Black Iruka
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 Bien mal-acquis ne profite jamais

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Keisa Kyoko
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MessageSujet: Bien mal-acquis ne profite jamais   Bien mal-acquis ne profite jamais EmptyLun 1 Avr - 0:51

« Les voyageurs racontent que le périple pour atteindre Grand Line est extrêmement difficile. Certains ont la chance d’en ressortir vivant, d’autres non. Lorsque la terrifiante Banshee venait de passer Reverse Mountain, je n’étais pas surprise. Ce galion en a dans le ventre, c’est pour cela que ma mère avait choisit cette dernière comme nouvelle monture. Je revois encore son sourire en coin, sa satisfaction d’être dans cette nouvelle étape d’aventure. Pas une seule fois ma mère a éprouvé de la peur de passer le cap de North Blue à Grand Line. Je rêve d’être un jour comme elle, une femme forte et sans peur.

Plusieurs jours viennent de s’écouler, une île nommée Union John s’offre à nous. Un nouveau chapitre des Ravengeuses se dévoile, offrant à ma merveilleuse maman une occasion de se rapprocher de son trône de Reine des tireurs.
»

Sur le pont, sur le plancher en bois propre et rebattit depuis la fameuse bataille contre les anciens propriétaires de la Banshee, Jaina Rosenberg venait de démonter Lilith pour nettoyer toutes les pièces de son arme légendaire. D’une baguette munie d’un chiffon, la tireuse effectue des mouvements de va-et-vient à l’intérieur du canon. D’innombrables moisissures sont délogés, comme des résidus de poudres et de la poussière. Fort heureusement, aucun reste de douille se retrouve coincé à l’intérieur. La rouille, la pire ennemie des parties métalliques du revolver ne répond pas présent aujourd’hui. Sûrement parce que Jaina est devenue très attentionnée dans l’entretien de Lilith.

Terminant les préparatifs pour améliorer l’espérance de vie de ce pétard maudit, Jaina lève ses mirettes sanguines en attendant sa douce fille démarrer un entraînement plutôt intensif avec Sherry Whitemane. La renarde s’était portée volontaire pour transmettre quelques techniques de combat à mains nues au louveteau de la Louve Blanche. Ce que la cow-girl apprécie, c’était la façon dont enseignait la Mink. Froide, ne donnant aucun cadeau ni répit, Wanda suait à grosses gouttes pour ses toutes premières leçons. Mangeant plusieurs fois le tapis, se plaignant des douleurs à son bassin et à ses bras, Jaina sent que sa fille est en train de maudire la Semi-Humaine.

Rengainant Lilith dans son lit, dans son holster, dans son étui, la desperada s’approche des deux femmes et stoppe de ses mains la patte poilue de Sherry et le coup de pied de sa gamine. D’un léger rictus, l’albinos relâche son emprise, plie ses genoux et allonge l’une de ses jambes tout en tournant sur elle-même. D’un violent croche-patte, Sherry et Wanda embrassent les planches mouillées du pont.

« Tu n’étais pas obligé d’intervenir m’man. » rouspète l’adolescente qui se frotte le postérieur. « Tu m’as donné la permission que je pouvais m’entraîner avec Sherry ! » dit-elle en se relevant et croisant ses bras sous sa poitrine qui commence à se former. Le louveteau n’est guère amusé de l’intrusion de sa daronne. À croire que Jaina n’a pas confiance ou est trop protectrice pour laisser Wanda a apprendre à se battre.

« Je suis désolé mon bourgeon, l’habitude de toujours venir à ton secours. » répond simplement Jaina qui dépose un doux baiser sur le front de son enfant. « Et tu m’avais l’air en mauvaise posture, toi la petite princesse en détresse. » se moque ouvertement la pirate qui rigole encore plus lorsque sa petiote lui gueule dessus, les joues complètement rouge d’embarras, de honte. Finalement, la louve décide de se retirer en effectuant un petit clin d’œil à la Mink. « Je compte sur toi pour bien l’éduquer Kitsune. »

« Ne te fais pas de bile capitaine. » répond la renarde qui redresse ses oreilles pointues et révèle une parfaite dentition de prédatrice en retroussant ses babines. « Je ferai en sorte qu’elle puisse se défendre sans que tu sois à ses basques. »

Soudainement, Valkia sort de son poste de vigie en gueulant haut et fort qu’un navire flottant près d’Union John ne représente aucune menace. Il semblerait que le minable vaisseau soit un allié aux yeux de la démoniaque. Nom d’un cheval, l’albinos aperçoit seulement maintenant l’île où une immense montagne en forme de crâne surplomb presque le territoire entier. Cela dit, l’endroit était bien accueillant pour des pirates. Empruntant la cage d’escalier pour rejoindre sa timonière, Jaina se perd un court instant en regardant Jessica Hellhound. Cette blonde dégage toujours une beauté bien particulière. Cela dit, elle se rappelle que cette muse dispose d’un caractère bien trempé. Son œil droit en avait payé les frais en recevant un beau cocard après la bataille pour récupérer la Banshee.

