01 - RP Avec Anthony Stark

Un magnifique temps de pluie pour commencer cette petite histoire. Il y a également de l’orage et la plupart des personnes dehors essaient de s’abriter là où ils peuvent. On pourrait penser à la faute d’un mutant pour la cause de ce mauvais temps, après tous les pouvoirs sont divers et variés. Apercevoir et connaître un individu contrôlant la météo ne t’étonnerait guère. Marchant tranquillement sous cette flotte, tes bottes franchissent parfois des flaques d’eaux qui humidifient encore plus ton pantalon en cuir. Ce temps ne t’a jamais gêné, il te correspond en fait. Cela pourrait correspondre à ta tristesse dans ce monde, ou bien ton dégoût de la personne dont tu es devenue. Parmi tout ce petit monde, tu semblais être la plus remarquée. Il faut dire que d’être habillée d’un long manteau à capuche qui te recouvre de la tête à tes cuisses et d’un masque vénitien qui cache intégralement ton visage tu es très voyante. Tu n’aimes pas montrer ton visage. Depuis que tu es une Inhumaine, tu détestes ton apparence. Tu ressembles à une sorcière. D’ailleurs la plupart des personnes contre l’Épuration que tu pourchasses te surnomme comme ça. Parfois avec différents styles dont la sorcière blanche, ou à la rose noire, etc. etc. Parfois ça te fait rire, et par moments tu en souffres intérieurement. Si tes services étaient inutiles pour ton pays tu songerais à te suicider pour ne plus jamais revoir ta face devant un miroir. Continuant ta petite marche, tu empruntais un chemin pour rejoindre un édifice bien connu et crains par beaucoup de personnes. Le centre de commandement de l’Épuration. C’est hier en te reposant chez toi que tu as reçu un message t’ordonnant de te rendre à ce lieu car une personne assez importante tenait à te voir. Rien qu’en apprenant cette annonce ton cerveau cherchait déjà l’identité de la personne qui souhaite te rencontrer. Sûrement pas Thunderbolt Ross. C’est lui-même qui a accepté ton adhésion dans ce camp. Il peut s’agir d’un vulgaire insecte qui va te faire perdre ton temps. Cette maudite réunion t’empêchait de t’exercer légèrement sur ton pouvoir mais aussi de te renseigner au mieux sur des rapports de Police pour aider Flora. La pluie tombait encore plus fort, ton manteau devenait de plus en plus gaugé. Heureusement pour toi que tu n’attrapes pas facilement froid. De toute manière il te reste encore quelques mètres pour rejoindre l'entrée principale du centre de commandement. Deux sentinelles montant la garde te barrent alors le passage. T’arrêtant doucement, tu sors d’une de tes poches ton badge de l’Épuration ainsi que ta carte d’identité. Une des sentinelles n’est plus du tout à l’aise en ayant vu ta carte. C’est vrai que depuis que tu es entrée dans ce camp, beaucoup de rumeurs circulent à ton sujet. La plupart sont toutes fausses mais chacune témoigne de ta froideur et de ta sans pitié pour tes ennemis. Normal. Quand des personnes usent de leurs dons pour semer le chaos, tu es sans pitié pour les arrêter et les enfermer derrière les barreaux. Ils t’arrivent parfois d’en tuer mais uniquement si tu les juges beaucoup trop dangereux pour tout le monde. Attendant patiemment qu’un des deux gardes t’ouvre la porte, tu franchis enfin l’intérieur du centre de commandement. Une zone remplit de gens qui font un vacarme insupportable pour tes petites oreilles. Enlevant ta capuche pour démêler tes cheveux couleur neige, tu gardes tout de même ton masque. Tu y tiens et tu ne souhaites pas montrer ta monstruosité à tes chers collègues de travail.

Entamant ton premier pas, un garde t’arrête pour saisir tes armes. C’est vrai, tu oublies toujours que tu dois quitter ton pistolet de fonction mais également ta fine lame accrochée par une sangle depuis ton dos et aussi tes deux dagues sur chacune de tes cuisses. L’homme souhaitait prendre ton masque mais en échange tu lui jettes ton manteau trempé.

