I'm back...my love

La différence entre Londres et les terres des États-Unis c'est la température. Il fait bien plus frais chez les Anglais et cela ne déplaît aucunement la cowgirl qui en ce moment même revient dans ce pays. La fuite n'est plus au rendez-vous, ainsi que la vengeance qui désormais vient de partir du corps de Cassidy. Désormais, la Louve Blanche se sent mieux bien que de fuir la queue entre les jambes et ne rien dire à ses proches n'est pas la meilleure des solutions mais la pire. Peut-être qu'en ce moment même, quand la Duchesse retournera à son lieu de domicile, plus personne ne sera là pour l'accueillir. Si c'est vraiment le cas, ce sera bien fait pour la maîtresse de la Révolte. À toujours penser pour soi-même sans se soucier de ses proches, on finit par se retrouver seul. Un sourire faible apparaît sur la blancheur du visage de la prédatrice. Elle sort de son petit sac son harmonica et commence à jouer assise sur la selle de son cheval. La demoiselle compose la mélodie apprise par le biais de Samuel et Samantha, cela provoque un brin de nostalgie ainsi que de tristesse pour la femme qui se croit forte alors qu'elle est en réalité faible. Plusieurs jours se sont écoulés depuis sa fuite et Dame Danvers ne ressemble plus à grand-chose. Arborant un visage fatigué, détenant un corps qui risque de s'effondrer en plusieurs morceaux, des vieux vêtements sur sa peau pour remplacer ceux qui ont été recouvert de crasse et surtout de sang, Cassidy Danvers fait pâle figure en ce moment même. Jamais, ô grand jamais elle s'est retrouvée au fond du gouffre comme ça. Peut-être est-ce son destin de finir ainsi. De croupir dans un manoir seul, dans la solitude à cause de son comportement débile.

Le Domaine Danvers est en vue. Il fait nuit, les grillons sont de sortie, et par surprise il y a de la lumière à l'intérieur. Peut-être Raven, son fidèle majordome. Après tout, c'est sans doute lui qui sera le dernier à rester dans cette bâtisse. Ses pensées se tournent sur Abigail, son tendre et cher amour. Non, c'est impossible que ce soit sa blonde qui soit encore à l'intérieur. Cassidy l'a abandonné tout comme elle l'a fait pour Dolores et Phoenix. En fait, la louve est la pire des ordures. À faire des promesses et de ne pas les tenir. En fait, l'albinos est plus horrible que ses propres parents qu'elle déteste tant. Plantée devant les grilles d'entrée de la bâtisse, la cowgirl hésite à ouvrir. Une peur la paralyse soudainement...cette frayeur d'être vraiment comparée à une personne horrible, comme ses géniteurs aux yeux de ses enfants...d'être une petite amie désespérante, sans espoir, lâche, aux yeux de sa bien-aimée. De toute manière, ce qui est fait...est fait. Les regrets seront au rendez-vous, ainsi que la honte et la culpabilité. Un bruit strident retentit lorsque les grilles s'ouvrent puis se referment. Le canasson est déposé à l'écurie où à boire et à manger l'attendent. Ce dernier pourra galoper librement dans la propriété sans se soucier d'être maltraité car la Duchesse aime énormément les animaux, comme Dolores...

Le moment fatidique arrive, la crainte cause une boule au ventre de l'Alpha. Son poing frappe doucement à la porte, ses larmes se mettent à couler, la Révolte est désespérée d'avoir commis une faute irréparable à sa petite famille à elle. Ses dents, ses crocs se resserrent à cause de sa blessure au ventre. La porte s'ouvre, le palpitant de la Duchesse bat énormément car il est stressé. Au final, ce n'est pas Raven qui ouvre...mais l'amour de sa vie. « Salut... » dit-elle faiblement et à bout de forces tout en reniflant par le nez et essuyant ses larmes avec sa main. « Désolé...de pas être revenu plus tôt... » C'est tout ce que Cassie ajoute. Ce sont les seules paroles qui sortent de ses lèvres. Pourquoi ? Car la manipulatrice est déjà prête...à recevoir une remontrance...à s'attendre qu'Abigail ait trouvé une meilleure personne comme sa détective. Cassidy se tient parée à recevoir une gifle ou des coups car elle mérite toutes ces choses. Ses genoux tombent au sol, son chapeau de cowboy roule par terre en s'échappant de son crâne. Son regard est vide, il fixe les pieds de Panabaker et n'a plus la force de se lever pour fixer les perles bleues uniques et rares de cette dernière.

« J'ai échoué. » finit-elle par rajouter avec une voix tremblante. « J'ai fui...en pensant que c'était la meilleure solution...mais j'ai eu tort...pardon Abigail...d'être la pire des idiotes... »

La voilà donc, l’amour de la vie de Cassidy, cette jolie blonde aux yeux bleus qui se trouve être un trésor rare, une perle unique, pour la cowgirl. Du moins, même en pensant de la sorte, l’albinos au fond de son désespoir d’avoir été vaincu, humiliée, détruite par un Maréchal de l’Ordre Noir n’a pas hésité une seule seconde à fuir comme une lâche la queue entre les jambes. Dans la nature, la Louve Blanche ne peut pas rester indéfiniment au sommet de l’échelle, en tant que chef de la meute. Il y a toujours un moment où un adversaire pointe le bout de son nez pour détrôner la Reine. C’est ce qui est arrivée pour l’albinos qui n’a jamais, ô grand jamais connu une défaite aussi cuisante et humiliante au cours de sa vie de rébellion. C’est encore pire que de se retrouver aux portes de la mort et au lieu d’apprendre de son erreur, la Duchesse a tout laissé tomber en couinant par de nombreuses plaintes. Aveugle. Sotte. Idiote. Immature. Tout ceci compose Cassidy Danvers qui se voit comme une mère aimante mais fait tout le contraire. La Noah de la Révolte est une déception, ou du moins Cassie l’est et non pas Mordred qui elle au moins continue de se battre dans cette Guerre Sainte. Mais bon, le Souvenir a épuisé toute ses réverses pour maintenir en vie sa petite humaine en espérant la revoir s’envoler très haut dans le ciel. Sauf que ce n’est pas le cas. Cassidy Danvers ne vole pas aussi bien que Phoenix Lanfredi, Cassidy Danvers n’est pas aussi parfaite qu’Adelheid Von Ronsewald, Cassidy Danvers est encore plus lamentable que Dominus. Désormais, encore une fois, l’Avocate du Diable cause à nouveau le chaos autour d’elle, comme Aigle Rouge l’a précisé il y a de cela quelques jours en Amérique. Faire le bien, c’est finalement une chose que la femme n’arrive pas à faire…

Alors, lorsque les plates excuses de Dame Danvers sont arrivées, un grand blanc commence à s’installer entre la Reine du Crime et The Woman. Les yeux de sang du vampire sont cachés dans l’ombre, les larmes ne cessent pas de couler. Son cœur actuellement est au bord du désespoir, se déchire à nouveau comme lorsque Scarlet est décédée par la faute de la maîtresse de la Révolte. Au fond de son être, dans le plus éloigné de son esprit, la Duchesse tente de communiquer avec son Souvenir, elle lui implore de l’aide face à cette situation tendue et lourde à porter, à vivre actuellement. Mais Mordred est absente, l’Elf est comme partie du corps de la cowgirl qui désirait absolument se débarrasser de ce parasite. De nombreux appels sont effectués, mais rien n’arrive en retour, seulement l’écho de la propre voix de la désespérée, et le noir ténébreux qui a englouti Mordred depuis l’intervention de l’Exorciste d’une autre époque. Cassie est totalement perdue, ses mains tremblent par la peur, la crainte d’entendre les mots de sa blonde qui affirmeront que leur relation est désormais terminée. Si c’est le cas, Danvers ne pourra rien lui reprocher car la bourgeoise a tourné le dos à l’être dont elle aime le plus au monde. En fait, à proprement parler, Cassidy Danvers est un monstre. Elle a trahi sa petite amie, ainsi que Phoenix et Dolores. Sans oublier certainement les autres personnes qui tenaient à la Duchesse, dont également la Reine d’Angleterre qui doit être totalement déçue.

