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Absorbé par le journal télé d’un supermarché, je ne faisais plus attention à mon entourage. Il faut dire que le documentaire semblait fort intéressant car il concernait des personnes que je connais que trop bien. Il montrait ce qui semblait être un affrontement dans un aéroport grâce à des caméras de vidéosurveillance. Falcon et Bucky se battant contre un type en costume rouge et bleu, ma sœur en compagnie de Clint se battant contre Iron man et j’en passe. Je ne pouvais qu’être émotionnellement choqué. Cet affrontement est terminé depuis plusieurs mois mais les journalistes ne cessent de diffuser encore et encore ces informations. Pour une fois que je ne suis pas devant l’écran, ça me change un peu. Mais je suis très inquiet au sujet de ma sœur jumelle. D’après des rumeurs, les vengeurs qui se sont battus au côté de Rogers sont en fuite. Je me doute que Wanda doit être en ce moment même derrière Barton. Je lui fais confiance sur la protection de ma frangine, mais j’aurai dû me battre à leurs côtés. Au lieu de ça, j’ai préféré rester dans l'ombre pour me ranger dans aucun camp. Je me rappelle encore d’Anthony qui me conseillait de fuir pendant notre petit affrontement près de Staten Island. Il ne désirait pas m’arrêter au vu de ce que j’ai subi face à une mutante donneuse de colère. Depuis, j’ai quitté le QG des Avengers pour rester dans l’ombre. Après tout, de ce que je vois et revois dans ce journal, personne n’a besoin de moi. Ni de Thor ou de Banner d’ailleurs. Je décide d’arrêter de regarder ce petit journal quand j’aperçois ma sœur allongée sur le sol en compagnie de la Vision. Je connais que trop bien ma jumelle, j’ai vu comment elle regarde cette…chose quand nous étions à la tour Avengers. Je ne sais pas qu’elle mouche lui a piqué mais aimer une machine artificielle, c’est vraiment débile.
Toujours mes mains dans les poches de mon pull, mes cheveux sont recouverts de ma capuche. Je préfère éviter que des gosses ou des adultes me reconnaissent bien que la discrétion ne soit vraiment pas mon fort. Me faufilant dans les rayons du magasin, j’attrape un pack de coca et un sachet de brioches au chocolat. Mes lunettes de soleil sur le nez, je souris grandement à quelques personnes qui me dévisagent. Porter ce genre de chose sur le nez n’est pas très polie mais je m’en fiche. Beaucoup de monde arpente le petit market, et je me doutais bien que les caisses accueilleraient de longues files d'attente. Je prends mon mal en patience. J’attends qu’une personne passe, puis deux. Mais au bout de la troisième, je sens mes cellules gigoter dans tous les sens de mon organisme pour me témoigner leurs envies de bouger, et très vite. Je soupire désespérément. Jetant mes lunettes dans les airs, sa chute ralentit progressivement pour s’arrêter net dans le vide. Plus personnes ne bougent à part moi. Je lâche mon pack et mon sachet qui lévite dans les airs. M’avançant près de la caissière, j’attrape sa casquette pour la mettre sur ma tête. Prenant la femme dans mes bras, je l’éloigne légèrement de la caisse pour prendre sa place. Au total, huit personnes doivent payer leurs courses. Un vrai jeu d’enfant pour moi. Craquant mes doigts, je passe rapidement les produits de consommation de la première personne. Je saisis ensuite son portefeuille pour payer la somme que j’ai calculée rapidement sur un morceau de feuille. La machine est trop lente pour lire le prix des produits. Je poursuis le même numéro sur les autres clients. Viens enfin mon tour. Redonnant la place de la caissière, je lui redonne sa casquette et je passe mes produits dans leur borne spéciale en n’oubliant pas de reprendre mes lunettes qui flotte toujours en impesanteur. Je donne l'argent total et j’emprunte la sortie du supermarché. Lorsque les portes automatiques se ferment, le temps reprend son court normal. La borne de la caisse lit simultanément toutes les courses que j’ai passées et finis par disjoncter. Laissant un peu tout le monde sur le cul dont les clients que je viens de faire passer qui se trouvent devant la caisse et non derrière.
