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| Dans une vallée de violence | |
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Keisa Kyoko Admin
Messages : 1700 Date d'inscription : 03/03/2012 Age : 30
| Sujet: Dans une vallée de violence Dim 31 Déc - 14:09 | |
| La cabane en bois était toujours présente. Toujours isolée du reste de la population, l'habitation pourrait être considérée comme abandonner par les moins futés d'Hat Island qui correspondaient à plus de quatre-vingt pourcent des Chapeautés. Depuis une bonne heure, Jaina n'avait pas remarqué la moindre activité dans cette maisonnette. Est-ce que le propriétaire était toujours en vie ? Ou bien que le vieux renard observait dans l'ombre ce que l'albinos comptait faire. Six années se sont écoulées depuis sa première venue dans cet endroit. Autrefois elle était encore jeune, naïve, ignorante des véritables dangers de ce monde, Rosenberg espérait avoir mûri un peu.
Orphée secoua son visage et effectua un gémissement de mécontentement. La jument en avait marre de rester statique. Elle souhaitait bouger et surtout se rapprocher de l'abreuvoir remplit d'eau de pluie. Sa fidèle alliée ressemblait beaucoup à Jaina sur un certain domaine. Elle buvait beaucoup. Soupirant doucement, Jaina se plia aux exigences de son cheval. Effectuant un bruit qui était provoqué par sa langue claquant son palais, Orphée comprit qu'il s'agissait d'un ordre. L'équidé devait enfin avancer. Heureuse comme tout, elle trotta pour réduire la distance qui la sépara de l'abreuvoir.
Hélas, le bruit d'une arme obligea l'animal à s'arrêter. Orphée était dégoutée. McCoy venait de sortir de sous une trappe cachée dans le sable. Il menaçait la cavalière avec un revolver buntline. Le canon de l'engin était si long que le tireur pouvait tirer beaucoup plus loin qu'un simple colt. La cow-girl salua le doc par une inclinaison de son chapeau.
« L'albinos de Pierce. » déclara le médecin qui arma le chien de son pétard. « Je te donne une minute pour m'expliquer ce que tu fais ici. Vois-tu, je suis assez sur les nerfs en ce moment. »
Levant ses mains en l'air, Jaina Rosenberg se demanda si ses progrès au tir pourraient lui permettre de désarmer rapidement le médecin. Plissant ses iris sanguins, la dame tenta le coup. D'une grande rapidité, l'amoureuse des armes à feu sortit un de ses jouets et tira une ogive pour désarmer le docteur. Une action qui trompa la grande assurance de McCoy.
« Je croyais que les cow-boys ne menaçaient jamais les femmes avec une arme?! » Elle descendit de sa monture, donna un coup de pied sur le flingue du Doc pour l'éloigner de ce dernier. « J'ai besoin de tes services. Ma vue commence à me jouer des tours. J'ai entendu dire, que tu savais fabriquer des lunettes de vue. »
« Tu crois réellement que je vais t'aider ? Ce n'est pas parce que Pierce est l'un de mes clients que je vais forcément te filer un coup de main petite. »
Souriant à la remarque du médecin en retraite, l'albinos lui confia qu'elle ne travaillait plus avec l'aveugle depuis longtemps. De plus, elle n'hésita pas à lui avouer qu'ôter la vie de McCoy ne la gênera aucunement. Elle lui fit très vite comprendre que Jaina avait autant de sang sur les mains que ce grincheux.
« Soit... » grogna le vieux médecin qui indiqua par un geste de tête que Jaina pouvait entrer dans sa cabane. « Je vais voir ce que je peux faire... »
Tous deux finirent par entrer dans la médiocre bâtisse. L'ouverture de la porte provoqua un grincement désagréable aux oreilles de la cow-girl. L'endroit était en piteux état depuis sa dernière venue. À croire que le Doc ne désirait plus passer la poussière, lui qui semblait si méticuleux.
« On dirait que tu n'accueilles plus de nouveau patient. » dit-elle en soufflant sur un meuble qui provoqua un nuage de poussière.