Puis, soudainement, des mots qui forment deux phrases sortent des lèvres fines et envoûtantes de Panabaker. Elle lui demande ou plutôt ordonne au monstre de se relever, prétendant, affirmant, avouant, ne pas avoir choisi de partager sa vie avec une femme à terre. Du moins, si comme elle le dit, Cassidy souhaite ou pas continuer leurs relations. Faiblement, de manière misérable car c’est ce qu’est actuellement Cassie depuis sa fuite pour le sauvetage de Bonnie, la louve se relève n’osant toujours pas regarder sa bien-aimée qui a préférée lui tourner le dos. Si son Souvenir était encore présent, si cette dernière ne sommeillait pas de son coma, la Noah de la Révolte sentirait la présence de Raven qui gît dans l’ombre, prêt à intervenir. Non pas pour protéger sa maîtresse…mais pour protéger Abigail. Oh oui, lui aussi est très déçu de la part de Danvers qui n’a pas choisi de suivre une moins que rien. Mais il se tait, car il n’a rien à dire et parce qu’un majordome doit avant tout bien se tenir. Tout à coup, pour une nouvelle fois, la femme médecin reprend la parole. Sa voix est neutre, Cassidy n’arrive pas à savoir si Abigail est en colère. La Scandaleuse reste toujours à l’image de sa réputation en restant maîtresse de ses émotions, contrairement à la Duchesse qui est très faible comparée à cette humaine. La pire des idiotes, Abigail confirme que la désespérée est dans le vrai. « Je…je ne sais pas ce qui m’a pris. » répond la Conseillère de la Reine d’Angleterre. « J’ai eu terriblement peur…je revois encore le visage de cet homme…qui m’a… » La demoiselle se tut, plaque ses pauvres mains sur son crâne, écarquille ses yeux en revoyant le moment où Danvers est accrochée au plafond, au moment où l’Exorciste de glace à préféré donner une cuisante défaite et humiliation à la Révolte qui a tué les parents de ce dernier. À l’heure d’aujourd’hui, la femme a contracté une phobie sur ce personnage. « J’ai voulu protéger ma sœur…Adelheid…de ce…monstre ? » Son cœur effectue un faux bond lorsque son esprit se remémore l’affreuse douleur qu’elle a reçue de son ennemi. La femme utilise le terme de monstre alors qu’il est beaucoup moins répugnant que la louve qui ne donne toujours pas de véritable réponse pour Abigail. « Je suis désolée, pardonne-moi, j’ai voulu tout abandonner…pour me protéger de l’Innocence…ne plus revoir l’homme qui contrôle la glace…m’éloigner de toi…en pensant que c’était la meilleure solution pour te protéger… »

Elle recommence, elle reverse des larmes, elle éclate en sanglots et montre pour la première fois à Panabaker le visage d’une Cassidy brisée qui se cachait de ce monde depuis le tout début de son enfance difficile. Il a fallu qu’un pieu de glace transperce son ventre, qu’elle se retrouve une nouvelle fois aux portes de la mort pour que ses sentiments de craintes, de peur, de désespoir, de regrets et de tristesse se montrent devant une personne. En vérité, Cassidy Danvers n’a jamais été la femme forte qu’elle montre à tous ces gens. Elle se cachait juste derrière cette image pour se protéger. « Abigail, je t’en prie…je t’implore même… » Sa main attrape faiblement et avec crainte la manche de la blonde. « Ne me laisse pas...j’ai besoin de toi…car en réalité…je ne suis rien…sans toi… » Toujours à fixer le sol, ses bottes même, sa main valide se serre fortement où ses ongles se plantent dans sa chair pour y faire couler son sang de monstre. « C’est en croyant mourir…pour tenter de secourir l’une de mes sœurs…que j’ai compris…que je souhaitais vivre avec toi pour toujours…car tu es la plus belle chose…qui est apparue dans ma vie… Je t’aime Abigail…et je ne me pardonnerais jamais…d’être partie comme une idiote à cause de la peur que m’a donnée cet homme…et à cause de mon immaturité… »

Alors voilà. C’est comme cela que la Reine de la Révolte doit finir ? Brisée ? À genoux devant sa bien-aimée ? À lui implorer de rester à ses côtés de peur d’être définitivement seule ? De peur de la perdre à cause de sa sottise maladive ? Décidément, Cassidy Becky Danvers digère mal le karma qui s’abat sur elle depuis sa défaite contre l’Iceberg de l’Innocence. Dans le passé, Cassie ne connaissait pas la peur. Tous les obstacles furent détruits par la grande Reine du Crime qui a laissé son nom gravé au fer rouge dans les terres Américaines comme l’a fait jadis Calamity Jane. De ce passé révolutionnaire, baignant dans le sang et le chaos, l’albinos n’aspirait qu’à une seule et véritable chose ; être libre. C’est en entendant qu’une femme du nom de Calamity Jane avait réussi à détruire le fameux code qui rabaisse les femmes, que la criminelle a tenté de faire la même chose. Sauf que d’apporter du bien à ceux qui en avait besoin, la Louve Blanche si bien mentionnée par les tribus Amérindiennes, ne provoquaient que le chaos et la destruction. L’espoir pourrissait pour laisser place à son terrible ennemi, le désespoir. Beaucoup sont morts des mains de la Duchesse, dont essentiellement des innocents qui cherchaient tous comme la louve, un moyen d’être libre. Mais cette liberté, Cassidy l’a retiré à ses victimes désormais mortes à nourrir les vautours qui deviennent gloutons et gros à cause de la hors-la-loi. Cette femme qui arpentait les terres des États-Unis, c’était la plus grande rebelle que l’Ouest Américain n’est jamais connue. C’est ce qui a plu chez Mordred, c’est la raison de pourquoi le Souvenir a choisi cet hôte pour poursuivre les projets du Prince Millénaire. Car Cassidy Danvers ne se laissait aucunement marcher sur les pieds. Car l’Avocate du Diable se relevait toujours après une défaite en devenant bien plus forte qu’auparavant. Sauf que maintenant, après le châtiment d’Apollinaire, la volonté de Cassidy a disparu, tout comme son esprit de rebelle, tout comme Mordred qui ne donne aucun signe de vie après avoir sauvé de justesse son hôte…

Qui se trouve devant Abigail Panabaker actuellement ? Une coquille vide ? Oui, une coquille vide qui est effrayée de devoir se rebattre contre l’Iceberg et contre l’Innocence en elle-même. C’est un choc émotionnel qui l’a détruit, c’est cette nouvelle phobie qui vient d’emprisonner Cassidy qui actuellement dort dans une cage. Même si elle dort profondément dans les ténèbres, une seule personne peut la réveiller, et c’est peut-être Abigail Panabaker. Ainsi, dès ses nouvelles paroles, dès que ses mots gelés assassinent la rebelle ensommeillée, les barreaux de la cage semblent ne pas apprécier les remarques de la blonde. Une blondinette qui admet, prouve, avoue, affirme qu’il est inutile de parler de sa propre protection alors que la louve n’est même pas capable de se protéger elle-même, ce qui est totalement vrai. Son mi-soupir, son mi-reproche, amère et acide, se transforme en un vent violent, glaciale qui dégrade à nouveau la cage protectrice de la pauvre Danvers. Aucune réponse ne sera donnée pour la blonde, car celle qui se trouve devant elle, semble à nouveau vide, morte, et dans ce cas présent, un mort ne parle pas, il est silencieux…

Le chant de l’Aphrodite continue de rugir, malgré sa beauté ravageuse, elle montre à quel point elle peut être terrifiante. La voilà qui demande l’identité du vengeur qui n’a fait que rendre hommage à ses défunts parents, morts des mains de la Dame Noire ; Mordred. Encore une fois, le silence ne fait qu’un avec Cassidy puis soudainement elle se met à tousser énormément tout en recrachant du sang. Sa blessure au ventre la tiraille encore et encore. Sa guérison ne veut pas réagir sûrement par l’absence de l’Elf. Ainsi, son menton est saisi par sa douce et tendre amour. Amour ? L’est-elle vraiment encore ? Alors que la Duchesse lui a tourné le dos ? Abigail devrait trouver quelqu’un d’autre car comme le disait Aigle Rouge, Cassidy Danvers n’apporte pas le bien. Elle provoque le mal, encore et encore…

Il est difficile de l’entendre, il est impossible de lui répondre. Et sa tête tourne, sa vision se trouble lorsque ses cristaux rubis veulent contempler le bleu saphir de son amour. Est-la mort qui arrive ? Pour de bon ? Sûrement, car son cœur souffle à chaque battement. Il est désespéré, il se meurt, il pleure, il n’en peut plus de cette souffrance qui suit Danvers depuis sa naissance. Cassidy être forte ? Foutaise ! Elle a toujours été la plus faible de tous !! Si Mordred l’a choisi, c’est juste par pitié et rien d’autre…

