Le bon, la mauvaise et le whisky !

La ville est enfin au loin. Cassidy se réjouit déjà de se remplir le gosier d’un merveilleux whisky, en espérant bien entendu qu’un maudit bar est installé dans le taudis au loin. De toute façon, la première règle pour un cowboy dans le Wild West, c’est de passer des heures dans un bar donc il est évident que le lieu qui s’approche à sabots de chevaux disposera d’un bâtiment qui sert de l’alcool. Si jamais le whisky n’est pas au rendez-vous, le sang va couler et il n’y aura aucune pitié. Un des crocs de la louve se plante tendrement sur une partie de sa lèvre inférieure. Y aura-t-il des jolies demoiselles au rendez-vous ? La cowgirl l’espère également car quand elle boit son précieux sky, il faut qu’une ravissante demoiselle soit à ses genoux. C’est comme ça que ça fonctionne pour un hors-la-loi et pas autrement. L’albinos crache un bon mollard sur le sol, essuie ses lèvres à l’aide de son avant-bras puis se tourne sur sa bande du gang BlackWings. Tous ont hâte de pouvoir s’amuser, ça saute aux yeux. « Les gars, je suis la première à m’occuper de la ou les demoiselles qui seront aux bars. » Elle dégaine son révolver en y faisant un moulinet à l’aide de son index et du pontet de l’arme. « Quiconque s’approchera de trop près de ma convoitise aura un autre trou dans son corps. » Lorsqu’un homme un peu trop rebelle sur les bords et surtout irritant pour la cowgirl depuis plusieurs semaines se met à protester, la Reine du Crime n’hésite pas une seule seconde à abattre ce gêneur en y logeant une balle entre ses deux billes noisette. « Un autre volontaire pour s’amuser avec mon révolver ? » demande d’un ton froid et menaçant la tueuse à gages en soufflant sur son canon pour y enlever la fumée sortant de ce dernier. « J’ai besoin d’entraînement et dois-je vous rappeler que dans ma famille, on doit suivre mes règles ? » Personne n’ose rien dire, car personne ne souhaite recevoir la terrifiante colère de Cassidy Danvers. Elle est connue à leurs yeux comme la meilleure tireuse du gang, dégainant d’une manière exagérée plus vite que son ombre. Aucun adversaire, aucun loup n’a réussi à prendre les rênes de la meute car l’Alpha, la Louve Blanche est extrêmement cruelle et diabolique surtout en compagnie de Sam, son fidèle majordome, son impressionnant gardien qui ressemble à une montagne de muscles.

Ils arrivent enfin à l’entrée de la ville et la première chose qui illuminent le regard de l’albinos, c’est le mot "Banque" qui est inscrit sur une enseigne d’un bâtiment. « Sam ! » interpelle Cassie en rechargeant son arme. « Prend deux gars avec toi et inspecte la Banque. Si tu n’y vois aucun danger, tu peux braquer le fric des habitants. » La femme pointe innocemment le bâtiment qui ressemble grandement à un bar. « Moi, je vais dévaliser le whisky de la ville et pourquoi ne pas chercher du plaisir charnel si tu vois ce que je veux dire mon grand. » Un clin d’œil est adressé à son fidèle Sam qui reste toujours aussi silencieux depuis sa naissance en Akuma. La cowgirl descend de son canasson, le confit à un de ses hommes, ouvre les portes battantes du saloon pour y redécouvrir la joie des bars, l’odeur du tabac et de l’alcool, sans oublier les rires ainsi que la musique légendaire du western. Comme à son habitude, quand une personne entre dans un bar dans le Wild West, les regards sont toujours braqués sur le nouvel arrivant. C’est ce que les clients de cet endroit joyeux font et plusieurs sifflements se font entendre. Mais la Reine du Crime n’est pas intéressée par les mâles. Elle, oui elle, ce que la cowgirl souhaite obtenir ce sont des louves et rien que des louves. Avancement lentement sur le plancher en bois. Faisant résonner ses éperons à chaque pas de ses bottes, grillant son dernier cigare au passage, elle attrape un tabouret et s’y assoit dessus et commande une bouteille de whisky. Plusieurs membres de son gang entrent à leurs tours pour prendre place. Certains vont commencer une partie de poker, d’autres vont se mettre à danser près du piano. Un homme ivre s’avance près de Cassidy, souhaite communiquer avec cette dernière pour ainsi dire la draguer et reçoit en échange un violent coup de poing de la demoiselle célibataire. L’individu est couché, inerte, KO après avoir reçu une frappe bien plus impressionnante à cause de la force surhumaine que lui octroie Mordred. « Y’a pas de danseuses chez vous ? » questionne l’albinos en cherchant du regard une jolie demoiselle. « Non ! Nous n’en avons pas ! » répond fermement le propriétaire de l’endroit qui se trouve être le barman. « Alors ton bar est à chier, surtout que ton whisky est dégueulasse. Ce n’est pas grave, je vais me contenter de ton fric et de vider tout de même tes réserves d’alcool. »