Le médecin tira une chaise et la plaça face à Jaina. Il sortit son sac caché sous le lit où reposait un nombre incalculable d'outils servant pour la médecine.
« Navré, je n'ai rien pour sous la main pour t'aider gamine. » avoua le borgne qui affichait une mine bien plus désastreuse qu'autrefois. Quelque chose sembla attrister le médecin à la retraite et même le dernier des sots arriverait à le deviner.
« Tu es malade ? À notre première rencontre tu me balançais gratuitement un nombre incalculable d'insultes. »
Soupirant fortement d'agacement, McCoy cracha le morceau. Le vieux renard était père d'une gamine, ayant cinq années de moins que Jaina. Il l'avait nommée Freya. Les Drognars avaient tué son épouse et crevés l'œil droit du médecin. Aujourd'hui, sa fille avait disparu de la circulation, comme par magie. Peut-être que le désert fut le grand responsable. Néanmoins, le Doc pensa à une autre possibilité. Corporation Enterprise. La seule industrie d'Hat Island qui fabriquait la fameuse bière Hat. Selon le borgne, Freya aurait pu être capturée par des esclavagistes. Avant que l’albinos demande le pourquoi du comment, son interlocuteur lui révéla que les employés de l’usine étaient tous des esclaves. Ils pouvaient y avoir des voyageurs, des touristes, des bandits, la fabrique offrait un large choix d’employés.
Ce fut alors que McCoy qui n’avait jamais révélé son véritable prénom, proposa un marché à la desperada. Pendant que ce dernier tentera de trouver un moyen de confectionner des lunettes de vue pour Jaina, la demoiselle allait devoir chercher des pistes pour retrouver sa fille. Au vu de l’état déplorable de l’homme détenant un nez très crochu, la louve était persuadée que le retraité ne pouvait plus faire grand-chose…à part exercer son métier de docteur…
Une semaine passa à grande vitesse. Sept jours à se renseigner sur cette prétendue entreprise douteuse installée sur Hat Island. D’après les racontars des bars, les esclaves proviendraient d’Hector Gabril. Lorsque ce voleur récupérait les moyens de transport des touristes, il vendait en même temps les passagers comme esclave. Charmant. L’albinos s’en fichait tant que ce mauvais bougre ne touchait pas à sa famille.
Cette information cruciale, permis à la hors-la-loi de trouver un homme de ce Hector et de l’interroger pour le tuer juste après. D’après le défunt, la victime de Jaina, un ou plusieurs convois se dirigeaient au fameux bâtiment. Tous les chariots furent normalement remplis d’esclaves et dont potentiellement cette Freya McCoy. Le trajet fut très simple à deviner afin de pouvoir l’intercepter. Le départ se fit à "On vous jure c'est pas du tout un piège City" pour terminer sa course à Fortifio, la ville pacifique où fut construite Corporation Enterprise. La prédatrice attendit sur la selle de son cheval au milieu du parcours…
Après d’innombrables heures, la cow-girl repéra ou plutôt entendit son objectif. Claquant les rennes et frottant ses éperons contre sa fidèle amie, Orphée galopa en direction du bruit pouvant être considéré comme un règlement de compte. La scène correspondait au bouquant. Les esclaves se rebellaient contre les gardes de l’escorte. Un joli champ de bataille offert pour l’amoureuse des armes à feu. Dépliant sa petite longue-vue, Jaina inspecta l’affrontement pour trouver la fille qu’elle devait sauver. Elle possédait une photo de la prisonnière. Blonde, plus jeune que la cow-girl avec sûrement un nez aussi crochu que son père, ce genre de femme ne courait pas dans tous les déserts.
Au lieu de repérer la biche en détresse, la louve décela cinq silhouettes en hauteur, sur une butte de sable et non loin de la position de Jaina. Tous concentrés sur l’attaque du convoi, la troupe partit rejoindre le chaos ambiant. Avec leur accoutrement, l’arsenal à leur ceinturon, Rosenberg paria que ces coyotes ne faisaient pas partie du troupeau de moutons.