Pardon Abigail. Pardon que ta louve ne soit pas celle que tu voyais réellement depuis ta première rencontre au manoir. Tu t’es trompée, tu as été aveuglé par la prétendue rebelle qui au final n’en est pas une. Ses parents ont réussi à la briser depuis sa naissance et même si elle se battait continuellement contre eux, Cassidy n’a goûté qu’au désespoir… Alors…de pouvoir avoir Abigail comme petite amie, d’adopter Phoenix Lanfredi comme fille, de considérer Adelheid comme une véritable sœur (limite comme une sœur jumelle), de comparer Blasius Barnes à un grand frère qui arrive à l’apaiser, Cassidy a pu goûter à l’espoir oui…pour ensuite le perdre définitivement en étant empalé, crucifier sur le plafond de la base ennemie par le Maréchal. Il tenait à ce qu’elle soit lavée de tout pêché ? Eh bien il a juste réussi à anéantir Cassidy Danvers, à la tuer de l’intérieur car ce qui bouge en ce moment…ce qui vie actuellement…c’est juste une femme désespérée qui tente de trouver le pardon…

Est-ce que Cassidy aime Abigail Panabaker ? La réponse est oui. Est-ce qu’elle souhaite vivre avec cet ange pour toujours ? La réponse est toujours oui. Alors pourquoi fuir ? Parce que Cassidy s’est rendu compte, qu’elle n’était rien. Que Mordred avait raison du début à la fin… Mais pourquoi donc les barreaux de la cage de Cassie se brisent tout à coup ? Pourquoi la louve vient d’ouvrir ses lourdes paupières ? Pourquoi se résoudre à continuer ? Elle peut entendre et voir ses parents se moquer de sa personne, l’insulter et la rabaisser. Ils sont accompagnées de l’intégralité de son gang à elle. Sans oublier de son ex-mari qui tient dans ses bras son bébé mort-né. Cher Danvers Cassidy ? Comme l’a dit Abigail…sa tendre Aphrodite…elle a perdu une bataille mais pas la guerre…

Alors, devant sa petite amie, la Duchesse, la Reine du Crime, la Conseillère de la Reine, Cassidy Danvers, se relève bien droite tout en grognant de douleur, tout en montrant le sang tâché sa chemise blanche au niveau de son ventre. De sa taille plus grande que sa blonde, elle est obligée de baisser un peu son visage. L’Anglaise continue de pleurer mais son regard rouge vient de s’embraser, comme le fait si bien Phoenix en devenant un resplendissant oiseau légendaire. La louve attrape les mains de son amour, se noie dans l’océan des billes d’Abigail tout en reniflant légèrement pour chasser sa tristesse. « Je ne peux pas te promettre d’être une femme qui recopiait une autre en Amérique qui, elle, est libre. » avoue faiblement Cassie en bougeant ses pouces pour caresser les doigts de la Scandaleuse. « Mais je te promets, de retrouver mon esprit libre, mon âme de rebelle. Seulement…je n’y arriverais pas…pas sans toi. » Un faible sourire est adressé à Abigail. « Ne me demande pas de le faire seul, j’en suis incapable, tout simplement. Ce que tu voyais autrefois, c’était juste une gamine qui prétendait être libre en refoulant ses démons intérieurs, démons qui ont fini par me rattraper…et me détruire. Et… » Apercevant son majordome qui espionnait la conversation, le rouge de ses cristaux disparaissant pour libérer le jaune Noé représentant une terrible colère. Sa plume gauche libère celle de sa petite amie. Elle pointe l’homme et fabrique soudainement un pistolet chargé. « Laisse nous avant que je perde le contrôle !! » gronde la prédatrice dont sa voix est accompagnée de l’écho que provoque toujours Mordred en parlant. Voilà que son esprit de prédateur vient de se réveiller depuis le sauvetage de Bonnie qui a heureusement réussi. Du coup, Raven s’incline respectueusement, et disparaît dans l’ombre, pas serein de laisser la Scandaleuse seule…

Reprenant son calme, faisant disparaître son arme par de la fumée pourpre, rangeant ses crocs qui ont dévoré de la viande durant son exil en Amérique en tuant l’intégralité du restant de son gang qui ont mal tourné, elle essuie le sang sur ses lèvres après avoir toussé une seconde fois. « Je veux bien te parler de cet homme…de ce monstre. Pouvons-nous le faire à l’intérieur…si bien entendu je suis toujours la bienvenue… » Reprenant son regard rubis, la couleur du sang habituel, les flammes rougeoyantes qui peuvent hypnotiser ses proies afin de les bruler vifs, la cowgirl se permet de replacer une mèche de cheveux derrière l’oreille de sa douce. « Abigail…je te promets de ne plus recommencer ce que j’ai fait…de vraiment vouloir être ta moitié…pour toujours…et à jamais…si tu du moins tu le souhaites toujours. Abi…sans toi…ma vie n’a plus aucun sens…et sans ton sourire…sans ta tendresse…sans ton amour…je ne serais jamais une femme libre, heureuse, rebelle… Je t’aime…de tout mon être…de toute mon âme…et de ce qu’il me reste de mon cœur…my love… »

La louve a enfin l'autorisation d'entrer dans sa tanière, dans son royaume, dans son logement, dans son territoire. Elle ressent déjà la chaleur de l'endroit frapper sa peau qui reste constamment froide, se rapprochant plus à un cadavre vivant qu'à un être humain. Seul son sang est chaud et Cassidy le ressent très bien à cause de sa blessure au ventre ouverte une énième fois. De cet endroit où un pic de glace l'a traversée lui causant ainsi une phobie de mourir, provoquant la destruction du caractère rebelle de la Louve Blanche. Sa main droite est plaquée contre son ventre pour tenter de calmer l'hémorragie ce qui ne fait aucun effet. Sa mâchoire se serre, ses crocs s'entrechoquent s’abîmant au passage. Plusieurs fois l'albinos manque de tomber, mais la cowgirl résiste, de toutes ses forces, de tout son être. L'Impératrice de la Révolte ne tombera pas. Pas une deuxième fois, et certainement pas devant sa douce. Alors le canidé avance à son rythme, se faisant distancer par sa blonde, par l'amour de sa vie, par la voleuse de son cœur. De ses mirettes cramoisies, la Duchesse contemple le dos de l'Anglaise. Sa silhouette est de plus en plus impressionnante. Abigail est la rebelle qui ne recule pas, qui ne s'aplatit pas, qui ne fuit pas. Elle demeure la perle rare, la femme parfaite aux perles de la Baronne. Mérite-t-elle vraiment d'être la moitié de cette femme ? De cette Prima Donna ? Après cette disparition lâche sans y donner la moindre nouvelle ? Non ! Abigail ne mérite pas cette lâche qui a décidé de tout abandonner pour trouver la mort. Hors de question ! Panabaker doit retrouver sa chère et tendre, sa rebelle, sa Cassidy Danvers et non un truand de bas étage...

C'est ainsi que l'albinos ferme ses paupières un instant, cale son dos contre le mur du couloir et effectue un dernier soupir. Elle cherche au fond de son être, encore et encore pour finalement trouver les filaments de souvenirs sous forme de toile d'araignée qui la torture doucement mais sûrement. Des pensées qui se tournent sur ses parents, son père qui la battait, sa mère qui la rabaissait. Puis c'est au tour de Dominus de faire son entrée fracassante comme il a l'habitude faire. Il est le Savoir. Il sait tout. Le terrifiant Génie a vu la défaite de la Révolte et ce dernier a détruit le foyer et le premier amour de l'albinos pour gagner. Pour finir, De Buzancy intervient, refroidissant encore plus la température corporelle de la Reine du Crime. Une expérience terrifiante qui a gelé le sang de l'Anglaise... Alors, Cassidy retire cette vilaine toile d'araignée en la déchiquetant de ses crocs, de ses dents, de sa mâchoire qui est encore utile...

Reprenant la marche, rattrapant comme elle peut son amour, ne la fixant pas car son attention est concentrée sur sa patte tenant sa blessure qui se recouvre d'hémoglobine, la Duchesse se fait arrêter par la Scandaleuse, par The Woman qui saisit le visage de l'albinos à l'aide de ses plumes tremblantes. Ce simple contact imprévu fait sursauter la louve qui se raidit machinalement puis s'apaise petit à petit comme-ci ce simple geste naturel devenait extrêmement éprouvant et difficile. De ses cristaux rouges ayant perdu de leur lueur révolutionnaire, ces derniers se posent sur l'orage de sa douce, qui gronde violemment et paralyse la Duchesse. L'Alpha se fait toute petite à cause de la terrifiante tempête de sa bien-aimée, elle qui a pris les rênes de la meute pendant l'exil de la désespérée. Sa réponse est destructrice brisant tout l'être de la daronne, comprenant ainsi que sa dulcinée l'attendait depuis tout ce temps en désespérant sur sa disparition. Cassidy s'en veut cruellement de l'avoir blessée, d'avoir agi de la sorte, d'être aussi égoïste et sotte. Elle qui s'est promis de chérir Abigail, au final elle a fait tout l'inverse devenant une pire ordure comme l'étaient ses parents. Ses révélations brisent encore plus la rebelle car sa bêtise contre Panabaker est en train de la torturer d'une manière la plus violente possible. Au final, Mordred est plus humaine que son hôte. Car l'Elf n'a jamais trahi Angsthasia. Du début jusqu'à aujourd'hui, la Dame Noire continue de donner son amour à elle pour la Peur de Noah, comme une véritable sœur de sang. Aucune parole ne se dégage de Cassidy qui ne sait même plus comment faire. Son corps refuse catégoriquement de répondre. Elle pense alors que la faute revient à Mordred, sauf que c'est une pure connerie. La Dame noire ne montre plus aucun signe de vie depuis sa défaite contre Apollinaire...