« Je vais suivre Valkia et voir qui sont ces fameux alliés. Je te charge de surveiller le navire Jessica. »

Bizarrement, la blonde acquiesce au lieu d’être en désaccord. Prétendant vouloir effectuer des expériences sur le morceau de plante qu’elle a récupéré sur les Ilots Flottants et sans être dérangé. À croire que la solitude est son meilleur allié. Difficile pour Jaina de tenter de se rapprocher, d’apprendre à mieux la connaître. Toutefois, la Ravengeuse n’oublie pas ce qu’elle a fait pour Wanda durant leur emprisonnement dans la Banshee. Jaina espère avoir l’occasion de mieux la remercier.

Marchant enfin sur la terre ferme, ses éperons chantant pour camoufler le bruit du vent, la cow-girl a une maigre pensée pour sa jument Orphée restée sur Hat Island. Actuellement, Jaina se sent incomplète, non digne d’être une Chapeauté de son île. Malheureusement, naviguer en pleine mer n’est pas chose aisée pour un canasson, surtout lorsque l’endroit est nettement plus dangereux que la mer des Blues. Grillant une clope, sa drogue maudite, devenu son addiction préférée qui n’est plus de passer du bon temps dans le lit en compagnie d’une femme, Jaina ferme un instant ses paupières tout en aspirant le plus possible de nicotine. L’esprit à présent clair, en ayant plus aucune pensée gênante, la Rose Blanche ouvre la couverture de ses rubis et observe les alentours du rafiot abandonné.

Ce qu’elle cherche, c’est une piste, un quelconque indice pour débuter sa traque. Passer maîtresse pour pister les traces des bandits désireux de s’en prendre au bétail bovin que possédait sa famille, la cow-girl découvre en très peu de temps des traces de pas. Les empruntes s’éloignent de la plage et les espacements des pas émettent l’idée que les alliés de Valkia fuyaient quelque chose ou bien se précipitaient pour une autre raison. Prenant la tête de la marche, la prédatrice sort machinalement Lilith du holster. D’innombrables minutes passent et la fumée d’un feu de camp interpelle la desperada. Parfait, les gibiers sont tous proches…

Par la marche relaxée, non méfiante de Valkia Bloodfallen, Jaina émet l’hypothèse que les personnes autour du feu doit être ces fameux alliés. D’un moulinet théâtral pour ranger Lilith dans son étui, la Louve Blanche abaisse ses babines et se montre désormais moins agressive. Gardant tout de même ses distances, observant la scène pouvant être touchante, comme une réunion de famille entre les indigènes et la démone, Rosenberg préfère ne pas intervenir, profitant de cet instant présent pour poursuivre la dégustation de sa troisième cibiche. Car oui, entretemps, sa première clope venait de rendre l’âme et son esclavage à cette saloperie lui ordonna d’en griller une deuxième puis cette dernière.

Parlons à présent de cette troupe mystérieuse, de ces indigènes ressemblant à des Drognars. C’est bien la première fois que l’albinos ne tire pas une balle sur des sauvages. D’habite ces autochtones attaquent principalement pour des raisons farfelues. Par exemple, les zouaves d’Hat Island prétendent que son île natale leur appartiennent, que les cow-boy sont les envahisseurs alors que c’est totalement faux…

Dans tous les cas, une chose essentielle fait plaisir à la capitaine des Ravengeuses. Valkia vient de retrouver le sourire, elle n’affiche plus cette mine désespérée depuis sa rencontre sur son île. À croire que cette petite assemblée vient de redonner une flamme de vie pour la Cornue. Quand elle aura l’occasion, Jaina compte remercier cette troupe de personnes pour ce bien-fait qu’ils apportent involontairement à sa chère et tendre princesse.