« Je garde le masque. »

Ces quatre mots qui sont sorties depuis tes lèvres glacent légèrement l’agent. Ça a toujours été dans ton habitude de communiquer froidement. Tu n’as confiance en personne et tous ces gens pourront très bien être tes ennemis dans quelques minutes, ou heures ou dans quelques jours. La vie est imprévisible donc autant te préparer à toutes les éventualités pour survivre paisiblement. Reprenant ton parcours, tu t’avances lentement à une salle de réunion. Pendant ton arrivée, on t’a renseigné sur l’endroit où tu devais te rendre. Il ne te faut pas loin de dix minutes pour y arriver. Entre-temps tu téléphonais à ta mère Flora pour prendre quelques nouvelles. Une journée sans lui parler est un véritable enfer. C’est peut-être dû à ton affrontement contre la sorcière téléporteuse qui a torturé avec un immense plaisir ta mère adoptive. Tu espères toujours que le camion que la criminelle a reçu en pleine poire lui a donné une immense souffrance avant de rejoindre les jardins de Satan.

Ouvrant la porte vitrée de la salle de réunion, tu arrives pour une fois en première. Une immense télé rayonnait presque au fond de la pièce. Elle diffusait un enregistrement en boucle sur les précédentes catastrophes aux États-Unis mais également en Sokovie. Posant ton masque sur la table, tu te frottes les yeux pour essayer d’enlever la fatigue que tu as accumulée durant ta matinée. Sommeil agité, cauchemar en boucle, rien de mieux que de pas dormir correctement. Une chose t’intrigue sur la table. Tout un tas de dossier sur des rapports, tu peux tout de suite apercevoir ton nom. Ta curiosité maladive t’oblige à saisir le dossier et a les lires tout en retenant un maximum d’informations utiles. Tu saisis une photo accrochée par une épingle sur le dossier. Tu voyais ton ancienne apparence, une silhouette tout à fait humaine et non extraterrestre. Tu caressais sans vraiment le vouloir la photo avec ton pouce puis tu la remets immédiatement sur le dossier quand tu entends des pas se rapprocher. La manière dont la porte s’ouvre t’informe tout de suite du sexe de la personne. Un homme. Il faudrait que tu arrêtes d’analyser tout et n’importe quoi car ton cerveau va finir par exploser.

Ne te retournant pas pour observer l’homme, tu te contentes de jouer avec un stylo. Le faisant tournoyer entre tes doigts laissant une impression d’ennuis absolus pour ce fichu rendez-vous.
Ton attention toujours centrée sur ton petit jouet tu sais que l’homme souhaitait te serrer la main. Mais au lieu de le saluer poliment, tu ne fais absolument rien. Lui donnant un vent monumental. Tu ne lèves même pas les yeux pour le fixer. Aucun mot ne sort de tes fines lèvres.

Ce petit entretien de ne va sans doute pas vraiment plaire à ton cher ami, surtout qu’il s’agit d’Anthony Stark.

Je me retrouve devant monsieur Stark. L’homme de fer travaillant ou plutôt coopérant avec l’Épuration. Peut-être que plus tard il deviendra mon chef, mon supérieur mais pour l’instant je préfère coopérer avec un chien plutôt que ce genre d’homme. Ayant vu plusieurs péripéties de ce super héros je ne suis pas une grande fan. Surtout de sa manière de penser ou de juger les gens sans les connaître. Instinctivement mon cerveau analysait chaque détail du génie. Sa façon de se déplacer, ses gestes mais aussi ce qu’il pourrait ressentir actuellement. Je détourne légèrement le regard quand il aperçoit réellement mon apparence. Oui, je suis une monstruosité. Si j’en avais la possibilité, je cacherais mon visage derrière ce masque vénitien posé sur la table tout près de moi. Mais je restais un tantinet poli dans cette réunion, bien que j’aie manqué de respect à cet homme en refusant de lui serrer la main.