Avant que le barman ait eu le temps de répondre, Cassidy dégaine ses révolvers, arme les chiens et posent ses index sur l’extrémité des détentes. « Que personne ne bouge, ceci est un holdup. » hurle de colère l’Impératrice de la Révolte. « Je veux votre argent, vos bijoux, votre whisky. La moindre personne… » Sa phrase est interrompue lorsqu’un homme plutôt beau garçon, se lève pour sortir son arme afin de riposter contre Cassidy. Pas de chance, une autre balle fuse dans les airs et se loge également entre les deux yeux de l’agresseur. « …qui s’oppose à mes ordres. Recevra le même sort que ce type. » reprend la Louve Blanche en effectuant un sourire narquois. Son attention se porte soudainement sur un jeune homme assez mignon. Plissant son regard, passant le bout de sa langue de vipère sur le coin inférieur gauche de sa lèvre, la voleuse s’approche de sa proie, s’assoit en face de lui, puis caresse sa joue avec l’extrémité de son canon encore un peu brûlant par son tir de tout à l’heure dans le bar. « Hi handsome kid. Quel est ton joli nom ? Je veux bien t’épargner, si tu passes un petit moment avec moi, tu m’as l’air étrangement différent du reste des pauvres loups galeux. Qu’en penses-tu kid ? »

Une explosion retentit au loin, sûrement Sam qui vient de faire péter le coffre de la banque. La journée s’annonce très réjouissante pour Cassidy et son gang. Espérons que cela continue ainsi.

Assise devant lui sur le coin de la table, jambes croisées, buvant une grande gorgée de whisky avec sa bouteille, quelque chose en elle s’agite soudainement lors de son début de discussion avec le blondinet plutôt beau garçon. Une étrange sensation, assez douloureuse et très énervante, réveil de son sommeil la Dame Noire, Mordred qui ouvre ses paupières pour fixer à l’intérieur de son hôte l’Exorciste qui se trouve devant elle. Instinctivement, le Souvenir prévient la cowgirl que l’humain, le misérable insecte devant eux est un ennemi qu’il faut impérativement éliminer. Quel dommage, la tireuse souhaitait passer du bon temps avec lui, de pouvoir par exemple s’emparer des lèvres de ce joli spécimen afin de savoir quel goût elles ont. De caresser ses cheveux et d’autres parties de la peau de sa proie pour se plonger dans le début d’un rêve qui ne fait pas couler le sang. Haussant un de ses sourcils, baissant légèrement ses billes rubis pour observer le fouet dans une des mains du jeune homme, la chef de gang ne bouge pas d’un centimètre, nullement impressionné par ce que le petit trouillard est en train de commettre. C’est lorsque les portes du saloon s’ouvrent pour laisser entrer le géant Sam, que la Reine du Crime se décide enfin à lever le petit doigt. Du ventre de sa plume, la louve abaisse la main tenant le fouet du garçon d’une manière douce. Son visage se rapproche de celui du gamin pour pouvoir lui chuchoter quelques paroles. « Je vois que tu souhaites déjà passer à des choses plus…coquines. Je ne me doutais pas que tu correspondais à ce genre d’homme ~ » Elle se met à rire doucement, à passer son autre main dans les cheveux du blond, curieuse de savoir pourquoi sa chevelure est trempée. Ce n’est nullement de la transpiration, juste de l’eau et c’est ainsi que la tueuse à gages comprend petit à petit ce qui s’est passé. Son verre d’alcool semble ne pas avoir été bu, donc en quelque sorte, le petit démon a commandé de l’eau. « Tu te nommes donc Soren ? » redemande la Louve Blanche en lui souriant tendrement, lui montrant une image bien plus différente de la rebelle de tout à l’heure. « C’est un joli nom. J’aime beaucoup. » Déposant sans gêne un baiser sur sa joue, l’albinos se redresse, enlève ses fesses de la table pour revenir près du comptoir…