« Profitons de l’effet de surprise pour tomber sur ces clébards. » déclara la Louve Blanche à sa jument Orphée. « Attaquons le plus faible du lot pour mettre à l’épreuve leur détermination… » souffla-t-elle toute seule en se grillant une clope à l’aide de son Zippo favoris.
Reprenant sa galopade qui fut bien plus rapide que les autres canassons, sûrement parce que chaque chevaux élevés dans le ranch Rosenberg étaient destinés à être une perfection, Jaina décrocha son lasso tenu par la corne de sa selle. Faisant tournoyer l’anneau dans les airs, elle balança son outil pour pécher le premier zigoto du groupe qui fut le moins rapide. Le père de famille fut retiré de sa mule et son derrière embrassa le sable aride du désert. Se tortillant comme un poisson sortant de l’eau, le pêcheur ayant remis ses santiags à terre, se rapprocha de sa proie, un mauvais sourire aux lèvres.
Retirant les pétards de Leland le faible, la cow-girl se mit à califourchon pour poser le canon de son revolver contre le bout du pif du ligoté.
« Freya McCoy tu connais ?! » questionna l’albinos qui camoufla ses iris sanguins derrière ses lunettes de soleil. Elle arma le chien de son pistolet pour rendre plus bavard le gibier.
« J’ai…une femme, deux garçons et une fille de six mois. » répondit le père de famille qui transpirait énormément du visage et claquait ses dents de peur.
« Oh, tu m’en diras tant. J’ai une gamine qui vit loin de moi et le père de mon enfant qui m’a lâché à mon sixième mois de grossesse. C’est la dure loi de la vie. » Elle appuya un peu plus son canon contre le nez de Leland. Visiblement les quatre autres cavaliers continuèrent leur route en direction du convoi arrêté. « Dernière fois que je me répète ! Freya McCoy ? Où est-elle ?! »
« Connait…pas. » fit-il avant de changer immédiatement de masque. Le dernier recruté de la bande manqua de poignarder la cuisse de l’albinos. Heureusement que ses billes océaniques l’eurent trahi en pivotant sur son arme de poing. Comprenant immédiatement que l’homme venait de couper ses liens, la louve exécuta in extrémis son prisonnier pour échapper à un trou dans la jambe. Le visage recouvert de l’hémoglobine du défunt, la cow-girl siffla pour appeler sa jument et repartit en selle sur le chemin du convoi.
S’apprêtant à canarder la troupe des quatre cavaliers, Jaina écarquilla ses mirettes en voyant un cheval sur le dos d’un homme. Pivotant son visage sur le côté, cherchant une explication, Jaina finit par hausser ses épaules.
« Planque-toi !! » hurla Rosenberg à l’homme servant de monture à son cheval. Ce dernier devint une proie des coyotes, la louve tira sur ces clébards espérant les ralentir… | |
| | | Keisa Kyoko Admin
Messages : 1700 Date d'inscription : 03/03/2012 Age : 30
| Sujet: Re: Dans une vallée de violence Mer 21 Fév - 10:57 | |
| Les tirs de la pistolera n’étaient aucunement balancés sans précision. L’albinos espérait être un jour la meilleure tireuse de toutes les Blues, il fut donc logique que cette dernière cadre correctement ses attaques contre ses nouveaux ennemis. Néanmoins, la distance qui la sépara des agresseurs du convoi fut un réel problème pour deux revolvers destinés à simplement effrayer le bétail bovin. Heureusement que Jaina jouait avec ces deux petits bijoux depuis pas mal d’années. Elle savait où viser pour calculer la trajectoire exacte de ses ogives. Cependant, son assurance ne lui permettait pas d’être une prodige de la citation « une balle, un mort ». Surtout lorsque ses proies se déplaçaient extrêmement vite à cause de leurs montures. Les balles foncèrent sur les cibles, dans une vitesse époustouflante puis s’écrasèrent chacune sur quelque chose. Deux plombs qui ne se perdirent pas dans le désert d’Hat Island devinrent intéressants. Le premier se logea dans la main de Beau le Beau. Le deuxième qui était à la traîne de ses frères, entra