Mon regard baissé, je semble honteuse et gênée de me montrer ainsi.

« S’il vous plaît, je vous prie d’arrêter de me regarder ainsi. Je n’ai pas demandé à recevoir cette malédiction extraterrestre, murmurais-je en reprenant mon regard glacial sur l’homme. »

Sentant les regards de plusieurs personnes à l’extérieur de la pièce pour épier notre début de conversation, je grince des dents, irritée. Plissant mes yeux, mon don extraterrestre ou plutôt Inhumain s’active, arrêtant le temps de mon entourage. Me levant délicatement de ma chaise, je parcours toutes les fenêtres de la salle pour baisser les stores. La pièce sera plus sombre mais au moins je ne vois plus les regards de ces gens. À nouveau assis à ma place, je gobe une Chupa Chups goût coca. L’effet de mon pouvoir disparaît pour laisser au temps de continuer sa course habituelle.

« Je m’excuse pour avoir fermé les stores, disais-je lentement tout en suçotant ma friandise. Je n’apprécie pas vraiment qu’on m’épie. »

Croquant un petit morceau de ma sucette, j’attrape sur la table les dossiers expliquant les pseudos catastrophes sur New York à propos de l’attaque des Chitauris, de Washington pour la chute du SHIELD et de la Sokovie concernant Ultron. Je les aligne sur le bureau de sens à ce que Stark puisse les lires sans problème. Indiquant avec le reste de ma sucette les dossiers, je reprends la conversation.

« Vous semez le chaos partout où vous allez, déclarais-je d’une manière à refroidir totalement l’atmosphère environnante de cette salle de réunion. J’étais présente ici, je montre avec mon index le dossier d’information sur New York. Je travaillais autrefois au commissariat de Police de la 5ème Avenue. Ma mère dirige ce poste de Police, moi j’y travaillais en tant que détective. »

T’arrêtant soudainement, je repense à cette catastrophe. Je retraçais ce que j’avais vécu dans mon esprit. Le sauvetage d’un garçon dans un immeuble touché par une explosion d’un speeder de Chitauris, ou bien encore ma recherche désespérée pour retrouver ma mère. Toute cette tristesse et cette peur se faufilaient à nouveau dans mon corps. Le bruit de l’horloge accrochée en évidence dans un coin du mur me réveille à la réalité.

« Même si vous êtes reconnu comme des héros pour nous avoir sauvé de cette invasion alien, des civils ainsi que des agents de l’ordre sont morts. Je penche légèrement la tête pour me perdre dans le regard de l’homme. Voilà une première raison de pourquoi je suis ici, affirmais-je en terminant mon bonbon. Pour protéger les citoyens de cette petite planète bleue. »

Sortant de ma chaise, je m’avance lentement en direction d’une poubelle pour jeter le bâtonnet de ma gourmandise.

« En revanche, je n’étais pas présente pour Washington et la Sokovie, annonçais-je en fixant l’écran de télévision illustrant la ville de Sokovie qui s’envole dans les airs. Néanmoins j’ai ressenti une immense peur de ce que vos camarades pourraient accomplir à l’avenir. »

M’avançant vers Anthony, je maintiens ma vue sur ses pupilles noisette. Je recommence de nouveau à essayer de percer à jour l’homme qui se tient devant moi. J’oublie ensuite de mentionner la deuxième raison de ma collaboration qui me semble importante. J’étais plus intriguée de la raison de la collaboration de Stark à l’Épuration.