Désirant me promener tout en sirotant ma première canette de coca, j’envisage de marcher sur le passage piéton. Le bonhomme vert me fait signe de m’aventurer et à ce même moment, une camionnette noire manque d’écraser mon pied. J’ai eu très chaud et sur le coup j’ai renversé du soda sur mon pull. Me tournant dans la direction du véhicule, je lève mon majeur pour réaliser un magnifique doigt d’honneur. Deux autres camionnettes dont une un peu plus grosse que l’autre suive à la hâte la première qui venait de griller le feu rouge. Terminant ce qui reste de mon soda, je poursuis ma route.
Voulant me rendre dans le Bronx, je dois trouver un métro. Si je passe par Central Park je trouverais une gare tout proche. Je franchis donc les portes de cet endroit inspirant la tranquillité et la détente. Cependant je suis assez choqué de ne voir personne. Évidemment c’est bientôt le soir, mais tout de même.
Au bout d’une petite minute, j’aperçois au loin du monde. Sauf que ça ne ressemble pas du tout à de simples civils. Des sentinelles de l’Épuration affrontent une personne que je reconnais au bout de quelques secondes. Sa manière de se battre me rappelle une petite histoire d’entraînement dans le QG des Avengers.
«
La rouquine qui participe à une fête toute seule, marmonnais-je doucement en prenant ensuite un sourire niais.
Logiquement, poil de carotte n’est plus avec l’Épuration, donc j’aurai moins de soucis à me faire. »
Décapsulant ma deuxième canette de coca, je la bois en moins d’une fraction de seconde. La jetant en direction d’une poubelle, je m’essuie les lèvres avec la manche de mon vêtement. Débutant mon premier mouvement de jambe, un reflet bleu électrique apparaît derrière mon dos. Je disparais ensuite dans ma traînée bleue pour foncer sur chaque soldat de Ross. À la différence des robots que j’ai pu combattre en Sokovie, je ne peux frapper à pleine puissance, au risque de les tuer. Contrôler ma force pendant ma course me demande une bonne petite concentration, lorsque j’effectue un premier coup pour régler ma frappe, les autres mouvements d’attaques sont très simples à exécuter.
Engageant le combat aux côtés de Natasha, j’administre un coup de coude dans une sentinelle qui lévite ensuite en apesanteur. Par la suite, j’attrape les casques de deux soldats pour les cogner entre eux. Virevoltant mon regard sur chaque autre sentinelle, j’agrippe le col de deux fantassins pour les lancer dans les airs. Normalement ils devront atterrir dans l’arbre un peu plus loin. Il ne reste qu’un homme doté d’une matraque dans sa main. Le temps reprend son rythme habituel et j’empoigne le poignet du soldat pour éviter qu’il frappe la demoiselle tout en retenant également la frappe de Romanoff. A ce même moment, l’homme que j’ai frappé tombe sur sol et les deux autres atterrissent comme convenu dans l’arbre.
«
Tu sais que c’est malpoli de frapper une femme, souriais-je grandement à l’agresseur de Tasha.
Va jardiner ailleurs l’escargot. »
Fermant mon poing, je frappe un bon coup l’homme dans son ventre. Même si je sens la plaque de son gilet par balle, ça ne le protège absolument pas. Je laisse le type s’effondrer sur le sol. Agitant ma main pour faire passer la légère douleur, je fixe poil-de-carotte. Je me retiens de rire, elle semblait avoir du mal avec ces invitées surprises. À croire que la vieillesse doit jouer là-dessus.
«
Tu l’as pas vu venir roussette ? Souriais-je de façon arrogante à Natasha.
Ne t’en fais pas, c’est normal qu’avec l’âge on devienne plus lent. Je ne dirais rien à l’archer. »
Me plaçant à ses côtés, j’enfile mes mains dans les poches de mon pull après avoir remis ma capuche sur mes cheveux décolorés. Craquant ma nuque, je reprends immédiatement mon sourire habituel. Je suis au courant que d’autres ennemis vont arriver, cependant j’ignore encore que des robots sont sur le terrain, ils attendent le bon moment pour frapper.
«
Alors ? Quoi de beau la rouquine ? Ton petit prince charmant t’a envoyé une carte postale depuis notre dernière rencontre ? »