Sam déposant le coffre de la banque et provoquant le craquement douloureux du plancher en bois par le poids de l’objet contenant une somme astronomique d’argent, repère immédiatement le traqueur, coéquipier de l’Exorciste Soren. Ce dernier se met à grogner comme un ogre enragé ce qui a pour cause d’ordonner aux hommes de Cassidy de pointer la plupart de leurs armes sur le pauvre allié du Français. Pendant ce temps, l’albinos se trouve derrière le comptoir pour retirer des griffes du barman un fusil à canon scié. Ce dernier reçoit donc en cadeau un violent coup de poing qui l’assomme direct. Il semblerait que l’Avocate du Diable ne souhaitait pas tuer ce civil, mais il s’agit plutôt d’une autre raison… « Tu vois Soren. » s’exclame la femme en lançant le fusil à un de ses hommes. « Rien que pour toi, je n’ai pas tué ce barman. Es-tu fière de moi ? » demande-t-elle à la manière d’une demoiselle demandant de l’attention à son amoureux tout en lui faisant les yeux doux. Attrapant un verre vide, le remplissant d’eau. L’Américaine reprend le parcours pour rejoindre l’Exorciste et pose délicatement le récipient en verre sur la table de Soren. « Voici ton eau. Mais sache qu’en Amérique, surtout dans les lieux comme celui-ci, c’est une insulte de prendre de l’eau dans un bar. » Elle marque une pause en s’asseyant sur les genoux du garçon, à califourchon tout en enroulant ses bras autour de la nuque de sa proie. « Pour survivre mon mignon, il faut parfois faire rugir la poudre. Par exemple, où nous nous trouvons, c’est toujours la loi du plus fort qui l’emporte. Tu te plains que ce je fais est mal, mais en tant que femme, je me dois de montrer aux hommes que je ne suis pas leur…esclave. » Elle retire une de ses pattes de Louve qui se trouvait derrière le cou de son futur repas et la pose sur l’endroit où doit se trouver le palpitant innocent du blondinet. Sans l’avertir, tout en lui souriant malicieusement, tout en lui montrant un regard désireux de passer à des choses bordées par la luxure, l’hôte de Mordred décide de franchir une autre barrière. Après le bisou sur la joue, ses lèvres se rapprochent de ceux de Soren, elles désirent rompre la distance qui les sépare de ceux de cet ange puis…une chose se passe… La manipulatrice qui n’est pas aussi forte que Mordred, dépose sans avertir sa victime, un petit cadeau. La fumée pourpre révoltante s’échappe de sa griffe droite toujours posée sur le cœur de Soren. Elle entre dans son organisme pour tenter d’exciter les moindres sentiments au fond de son organisme pour réveiller un potentiel état de révolte. Le Don Naturel de la Noah entre en jeu, ce qui fait rire malicieusement l’amoureuse de la chair humaine…

La Manipulatrice se dégage du garçon, se relève, tout en changeant considérablement son apparence. Sa peau n’est plus blanche mais grise. Des stigmates se forment sur son front. Le rubis de ses cristaux devient doré. Un drapeau, un étendard, l’Espoir de la Révolte apparaît dans ce monde, une nouvelle fois, pour demander aux soldats de la Révolte de se réveiller et de provoquer le début de la Révolution. « Détruisez-moi le fouet de Soren !! » ordonne la mère de sa meute de loups en plantant le drapeau dans le plancher en bois du bar tout en ignorant le coéquipier du petit ange. « Ne le tuez pas, je le veux vivant ! » Sam, l’Akuma de niveau deux décide de reprendre le coffre de la banque et de quitter le saloon en préférant laisser sa maîtresse s’amuser un petit peu, ne souhaitant aucunement gêner l’Alpha qui souhaite mordre le resplendissant morceau de viande appétissant qui se trouve devant elle…