« Puis-je savoir pourquoi vous collaborez avec l’Épuration ? Vous n’êtes pas obligé de me répondre mais si vous ne répondez pas, je trouverais immédiatement la réponse à ma question, expliquais-je à l’homme de métal. »

Il est évident que cette réunion risque de durer un petit moment. Bien que ça puisse me déplaire, je préfère en connaître davantage sur Anthony Stark pour obtenir une réponse à ma collaboration pour l’Épuration. Le général Thunderbolt souhaitait me recruter uniquement pour mes pouvoirs. Savoir stopper le temps est une excellente arme pour arrêter n’importe qui. Je sais que je peux arrêter le rapide des Avengers grâce à ma petite discussion musclée avec cet homme pendant la révolte de Noël. J’espère qu’il a compris la leçon, je ne serais pas aussi clémente la prochaine fois.

Tout en écoutant les petits discours d’Anthony Stark, je fixe l’écran de télévision qui montrait les photos des principales victimes de New York et de la Sokovie tout en déclinant leur identité. Je baissais légèrement le regard en apercevant les visages de certaines personnes que je connaissais dans le passé. Ça me rendait triste effectivement, mais ma colère qui bouillonnait depuis des années dans mon organisme augmentait petit à petit. J’espérais de tout cœur que cette chose en moi, ce côté sombre, ne sorte jamais. C’est pour cela que je me suis rangé dans ce camp. Du moins… je désire y entrer afin de canaliser toute la rancœur en moi et devenir meilleur. Même si l’envie de lâcher cette chose sur mes ennemis seraient très tentantes. Assise sur ma chaise, je grattais le dessous de l’ongle de mon pouce avec un autre pour essayer de penser à autre chose. Fâcheusement cette réunion risque de continuer à parler des désastres et catastrophes survenues par les Avengers et d’autres détenteurs de pouvoirs.

« Avant d’obtenir…cette chose en moi, repris-je doucement en laissant échapper un petit de peu de mon pouvoir sous forme d’une petite bille de couleur bleue qui tournait autour de mes doigts, je méprisais grandement les personnes qui possédaient des dons. Particulièrement une mutante qui tuait sans merci des citoyens et des agents de police. Depuis que j’ai reçu par accident et par malheur ce don, je me suis occupé de cette mutante. Je préfère éviter les détails. Tout ce que je peux vous avouer, c’est qu’après ce numéro j’ai presque ressenti du plaisir en pensant que ses pouvoirs me permettraient de faire du ménage parmi tous ces tueurs en série qui sont dans le monde. Imaginez ce que pourraient ressentir des hors-la-loi avec des tels pouvoirs… »

Désactivant mon don Inhumain, je reprends fermement mon regard sur le mécano tout en me stoppant sur mon petit discours. Son attitude et son regard m’informaient progressivement qu’il n’avait aucune confiance en moi et c’est plutôt réciproque. Nous ne nous connaissons absolument pas et cela serait fou de porter confiance à une personne dont on a échangé quelques mots. Il émanait cependant une grande détermination qui me rassurait un petit peu.

« Monsieur Stark, que vous ne me fassiez pas confiance et que vous vous méfiez de moi est strictement normal. Je voudrais juste que cette malédiction en moi sert à protéger la population plutôt que d’apporter la terreur. Même si actuellement, mon apparence souhaite plus provoquer de la peur et du dégoût à mon entourage. Je souris faiblement tout en saisissant mon masque dans mes mains. Tout comme j’ai informé le général Ross, je souhaite vous aider à maintenir l’ordre et la sécurité. Si vous désirez que je fasse mes preuves prochainement ou maintenant alors je les ferais. »

Reposant mon masque sur le table, je croise mes bras contre ma poitrine tout en esquivant la vision de Tony Stark. Si je l’observais à nouveau je pourrais presque devenir un livre ouvert. Il pourrait alors comprendre certainement que je suis plutôt quelqu’un de brisée au lieu d’une personne froide comme la glace. Je plaque machinalement mon index sur mon front pour reprendre rapidement mes esprits. Effacés ma peine et ma tristesse sur ce que j’ai vécu à New York, de ma confrontation contre la mutante téléporteuse et bien entendu ma transformation ou mon évolution d’humaine à Inhumaine.
Pendant plusieurs minutes je reste muette, essayant tant bien que mal de reprendre mon côté froid. Mon apparence trompeuse que j’ai créée de toutes pièces. Ma fameuse coquille de glace impénétrable.