dans le crâne de celui qui n’arrêtait pas de s’admirer dans un miroir. Jaina ajouta une nouvelle victime dans sa longue liste de cibles abattues. La louve retroussa ses babines cachant ses crocs d’une blancheur élégante. Le sourire carnassier de la cow-girl étira les lèvres hypnotisantes de cette Chapeauté. Mais, elle perdit très vite cette satisfaction sur son visage lorsque Jaina échappa presque un petit cri de surprise en découvrant un cheval fusé dans les airs. L’animal n’avait pas l’air effrayé, affichant sa plus belle gueule pour draguer la jument Orphée. Quel grand charmeur ce canasson qui arriva à donner le coup de foudre au pur-sang porteur d’une élégante robe sombre… Jaina ferma la couverture de ses cristaux de sang lors de l’impact entre le cheval et deux bandits du groupe. Pauvre bête, l’auteur de ce méfait n’avait-il pas honte de traiter son canasson de la sorte ? Jaina avait beau être sans cœur, la dame se refusait de commettre du mal aux équins. Un cow-boy n’était rien sans son cheval qui passait souvent avant la femme. La Louve Blanche observa furieusement le créateur de se foutoir et pointa ses deux pétards sur le grand homme. Lui, qui n’avait pas réussi à trouver une planque dans un désert sans rocher remplit uniquement de cactus offrant la matière première à la Bière-Hat… Il désirait aider les gens du convoi. Encore un type avec le cœur gros sur la main… Armant le chien de ses revolvers, Jaina pencha sa tête sur le côté à l’instant où ce prénommé Robb lui proposa de l’argent en récompense. Ce cow-boy détenait les bons mots pour intéresser la hors-la-loi. « Jaina Rosenberg, la fille de l’Homme à l’Harmonica. » se présenta à son tour l’albinos, elle désarma ses armes en déverrouillant les masses percutantes. « Je marche pour le fric, mais à la moindre entourloupe tu es mon ennemi. » menaça Jaina qui fonçait dans le tas et réfléchissait ensuite. De toutes les sœurs Rosenberg, elle était la moins intelligente du lot. Sa férocité lui donnait tout de même la première place du podium. Elle tapota de son index sa tempe et pointa l’autre en direction du cheval. « Par contre, t’es malade de traiter ton allié de la sorte ? Sur Hat Island, le cheval c’est sacré. Un cow-boy n’est pas un cow-boy sans sa fidèle monture !! Recommence encore ce coup Robb et je te garantis que je vais me fâcher contre toi. » Plissant furieusement ses perles de sang, Jaina ordonna à Orphée de poursuivre le convoi arrêté. Plusieurs prisonniers, sûrement des esclaves étaient armés jusqu’aux dents. Pouvaient-ils contrer Wes le Terne qui réduisait dangereusement la distance entre lui et les caravanes ? Ce type en avait dans le pantalon contrairement aux poltrons de détenus, Jaina le reconnaissait. Il chargea tout seul, tête baissée, sans éprouver le moindre sentiment. Ou alors, peut-être n’eut-il pas remarqué que ses copains ne furent plus avec lui. Subitement, le cow-boy changea de plan. Il arrêta son canasson au physique sportif dans un grand dérapage. Il se tourna et vida d’une traite son chargeur sur la cow-girl. Les balles frôlèrent la jument, égratigna la joue gauche de la pistolera et provoqua la panique chez Orphée. D’un hennissement de terreur, le pur-sang Morgan se leva sur ses deux pattes arrières pour faire chavirer sa cavalière… Tombant sur le dos, l’impact coupa la respiration de Jaina pendant une bonne seconde. Elle toussa, tenta de se relever et eut le réflexe de se jeter de l’autre côté par un roulé-boulé pour ne pas être piétinée par la monture de Wes. Son ennemi possédait de la ressource, il devait être le plus compétent du groupe. Malheur à la cow-girl, en tombant de son fidèle destrier, ses deux pétards porteurs des prénoms de ses sœurs reposaient dans le sable et non dans ses holters. Elle cracha sur le sol, jura toute seule dans sa barbe inexistante. Son ennemi, Wes le Terne qui