Caressant le dos de son harmonica, ses billes sanguines scrutent le vieil homme du groupe qui porte soudainement une grande attention sur Jaina. Son accoutrement et ses peintures rappellent à l’albinos les terrifiants Drognars qu’elle a combattus. Serait-il un des membres d’une famille que la pirate avait décimée dans le passé ? Alors que la Louve Blanche s’apprête à lui demander ce qu’il ne va pas tout en pensant que ce vioque n’avait sûrement jamais aperçu une albinos, Valkia décide de présenter Jaina à ce dernier. Une description très flatteuse qui ajoute encore plus de sympathie pour la Cornue.

« Bien le bonjour Silms ! » répond la pistolera en inclinant respectueusement la visière de son Stetson. « Je suis heureuse de te rencontrer, Valkia m’avait parlé de toi ainsi que des autres Drog…membres de sa famille. » corrige le tir la pirate qui confondait encore ces indigènes avec ceux de son île. Elle prend place au coin du feu, pas trop près non plus pour éviter de trop chauffer sa peau bien trop fragile à cause de son albinisme. La lumière des flammes oblige Jaina à protéger ses rubis de sa paire de lunettes.

Elle écoute les explications des raisons de pourquoi les amis de Valkia ont fait escale sur Union John. Tout commence par une attaque forte agressive provenant d’un équipage de pirates. Le massacre, le chaos provoqué par ces derniers lui remémore les paroles de celle qui avaient autrefois volé son cœur : Éléonore Grey. Son village, sa famille, ses enfants furent tués par un équipage nommé les Saigneurs des Mers. Peut-être qu’il s’agissait de ces mêmes salopards. Néanmoins, éprouver de l’aigreur à l’heure d’aujourd’hui ne sert plus à rien, surtout depuis que les deux femmes ont pris un chemin totalement différent. Puis, les survivants en quête de retrouver Valkia avec un prétendu trésor ont été à nouveau attaqué par seulement deux hommes…

Lorsque Valkia lui définit la Kanoun, la Chapeauté se relève et agrippe fermement son ceinturon dont la boucle de ceinture représente l’emblème de sa famille, des Rosenberg.

« J’ai connu une femme qui a perdu ses enfants, son foyer, son bonheur et tout le reste à cause d’une putain de bande de pirates. » lâche Jaina de sa voix tremblante causée par sa grande colère. Ses billes sanguines brûlent à la manière d’un incendie inarrêtable. Pas même l’étendue de la mer est capable de noyer ce brasier. « Allons récupérer ton trésor princesse, il faut que je chasse, je dois calmer mon appétit sur quelque chose et visiblement une nouvelle proie vient de pointer le bout de son museau. » Jettant son mégot de clope dans sa boîte métallique prévue à cet effet, la cow-girl se tourne sur l’ancien qui est presque aveugle. « Où se trouve les deux voleurs ? Sur l’île ? Sur un bateau ? »

« Ils sont partis en direction de la montagne d’Union John. » répond un des indigènes du groupe.

Sans donner le moindre remerciement, la Louve Blanche part en chasse et n’attend même pas sa partenaire de crime. Sur les nerfs, souffrant d’une immense douleur au cœur, la cow-girl crache un molard dans l’herbe verte tout en dégainant son arme de prédilection qui n’attend qu’une seule chose : étendre sa malédiction en dévorant petit à petit sa maîtresse.
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MessageSujet: Re: Bien mal-acquis ne profite jamais   Bien mal-acquis ne profite jamais EmptyLun 1 Avr - 19:57

Silencieuse, observant le paysage qui devient peu à peu désertique, Jaina attrape sa gourde remplit d’eau et non d’alcool. Son gosier déjà sec, ne réclamant aucune goutte de whisky, la tireuse porte ses lèvres autour du goulot pour étancher sa soif. Elle ne consomme pas trop de son breuvage, préférant économiser un maximum de flotte pour le restant de son périple. Rosenberg espère trouver un village, une ville dans les environs plutôt qu’un néant de désert qui s’étend sur tout Union John. Ce serait plus pratique pour récolter des informations et surtout remplir sa godiche.