Reste près d'elle ? Ne lui donne pas tort alors qu'elle pensait une ultime fois croire en l'amour ? En ayant laissé son cœur se faire avoir et aimer ? En s'étant attaché à une sotte de Duchesse ? Cassidy reprend peu à peu la couleur rouge feu de ses iris. Ses cristaux brûlent non pas de Révolte mais d'amour. Ainsi, d'une force monstrueuse, la bourgeoise arrive enfin à reprendre le contrôle de son corps. Ses pattes de louve se posent à leur tour sur les joues chaudes et non froides de son amour, de cette personne qui maintient en vit la Duchesse. Sans y demander la permission, reprenant peu à peu son côté rebelle qui vie très faiblement, l'albinos rompt la distance entre elle et Abigail. Ses lèvres précédemment tâchées de son sang attrapent ceux de son amour. Sans retenue la louve s'émerveille une nouvelle fois du goût des lippes de sa douce et resplendissante. L'étreinte du baiser dure quelques secondes et elle n'est aucunement sauvage, ni même provocatrice. Non ! Cassidy Danvers souhaite montrer ou plutôt faire ressentir son amour brûlant voire explosif pour sa douce et resplendissante. Puis, le baiser est rompu, son front se colle au sien, son souffle s'emmêle désormais à celui de sa Scandaleuse. Pendant un petit moment, Dame Danvers profite de ce moment de silence, repensant à la sensation du baiser volé comme elle avait toujours l'habitude de faire. « Tu n'es pas faible. » chuchote Cassidy en caressant de son pouce la joue de sa douce et resplendissante. « À mes yeux, tu ne l'as jamais été. » Ses bras tombent légèrement pour ensuite emprisonner sa blonde dans une étreinte. Malheureusement, l'albinos n'a pas de force, perdant peu à peu ses dernières ressources. « Tu es Abigail Panabaker, la Prima Donna, The Woman, celle qui a mis en échec les grands esprits. » D'une tendresse que la louve n'avait jamais effectuée auparavant dont par exemple sur le baiser de tout à l'heure, Cassie frotte le bout de son museau contre celui de sa douce et resplendissante. « Quiconque tentera de prouver le contraire subiront mon courroux... » Ses yeux carmin devenant de plus en plus faible, remarque avec horreur que sa main ensanglantée vient de salir une des joues de son ange. « Oups... » fit-elle faiblement. « Je ferais tout, pour me racheter, pour répondre à tes attentes sans plus jamais te décevoir. Et...je veux aussi t'é... » Souhaitant lui dire, désirant ou plutôt brûlant de l'intérieur de lui avouer, la Duchesse succombe de sa terrible blessure. L'inconscience la gagne sans avoir terminé sa phrase, sans avoir réussi à lui faire sa demande ou plutôt son vœu...de l'épouser. Pour le meilleur et pour le pire. 

La plus grande peur de la Dame noire c'est de se retrouver à nouveau dans les ténèbres. De ne plus rien entendre, d'être incapable de voir, de se retrouver aveugle. De sentir le froid du vide, de ressentir cette solitude pesante sans avoir aucune aide pour sortir de ce cauchemar. Cassidy le vit actuellement depuis son effondrement dans les bras de sa petite amie. Sa blessure au ventre a eu raison d'elle, montrant sa supériorité face à la redoutable Reine du Crime. Ainsi, l'albinos est plongée dans les ténèbres, au grand malheur de Mordred qui ne donne plus aucun signe de sa présence. Peut-être que l'Elf s'y trouve déjà, dans ce vide effroyable, dans cet enfer pesant et redoutable. La cowgirl souhaite hurler de tout son être mais sa voix est étouffée. Aucun aboiement ne se dégage de sa gueule. La louve est seule, perdue dans le noir, avançant dans la pénombre tout en adoptant une posture désespérée. Pourquoi donc faut-il que le karma reprenne encore ses droits alors que l'albinos souffre déjà assez. Est-ce son petit côté plaisantin d'envoyer profondément l'Alpha dans les ténèbres après que cette dernière est pu grossièrement avoir le pardon de sa douce et resplendissante ? Aucune réponse n'intervient dans son esprit torturé, la laissant seule dans ses interrogations. Soudainement, en s'asseyant sur le sol, sa blessure causée par Apollinaire la torture à nouveau. Tout son corps ressent encore le froid hivernal de l'Innocence. Cette abomination se faufile dans son sang pour baisser sa température et ainsi lui donner d'innombrables frissons déplaisants. Cassidy frotte la paume de ses mains sur ses bras pour tenter de se réchauffer, malheureusement la chaleur ne répond pas à l'aboiement de détresse de la louve. C'est un miracle que l'Impératrice soit toujours en vie après la disparition de la Révolte. Cassie s'est accrochée encore et encore pour ne pas revoir la Mort en face. Luttant de tout son mental, de sa volonté de fer pour chasser la Faucheuse qui désirait son âme. Non, désormais la Conseillère de la Reine souhaite continuer de vivre. Pas pour se venger contre ses ennemis mais pour goûter la joie de vivre aux côtés de sa douce et resplendissante. Son rêve d'être une femme mariée, d'appartenir à sa blonde, de la cajoler et d'apporter tout son amour pour elle peut se réaliser. À condition de survivre à sa tourmente gelée qui la glace petit à petit dans une mort lente et presque certaine.

Actuellement, la louve est dans l'ignorance sur ce qui se passe pour Abigail. Le médecin s'acharne à soigner, réparer le corps meurtri de sa bien-aimée alors que cette dernière est sur le point de se faire hypnotiser par le chant envoûtant de la Mort. Une simple humaine refuse de donner raison à l'amante de la Vie. C'est donc grâce à ses merveilleuses actions, à son travail de folle, que la Prima Donna reconstruit le début de Cassidy Danvers. La rebelle respire enfin sereinement, plongée dans un profond sommeil. Sauf que son coma ne dure pas bien longtemps lorsque le flair de la louve renifle le parfum de sa douce et resplendissante. Cette odeur mélangée à de la vanille et aux roses enivre le flair de la carnivore. Les couvertures de ses cristaux sanguins s'entrouvrent faiblement. La douceur de sa tendresse caresse la joue de Cassie qui se met à sourire lentement, appréciant le geste de son amoureuse. Sans rien dire, la Duchesse se couche sur le côté pour admirer son espoir qui est allongé près d'elle. Sa patte attrape la plume du médecin pour y déposer un baiser sur le dos de sa main. Sa peau est chaude contrairement au froid de la Baronne qui ressemble plus à un cadavre qu'à un être vivant. La louve colle son corps contre sa douce et resplendissante pour tenter d'avoir un peu chaud, de retirer les frissons qui parcourt ses os, son sang, ses muscles, tout son être. La prédatrice a entendu les paroles de sa blonde durant son réveil. Qu’elle aussi le voulait. Parle-t-elle donc de la demande de mariage que souhaitait demander Cassidy à Abigail ? Alors, collant son front contre celui de son cœur, appréciant le souffle chaud de sa blonde, se perdant dans le bleu ciel de sa moitié, l'albinos relâche ses mots. « Tu le veux ? As-tu donc réussi à terminer ma question de tout à l'heure, mon diamant ? » Sa griffe valide frôle la joue de l'Anglaise en souhaitant lui donner des frissons, par amusement. Puis, sa paluche descend sa route pour ressentir la douceur du cou frêle de son amoureuse. Ses lèvres en manque de s'entrelacer avec ceux de son Aphrodite ne résistent guère au désir. L'espace entre eux est rompu, un baiser plus sensuel se créer exprimant ainsi l'amour infini que ressent Dame Danvers pour Lady Panabaker.