refusait de faire travailler ses cordes vocales, venait déjà de recharger son revolver. Il pensa remporter la manche en appuyant sur la détente. Jaina décrocha son mini fusil à canon-scié de sa ceinture et tira en même temps. Beaucoup trop éloignée, les innombrables plombs ne se logèrent pas dans la peau de Wes. La Louve Blanche visait autre chose : la trajectoire de l’ogive de son adversaire. Ainsi, les nombreuses petites billes sombres servirent de bouclier pour arrêter la balle du cow-boy. En quelques mots, Jaina évita la mort. D’une nouvelle pirouette pas très théâtrale, non-digne d’une artiste de cirque, l’albinos se rapprocha suffisamment de Wes pour lui donner de bon cœur un coup de genou dans ses abdominaux. Celui qui refusa de parler bloqua l’assaut de la femme. Sa force fut impressionnante, bluffant la louve qui espérait le ratatiner avec cette simple technique. Il repoussa la jambe de Jaina, souhaita riposter avec son flingue et sous-estima la demoiselle qui enchaîna rapidement avec son autre genou qui vint de s’enflammer… Le Demonic Spinning Queen entra en action. Quand l’ennemi de Jaina arrivait à esquiver son premier coup de genou, la lutteuse enchaîna avec le deuxième dans un mouvement de rotation tout en le chauffant par son Fire Heart. Wes fut reculé de plusieurs mètres en dérapant sur le sable chaud du désert. Un scorpion manqua de se faire écraser et échappa de justesse de ce terrible sort. Il se précipita hors de la zone, claquant ses pinces de frustration d’avoir été dérangé de son sommeil. L’homme à présent seul, sans sa petite troupe, sorti de son inventaire un bâton de dynamite. Un explosif typique et très courant sur Hat Island. Il le balança sur l’albinos et tira sur son projectile. Par la suite, il profita de l’explosion pour prendre la poudre d’escampette. En solitaire, il ne pouvait plus rien faire. Autant informer Wyatt et la petite Drognar du problème piquant. Plus loin, enseveli par du sable, Jaina récolta plusieurs hématomes et une surdité partielle à cause de la détonation de l’explosif. Elle toussa, cracha du sable entré dans sa bouche et recouvrant une bonne partie de sa langue. Nom d’un cheval, l’albinos n’avait absolument pas calculé que le cow-boy possédait cette saloperie dans son arsenal. Elle se releva, dépoussiéra ses vêtements, retrouva avec peine son beau chapeau et grogna en entendant rien autour d’elle. Des horribles acouphènes la génèrent. Jaina s’approcha du convoi, se gaufra plusieurs fois comme-ci elle était imbibée d’alcool et jura des insultes en remangeant du sable. Avec peine, Rosenberg réussit à arriver à son objectif pendant que les prisonniers lui gueulèrent de ne pas faire un pas de plus. Son look de hors-la-loi n’inspirait pas la confiance des détenus. « TU VEUX TE BATTRE C’EST CA ?! JE SUIS PAYÉ POUR SAUVER TON PETIT CUL !! » gueula Jaina qui n’entendait toujours pas sa voix. « JE CHERCHE FREYA MC… » La crosse d’une arme assomma la femme qui s’écroula sur le dos. « Yé eu une bandidos ! » se réjouit la fautive qui effectua un moulinet de son pétard. « Heureusement qué yé suis là pour vous sauver ! Vous pouvez m’appeler Freya. Freya McCoy. » se présenta la sauveuse aux cristaux vairons qui ignorait royalement que Jaina était venu pour la tirer de ce mauvais pas. - Freya McCoy:
« Mais…j’avais l’impression qu’elle te cherchait ? » fit un gamin à peine âgé de dix ans. « Mierda ! Tù en es soûr ? Yé cru que c’était une bandidos, une criminal. » Freya se mit à califourchon sur Jaina, chopa des deux côtés son col et la secoua comme un vulgaire sac à patates. « Yé suis désolé amiga ! Réveille-toi !! » Malheureusement…ce fut sans succès… « Amigos, allez chercher le costaud à la pelle, il est peut-être médecin. » Un jeune couple s’empressa d’obéir pour rejoindre Robb, le soi-disant cow-boy qui maltraitait son cheval… | |
| | | Keisa Kyoko Admin
