De tous les pays déjà visités, jamais ô grand jamais la louve se serait doutée qu’une telle île puisse exister. L’esclavagisme pullulait à toutes les rues et les venelles de la cité. Sur son fidèle destrier, Jaina n’était absolument pas sereine. Imaginant qu’un de ces habitants bizarres décide de lui barrer le chemin en quête de la transformer en esclave. Ce fut ainsi que l’albinos gardait précieusement sa main directive près du holster de son révolver. Quitte à provoquer une émeute dans la rue, Rosenberg refusait d’avoir un collier autour du cou et d’obéir à des enfoirés.
Mais pourquoi donc la louve vagabondait dans ce lieu qui fut extrêmement sinistre ? Sans doute parce que l’amoureuse de la lune qui représentait une magnifique veuve vivant à West Blue, lui avait confié que son mari Liam Grey était décédé par un révolutionnaire. Depuis ce fameux soir, de cette douce nuit à apprendre de cette nymphe ayant volé son cœur, Jaina aspirait à venger la mort de cet homme qu’elle n’avait jamais connu. Par caprice de vouloir être plus importante aux yeux de celle qu’elle aimait. Par stupidité pour vouer une vengeance qui ne lui appartenait même pas. D’autant que Grey n’avait jamais mentionné une quelconque représaille contre le ou les assassins de son défunt mari.
Allumant une cigarette pour se détendre, la traqueuse qui n’avait pas l’habitude de croiser des révolutionnaires, pensa que ces contestataires devaient se trouver dans des lieux stratégiques, là où ils pouvaient exercer leur sale boulot. Des attentats, des coups d’états et également la libération d’esclaves. Cette terre pourrait accueillir les proies de la Louve Blanche. Néanmoins, tomber sur le bon gibier, celui qui fut l’assassin de Liam Grey devint un grand pari. Jaina misa sur sa chance, qui, pour le moment, ne l’avait pas gâté au vu de ses nombreuses péripéties. Fort heureusement, elle était encore en vie et pas coincée dans une prison, bien que beaucoup eurent tenté de réussir cet exploit.
La chasse aurait été plus simple si Jaina possédait l’identité du ou des assassins du défunt mari. Elle cherchait en ce moment une aiguille cachée dans une botte de foin. Retirant sa clope de ses lèvres, remontant ses lunettes de soleil au plus haut de son nez, l’albinos intima à sa jument de stopper le pas. Elle vit non pas des révolutionnaires dans la rue, mais des soldats de la Marine. Pire encore, il semblerait que les servants de la loi recherchaient la cow-girl. Une preuve pour avancer ce propos ? Ils détenaient une photo de Jaina.
Pestant dans sa barbe invisible, fronçant ses fins sourcils, la Rose Blanche bifurqua dans une venelle presque déserte. La population préférait de ne pas s’aventurer dans ce lieu, sûrement parce qu’il s’agissait d’un cul-de-sac, d’une impasse. Calmant sa bête qui hennit tout en faisant la belle sur ses deux sabots arrières, la cow-girl ordonna à Orphée de rebrousser chemin. Hélas, un trio de marines bloqua la sortie de la rue sans issue.
« C’est elle, avertissez par escargot-phone l’Agente Danse-lame que nous avons coincé la pirate. » commanda le lieutenant de la Marine à un ses hommes.
Pestant dans sa barbe invisible en n’ayant jamais eu l’idée que la Marine se trouverait une nouvelle fois sur sa route, la cow-girl vida son chargeur sur le lieutenant et ordonna à Orphée de prendre le galop. Le cheval sauta au-dessus de deux soldats restants ce qui entraîna une belle frayeur à ces bleus. Prenant la poudre d’escampette, la pistolera tenta de trouver la sortie de la cité pour échapper à la Marine et reprendre sa chasse une fois que les autres prédateurs décideront de dormir. Durant sa cavale, une albinos devint un obstacle. Ayant presque le portrait craché de la louve à cause de sa maladie similaire à cette dernière, Jaina fut estomaquée de ne pas être la seule à souffrir de cette saloperie. Ne se doutant pas qu’il s’agisse d’une ennemie…
« Toi, tu es d’ici ? Entre albinos on pourrait peut-être s’aider. J’ai besoin d’une planque ! » s’empressa de dire la désespérée qui ne souhaitait aucunement reprendre un énième affrontement contre les gardiens de la paix. « Ton prix sera le mien ! »