Une minute passe et la louve se refuse de rompre le contact. Cela faisait si longtemps que la carnivore n'avait pas goûté aux babines de sa louve. Sauf que la cowgirl est obligée de rompre cette étreinte amoureuse lorsque son souffle arrive à échéance, la frustrant de devoir emmagasiner de l'oxygène pour continuer ce moment agréable. « Il y a longtemps que je rêve de partager ma vie au côté d'une personne qui accepterait mes nombreux défauts et mes rares qualités. » dit-elle pour évacuer le silence dans la chambre. « Mais je ne trouvais jamais la louve de mes rêves, jusqu'au jour où je t'ai rencontrée. » frissonnant à nouveau en ressentant la gênante sensation du froid de l'Innocence encore présente dans son organisme, la Reine cale une de ses cuisses sur celle de sa blonde pour attraper un peu de chaleur à sa moitié. « Je me rends compte de l'immense chance de t'avoir. D'avoir volé ton cœur sans ta permission pour l'admirer chaque jour. Tu es devenue ma raison de vivre, Abigail Panabaker. » Son museau se frotte à celui de sa douce et resplendissante. « Je désire au plus profond de mon être de t'épouser, car ma vie n'a plus aucun sens si tu es loin de moi. Ma Révolte bouillonne rien qu'en te regardant. Mon corps se réchauffe en t'admirant. Mon cœur arrive à vaincre le désespoir en moi en écoutant les battements de ton palpitant. » Entrelaçant ses phalanges osseuses avec ceux de son ange, l'hôte de Mordred se perd dans l'immensité du ciel radieux des cristaux d'Abigail. « Je te redemande une nouvelle fois, mon diamant. » Avalant lentement sa salive, ressentant un brin de peur, d'appréhension, l'albinos se lance, prête à recevoir un refus tel est le futur cas. « Acceptes-tu de m'épouser ? De devenir ma femme, à vie ? Pour le meilleur et pour le pire ? De devenir ma louve que je chérirais jusqu'à mon dernier souffle... »

Ses billes rubis s'illuminent de rêverie, contemplant un futur possible aux côtés de sa future femme. À jouir de sa tendresse et de son amour. À dire adieu à sa solitude. À être convaincue que plus personne ne pourra l'arrêter grâce à sa Scandaleuse qu'elle aime tant. Si Cassidy a déjà effectué d'innombrables désirs avec sa douce et resplendissante, rien ne sera plus pareil si sa blonde accepte de donner la moitié de son être en échange du même dû appartenant à la Duchesse. « Abi, je comprendrais ton refus. Je ne suis aucunement un cadeau et je m'en veux encore d'être aussi sotte, d'être parti sans rien dire en pensant que j'étais sans doute un fardeau pour toi...je...c'est juste que... » la louve verse quelques larmes à sa douce lorsque son palpitant s'ouvre sans relâche à sa dulcinée. C'est bien la première fois que l'albinos effectue un tel geste, étant au début convaincu que l'amour n'était qu'un faible mot, ignorant la grandeur de cette chose. Sentiment qui, à l'heure d'aujourd'hui la fait revivre, la retire des ténèbres et de son désespoir. « C'est juste que grâce à toi, je comprends enfin ce qu'est l'amour. Mon cœur ne bat que pour toi, car désormais ma vie désire être à tes côtés, mon diamant. »

Sa louve. Son diamant vient de l'appeler ainsi et Cassidy ne peut résister à l'appel des rougeurs sur ses pommettes. De plus, un sourire niais se forme sur son visage rougi par l'amour qu'elle porte pour Abigail Panabaker. Décidément, être amoureuse rend très confuse la louve qui n'a jamais ressenti un tel bonheur sur qui que ce soient d'autres. Désireuse de trouver la perle rare, la Louve Blanche vient de dénicher sa pierre précieuse, son diamant. Ô que Cassie se sent bien à présent. Sa colère et sa rancune contre l'iceberg viennent de disparaître. Il n'est plus question de guerre sainte comme-ci sa douce et resplendissante venait d'y mettre un terme par son charme. Si belle, si jolie, si douce, un tantinet taquine, Abigail est parfaite et Danvers pense au fond de son être qu'elle n'est pas digne d'être sa moitié. Effectivement, sa blonde a raison. Il s'agit de la première fois et non d'une deuxième tentative que Cassidy Danvers lui demande de l'épouser. L'amour la rend confuse et aucunement l'albinos en souhaite y guérir. Alors, Abigail ne répond pas tout de suite à la louve. Elle ne réfléchit pas à sa proposition mais souhaite plutôt jouer avec la cowgirl. Que tu es légèrement cruelle Abigail de faire attendre ton amoureuse. C'est ce que se disait Cassie dans son esprit révolutionnaire. Elle n'est pas fâchée, plutôt amusée.

Un baiser vient interrompre l'inquiétude de Danvers qui pense ne pas être digne de sa douce et resplendissante. Son désespoir s'exprimait de vivre sans Panabaker. Il ne s'agit pas d'une question de vivre mais de survivre. Sans son diamant, sa vie ne tient plus qu'à un fil. Son espoir sera terni, fané, mort et la Révolte périra une nouvelle fois. Les mains de son ange se posent délicatement sur les joues tomate de l'Impératrice de la Révolte. Abigail prend l'initiative pour faire taire le désespoir de son amour. Cassidy apprécie les caresses des phalanges fines et osseuses de son Aphrodite dans sa chevelure neigeuse. Cela lui procure des frissons agréables, montant également son envie de passer à des stades bien plus haut, plus intimes, plus luxuriant. Néanmoins, Danvers ne s'y autorise pas, toujours honteuse d'avoir blessé l'amour de sa vie, l'espoir qui la fait vivre. Le baiser est approfondi par le biais de Panabaker, chose que la Duchesse accepte à bras ouvert ne voulant aucunement manquer de respect à sa douce et resplendissante. Son cœur effectue actuellement le plus beau concert qu'il n'ait jamais entendu. Son corps résonne de sa musique, Cassidy se sent de plus en plus faible par la quantité phénoménale d'amour qu'elle reçoit de sa Scandaleuse, cette dernière pourrait même exploser. Malheureusement, le baiser est rompu par celle qui a commencé -Abigail Panabaker- ce qui oblige la rebelle à effectuer une petite plainte boudeuse. Ses billes de sang s'isolent dans le doux regard bleu ciel de son ange, de son paradis. Si belle, si resplendissante -son sourire mielleux est à croquer- Abigail est décidément la plus belle chose, le plus beau cadeau pour la Reine Révolutionnaire. Siéger sur un trône est bien ennuyeux mais avoir sa Reine Scandaleuse à ses côtés c'est une bien meilleure vie.

Cassidy doit cesser de parler à la place d'Abigail, une mauvaise habitude de sa part à cause de son côté pessimiste. La louve doit donc laisser exprimer la Scandaleuse sans aboyer, sans japper car le cœur de la Prima Donna va effectuer la plus grande course depuis le début de ses battements. La réponse est oui. Aucunement non. C'est un oui venant de tout l'être d'Abigail Panabaker. La douce et resplendissante accepte d'épouser Cassidy. Que ce soit ses défauts et ses qualités. Elle désire la véritable Cassie. La vraie et non une fausse qui suit aveuglément des personnes que la cowgirl admire. Des larmes se mettent alors à couler sur le visage de la tueuse. Désormais, il n'est plus question de Cassidy mais d'elle et Abigail. Cela lui procure la plus belle joie de sa vie et les mots ne veulent pas s'échapper de ses lèvres car ils sont trop nombreux mais aussi désordonnés. Si Dame Danvers arrive à communiquer ce sera par des phrases détenant ni queue ni tête. Donc, l'Avocate du Diable épouse la patience pour ne pas dire un mot afin de ne se montrer ridicule aux yeux de son amour.

Sa Scandaleuse n'en a pas terminé. Oh non. Ses paroles ne veulent pas cesser et continuent de rendre sa chère et tendre heureuse. C'est sa Cassidy Danvers. Celle qui a volé son cœur depuis un très long moment. Celle qui vient de donner une leçon à la cambrioleuse en montrant qui est la meilleure sur ce domaine. Comment ose-t-elle ? Eh bien c'est juste une des façons à la Louve Blanche de chantonner son amour pour Abigail Panabaker. Elle qui est unique aux yeux de la cantatrice. Elle qui reste une rebelle refusant de courber l'échine devant qui que ce soit. Elle qui arrive à faire trembler quiconque ose piétiner son territoire, son royaume, sa demeure, son foyer. Elle qui est aimante, scandaleuse, effrontée et déterminée. Bref, la Duchesse Danvers Cassidy.