Ce que c'était drôle pour Cassidy d'observer la rougeur sur le visage de Soren. Cela le rendait encore plus mignon et attirant. Cette innocence que le garçon détenait charmait progressivement la Louve Blanche qui continuait de tourner autour de sa proie en souhaitant le dévorer de goûter à sa chair, de tremper ses crocs dans l'hémoglobine du séduisant mâle. Silencieuse, bien droite et croisant ses bras en face du Drapeau de la Révolte représentant l'espoir, la cowgirl observe attentivement l'Exorciste user de son Innocence ; c'est-à-dire de son arme, de son fouet, contre les différents membres des BlackWings. La cheffe exige une réussite totale et non un échec car ils savent que la Comtesse déteste l'échec, la défaite, surtout aux jeux d'argent. Bougeant ses pépites sur le premier rebelle de sa fratrie, l'albinos hausse un de ses fins sourcils d'une manière étonnée en constatant que Soren vient de mettre KO son louveteau d'une chaise lancée contre la nuque de la brute. Est-il mort ou dans les vapes ? Il vaut mieux pour lui qu'il soit mort car la fureur du leader risque d'être mortelle. Un autre membre du gang s'effondre sur le plancher du bar lorsque le fouet gênant de la proie attrape le pied de l'individu pour le faire tomber. Ingénieux ce Soren... Puis, des tables commencent à voler, prenant le relais sur les chaises. D'un simple mouvement de tête sur la gauche, la hors-la-loi esquive le meuble en bois. Son ouïe auditive entend les plaintes d'un de ses collègues qui vient de manger la table. Décidément, l'Avocate du Diable se demande si elle n'est pas entourée de mauviettes. Son drapeau devrait normalement les rendre plus fort et non l'inverse. À moins que son don naturel sur Soren vienne d'augmenter ses capacités. Elle inspire par son museau et relâche le tout de sa mâchoire en soupirant d'agacement. Une autre table s'écrase sur le dur à cuire de la bande et le voilà dans le royaume des songes comme les autres. Ça fait grogner la louve qui retrousse ses babines pour y montrer ses crocs redoutables...

Se détournant du combat, elle pousse un pauvre civil de son chemin, ouvre la petite porte battante pour entrer derrière le comptoir, assomme le barman puis attrape une bouteille de whisky. La renégat ne voit pas que le blond se mange à son tour une table provocant ainsi une blessure à son arcade sourcilière. S'accoudant au comptoir d’une manière ennuyé, ouvrant le bouchon de la bouteille, souriant en apercevant un de ses alliés qui tente de s'emparer de l'arme de l'ennemi, elle finit par perdre sa petite joie en constatant que le charmant spécimen ne se laisse aucunement faire. Par la fenêtre l'agresseur est envoyé. Des mains du Français, le fouet est repris...

N'ayant plus personne pour lui mettre des bâtons dans les roues, le séduisant homme pointe son arme sur la rebelle qui n’est nullement impressionnée. D'ailleurs son joujou rétrécit et cela fait rire doucement l'albinos. « Je ne te fais plus de l'effet ? » demande-t-elle avec malice. Puis, après avoir écouté les dires du garçon, la voilà qui effectue une petite moue. « Oh ? Tu veux déjà mettre un terme à nos échanges ? J'aime te voir en pleine action, tu dégages un charme rare et unique. Dommage que tu sois propriétaire de cette...chose…là. » désigne la Louve de son index en direction du fouet du jeune homme. Posant un verre vide sur le comptoir en l'ayant pris dans une petite armoire derrière elle, l'Impératrice de la Révolte remplit un petit fond du récipient de whisky. « Et si tu rangeais ton arme, pour prendre un siège afin de discuter. Il semble que tu ne tiens pas tant que ça à ton jouet, je me trompe ? » Lui adressant un doux sourire, la demoiselle invoque un de ses pistolets derrière le comptoir, le posant sur une petite étagère, loin des regards indiscrets, pour s'assurer au cas où d'une protection contre le blond. Une mesure de sécurité en quelque sorte.