Jaina ne prend pas le temps d’écouter lors de son éloignement les échanges entre les indigènes provenant de l’île maléfique et de leur bienfaitrice. À vrai dire, la traqueuse n’en a rien à cirer de leurs histoires qui ne la regarde aucunement. Le trésor ne l’intéresse pas du tout, ce qu’elle cherche en revanche c’est de détendre ses nerfs et de rendre justice à ce peuple opprimé. Sans oublier d’aider sa fidèle sœur d’armes. Voilà que la pirate souhaite jouer l’héroïne, la sauveuse pour des personnes qu’elle ne connait même pas. Encore une fois, les sentiments des résidus de son cœur manipule comme une marionnette les membres du corps de la cow-girl. Agit-elle vraiment pour sa propre personne ? Ou cherche-t-elle à être la femme qui aurait pu rester aux côtés d’Éléonore Grey. Sa déprime sur cet amour perdu bouillonne les innombrables veines de la Ravengeuse. Mordant sa lèvre inférieure, chassant du mieux qu’elle peut ses regrets envers celle qu’elle aime visiblement toujours, l’albinos tire de toutes ses forces sur un vulgaire cailloux en chauffant sa santiag. Sa férocité entraîne une propulsion prodigieuse du rocher misérable qui termine sa course contre le tronc creux d’un restant d’arbre. Que fait-elle ensuite ? Jaina s’arrête en cours de chemin, ferme ses poings et rugit de tout son être pour évacuer cette colère qui lui cause une grande souffrance.

Son hurlement de louve effraie le vautour perché sur l’arbre mort. Ce dernier préfère ne rien dire, volant dans les airs en quête d’un nouveau perchoir pour être tranquille. Essouflée, une goutte de sueur perlant le long de sa tempe gauche, l’albinos sort de sa poche une boussole. Malheur, depuis tout à l’heure ses pas s’aventurent au Nord et non à l’Ouest. Bifurquant sur le côté, la prédatrice reprend sa traque en jetant un rapide coup d’œil à sa seconde.

« Tu n’es pas obligée de me lécher les santiags devant tes copains. Tu es leur princesse non ? » dit-elle à la démoniaque par un ton assez agacé et surtout gêné. « Ça me touche ce que tu viens de dire sur moi à tes amis, mais je n’aime pas ça. Je préfère recevoir des insultes et des mécontentements à mon égard. C’est plus naturel… »

L’immense montagne en forme de crâne devient de plus en plus grosse à chacun des pas de la Louve Blanche. La Ravengeuse se demande si cet édifice impressionnant a été taillé par l’activité humaine ou bien les conséquences de mère nature. Plus ses rubis observèrent ce mont et plus un malaise prend naissance dans l’être de la femme. Plissant ses cristaux, la cow-girl préfère abaisser son regard pour se concentrer sur sa propre route. Par chance, elle esquive le dard d’un scorpion qu’elle allait écraser par mégarde. Contournant le minuscule habitant du désert d’Union John sans éprouver la moindre envie de mettre un terme à l’existence de cette bestiole, l’ouïe de Jaina détecte des sons reconnaissables entre mille. Des bruits de sabots et de chariots.

Sortant sa mini-longue-vue de son attirail, elle déplie l’objet et cale son œil directeur, le gauche pour être plus précis contre la lentille de son outil. C’est ainsi que la traqueuse découvre un convoi, composé d’un chariot et d’une bande de travailleurs. L’intérieur de la carriole transporte plusieurs coffres. D’innombrables personne à l’apparence de mineurs chevauchent des chevaux et d’autres se contentent d’être à pied. Pas d’armes, excepté les pioches et autres outils permettant d’extraire des minerais, la prédatrice pense alors aux explosifs.

« Si tu cherches un coffre princesse, le chariot en possède une dizaine. » informe Jaina qui replie son accessoire et le range dans l’une des sacoches accrochées à son ceinturon. Massant son menton, décalant son visage pour que la visière de son Stetson cache sa vue du soleil, l’albinos se tourne face à la démoniaque. « Peut-être que l’un des mineurs pourra nous éclairer sur les voleurs de ton trésor. En revanche, je ne compte pas leur demander gentiment. Les coffres doivent contenir des ressources précieuses, munitions, explosifs et sans doute des minerais. Par chance, nous pourrions trouver ta convoitise. Ce serait dommage de passer à côté. Qu’en penses-tu Valkia ? Autant prévenir nos ennemis que nous sommes désormais sur Grand Line. »
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MessageSujet: Re: Bien mal-acquis ne profite jamais   Bien mal-acquis ne profite jamais EmptyMar 2 Avr - 8:03

Les nerfs de Jaina se détendirent légèrement par l'humour de sa sœur d'armes à propos des compliments. Il fut vrai que la cow-girl ne manqua pas de doux mots pour courtiser le cœur pur et innocent de cette Cornue sur Hat Island. Par simple envie de combler sa solitude d'une nuit, par curiosité de découvrir le magnifique corps de cette femme, par choix de vouloir faire taire ses hormones bien trop forte cette soirée là. Jaina ne manqua pas de se rappeler du bain bouillant qui se termina dans la douceur des draps. Machinalement, son corps se réchauffa et les morceaux de son palpitant vibrèrent, bougèrent pour tenter de se rassembler en une seule pièce distincte. Hélas, ce fut à l'heure d'aujourd'hui un nouvel échec.

