Cela devait être une matinée calme, tranquille pour la duchesse Panabaker. Normalement, aux premiers rayons de soleil, l’albinos se cache sous les draps de son lit, à l’abri du jour, à la manière d’un vampire qui préfère pointer le bout de son nez ou montrer ses crocs lorsque la lune fait office de simple lumière nocturne. Normalement, à cette heure, Becky prend toute la place du plumard, enlaçant avec amour l’un de ses oreillers qui remplace son épouse car cette dernière est retournée à Unys à cause de son maudit travail. Il pourrait y avoir quelques filets de bave qui ont séché sur le coussin car parfois, l’albinos dort la bouche ouverte. Pas très joli à voir, pas très féminin, sauf que Becky ressemble plus à un garçon manqué qu’une magnifique femme. Son caractère grincheux, rebelle, battant lui donne une image de gaillard aimant la baston. Normal pour une fille d’un couple de légende du catch. À la place du biberon elle avait déjà une boisson protéinée pour les biscotos. Ah là là, le sujet s’égare et la réponse à la question de pourquoi la matinée n’est pas calme aujourd’hui n’est guère répondue.
C’est dans une des forêts de Kishika que la cowgirl n’arrivant pas vraiment à faire la grasse matinée, a décidé d’entraîner sa bande de lutteurs. Ses élèves qui n’ont pas vraiment appréciés le réveil brusque de The Queen sont désormais éparpillés dans l’étendue vert qui s’étend à perte de vue. Leurs objectifs ? Arriver à toucher Becky. En effet, la demoiselle qui peut enfin se servir de son bras droit à cause d’une blessure survenue au mois de Juin pour sauver la carrière de l’une de ses collègues, a décidé de bouger un peu ce poids mort afin de remonter le plus rapidement possible sur le ring. Alors, la cowgirl avait organisé un jeu à ses élèves. Le premier qui arrive à la toucher aura gagné le challenge. Une sorte de Lougaroc (jeu du loup) que les enfants ont parfois l’habitude de s’y amuser entre amis. Grâce à cet exercice, la Reine du Ring va inciter ses Pokémons à travailler en équipe et également augmenter leurs vitesses. Seulement, Becky a fait exprès d’énoncer qu’il n’y aurait qu’un seul vainqueur, de quoi mettre le doute sur la coopération de la bande.
Ainsi, marchant tranquillement dans la forêt, les mains dans ses poches, la demoiselle -habillée d’un accoutrement type western- est silencieuse, se laissant bercer par le concert de la nature. La chanson des Pokémons oiseaux est agréable à entendre par exemple. Néanmoins, un son aiguise la curiosité de la malade de l’albinisme. Fronçant ses sourcils, se stoppant sur son chemin, elle baisse légèrement son menton, cachant ainsi son regard sous son chapeau de cowgirl lorsque ses oreilles entendent les bruits de pas de Grotichon qui se trouve derrière son dos. Oh ? Bambino passe à l’action ? Pivotant sur la gauche, les mains encore dans les poches de sa veste en cuir noire, Becky fait tomber le cochon de feu par un croche-pied. Lui qui chargeait comme un fou sur sa maîtresse voilà qu’il mange le sol et découvre à nouveau le goût infect de la terre. «
Trop lent, trop bruyant. » marmonne la Reine du Ring en enjambant son Pokémon pour reprendre son chemin en ne s’occupant plus de Grotichon.
À peine quelques pas effectués qu’une petite ombre tombe des hauteurs, plus précisément d’une branche d’un chêne pour barrer la route à Becky. À la manière d’un boxeur, Poulpaf aka Sting lance une droite, un crochet du gauche, un uppercut du droit sans malheureusement toucher la catcheuse qui esquive sans mal par des petits sauts à reculons. C’est par ses esquives que Grotichon poursuit une nouvelle charge, encore dans son dos. Une tactique vraiment lâche et décevante aux yeux de la combattante. Partiellement énervée, déçue de son Bambino, la lutteuse saisit l’un des tentacules de Sting qui venait de sauter sur elle. Modérant sa force, elle balance le poulpe enfantin contre le cochon de feu. Tous deux se cognent et s’écroulent sur le tapis du ring, étourdies pendant un temps. Frottant ses mains, Becky peste dans sa barbe invisible. «
Va falloir changer de tactique Bambino. Si tu attaques à nouveau dans le dos, je refuserais de poursuivre ton entraînement. » gronde la dominante en foudroyant de son regard carmin le Grotichon qui cache ses yeux en tirant ses oreilles ressemblant à ceux des Laporeilles.
C’est en grondant son Pokémon qu’une violente secousse non loin de sa position fait presque sursauter la cowgirl. Alarmée, la dame court, se précipite tout en imaginant, en comprenant dans l’immédiat ce qu’il vient de se passer. Dans sa course, sa Scarhino la rejoint, inquiète également de ce qu’elle a entendu. Tous deux finirent par trouver les auteurs du drame. Pandespiègle et Brutalibré se sont encore pris le chou et de cette querelle un immense chêne vient de mourir. Pliant fortement ses phalanges pour y former des poings ce qui provoquent le bruit de craquement d’os, l’albinos intervient entre les deux et frappe de ses poings d’amour les crânes des deux zigotos. «
Ça suffit !! » grogne la duchesse Panabaker qui détient une plus grande gueule comparée à Braun et Bálor.
Néanmoins, si la femme est très forte pour gueuler, un autre homme la domine sans trop de problèmes. Au tout début, il a parlé en Lumirien, langue tout à fait inconnue pour la Reine du Ring. Ensuite, son autre langage devient commun, audible aux oreilles délicates de la combattante. Son index pointe le ranger pendant que sa botte à talon gauche se cale contre le tronc d’arbre qui vient de tomber. «
Tu crois vraiment que j’ai que ça à faire de vouloir te buter le vieux ?! » tente d’aboyer encore plus fort Becky pour dominer le ranger.
Elle finit par croiser ses bras, levant doucement ses billes de sang au ciel, là où se trouve l’immense tête de l’Onix. D’un haussement de l’un de ses sourcils comme le fait habituellement une légende de catch, Becky n’est guère impressionnée par le regard menaçant de l’incroyable serpent de pierre. Voulant dire quelque chose au Pokémon, la serre de Finn et la patte de Pandespiègle touchent en même temps le bassin de la demoiselle. Sérieusement ? Ils pensent encore au jeu à un moment pareil ? Tous deux reçoivent en récompense ses poings d’amour sur le crâne. «
Mais vous les faites exprès ma parole ?! »