Elle frappe dans ses mains comme d'un applaudissement mais c'est en fait une demande, un appel pour que Sam entre dans le bar. « Nettoie-moi le bazar, je veux être en tête à tête avec mon trésor. » ordonne la cowgirl en effectuant un clin d'œil charmeur au blond. Le démon détenant le deuxième rang d'évolution s'exécute, ne s'occupant pas du traqueur encore présent sur les lieux. Non, Sam dépose les corps des assommés à l'extérieur, sans les tuer. À la manière d'un majordome très serviable pour sa maîtresse. « Il vaudrait mieux que ton copain parte aussi. Sinon mon majordome privé risque de lui ôter la vie. » Du comptoir elle lance une bouteille de whisky au collègue de Soren pour qu'il la rattrape. « Cadeau de la maison. » Prenant le siège du patron de l'établissement, déposant son chapeau de cowgirl sur la table du présentoir, terminant sa bouteille. Elle rote un bon coup, d'une façon très masculine. « Bois le verre que je t'ai donné. Si tu veux être un homme, si tu veux que je sois correcte envers toi, si tu espères que je m'en aille, boit le fond de whisky dans ton récipient. Sinon, je tuerais ton coéquipier et des personnes de ce taudis afin d'augmenter l'armée de mon Prince, le Comte Millénaire. Alors ? Deal or not Deal, Honey ? »

La brebis obéit donc sans y émettre une plainte en retour. Comme un vaillant petit soldat, la convoitise de la louve ordonne à son collègue de quitter le plancher. Cassidy relèves ses lèvres pour dessiner un sourire assez satisfait de la situation qui se passe en ce moment même. Décidément, jouer avec ce blondinet est beaucoup trop facile pour la Noah. Elle ne note pas l'intégralité de son groupe qui a été mis hors d'état de nuire face au justicier Français. Il se défend plutôt bien pour un joli minois, la rebelle est obligée d'admettre ce potentiel. Mais c'est en confirmant cette suggestion que son esprit tourné sur la luxure agit dans son crâne ce qui cause un terrible ennui pour Mordred qui gronde à l'intérieur de l'être de son hôte. Elle ronchonne, elle grogne de ne pas vouloir être témoin de ce genre de sujet, de détester les plaisirs charnels de Cassidy Danvers, de la Reine du Crime. Une migraine gêne alors la cowgirl qui plante ses ongles dans le bois du bar pour ensuite abaisser ses griffes afin de dégrader le comptoir. Les rayures sont en ligne droite, pouvant faire penser à l'œuvre d'un chat qui aiguise ses ongles. Afin de se calmer, Dame Danvers attrape une bouteille de whisky pleine dans une étagère derrière elle. Cette dernière débouche le bouchon en oseille et boit d'innombrables gorgées pour chasser Mordred de son esprit. Que c'est agaçant pour la Louve Blanche de devoir partager son corps à un être parasite détenant d'innombrables mémoires rongées par la Révolte. Au moins, le côté positif c'est que la Reine du Crime ne vieillit plus, du moins c'est extrêmement ralenti. Elle va pouvoir ainsi profiter de la vie un maximum tant que la Dame noire reste tranquille. « Oui, c'est tout. » répond formellement la Révolte qui pose ses coudes sur la table, pose le ventre de sa main droite sur le dos de la gauche afin de servir d'oreiller pour son menton.

Alors, petit Soren ? Est-ce que le chiot va boire pour la première fois son sevrage afin d'être un adulte ? La cowgirl se délecte du spectacle, riant à l'intérieur de son être en imaginant le Français être convaincu que la Noah partira bien sagement. Malheureusement pour lui, l'Alpha ne compte pas dégager les lieux, elle désire profiter de cette situation, de ce moment présent, de pouvoir jouer avec sa proie comme le ferait un chat avec une araignée ou une fourmi. L'envie de vouloir faire des expériences plus adultes avec ce gringalet lui trotte l'esprit. Seulement la louve tourne autour de ses congénères féminines et non masculines. Elle est dégoutée des mâles, de ces chiens en chaleur qui n'ont aucune tendresse pour elle. Les femmes en revanche c'est une autre affaire. La rêveuse pense déjà à ses expériences passées, frissonnant de plaisir et sentant soudainement un manque. De la tendresse, des mots doux, un endroit où se reposer et oublier ses soucis, voilà ce que désire au fond de son être l'albinos. Donc en d'autres termes, Soren ne l'intéresse pas. En revanche jouer sur ses sentiments, le taquiner et le voir rouge comme une tomate, c'est très amusant à contempler. L'innocence de ce garçon est rare, il correspond bien au stéréotype de l'homme parfait pour la femme. Du mari aimant qui est toujours présent pour donner du bonheur, de la tendresse et de l'espoir dans la vie de sa dulcinée. Quel dommage qu'il soit un Exorciste et la noble une Noé. « Tu as raison. Boire du whisky ne fait pas de toi un homme, mon chou. » avoue la rebelle en sortant une cigarette de sa poche. « Tu n'es pas non plus un homme en chevauchant pour la première fois une femme. » dit-elle d'un petit trait d'humour tout en tapotant le bout de sa drogue sur la table afin de doser correctement le tabac. « Tu seras un homme par tes actions, par ton sens du devoir, par tes convictions. Être bien dans sa peau est déjà un premier pas sur ce chemin. Chérir et rendre heureuse ta femme est un deuxième point sur ce domaine. » De son autre patte, la louve effectue un long contact de son allumette sur le bois du comptoir pour allumer cette dernière afin de l'utiliser sur le bout de sa cigarette. Une bouffée prise. La deuxième vient ensuite. La troisième ne tarde pas à être effectuée. « Pour moi, mon mignon. Tu n'es qu'un gamin ignorant de la vie. »