Les hostilités du convoi commencèrent par des techniques jusqu'alors étrangère aux rubis de l'albinos. Par de simples mouvements de l'épée nommée Asmodée, les rênes des chevaux du chariot se détachèrent, comme par magie. Sa princesse des enfers regorgeait de surprises. L'idée de la re-découvrir trotta dans son esprit. Désormais, la bretteuse était capable d'attaquer à distance, lui ajoutant une amélioration de combat accrue.

Ne souhaitant pas se faire distancer, l'amoureuse des armes à feu sorti Lilith de son holster. D'un moulinet théâtral, la capitaine des Ravengeuses vida son chargeur d'une vitesse prodigieuse, si bien que les faibles croiront que la cow-girl avait tiré qu'une seule fois au lieu de six coups. Les ogives abattitent les deux cochers du chariot et quatre cavaliers. L'inconvénient de Lilith comparé à Asmodée fut sa capacité à rugir d'un nombre de six face aux mouvements infinis de Valkia.

Rechargeant son pétard, la prédatrice décida de décupler son nombre de victimes par chargeur. Il lui suffisait de mieux viser pour permettre à sa balle de ressortir du corps de sa cible afin d'atteindre une autre. Ou alors, briser le morceau de plomb pour que chaque éclats s'abattent sur plusieurs gibiers en même temps. Malheureusement, le désert n'apportait aucune surface solide, dure, pour permettre de réduire en morceaux sa balle.

À moins que...

Ne voulant pas se faire distancer par sa seconde, Jaina concentra son esprit sur la partie métallique d'une pioche fermement tenue par un mineur. Plissant ses orbes d'un rouge pétant, Rosenberg caressa ses lèvres du bout de sa langue. Lorsqu'elle termina de faire le contour de sa babine supérieure, son index pressa délicatement la détente de Lilith...

L'ogive quitta la douille puis le canon de l'arme. De sa vitesse fulgurante en ligne droite, elle percuta de plein fouet la pointe de la pioche. Par le tranchant et surtout la fermeté de l'outil, la balle se brisa en plusieurs éclats. Tous se logèrent en pleine têtes. Au total, six autres individus s'écroulèrent pour une simple balle. Néanmoins, ce coup de précision bouffa une bonne dose d'énergie à l'albinos. Elle s'obligea à frotter ses yeux victime d'une démangeaison, laissant le soin aux proies d'entamer une fuite.

Est-ce que la Louve Blanche fut satisfaite ? Aucunement. Après avoir retiré sa gêne et remit ses lunettes de soleil sur son nez, Jaina abattit d'autres mineurs sans le moindre état d'âme, accueillant à bras ouvert sa monstruosité pour tenter d'oublier pour de bon, son désespoir amoureux.

Après un réel carnage, Jaina venait de rejoindre le chariot transportant les dizaines de coffres. Elle donna un coup de pied à un mineur encore en vie. Ce gamin n'ayant pas encore sa majorité, rampait sur le sol à cause d'une balle dans chacune de ses cuisses. Il hurla de douleur et supplia la louve de ne pas le tuer.

« Où te rendais-tu avec tes copains ? » demanda furieusement la pirate qui posa le plat de son canon contre la joue du garçon. La partie métallique encore brûlante fit gueuler le torturer. « Répond moi et peut-être que mon appétit prendra fin sur-le-champ. »

« Nous...nous allions à Bella Union. À la banque pour déposer les coffres remplies de minerai. » informe le jeune homme paniqué et chialant comme une madeleine. « Pi-pitié madame !! Je-je veux...je veux pas mourir. J'ai...j'ai ma femme qui attend un enfant... »

Les paroles du torturé provoquèrent tout à coup des tremblements à la main de la Ravengeuse qui tenait fermement Lilith. Le visage impassible, Jaina observa longuement sa proie sans y faire travailler ses cordes vocales. Un silence malaisant régnait autour de la cow-girl. Inutile pour sa tendre princesse d'intervenir, la louve alpha pourrait très bien mordre sa propre alliée, car il s'agissait de sa proie et non celle de Valkia.