« Je tiens aussi à ajouter, continuais-je d’un ton assez froid, que je ne suis ni une optimisée, ni une mutante, ni une divinité. D’après vos scientifiques, je suis une Inhumaine. Même si le terme pourrait être confondu à des mutants, je suis née humaine, mais j’ai évolué à cause d’une brume extraterrestre qui se trouvait dans un aliment. »

Repensant à l’huile de poisson qui est la cause de ma transformation, je me mets à rire doucement tout en laissant derrière moi ma froideur.

« Un bon conseil monsieur Stark, ne mangez plus d’aliments à base de poisson. Il se pourrait que vous ayez des surprises, comme j’en ai eu et ça a détruit ma vie. »

Déterminée à mon tour, mes iris violette devinrent beaucoup plus claires et très voyantes.

« Si vous me refusez au sein de l’Épuration, ajoutais-je sèchement, je respecterais votre choix. Je préfère me fier à votre décision plutôt qu’au général, qui pour moi n’est absolument pas digne de confiance. Il cache derrière lui beaucoup de secret et je n’aime pas ce genre de personne… »

Tiltant ensuite sur une phrase de Stark au sujet de ma complexité à propos mon apparence je rajoute immédiatement avec un faux sourire.

« Au sujet de ma complexité sur mon apparence, faudra patienter ! »

Je souriais à la remarque de Stark au sujet des aliments à base de poisson. J’aurai profondément aimé être comme lui. De penser que cette nourriture spéciale ne me réussirait pas. Mais quand on oublie de faire les courses et qu’on n'a que ça en plat principal, il faut bien s’en contenter. J’imaginais alors l’homme de fer qui pourrait obtenir mon apparence s’il se trouvait à ma place. Je crois que ça vie de milliardaire en prendrait un sacré coup. Surtout son ancienne réputation de coureur de jupons. Je baisse donc le regard tout en clignant des yeux pour penser à autre chose de beaucoup plus sérieux qu’humoristique. J’entends alors ces propos au sujet du docteur Banner alias Hulk. Il est vrai qu’il fait entièrement plus peur sous sa forme verte, mais lui au moins peut la stopper et la contrôler. L’homme peut reprendre une apparence humaine. Moi je ressemble plus à un extraterrestre. Heureusement pour moi que je ne cherche pas le prince charmant. Je ferais directement une croix dessus. Ce serait encore pire si je possédais des enfants. Ces mômes auraient une grande frousse et honte que je sois à leurs côtés. Je peux obtenir énormément de raison sur le dégoût de mon apparence mais là n’est pas le sujet.

« Contrairement à monsieur Banner, répondis-je froidement en reprenant mon regard sur Anthony, lui au moins peut reprendre une apparence humaine. Cet individu possède oui un lourd fardeau beaucoup plus contraignant que le mien mais j’aurai aimé avoir aussi la chance de redevenir la jeune femme que j’étais. »

J'hausse un sourcil en continuant de penser à cet Avengers.

« Je dois aussi avouer qu’il aurait également souhaité pouvoir contrôler sa forme mons…je veux dire colérique pour éviter de provoquer le moins de dégât possible. Je fais rapidement un mouvement de tête. Un peu comme un dr. Jekyll et Mr. Hyde. »

Machinalement je tortille une de mes mèches de cheveux sur mon index tout en restant attentive sur le point de vue de Stark à propos de son cas personnel.

« Je vais être honnête monsieur Stark, ajoutais-je calmement tout en continuant de jouer avec ma mèche. Parmi tous les Avengers, vous semblez sortir du lot. L’erreur est humaine mais quand vous la voyez, vous essayez de ne plus la reproduire ou alors la réparer comme vous le feriez avec une de vos armures. Je trouve que vous êtes responsable de vos actes et que vos coéquipiers devraient légèrement prendre exemple sur vous. »

Je me mets à sourire discrètement en le pointant avec mon index.

