col de l’Akuma et le secoue. « Ton job était de surveiller cette fille !! Elle a perdu son précieux canasson, sa cheville est blessée et toi balourd tu la laisses filer comme si de rien n’était !!! »

Sur les nerfs, Mordred jette son colt américain contre un mur et tombe sur ses genoux. De ses poings elle frappe le sol pour tenter d’apaiser sa colère. La Révolte pète une crise comme le ferait un gamin gâté. Sam baisse la tête honteux et ne dit rien, comme à son habitude à vrai dire.

« On se casse, Sam. » annonce la Révolte en lui jetant un caillou dans la figure. « Nous resterons à Paris pendant un certain temps, par ta faute. Tu chercheras dans les moindres recoins de la ville pour retrouver cette femme. Mon petit doigt me dit que Paris va nous réserver de bonnes surprises. »

   
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