Le jeune homme venait de trouver les bons mots pour stopper net la férocité de la Louve Blanche. Parler de sa femme, de son amour et de l'éventuelle venue d'un futur bébé réveilla ce qu'il restait de l'humanité de Jaina. Hélas, la Ravengeuse tenait une arme réputée pour créer des veuves. En tuant cette personne, Lilith frapperait à nouveau. Mordant sévèrement sa lèvre inférieure, échappant sans le vouloir une larme de son œil gauche, Jaina rattrapa cette perle avec son index. Elle observa cette goutte d'eau salée qui descendit le long de son doigt.

Se rendant compte de sa faiblesse, le monstre tira pour abréger les souffrances du mineur... Revenir en arrière était désormais impossible.

« Ramenons les chevaux pour qu'ils puissent tirer la carriole. Si ton trésor ne se trouve pas dans les coffres, nous irons à Bella Union pour déposer la marchandise à la banque. » expliqua d'un ton calme Jaina qui ne ressentait pour le moment aucune envie de meurtre. « Peut-être que les voleurs ont déposé ta convoitise là-bas. Tâchons de jouer le rôle de transporteur, car il paraît que nous sommes en territoire révolutionnaire d'après les plaintes de plusieurs de nos victimes. Pour le moment, je n'ai pas envie de les avoir sur le dos. »
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MessageSujet: Re: Bien mal-acquis ne profite jamais   Bien mal-acquis ne profite jamais EmptyMer 3 Avr - 20:44

Bien assise sur la carriole, attrapant les rênes en cuir, Jaina fouette le dos des chevaux pour démarrer le chariot. La sensation de conduire le véhicule lui rappelle de doux souvenirs de son passé. Les bons moments où son père lui apprenait à diriger ce transport pour l'emmener près du bétail bovins. Ce moment de nostalgie calme considérablement la colère bouillante de Jaina. Lorsque les roues de la carriole bougent enfin, les deux Ravengeuses prennent la route en direction de Bella Union. Silencieuse, observant droit devant elle, la cochère écoute attentivement les explications, révélations de sa chère sœur d'armes. Un trésor qui ne referme pas d'or ? Pas de pierres précieuses ? Sûrement un pouvoir se rapprochant des Dieux ? Jaina a un léger rictus de moquerie.

« Imagine que ton trésor renferme le One Piece. » suppose la Ravengeuse qui tourne son visage pour re-découvrir celui de Valkia. « Après tout, il n'a encore jamais été trouvé. » Elle racle sa gorge, prend une bonne respiration pour avoir une voix beaucoup plus grave. « Mon trésor ? Je vous le laisse si vous voulez. Trouvez-le ! Je l'ai laissé quelque part dans ce monde ! » D'un sourire moqueur, la louve effectue un clin d'œil à la démoniaque. « L'intérieur de ton coffre ne m'intéresse pas vraiment. Sauf, s'il renferme une arme à feu capable de rivaliser avec Lilith. »

Soudainement, au bout d'une heure de trajet, Jaina plisse ses iris d'un rouge vif en apercevant au loin un cheval qui broute de l'herbe sèche. Une ressource, une denrée bien rare sur un sol rocailleux, désertique. Par compassion pour l'animal, la cow-girl descend du chariot pour récupérer l'animal. C'est à ce moment qu'elle découvre le cadavre de l'ancienne victime de la Cornue. Méconnaissable, dans un état déplorable, Jaina détache le mort du canasson. D'une cajolerie sur le chanfrein de l'équidé, la louve conduit la bête au cul de son transport à quatre roues. Elle reprend juste après sa place de conducteur, provoque un bruit avec sa langue qui frappe son palais afin d'ordonner aux chevaux d'avancer.

« Il me faudrait une bonne bouteille de whisky, là, actuellement. » révèle l'albinos qui pose ses coudes contre ses genoux tout en soupirant de désespoir. « Pour oublier, sauf que je tente de ne plus boire pour être une mère exemplaire aux yeux de Wanda. Et puis, Jessica Hellhound n'apprécie pas l'alcool. »

Elle se souvient que la blonde n'arrêtait pas de la regarder froidement ou bien de lui lancer des pics lorsque Jaina s'abandonnait au luxueux plaisir de boire son whisky. Normalement, la Louve Blanche devrait n'en avoir rien à faire. Cependant, si elle est encore en vie, c'est grâce à Jessica. Autant faire des efforts pour cette demoiselle pour contribuer à rembourser ses nombreux soins à son égard.

En pensant à faire des efforts, l'albinos se remémore le mauvais moment lorsque Valkia est venue la sauver de la Banshee. Est-ce que la démoniaque avait reçu un remerciement ? Des mots doux ? Non, juste une remontrance et une gifle sur la joue...