Messages : 1700 Date d'inscription : 03/03/2012 Age : 30
| Sujet: Re: Dans une vallée de violence Lun 27 Mai - 19:18 | |
| Qui l’aurait cru, que la femme que recherchait Jaina fut la responsable de sa chute dans le royaume des songes. Heureusement qu’elle n’avait pas perdu la vie après cette mésaventure et que son partenaire de crime l’avait sauvé d’une mort certaine. Désormais, l’albinos possédait une marque au fer rouge sur la peau, une dette dont elle devait normalement rembourser. Fichue mission de sauvetage qui tournait au vinaigre. Tout cela pour une question de mauvaise vue, d’un handicap commun chez les albinos. Heureusement, cette contrainte n’affecta que maintenant la desperada, elle aurait pût en souffrir dès sa naissance. Bien entendu, d’autres conséquences de sa maladie l’affectaient depuis toujours. Sa peau extrêmement fragile qui ne supportait aucunement la lumière du soleil. Ou encore de cette pâleur, de cette dépigmentation, la rendant vampiresse…
Après avoir été réveillé par son sauveur détenant un physique fortement impressionnant, l’albinos avait désiré être seule dans cette église abandonnée. En haut de la tour, là où se trouvait normalement une cloche pour annoncer les messes, Jaina profita de l’absence de cet instrument de musique pour être tranquille. Elle n’avait pas envie de parler à Freya, elle ne souhaitait pas entendre les jérémiades des anciens esclaves. La Louve Blanche n’avait donné aucune réponse à ce fameux Robb Lochon à propos de son deal. Au temps l’avouer, Rosenberg se trouvait dans une situation extrêmement merdique. S’en prendre aux hommes de Gabril n’étaient pas le premier objectif de la cow-girl. Le fait d’avoir éliminé plusieurs de ces gars pourrait sonner une déclaration de guerre et honnêtement Jaina n’était pas prête.
Observant le dos puis le ventre de sa main, la netteté de sa vue laissait cruellement à désirer. Parfois cela allait mieux et là, oui là, actuellement, Jaina se retrouvait incapable d’aligner un cran de mire contre une de ses futures cibles. Elle soupira dans sa barbe invisible, se frotta les paupières et remit ses lunettes de soleil sur son nez.
Depuis son poste, elle pouvait avoir un immense périmètre de tir. Elle devenait comme un aigle perché sur sa branche, à chercher un petit aliment à se mettre dans le bec. Enfin…maintenant c’était une taupe sortant de sa galerie souterraine. Dos contre une des poutres en bois qui servait à tenir la tour du clocher, elle découvrit à l’extérieur de l’édifice Freya qui lui faisait signe de venir par de grands gestes de bras. Obligée d’y répondre, l’albinos descendit de son perchoir pour rejoindre la fille du médecin borgne.
« Tù semblais me chercher d’après le gringo musclé. Tù me veux quoi ? Hm ? »
Roulant des yeux et croisant ses bras sous sa poitrine généreuse, Jaina détailla cette fameuse fille qu’elle devait ramener à son cher papa. Freya disposait d’une particularité exotique assez charmante. Des yeux vairons et un accent qui ne correspondait absolument pas au Doc McCoy. Cela dit, Jaina Rosenberg ne pût s’empêcher de lorgner les formes féminines de cette femme, qui selon elle, correspondait absolument à son style de demoiselles.
« Je viens de la part de ton père. Il m’a tenu au courant que tu avais été chapardé par des bandits. » déclara la cow-girl qui se mit à tenir son couvre-chef à cause d’un violent coup de vent. Elle reçut gratuitement des gravillons de sable sur son visage et dans ses cheveux. D’autres frappèrent les verres teintés des lunettes de l’albinos. « Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Tu rassembles tes affaires et on se casse. »
« Tù oublies les prisonniers et le musclor. Tù comptes les laisser se démerder ? Yé pensais que tù étais une Juge, une pistolero dù bon côté de la loi. » exclama confuse Freya qui se gratta la joue gauche avec son index.