« Pas en prenant exemple sur vos défauts de caractère, mais sur vos motivations à réparer vos erreurs en tant qu’Avengers. »

Prenant une bonne bouffée d’oxygène, je me rends compte que je suis un peu trop bavarde alors que je souhaitais juste être la plus souvent muette dans cette réunion. Un petit silence règle alors dans la pièce avant que la porte s’ouvre pour laisser apparaître un employé. Je me retourne instinctivement pour le regarder de la tête aux pieds. Jeune homme d’une vingtaine d’années légèrement en stress, n’ayant pas pris le temps de se peigner correctement, sa cravate est mal positionnée et il possède une tâche de café sous sa manche de son blazer. Il pensait sûrement que ça ne se verrait pas à cause de la couleur bleue de son vêtement mais le petit se trompe lourdement.

« Monsieur Stark ! Des membres de la Confrérie ont frappé une zone proche du Centre de commandement. Les forces de l’ordre sont dépassées. »

Prenant une attitude déterminée, je reprends mon attention sur Stark afin de savoir ce qu’il comptait faire. Ma petite réunion s’achevait brusquement par ce grand contretemps. J’aimerais pouvoir intervenir mais je ne suis dans l’Épuration pour l’instant. Intervenir à la hâte sans prévenir m’attirait des ennuis. Je serre donc mes poings de colère. Prête s’il le faut à aider l’homme à de fer pour prouver mon engagement envers l’Épuration.

L’homme assez inquiet, informe immédiatement la fâcheuse nouvelle à mon futur patron, arquant un sourcil, je me contentais de fixer Stark qui réfléchissait sans hésitation à une solution. Peut-être pour trouver des renforts. Il n’a qu’à me demander, je suis prête à l’aider si besoin. Je suis venue pour me battre du bon côté. Bien que ce camp ne soit pas défini comme la meilleure solution vu ma situation actuelle. Croisant mes bras sous ma poitrine, je me penche le plus possible sur le dossier de ma chaise tout en me pinçant la lèvre inférieure. Mes yeux scrutaient l’expression que prenait peu à peu le visage d’Anthony. Ses pupilles finirent par s’arrêter sur les miennes pour me donner le début d’une réponse. Il songe à me prendre avec lui. Prenant mon masque à l’aide de ma main droite, Tony souhaite que je lui prouve ma motivation à rejoindre son équipe. Je ne compte pas le décevoir. Je n’ai pas le temps de lui répondre, que le génie part de la salle. Il ne reste que moi et le facteur de l’heureuse nouvelle. Me levant doucement avec un bruit de grincement de chaise, je sors également de la pièce en esquivant l’employé qui ne tarde pas non plus à rejoindre l'homme à l'armure.

Stark est déjà au loin et je n’ai qu’à courir pour le rejoindre, cependant il me manque une chose indispensable avant de partir. Mon arme. Prenant une direction différente, je me dépêche du mieux que je peux pour reprendre ma fine lame, ou plutôt mon katana afin d’être prête pour la mauvaise aventure qui m’attend. Je n’ai qu’à dire quelque mot en prononçant le nom de Stark pour reprendre mon bien. Plaçant l’outil derrière mon dos à l’aide d’une sangle noire.