Son nez est tapoté par Panabaker ce qui oblige Cassie à rire doucement sous ses grosses larmes de joie qui fatiguent encore plus son visage torturé par la guerre. La blonde pose une nouvelle fois sa confiance envers sa chère et tendre. Son pauvre cœur, torturé par l'idiotie des hommes, par la tristesse du deuil de ses parents, par les rudes épreuves qu'elle a menées est toujours en la possession de son amoureuse, Cassidy Danvers. Elle, cette cowgirl qui n'a pas voulu effectuer un échange équivalent. Elle qui ne souhaitait pas donner son propre palpitant, pensant que la désespérée n'en avait plus à cause de ses géniteurs, par le désespoir d'avoir perdu sa fille Caledonia, d'avoir été une marionnette pour le pouvoir. Il serait donc tant, que l'albinos cède son organe battant à sa moitié. Pour le meilleur et pour le pire. Car Abigail le mérite, juste elle et rien qu'elle. C'est la seule qui peut chérir et aimer cette chose en morceaux qui est le cœur de la louve. Alors, caressant la douceur soyeuse des cheveux de son ange, Cassidy embrasse le front de sa fiancée et non de sa petite amie. « Je te promets que ton cœur sera bien gardée. Je le chérirais du plus profond de mon être. Je soignerais ses maux, ses blessures, car tu es tout ce dont j'ai voulu en ce monde. Une femme qui désire passer sa vie à mes côtés. Pour le meilleur et pour le pire. Abigail Panabaker, mon tendre amour, je te confie en échange ce qui reste de mon palpitant. Il est rudement rebelle donc fais attention à ses pulsions révolutionnaires. » avoue-t-elle calmement en accompagnant sa voix d'une douceur extrême, comme peut exprimer la beauté de ses nombreuses roses de son jardin. « Tu verras aussi que mon cœur bat énormément pour toi, qu'il revit en bondissant de ton scandale. »

Puis, un rire doux est accompagné dans ses propos lorsque sa douce et resplendissante quémande une bague de fiançailles digne de ce nom. Décidément, Panabaker n'est pas une femme facile. Alors, d'une force incroyable, sûrement construite grâce à l'amour qu'elle porte pour l'Anglaise, Cassidy se dégage de son lit. Elle se fiche si son corps est nu, elle n'a jamais eu de soucis de pudeur, de timidité à ce sujet. Sa patte de louve se pose sur les murs de sa chambre, ses phalanges fines et longues, détenant un vernis noir aux ongles caressent le papier de tapisseries des murs. Elle cherche quelque chose et finit par le trouver. Une ouverture secrète s'ouvre, un des secrets du Manoir Danvers se découvre aux yeux magnifiques du diamant de Cassie. De sa main gauche qui détient des nombreux tatouages -dont ceux du gang Deadlock ainsi que nombreuses rose- elle saisit avec ses doigts une petite boîte pourpre. Revenant auprès de son médecin, l'Impératrice plie pour la première fois son genou à son amour, à sa Scandaleuse. Le couvercle de la boîte s'ouvre pour y laisser apparaître une bague de fiançailles en or dont un rubis y est incrusté. « Cette bague mon diamant ? » Cassidy observe attentivement sa blonde, sourire aux lèvres, rougeurs toujours sur ses joues. Cette bague, elle l'a trouvé à Londres en arpentant les nombreuses bijouteries de la ville, en y passant une journée entière en compagnie de son majordome Raven. Grâce au ciel, Danvers avait fini par trouver la seule bague qui ne dégraderait pas la beauté de sa blonde. « J'espère qu'elle est à ta convenance, ma douce et resplendissante. Bien entendu, je ne peux te cacher que je désire être mariée avec la plus belle femme au monde, c'est-à-dire toi. Un mariage secret, sans public, pour éviter un scandale que deux femmes se lient par les textes sacrés du mariage qui n'est réservé que par le lien entre un homme et une femme. » Elle soupire doucement puis effectue une note plaisantine. « Désolé d'avoir un fourreau à la place d'une épée et de ne pas être capable de te donner un ou plusieurs enfants de notre union. » Effectuant un petit clin d'œil à sa douce et resplendissante, Cassidy rapproche son visage de celui de sa fiancée afin d'emprisonner les lèvres de sa blonde avec les siennes. Un baiser doux, tendre et terriblement avide d'amour qui ne franchit pas les barrières aux choses luxuriantes. « J'espère que tu auras la bague de mes rêves pour notre mariage, mon diamant. » Si Abigail n'est pas une femme facile, Cassidy ne l'est pas non plus.

Une semaine vient de s'écouler depuis son retour dans son foyer, dans son terrier. Autant dire que son emploi du temps fut extrêmement chargé entre rattraper son retard de Conseillère de la Reine mais aussi de trouver une robe de mariée adéquate pour son mariage. Bien entendu, la louve avait pris le temps de retrouver certaines personnes pour son mariage. Non. Aucun Noah n'a été invité en ce jour unique. Il faut dire que l'albinos préfère s'éloigner des Descendants pendant un petit temps pour éviter de souffrir à nouveau de la guerre toujours en cours. Ainsi, Cassidy avait réussi à trouver quelques invités dont l'intégralité de ses Louveteaux. Oui. The Kid, Lucky Charm et Nobody ont répondu positivement à la demande de Queen of the Crime. Cependant, un individu en particulier ne pourra pas être présent. La louve s’isole tristement dans sa chambre en caressant la plume d'aigle qui est attachée à son cou. Baine Aigle Rouge doit rester dans sa tribu, car c'est son devoir de protecteur, de chef. Ce furent les déclarations de Lucky Charm après avoir demandé à Baine de venir. Et puis, une semaine de trajet est beaucoup trop court pour se déplacer d'Amérique en Angleterre. Une boule, un pincement dégrade le palpitant de la Duchesse, ce qui a pour cause de la faire pleurer légèrement. Maintenant, son maquillage est gâché. Trente minutes à parfaire son beau visage que voilà que ses larmes décident de tout faire foirer. « Vous me manquez affreusement, père... » se met à chuchoter de désespoir la Warchief en caressant le visage de son reflet du miroir ovale.

N'ayant toujours pas sa robe de mariée sur sa peau -vêtement qui se trouve sur son lit- la louve reste en sous-vêtement après son retour il y a de cela une heure de son bain. Son corps n'est pas très beau à regarder, à contempler. Toutes ces cicatrices, ces vilaines choses la font ressembler à un monstre. Panabaker est bien aveugle de tomber amoureuse de cette cruauté affreuse. Il n'y a rien de doux à caresser quand sa peau est recouverte d'innombrables balafres. Pourtant, sa future femme continue de la chérir. Au moins, Abigail ne figure pas dans la catégorie des personnes qui désirent le physique de sa convoitise au lieu de l'intégralité de l'âme. Son regard de braise se retire du reflet de la Warchief pour se concentrer sur l'image en noir et blanc de la Prima Donna sur un journal. Un article a été écrit sur l'absence de sa blonde. Que la cantatrice aurait trouvé un prince charmant pour ensuite tomber enceinte, l'empêchant donc de chanter. Ou bien qu'elle serait en voyage. Bref, beaucoup d'hypothèses, de théories qui font rire Cassidy Danvers. Ce serait un terrible scandale si les médias apprenaient que la concernée se marierait avec la Duchesse. Un amour interdit. Un lien écœurant, dégoûtant. Pourtant son lien est si beau, si magnifique à en faire jalouser les resplendissants visages des roses des nombreux jardins du Domaine Danvers. Si seulement l'humanité grandissait un peu en supprimant ses nombreux défauts tout en gardant ses maigres qualités. Un rêve bien futile et stupide.

On frappe à sa porte de chambre. Sa première pensée se tourne sur Abigail puis disparaît aussitôt. Dans la coutume du mariage, les mariés ne doivent pas se croiser avant l'union par les textes sacrés du mariage. « Qui est-ce ? » demande d'une voix faible la louve qui est toujours autant fatiguée. « Une invitée. » répond derrière la porte une voix féminine que Cassie reconnaît parfaitement. « Entre. » déclare la Duchesse en essuyant une larme qui coule encore sur sa joue pâle. Lentement, la porte de chambre de Cassidy s'ouvre puis se referme lorsque Lucky Charm se trouve dans la pièce. La cowgirl n'arrive pas à cacher ses rougeurs en contemplant l'albinos. « Toujours aussi séduisante, Queen. Ta future femme a beaucoup de chance. » Cassidy se met à soupirer sur la remarque de la joueuse de poker. Elle finit par sortir une cigarette de sa commode pour l'allumer par la suite avec une allumette. Plusieurs lattes sont tirées mais la drogue ne fait aucun effet à la louve. « La cérémonie va bientôt débuter. Tu traînes un peu trop Queen. Sachant que j'ai entendu les plaintes de tes gouvernantes que tu refusais d'être aidée pour enfiler ta robe. »

Pestant, la rebelle croise sa sublime cuisse droite sur la gauche tout en laissant une des bretelles de son soutien-gorge descendre depuis le haut de son épaule. À ce moment, Lucky Charm décide de n'y prêter aucune attention, préférant se diriger près du lit. Ses mains attrapent le ravissant bout de tissu. « Inutile de te cacher la vérité plus longtemps. » admet l'ancienne membre des Deadlock Rebels qui arrive à piquer la curiosité de Cassie. « Aigle Rouge est arrivé en Angleterre depuis un mois. Il désirait apprendre les coutumes des Anglais tout en voulant te faire la surprise de sa présence. Sauf que tu étais toujours portée disparue... » D'un bon, l'héritière des Danvers se lève de son tabouret. Ses griffes se posent sur les épaules de Lucky Charm. « Mon père est à Londres ?! » demande avec hâte la Duchesse qui n'arrive plus à retenir ses larmes, sûrement encore et toujours par la fatigue. « Il t'emmènera auprès de ta femme que si tu te dépêches d'enfiler ta robe et de te refaire une beauté. » gronde le louveteau en posant son index sur le nez de la Louve Blanche avant d'être câlinée par la fille d'Aigle Rouge.