« Tu fais fausse route. Ce qui m’intéresse c’est te ramener. Je m’en contrefous des autres. » Furieusement, Jaina pointa son index verni de noir en direction de l’entrée de l’église, là où furent réfugiés les anciens prisonniers de Gabril. « Moi ? Faire une bonne action ? Les emmener au port le plus proche signerait une perte de la moitié de ces cavités cérébrales qui ne feront pas une tasse pour un canari. Ils sont perdus. »
« Très bien señorita. Si tù veux me ramener auprès de mon padre, faudra d’abord secourir les pequeños, les gringos ne venant pas d’Hat Island. Sinon yé… »
La demoiselle n’eut pas le temps de finir sa phrase. Jaina sortit à très grande vitesse son revolver pour assommer la dame avec la crosse de son pétoire. Inconsciente, fermant enfin son clapet, Rosenberg échappa un soulagement par sa respiration. L’entendre brayer l’avait énormément mis sur les nerfs, surtout en se sentant obligée de jouer les héroïnes pour des types qu’elle ne connaissait même pas.
Prenant le temps de ligoter Freya et de couvrir ses lèvres d’un bâillon, elle l’installa sur la selle de son cheval, de sa jument baptisée Orphée, qui, visiblement en avait profité quelques heures pour s’amuser entre guillemets avec l’étalon de Robb. Furieuse, la desperada menaça le canasson de Lochon de lui régler son compte si sa meilleure amie équidé tomberait enceinte…
Retournant dans le bâtiment, là où créchait provisoirement les étrangers et le pirate, Jaina sortit une vieille carte de l’île et invita Robb Lochon à la rejoindre.
« Mon nom est Jaina Rosenberg. Je vais faire court pour que tu retiennes le chemin dans ta caboche. Je ne me répéterais pas, j’ai perdu beaucoup trop de temps pour trouver Freya. » Elle tapota un coin de la carte avec le canon de son revolver. « On est ici, à quatre journées de cheval du port le plus proche qui est "On vous jure c'est pas du tout un piège City". Seulement, c’est là que se trouve principalement la bande qui a volé les bateaux des gens dans l’église et mis en esclavage ces derniers. » Doucement, elle glisse la sortie de son arme sur une zone opposée à la ville des bandits. « Tu dois te rendre à Fortifio, la ville est fortifiée et proche de l’océan, vous pourrez trouver des bateaux. C’est la ville la plus pacifique, car elle est gardée par le Juge John Northwood. Il n’y a pas plus sécuritaire que cet homme de la loi. »
La cow-girl se recula, jeta un dernier regard aux étrangers puis au pirate manieur d’une pelle. Sous sa protection, ces gens pourront sans doute échapper à la mort.
« Merci de m’avoir sauvé la vie face à ces faibles au foie blanc. Malheureusement pour toi, je suis une criminelle, pas une héroïne. Je me fiche pas mal de leur existence. J’ai d’autres problèmes bien plus urgent à régler. Maintenant suit mon conseil. Part dans la nuit, suit l’Ouest pour rejoindre Fortifio qui est à dix jours de cheval. Des patelins seront sur ta route pour te ressourcer en provisions, mais ne traînent pas. Garde le fric, à l’heure actuelle, l’argent n’est pas la priorité de mon mal… Une chose, plus tu te rapprocheras de Fortifio et plus les bandits abandonneront la traque, car personne n’ose marcher sur le territoire de NorthWood. Nos routes se séparent, fait bon voyage Robb Lochon. »
Effectuant un mouvement de son chapeau, une inclinaison, pour saluer le pirate, la Chapeauté d’Hat Island quitta les lieux et s’empressa d’enfourcher Orphée pour s’enfuir de cet endroit. Sa route fut longue, éprouvante et énervante à cause de la mauvaise humeur de Freya qui désirait aider les désespérés. Comme convenu, la cow-girl livra la fille à son père et reçut en guise de remerciement des lunettes solaires avec des verres correcteurs. Le monde autour de Jaina fut moins chiant à regarder et son mal de l’histoire ancienne… | |
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