Elle se tue ensuite, se contentant d'être spectatrice de la scène devant ses mirettes rubis. Il semblerait que le petiot effectue son baptême de l'alcool, si c'est vraiment le cas. Cassidy arque un de ses sourcils en le voyant boucher son nez. Sérieusement ? Pense-t-il vraiment que cette méthode est efficace pour ne pas ressentir le goût du whisky ? Un gamin, ce n'est qu'un vulgaire gosse qui doit encore porter des couches. Soren boit cul sec, ensuite son visage se décompose. Non, il n'y a pas de poison dans le verre, sinon ce serait trop simple. Le français exclame son dégoût, baissant par la suite sa tête pour ne pas recracher sur l'Impératrice de la Révolte mais plutôt sur ses vêtements à lui. De ce fait, la moitié de son verre dégouline sur ses effets personnels. Heureusement qu'il n'a pas osé dégobiller le whisky sur la prédatrice car le pauvre garçon serait déjà mort...

Elle se met à rire de bon cœur, tout en profitant de cela pour saisir en douce un de ses pistolets derrière le bar pour charger le chien du Colt Single Army appartenant au Trésor de la Révolte. Le bruit est alors camouflé par l’aboiement moqueur de la louve. « Une riche expérience, chéri. N'est-ce pas ? » demande Cassie d'une voix envoûtante et terriblement charmante. « Je suis fier de toi mon trésor. » annonce l'héritière de la famille Danvers en frottant de sa main valide les cheveux du blond qui sont d'une douceur extrême. Mais voilà, derrière ce sourire maternel que Cassidy dégage, derrière ce geste affectif d'une mère à son enfant que la Reine du Crime effectue, le masque de la louve se brise soudainement en mille morceaux. De sa plume qui caresse affectueusement les cheveux du jeune homme, elle les agrippe férocement et rapidement pour que son visage, son front plus précisément, rencontre très vite le bois du buffet. Mais ce n'est pas tout. De cette action qui se déroule, la manipulatrice tire une balle sous le comptoir pour tenter de toucher son ennemi...

Le coup de feu retenti par la fourberie de la louve qui se délecte déjà du spectacle devant ses mirettes ensanglantées de prédatrice. Le sourire ne peut se cacher sur le visage blanchâtre de la cowgirl qui remonte peu à peu son arme fraichement dissimulée derrière le comptoir. L’Exorciste est blessée, aussi bien à la tête grâce à ta prodigieuse force surhumaine mais aussi par la balle qui vient de perforer son ventre. Si aucun organe n’est touché alors le jeunot aura beaucoup de chance. Cependant, la Reine du Crime espère au moins avoir touché l’estomac ou les intestins du blondinet, ce serait bien fâcheux de manquer une telle occasion pour remporter cette confrontation. Elle en rigole déjà sous sa barbe inexistante. Depuis le début, la manipulatrice jouait de ses charmes et de sa douceur pour amadouer, baisser la garde de son ennemi ce qui est une très grande réussite. Même si une grande partie de son groupe est mise hors d’état de nuire par le prétendu héros à l’Innocence, Cassidy Danvers reprend fièrement l’avantage en posant son derrière sur son trône de reine pendant que Soren sert de pose-pieds. Mais ce n’est pas terminé. Oh non. Cassie compte bien profiter de ce moment réjouissant pour continuer de mordre sa proie afin de le vider de son sang. Goûter une première fois à la viande n’est pas suffisant, la louve en désire plus et elle en aura. Alors, armant le chien de son Colt Single Army, débutant à presser la détente de son enfin, Dame Danvers sous-estime par erreur de jugement l’Exorciste qui rapplique aussitôt. Sûrement par l’effet de l’adrénaline ce qui est très embêtant…