Une heure de plus fut indispensable pour la future mariée. Désormais habillée de sa robe, tout en possédant un make-up refait, la Duchesse sort de sa chambre pour parcourir les longs couloirs en compagnie de Lucky Charm. Le mariage doit se dérouler dans les jardins, là où les innombrables roses serviront de bonus sur le décor réalisé par la Scandaleuse. Le temps est ensoleillé, la chaleur est au rendez-vous. C'est comme-si la nature désirait parfaire ce beau mariage. Lorsque Cassidy descend les escaliers du hall d'entrée en manquant de tomber après avoir marché sur sa robe, une personne l'accueille dans ses bras. Instinctivement, Dame Danvers emprisonne à son tour ladite personne qui ose l'enlacer. Les plumes d'Aigle accrochées aux cheveux soyeux de son père chatouillent le bout du museau de la Louve Blanche. « Tu es resplendissante, ma fille. » avoue d'une voix sincère Baine Aigle Rouge qui desserre son étreinte pour contempler la robe. Il se met ensuite à rire de bon cœur en découvrant la rougeur des joues de sa Louve Blanche. « Les Dieux t'accompagneront quand tu rejoindras ton épouse. » Il s'arrête un instant et dépose un baiser sur le front de sa fille. « Mais ils seront derrière moi quand je t'emmènerai à ta future femme. »

Quittant le manoir, rejoignant les jardins où le mariage doit s'y dérouler. La louve qui tient le bras de son père adoptif contemple les magnifiques décors réalisés par sa moitié. Tout est resplendissant, harmonieux, rendant encore plus folle amoureuse la rebelle. Sur son chemin, elle croise la jardinière en chef du Domaine. Kate s'incline par respect et tend le plus beau bouquet de roses provenant du jardin de Cassidy. Par un hochement de son visage, la Baronne remercie son employée. Elle est incapable de dire quoi que ce soit car ce cadeau la laisse sans voix. Si seulement le bouquet était le seul élément qui paralyse les cordes vocales de l’albinos. Car oui, un élément bien plus magnifique, resplendissant, angélique se trouve un peu plus loin. Il s'agit d'Abigail Panabaker. Son cœur rate un battement, ses rougeurs arrivent à retirer la couleur de cadavre de son visage. Cassie désirait être la première à se trouver devant l'autel, mais c'est raté. Alors, lorsque plusieurs servants se mettent à jouer de la musique, Aigle Rouge conduit la Louve Blanche à sa future belle-fille. Plus la distance se rétrécit et plus la Duchesse se demande si son palpitant ne va pas exploser. Heureusement, son père se met à rire faiblement ce qui apaise la future femme d'Abigail. « Pardon de mon retard, mon diamant. » s'excuse lentement Cassidy qui contemple sa femme. Son regard de braise s'oriente sur sa fille adoptive, Phoenix Lanfredi. Elle est terriblement mignonne dans sa tenue, donnant donc un doux sourire à sa mère. « Tu es si jolie, fille. »

Un raclement de gorge se fait attendre derrière l'autel. Il s'agit de Nobody aka Roy Pierce. Il dépose son chapeau melon sur l'autel après avoir récupéré un livre rédigé par sa propre plume. « Nous allons pouvoir commencer la cérémonie... »

Le regard de la louve ne souhaite pas se dégager de celui de son amour depuis qu’elle vient de rejoindre l’autel. Si ses rougeurs sont infimes, le rouge de ses yeux est quand à lui très voyant, très rayonnant. Il est normal que ses cristaux luisent devant le visage angélique de sa Prima Donna. Le destin est bien amusant parfois, de faire rencontrer ces deux femmes pour une histoire d’un simple vol qui au final se transforme en une romance dont toutes personnes en seraient jalouses. Tenant toujours le bras de son père adoptif, Baine Aigle Rouge, Cassidy Danvers se demande encore si elle est toujours digne d’épouser sa douce et resplendissante. Son mal est toujours présent pour avoir tourné le dos à son amour à cause d’une dépression bien au-delà de ce qu’elle a vécu contre son grand-père Conor Danvers. Mais ce passé est désormais derrière elle et sa blonde serait furieuse si les pensées de sa femme se tournent encore sur des mauvais souvenirs. Aujourd’hui, c’est le plus beau moment de la vie de la Duchesse. Se marier avec l’être qui a réussi à refaire battre son palpitant qui ne souhaitait plus avancer à cause de son dégoût de l’homme et des échecs au cours de sa misérable existence. La Guerre Sainte ne lui prendra pas ce jour, ce fichu affrontement peut aller voir ailleurs car la louve est en repos pour célébrer ce qu’elle attendait depuis le début de sa vie. Se marier, avec l’amour de sa vie, pour le meilleur et pour le pire. Il n’y aura pas d’enfant à la clé, car la rêveuse souhaite juste se noyer de l’amour de sa femme pour y trouver enfin une raison de continuer à vivre. Oh oui, l’albinos est encore bien triste, bien déprimée de penser ainsi. Mais sincèrement, depuis le début de sa naissance, les années n’ont pas été très clémentes avec cette dernière. À chaque fois le désespoir l’emprisonnait et seule sa révolte à put la sauver de cette destinée bien triste.

Honnêtement, Dame Danvers ignore l’effet que ça fait d’être vraiment heureuse, de se dire que la vie n’est plus aussi cruelle qu’elle en a l’air. Que répandre le sang, faire éclater des révoltes, jouer le rôle d’une Duchesse et d’une Noah ne sont plus les seule rôles que Cassidy détient. Non, maintenant sa vie va se résumer à une chose bien plus importante qui est de dorloter sa femme ainsi que sa fille. Rien que de penser à cela, les rougeurs sur ses pommettes pâles arrivent enfin à se faire apercevoir. Des sensations nouvelles comme le stress, l’angoisse, la timidité mais surtout l’amour parcourent son corps, son organisme entier. Il aura fallu d’innombrables années pour que l’albinos se sent enfin humaine et non un monstre de cette société. Des larmes pourraient perler, là, maintenant, pour témoigner la joie qui s’enflamme depuis son moteur qui est son cœur. Néanmoins, Cassie se retient d’ajouter ces notes dans le verset de musique qui harmonise les organes battant des deux femmes. Ainsi, l’heure est venue de commencer la cérémonie, pour le meilleur et pour le pire. Bien droite dans ses bottes à talons, limite au garde-à-vous à cause de ce stress si gênant qui paralyse presque son corps, Baine se permet d’y émettre quelques mots pour détendre sa fille bien-aimée. Détends-toi, tu vas faire honte à ton vieux père, qu’il disait. Des paroles bien choisies qui attisent l’envie d’arracher un maigre rire à la Warchief. Un simple petit coup de coude sera donné dans le ventre de l’Amérindien par les soins de l’albinos.

Roy Pierce, élégant pour cette fois, toujours armé de son chapeau à melon qui le suit depuis ses formidables aventures, demande à la blonde si elle souhaite formuler des vœux, ses vœux dédiés à la Duchesse Danvers. La salive de l’Anglaise passe difficilement dans sa trachée lorsque le vampire se rend compte d’avoir oublié de préparer ce genre de choses. Sans doute qu’elle était bien trop rêveuse ou trop occupée pour les réaliser. Une goutte de sueur froide perle donc depuis le haut de sa colonne vertébrale. Un frisson assez gênant pourrait arriver, sauf que ce dernier est contré par un mordillement assez brutal de la louve. Ses crocs pincent sa babine inférieure. Cassie est donc témoin de sa femme qui prend une bonne inspiration, pour confesser ses vœux. Est-elle stressée autant que Cassidy ? A-t-elle oublié de préparer également son texte ? Il semblerait que non, car lorsque son chant entre dans les oreilles de la Baronne pour y caresser son cœur battant, l’albinos rougit énormément tout en souriant de manière assez niaise, gamine. Elle a l’impression de redevenir la jeune femme de dix-huit ans qui rêvait d’épouser l’amour parfait. Ce qui est le cas maintenant, car Abigail Panabaker remplit parfaitement ce rôle. Non, elle est l’amour parfait sans devoir le jouer à la manière d’une actrice.

