Messages : 1699 Date d'inscription : 03/03/2012 Age : 30
Sujet: Rencontre imprévue Lun 2 Nov - 17:10
Rencontre imprévue.
With
Marianne de La Vallière
Le croassement du corbeau noir retentit dans ton ouïe ce qui t'oblige à fermer ta mâchoire tout en plaquant ta main gantée sur ton oreille droite. Tu observes méchamment l'oiseau qui dévore un morceau de pain qu'il vient de trouver dans la rue. Tu n'as pas l'impression de le déranger dans sa dégustation alors que tu te trouves près du carnivore. Assit sur le rebord d'un toit, tu reprends l'aiguisage de ta lame rétractable se trouvant à ton poignet droit. Depuis que tu possèdes cet objet, cette arme, tu n'as jamais voulu lui faire goûter le sang des malotrus car tu détestes tuer. Ce mot ne te correspond pas et tu n'as aucunement l'envie de dérober la vie à une personne quelconque. Que penseraient tes sœurs en pensant que tu es un meurtrier ? Elles seraient très certainement dégoutées, déçues quitte à couper le lien qui t'unis aux derniers membres de ta famille. Pourtant, tu es obligée de t'en servir pour ton travail. Tu n'es nullement un assassin mais juste un étranger qui protège les âmes en détresse pour récupérer un morceau de pain en guise de repas...
Tu soupires profondément en entendant le bruit de ton estomac. Depuis combien de temps n'as-tu pas mangé ? Tu te souviens avoir sauté le repas d'hier midi et celui de la soirée. Donc, ton estomac est en diète depuis une journée. Soudainement, tu arrives à ne plus penser à ta faim lorsqu'un espion de l'agence d'Hilda -ta patronne- se fait suivre par un individu assez louche. Ton devoir de protéger les employés de l'agence prend subitement effet. Tu te relèves de ton perchoir et au moment où ta cible arrive à bonne distance, tu sautes dans le vide pour atterrir sur ton repas...
Ta mission est une réussite et naturellement tu reçois ta paie sans y émettre le moindre mot. Tu restes impassible en accrochant ta bourse sur ta ceinture puis tu repars dans les ruelles de Stockholm en pensant qu'il est temps de répondre à l'appel de ton estomac. Tu bifurques donc un parc, celui que tu as visité il y a de cela quelques jours en compagnie de tes sœurs jumelles. Tu contournes une fontaine, tu esquives le vieux barbu du coin qui donne tout le temps à manger aux pigeons, tu montes sur un arbre pour redonner le ballon à un groupe de gamins. Bref, la routine du quotidien.
Cependant, une chose inhabituelle vient interrompre ta routine relaxante quand tu ne travailles pas. Un petit voleur vient de prendre discrètement le porte-monnaie d'une femme à la chevelure blonde. Tu ne dis rien, tu te contentes de rien n'avoir vu ou entendu. Alors, le môme passe près de toi et tu le bouscules en prétendant ne pas l'avoir vu. Il rouspète et reprend sa route pendant que toi tu ranges la bourse de la dame dans ta poche. Le voleur s'est fait voler.
Donc, de ton côté chevaleresque, tu t'approches en douceur de la blonde. « Pardonnez-moi de vous arrêter sur votre chemin, madame. » déclares-tu en Suédois accompagné de ton accent Français. « Vous avez dû perdre ceci. » Tu lui montres son petit sac d'argent fraîchement volé de la poche du môme voleur. « Un gamin venait de faire vos poches... » expliques-tu à la dame en frappant légèrement ton ventre pour calmer ton estomac affamé. Lentement tu retires ta capuche pour dévoiler ta tignasse sous forme de queue-de-cheval. Ta balafre donnée par ton père sur ton visage est un peu plus voyante sous les rayons du soleil désormais, de quoi te donner une allure pas très accueillante au final…