C'est aux portes de la ville qu'elles recherchaient que la Louve Blanche décide d'ouvrir à nouveau sa gueule pour aboyer, japper.

« Valkia, je suis désolée pour l'autre fois. Lorsque tu m'as libéré de la Banshee. » s'excuse d'une voix faible, lamentable la capitaine des Ravengeuses. « Merci d'avoir été là, tu nous as tous sauvé. Je te dois beaucoup, surtout pour Wanda... Je ferais tout mon possible pour t'aider dans tes objectifs, tu es devenue extrêmement importante à mes yeux. Je ne pourrais pas dire que je te vois comme une sœur, surtout après notre première nuit dans une chambre de saloon, tu es au-delà de l'amour et de l'amitié. »

Deux cow-boy dans un look quasi-identique aux Chapeautés d'Hat Island viennent à la rencontre des deux Ravengeuses. Les mains tenant leur ceinturon, l'un du duo avec une brindille à la bouche décide d'engager la discussion.

« Howdy mesdames, légionnaire Smith. » se présente ce dernier en inclinant respectueusement son chapeau. Jaina fait de même. « C'est la première fois que je vois vos ravissants visages, vous transportez quoi ? »

« Nous conduisons de la marchandise pour la banque. Des minerais extrais des mines. »

« Et où sont les mineurs ? Vous n'avez pas l'air des leurs. » déclare l'autre cow-boy qui rapproche sa grosse paluche de la crosse de son révolver. Soudainement, Jaina indique à l'homme de se rapprocher par des mouvements de son index. Ce dernier s'exécute et la louve lui susurre des mots à l'oreille. Le malaise s'installe, se dessine sur le visage du cow-boy. Il hoche frénétiquement sa tête et se décale de l'albinos. « Okay vous pouvez passer. »

Remerciant le duo d'hommes par un charmant clin d'œil, Jaina ordonne à ses bêtes d'avancer jusqu'à la banque. Le bâtiment n'est pas difficile à trouver. Surtout quand la ville représente une grande rue, sans intersection, sans carrefour. La banque s'offre désormais aux deux Ravengeuses...

« Vendons les coffres, j’ai besoin d’argent. On posera les questions après. »
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MessageSujet: Re: Bien mal-acquis ne profite jamais   Bien mal-acquis ne profite jamais EmptyJeu 4 Avr - 22:09

Arrivée aux portes de la banque, un bâtiment fort impressionnant pour le reste des édifices de Bella Union, la louve descend de sa voiturette et ne perd pas de temps pour effectuer des allers retours afin de déposer les nombreux coffres. Quand il s'agissait d'argent, Jaina répond toujours présente. Les temps sont durs, avoir de l'oseille lui permettrait d'améliorer plus tard son entreprise sur Hat Island. De plus, un bon compte en banque pourrait donner l'occasion à l'albinos d'acheter de nouveaux fringues pour sa chipie.

Tout comme Valkia, Jaina Rosenberg reçoit les instructions de placer les coffres à un endroit spécifique, par ordre alphabétique. Oui, car la louve se rend compte que ses malles appartiennent visiblement à des gens. Sortant un canif de sa botte, celui qui appartenait à son père, Jaina retire discrètement les plaques porteuses d'identité afin d'accaparer les biens. La dernière boîte était plus légère que ses copines, par curiosité, Jaina ouvre légèrement le couvercle puis le referme aussitôt. Des explosifs... La louve avait raison de croire que le chariot possédait au moins ces munitions très utiles pour péter la roche dans les mines. Une idée germe tout à coup dans son esprit lorsque ses billes sanguines lorgnent sur la décapitation discrète du vigil par Valkia Bloodfallen. D'ailleurs, en parlant de la ravissante Cornue, elle interpelle la cow-girl d'un air amusé.

Plissant ses cristaux à cause du bruit strident causé par le coffre qui traînait contre le sol, Jaina ressent une bonne dose de surprise en découvrant le nom du propriétaire : Quinn Rosenberg. Était-ce un cousin comme supposait Valkia ? Un membre de sa famille ? Ou bien une personne lambda ? C'est à cet instant que la Louve Blanche se souvient de révélations de son mentor Pierce. Si son grand-père avait renié son gentil papa de la famille car il ne descendait pas de sa propre femme, mais de sa "maîtresse", alors Conor Rosenberg pouvait avoir d’autres enfants et de petits-enfants. L'idée d'oncles, de tantes, de cousins et cousines est envisageable.