Oui, la Duchesse est enfin prête pour donner son être à son amoureuse. Que ce soit son corps, son âme, sa vie, vraiment tout. Elle est heureuse d’avoir pu redonner la flamme qui fait briller encore plus sa blonde. Abigail mérite de vivre heureuse, de ne plus être plongée dans son désespoir à cause du deuil de ses parents, de l’égoïsme de l’être humain et des autres problèmes qui se rajoutent pour elle. La louve se jure intérieurement de briser ces vilaines choses pour protéger, corps et âme sa moitié, car sans elle, sa vie n’a plus aucun sens, l’espoir est vain, la liberté n’existe plus. Alors, du mieux que Cassidy le peut, la Louve Blanche se retient d’enlacer sa femme, de l’embrasser tendrement, romantiquement, car l’heure n’est pas encore venue. C’est après-tout c’est son tour pour confesser ses vœux. « Queen-euh je veux dire Lady Cassidy Danvers ? Avez-vous des vœux à formuler ? » demande Nobody qui a failli surnommer Cassie par son nom de code chez les Deadlock Rebels. L’habitude depuis que ce surnom est encrée dans sa peau depuis plusieurs années. Plissant ses cristaux de sang, gardant le silence pendant une minute qui est soudainement très longue pour le public, un malaise pourrait s’y faire sentir. Cassidy Danvers a-t-elle des vœux à prononcer ? Elle qui n’a pas réellement ouvert son cœur après la destruction de sa famille ?

« Abigail Panabaker » commence tout à coup la Duchesse qui fait sursauter Roy de l’autel alors qu’il tentait de trouver la suite de son texte pour poursuivre le mariage. « Avant de te connaître, sache que j’ai décidé de fermer les portes de mon cœur pour les hommes qui me dégoutent mais aussi pour les femmes. Sans doute par peur de recevoir une deuxième fois un tel désespoir, une telle déception d’avoir trouvé l’amour parfait qui ne l’est pas. Abigail, sache qu’on m’a élevé pour être une manipulatrice, une femme sans cœur, une arme pour augmenter le prestige, la réputation de ma famille. Oui, dans le passé je n’étais qu’un outil, voire une esclave en y repensant bien. Mes larmes, ma tristesse arrivaient à m’apaiser durant mes nuits jusqu’à temps que mon corps cesse d’en produire pour le changer en révolte. Ma vie, ma misérable existence ne se résumait qu’à faire couler le sang pour l’intérêt d’autrui. Ainsi, j’ai toujours pensé qu’un jour la mort qui refuse continuellement de m’accueillir dans son royaume finit par se lasser de mes allers et venu. Comme la dernière fois où j’ai eu le plus grand froid de ma vie. Mon sang s’est gelé, mon cœur n’existait plus, mes pensées divaguaient ou tremblaient à cause de cette température si basse. J’avais presque le sourire aux lèvres en me disant que la fin de mon histoire touchait à sa fin, que le livre des Danvers serait enfin clôturé et laisser dans une étagère, à prendre la poussière. » Marquant une pause, se rendant compte que la louve noie la cérémonie par son pessimiste, l’albinos se met royalement à ignorer les nombreux regards qui se posent sur elle. Ses paroles qui restent encrées dans son cœur devait être dites à la femme qui désire partager sa vie avec la Louve Blanche. « Je me suis fourvoyé, j’étais aveugle de mon désespoir, de ma destinée qui me fait tant souffrir. Alors, toi petite voleuse, oui toi qui actuellement se tient devant moi. » désigne doucement la Duchesse en tapotant son index sur le ventre de sa bien-aimée. Le contact n’est nullement agressif, juste très doux. « Tu m’as sortie du gouffre créé de toutes pièces par moi et ma famille. Tu ne m’as même pas demandé la permission en me repêchant de cet acide qui commençait à me ronger la peau. Toi, ma douce et resplendissante, tu m’as redonné goût à la vie que je trouvais bien trop amer depuis mon enfance. Tu es comme un ange pour moi, une divinité venue du ciel et c’est par ce fait, que moi la louve solitaire que je suis, j’ai succombé à ton charme. Mes pensées se tournent désormais sur un avenir à tes côtés. Mon cœur ne cesse de battre pour l’amour que je te porte. Ma Révolte est bien plus forte lorsque je sais que ma bien-aimée est juste derrière moi, à m’épauler, à m’encourager. » Elle se recule de quelques pas pour revenir près de son père adoptif. La mariée adresse un sourire rare dont personne n’a pu le découvrir. C’est celui d’une femme heureuse, celui d’une louve qui rencontre enfin l’amour de sa vie, sa moitié, qui désormais ne connaîtra plus la solitude. « Alors ! Abigail Panabaker. Moi Cassidy Becky Iris Danvers, je te fais le serment d’être constamment à tes côtés. De te chérir, de t’aimer plus que tu ne l’aurais jamais espéré. D’être des oreilles attentives à tes problèmes pour t’aider à les surpasser. D’être la source de ton sourire dès ton réveil et au moment de te coucher. De te protéger des vilains coyotes avec mon corps et mon âme. D’être constamment présente en tant que ta femme, ton épouse, ta moitié, ton second organe battant, pour le meilleur, pour le pire, jusqu’à l’infini et à jamais. Je t’aime Abigail Panabaker, et je suis déjà prête à le chanter à la pleine Lune et aux étoiles à la manière d’une louve que je suis. » finit-elle par confesser en plaçant sa main sur son palpitant.

Ses vœux sont prononcés, sa respiration redevient normale après quelques secondes et son organe battant décide de ralentir le rythme. Soudainement Cassidy est pris au dépourvu, émettant un petit gémissement de surprise lorsque son vieux père l’emprisonne dans ses bras par un enlacement attendrissant. Baine n’arrive pas à cacher ses larmes de bonheur et exprime sa joie par un câlin paternel, un geste dont l’albinos est encore étrangère. La pauvre Cassie est rouge comme une tomate, se forçant à refouler ses larmes, et des rires du public qui proviennent des domestiques du Domaine se font entendre dans la cérémonie. Raven décide d’applaudir, il est suivi par Roy, de Pearl, de Billy et le compte commence à trop grandir si bien que la Louve Blanche n’arrive plus à différencier de qui est qui. « Vous…m’étouffez…père. » suffoque la mariée en tapotant ses mains fines, osseuses et délicates sur les épaules de son paternel. Un pardon assez pittoresque, gêné sort des lèvres d’Aigle Rouge lorsque sa fille ressort de son étreinte de papa poule.

Le raclement de gorge de Roy se fait entendre car il est prêtre en ce jour si unique. Il a insisté pour l’être, ou peut-être que ce métier paye bien en cette journée. Dans tous les cas, il arrive à regagner le silence dans la cérémonie pour continuer son monologue. Il mouille son index avec sa langue, tourne la page, s’appuie sur le côté droit et gauche de l’autel, regarde une à une les mariées pour poursuivre son récit. « Les vœux des mariées étant formulés, je me passe de l’avis de Dieu et de la religion sur les textes soi-disant sacrés du mariage. » Il dégaine son révolver pour le poser sur la table en bois. « Y a-t-il des personnes qui souhaitent s’interposer de cette union ? Qu’il le fasse ou se taise à jamais. De toute manière, je poursuivrais la cérémonie, peu importe la réponse. » Soudainement le cow-boy attrape son livre et le jette derrière lui tout en gardant un calme Olympia. « Je demande aux témoins de donner les anneaux aux mariées pour que l’échange puisse se réaliser. » déclare le prêtre en fixant dans un premier temps Phoenix puis dans un deuxième coup d’œil Aigle Rouge.

L’Amérindien donne donc l’alliance dédiée à Abigail Panabaker. Un bijou porteur de deux couleurs dominantes. Le rouge et le noir. En son centre se trouve un rubis, la pierre favorite de Cassidy Danvers. À l’intérieur de l’alliage est écrit la date d’anniversaire de leur première rencontre. Par la suite, comme indiqué par Roy Pierce, Cassidy l’ancienne Queen of the Crime qui est désormais une Warchief, s’avance au niveau de sa bien-aimée, de sa tendre et resplendissante. D’une manière douce, ses phalanges caressent ceux de sa Prima Donna et les gestes s’arrêtent lorsque les griffes de la louve attrapent l’annulaire gauche de la blonde. Lentement, l’anneau est inséré au doigt et pas un seul instant l’albinos ne quitte son regard de celui de son épouse. Des rubis dévoilant un immense amour pour les saphirs d’Abigail. Et donc, avant que Roy ne puisse prononcer la fameuse question, Cassidy se permet d’être plus rapide, désireuse de sceller à jamais ce lien qu’elle chérit tant. « Oui. Je le veux. » réponds tendrement la louve à son amoureuse…