En effet, un obstacle se dresse sur la route de la révolutionnaire et ce n’est nullement un être vivant. Une table -qui a servi à accueillir des joueurs de pokers, des soulards habitués à ce saloon- fonce par le biais du fouet du gamin à toute vitesse sur l’albinos. Rapidement, le hors-la-loi vide l’intégralité de son chargeur pour toucher son ennemi, mais cela se transforme en un terrible échec. Les balles perdent de leurs puissances en déchirant le bois de la table pour ensuite terminer leurs courses dans les murs du bâtiment. Cassidy n’a pas le temps de pester que son souffle est coupé par le contact du projectile de Soren Duchateau. Par la force de l’Innocence, l’Avocate du Diable est projetée contre l’étagère où reposent d’innombrables bouteilles. Ces dernières se brisent sur le corps de la tireuse qui tente de protéger son visage à cause du verre. Ce n’est pas terminée non plus, la torture reprend son cours ou plutôt le karma arrive pour botter le derrière à la louve. L’étagère s’effondre sans aucune retenue sur l’Américaine qui émet d’innombrables injures de sa langue. Toujours aussi grossière comme à son habitude, la Comtesse jure d’enfoncer le canon de son arme afin d’y vider un chargeur dans un endroit non catholique du Français pour se venger de cet affront.

Sentant son premier colt disparaître à cause du magasin vide de son arme, la rebelle pousse un grognement de colère en s’extirpant avec difficulté de l’étagère qui se trouve sur elle. La louve aboie sa fureur, gémi par moments sur les nombreux morceaux de verre plantés dans sa chair tendre et délicate. Mordred va devoir travailler sur la régénération pendant que la cowgirl s’empresse de retrouver la trace du gibier. Réussissant enfin à se dégager du meuble en bois, déviant de la paume de sa patte une bouteille vide qui se trouvait près de son corps, Cassidy passe son coude contre le comptoir en respirant fortement -à la manière d’une personne revenant à la surface d’un océan pour reprendre de l’oxygène- tout en dégainant un deuxième pistolet détenant un barillet de six coups qui se reposait dans son étui accroché à la ceinture de la Reine du Crime. Sa tête refait surface depuis le derrière du buffet afin de foudroyer le gamin qui a osé la blesser. Au moins, Soren ne manque pas de courage ce qui ne déplaît absolument pas à l’Impératrice de la Révolte. « Pas mal…ordure de l’Innocence. » dit-elle faiblement en tentant de mettre en joue le pauvre garçon. « Tu pensais que c’était des balles ordinaires ? J’ai bien peur de te décevoir, seuls tes sentiments de Révolte pourront diminuer le paralysant de mon arme. Mais vu que tu ne supportes pas l’alcool, arriveras-tu à épouser ceux que je représente : la Révolte ? »

La dame se met à viser, ferme son œil gauche, referme sa mâchoire pour cacher ses crocs qui désirent déchirer la chair humaine du gamin. Le chien s’actionne, la détente est pressée au même moment où la Noah se met à tousser, recracher du sang de ses lèvres envoûtantes. Cela la déconcentre et cela provoque un coup raté pour l’albinos qui aperçoit son projectile sortir en haut des portes battantes du saloon. Une plainte lointaine se fait entendre, sûrement un des gars de la cowgirl qui vient de se réveiller pour recevoir la balle de sa patronne. Au moins, l’incapable aurait payé son dû pour son incompétence à servir la chef des Blackwings. « Si tu veux que je te laisse la vie sauve, donne-moi ta saloperie d’Innocence, Soren !! Pense un peu à ta petite vie peinarde que tu pourrais recevoir sans cette atrocité entre tes mains. C’est elle que je veux, pas toi !! »