Attendant son tour, pour interroger le banquier, Jaina sort du bâtiment pour récupérer une corde, celle qui avait servi à traîner le cadavre amputé d'une main. Revenant auprès de l'homme qui se plaignait discrètement de son doigt manquant, la cow-girl l'attache solidement sur une chaise tout en ordonnant à Bloodfallen de verrouiller les portes d'entrée de la banque. Mieux vaut qu'aucun nouveau client entre pour y déposer son argent. Pour le moment, Jaina ne désire aucun témoin.

« Tu vas répondre correctement à mes questions, le simple "mais" de ta part te sera fatale. » gronde la prédatrice qui tourne la dague de son père entre ses doigts.

« Mais je... » Le pauvre banquier n'a pas le temps de finir sa phrase. La louve retire d'un coup sec une griffe de la pâte de la bête blessée. Le nain hurle, pleure et agite ses petites jambes sous l'effet de cette douleur. Le restant de son hurlement est étouffé par un bâillon.

« Je t'avais prévenu. Première question, je te suggère d'y répondre correctement. Donne-moi les instructions correctes pour ouvrir la porte en fer qui renferme le fric. Oui, c'est un hold-up. »

Retirant délicatement le morceau de tissu, le banquier donne avec difficulté acompagnés par des plaintes de douleurs les directives pour ouvrir le coffre. Sans perdre une seconde, l'albinos effectue les démarches et se réjouit que l'accès soit déverrouillé. Entrant dans la pièce forte, elle découvre une monticule de coffres renfermant des minerais. Mais, ce qui l'intéresse ce sont les liasses de berrys. Ayant récupéré une sacoche accrochée à la selle du cheval de tout à l'heure, Jaina remplit minutieusement son sac. Cela lui redonne une nostalgie, lorsqu'elle pillait les banques avec des gangs de desperados sur Hat Island.

Revenant à l'endroit central, la Louve Blanche jette le sac à sa coéquipière et décide d'interroger à nouveau le nain de jardin. Sa deuxième question est une description complète des deux individus. L'homme prétent ne pas se souvenir, alors, la prédatrice retire une autre griffe pour lui remettre les idées en place.

« Ils étaient bien habillés, appartenant sans doute à une organisation. Le dénommé Quinn Rosenberg se déplaçait avec une canne bizarre, l'autre était musclé !! Ils..ils sont partis aux galeries minières !! » dit-il avec beaucoup de difficultés. Les larmes aux yeux, s'urinant dessus, son visage au bord de l'évanouissement, Jaina gifle les deux joues du torturé pour le rendre encore conscient.

« Si tu as accepté son coffre remplit de joyeux, tu as forcément dû connaître ce que renfermait les autres que nous cherchions. » Silencieux, avalant difficilement sa salive, le nain refuse de répondre. Visiblement, il craint de donner la vérité, par crainte d'en subir les lourdes conséquences. Le petit bonhomme doit certainement savoir deux trois choses sur les convoitises des Ravengeuses, c'est une évidence à la logique de l'albinos. Perdant patience, Jaina retire une dent avec la lame du couteau. La torture reprend de plus belle...

« C..ch'est...bon...che n'était ni de l'or, ni de l'archent...des vulchaires fruits...ché tout !! Moi jchuis banchier...les fruits m'intéreche pas... !! »

Levant son visage, plissant ses cristaux de sang, Jaina se demande si les fruits ne seraient pas maudits pour les enfermer dans des coffres. Surtout s'ils appartiennent au trésor des indigènes. Enfilant de nouveau le bâillon au banquier, la pirate demande à sa seconde de l'aider à installer les explosifs. Son rôle est simple si cette dernière n'y connaît rien en dynamite. Valkia doit juste porter la caisse de bombes pendant que la Louve Blanche récupère les jouets. Après plusieurs minutes, les préparatifs sont terminés. Allumant la mèche, les Ravengeuses sortent de l'établissement.

À une distance sécuritaire, Jaina fait face à la banque, enfile ses lunettes de soleil et se grille une cigarette. Ensuite, elles posent ses mains sur ses hanches et profite de la détonation qui survient comme un merveilleux feu d'artifice. Le banquier meurt à l'intérieur ainsi que toutes les richesses...

La panique s'installe à Bella Union et les Ravengeuses prennent la poudre d'escampette sur le cheval que Jaina avait récupéré tantôt... Les forces de l’ordre n’ont malheureusement pas le temps de découvrir qui est l’auteur des faits… Disons que Jaina avait l’habitude d’échapper à la loi après avoir provoqué la zizanie. Elle n’était pas à son coup d’essai.
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