Me hâtant, je retrouve Tony qui s’apprête à descendre de l’ascenseur. Je bloque immédiatement les portes avec ma main pour pouvoir le rejoindre. Une minute passée, nous sommes au parking souterrain du Centre de commandement. Laissant passer Stark, je le suis silencieusement, ne sachant pas quoi dire. Je tremble légèrement, partagée entre un sentiment d’excitation et d’inquiétude. Comme je me doutais, le milliardaire utilise une de ces voitures de luxe. Heureusement que je n’ai pas le mal de route, je me serais honteuse de vomir dedans. Ouvrant la porte du côté passager, j’entre tout en plaçant mon katana entre mes genoux. Je referme ensuite tout en attachant ma ceinture. Mon masque posé sur mes genoux, la voiture démarre plein gaz jusqu’au lieu de l’objectif. Pendant ce trajet, je ferme les yeux, posant mon front sur le Stuka de mon katana. Tenant fermement le Saya, j’essaie d’enlever mon inquiétude sur cette mission ou plutôt cette intervention imprévue. D’habitude, je me prépare avant de parcourir le chemin de l’affrontement, cependant on ne peut pas tout prévoir à l’avance. Je suis en stress, essayant de ne pas le montrer à mon voisin. Je ne sais pas si je serais compétente, je n’ai pas l’habitude d’engager le combat contre des mutants. La première fois fut avec la sorcière, ma deuxième fois sera pour l’Épuration.

Arrivé sur les lieux, je ne sors pas tout de suite car l’Avengers ne le fait pas. Il semble regarder le ciel avec une certaine impatience. Je ne cherche pas à lui poser la moindre question, préférant attendre également. En fait, au même moment où je désire patienter, je sursaute presque quand une armure de Tony se pose d’un bruit métallique près de la voiture. L’observant sortir précipitamment, il entre dans son armure. Quant à moi, je sors aussi mais calmement prenant soin de ne pas refermer la porte violemment. Regardant mon masque vénitien qui recouvre l’intégralité de mon visage hideux, je prends une bonne inspiration pour le poser sur ma figure. Replaçant mon katana derrière mon dos, je recouvre mes cheveux de la capuche de mon long manteau noir. Je suis fin prête à l’aider. Craquant mes doigts au passage. Il pleut toujours et le bruit d’armes à feu étouffe presque ceux des gouttes d’eau qui tombent sur le sol humide et bétonné. Aller ! Il est temps de franchir mon premier pas pour montrer ma motivation à rejoindre ce camp. Du premier au dixième pas, mon cœur battait la chamade. Mais je prenais soin de me détendre le plus possible comme je le faisais régulièrement à la police.

Mon esprit ne se préoccupe plus d’Iron-man qui doit sans doute être au cœur de cette petite bataille entre les forces de l’Ordre et quelques membres de la Confrérie. J’arrive également, mais légèrement en retard. Je ne sais pas combien ils sont mais un gros balourd tente de frapper une sentinelle. À l'instant, je claque des doigts pour ralentir le temps. Aspirant l’énergie cinétique de la sentinelle et du gros lard. Courant du mieux que je le peux, j’agrippe le gilet du soldat pour le conduire un peu plus loin. Le temps reprend son rythme normal et le colosse frappe dans le vide.

« T’es qui toi ? Demande férocement le mutant. Tu es de leur côté ? »

Dégainant mon sabre d’un bruit métallique en guise de réponse, je marche doucement en direction de l’homme. Il fait de même, puis je presse le pas pour ensuite courir. Attrapant mon sabre de ma main gauche, je pointe ma main droite sur le mutant en plissant les yeux. De la brume bleue se dégage de main droite et je ralentis une nouvelle fois mon ennemi en dévorant son énergie. Serrant l’arme japonaise de mes deux mains je lui attribue un violent coup avec le dos de la lame. Je ne désire pas le blesser gravement avec ce que je possède. Juste le rendre inapte et l’arrêter ensuite. Après cette action, je fais une rotation sur moi-même pour lui administrer un coup de talon de ma botte dans son ventre. Me reculant, le temps redevient normal. Je sens la colère de mon adversaire et je ne tarde pas à me protéger avec le dos de la lame de mon sabre contre son poing monstrueux. La pression de son coup est si forte que mon arme se brise en deux pour me coller au final son poing sur mon masque. Je suis projetée contre le mur et j’ai le souffle coupé. Glissant contre le mur, je suis assise sur le sol tenant ce qui reste de mon katana dans ma main droite.

Pour montrer ma motivation à Stark, je suis déjà mal parti. Mais je n’abandonnerais pas.