Le chat et la souris

La nuit vient de tomber, le brouillard se lève, Londres est bien plus sombre que dans la journée. Il fait d’ailleurs assez froid et l’atmosphère n’est plus très accueillante. Normalement, par ce temps pareil, les voyous, les délinquants, les criminels sont de sortie. En fait, la ville est bien plus amusante et divertissante en ce moment même. Les nobles préfèrent rester chez eux, pensant être en sécurité. Pareillement pour les gens normaux. Ce sont justes des trouillards qui paniquent à la moindre petite catastrophe. Pas étonnant que le Prince Millénaire arrive à agrandir considérablement son armée d’Akumas. L’espèce humaine devient de plus en plus idiote et commence à rivaliser avec les Néandertaliens. Si on ne croit pas la véracité des propos de la Duchesse, voyez plutôt cette scène qui se trouve devant ses billes de sang. Deux ivrognes dans un coin de rue qui sont en train de se battre pour une simple petite dispute enfantine. Elle peste en voyant cela et quand deux agents de Scotland Yard sont témoins de la scène, ces derniers préfèrent ne rien faire. Décidément, l’image de cette Police n’est vraiment pas exceptionnelle et dégrade Londres. La femme soupire bruyamment et s’enfonce dans le siège de la calèche tout en posant ses pieds sur le siège d’en face. Elle est seule dans cette diligence donc au diable les bonnes manières. De son blouson rose, elle y trouve son paquet de cigarettes et une allumette pour se griller une clope. La première bouffée de drogue ne lui fait ni chaud ni froid, sûrement à cause de son organisme légèrement supérieur aux autres à cause du parasite en elle. C’est dommage, les petits plaisirs de la vie ne lui font presque plus rien. La louve aimerait pouvoir bousiller ses poumons, être bizarre à cause de la nicotine, ne plus penser à sa vie d’aujourd’hui et être dans un monde imaginaire comme dans un rêve ou dans un cauchemar. Son cou se pose contre la fenêtre, sa joue s’écrase contre sa main, son regard s’oriente lentement sur le cocher qui vient de descendre de la place du conducteur pour s’entretenir avec la Duchesse.

« Madame la Duchesse, permettez-moi de cette inquiétude, mais est-ce que votre majordome va vraiment revenir ? » demande le conducteur du transport qui échappe des sueurs froides à cause des iris gelés et meurtriers de la noble. « Il est en retard depuis plus d’une heure. »

Elle ne lui répond pas tout de suite. En effet Cassidy est également inquiète et se demande la raison de pourquoi Raven met autant de temps. Il devait juste donner à bien à son amoureuse et revenir. Lui qui ne déçoit jamais l’albinos, voilà que c’est une première de ne pas respecter l’horaire respecté et de laisser sa patronne dans le flou.

« N’ayez crainte. » débute Cassidy en lui adressant un sourire rassurant. « J’ai confiance en mon majordome, il doit avoir une bonne raison sur ce retard imprévu. En gage d’excuse, je vous donnerais un meilleur prix après nous avoir conduit à mon domicile. Le double par exemple ou le triple si vous vous tenez tranquille. Dois-je vous rappeler que nous sommes un endroit mal fréquenté ? Je ne suis tiens pas à devoir repousser des délinquants qui détestent les classes supérieures. »

Lorsque le coché reprend sa petite place bien tranquillement, l’autre porte de la diligence s’ouvre pour y laisser entrer Raven Williams. La prédatrice ne l’a absolument pas entendu et autant ajouter que Danvers a sursauté de son siège.

« Bon sang, Raven signale ta présence avant de surgir comme ça. » grogne la Duchesse en remarquant qu’elle a fait échapper sa cigarette sur les pavés froids et sombres de la rue Londonienne. « Pourquoi ce retard ? Je commençais à m’inquiéter. » Le transport se met en marche grâce à la force des deux chevaux du coché. De longues minutes s’écoulent et la louve apprend que sa dulcinée aime une autre personne. La voilà donc triste, désolé pour son fidèle domestique. Lui qui dispose d’un cœur si rare, il n’a malheureusement pas de chance en amour. « Dès demain matin, je te donne des congés forcés. Je peux me débrouiller seul sans tes services. Inutile de vouloir m’en dissuader, ma décision est imminente et irrévocable. » La femme pose son index sur les lèvres de Raven pour l’inciter à ne pas lui répondre. « On se tait. Dois-je te rappeler que quand on vit dans ma famille, on suit mes règles. »

Le voyage entre Londres et le Domaine Danvers se passe plutôt bien. A vrai dire, Raven n’était pas très causant et préférait se faire discret. Ce qui du coup donnait l’occasion à Cassie de lire un article sur le théâtre. La Reine lui avait proposé l’idée que de se rendre dans un théâtre pouvait être intéressant pour la Duchesse. Alors, la demoiselle se renseigne donc sur ce que peuvent proposer ces choses. Etant une simple débutante ou plutôt un cancre dans le monde de la bourgeoisie et de l’aristocratie, Cassidy se doit de combler ses lacunes pour éviter que ses nouveaux ennemis de la bourgeoisie arrive la plonger dans un gouffre et de ruiner ses futurs projets. Bref, même en y assistant, la rebelle se doute que ce genre de divertissement risque de ne pas l’amuser ou la rendre toute chose. Ses sourcils fins se froncent en y observant un article sur une célèbre Prima Donna. Abigail Panabaker… Que son visage est magnifique, charmant et délicieux à regarder. Cassie pourrait en rougir et une envie soudaine de la rencontrer se matérialise dans son esprit révolutionnaire qui ne demande qu’à faire péter une révolution pour apaiser la soif de l’Apôtre. Bizarrement, son pouce ganté vient caresser le visage de cette photo en noir et blanc. Oh, il semble que l’hôte de la Révolte souhaite obtenir ce trésor pour l’ajouter à sa collection. Subitement, sa petite rêverie prend fin quand la ligne d’arrivée, la fin du voyage se termine. Le hennissement des chevaux retentit, la porte de la calèche s’ouvre par Raven qui attend ensuite que sa Duchesse sorte du transport. Enfilant son chapeau sur sa tête, l’Américaine devenue Anglaise abandonne la diligence et jette un petit sac rempli de Livre sterling au conducteur. Dedans se trouve une somme bien plus importante que pour un petit voyage. La femme est généreuse, la demoiselle souhaite s’excuser pour le retard de son majordome. La propriétaire des lieux rentre dans son domaine en passant en premier lieu par les jardins. Raven est à ses côtés, toujours aussi silencieux et ne montrant à présent plus le désespoir qui le ronge. Tout à coup, sa main fait guise de barrage pour arrêter Danvers. Il signale que la fenêtre d’une chambre d’invitée est bien plus entrouverte depuis leur départ. Quelqu’un est entré dans le manoir. C’est en apprenant cette nouvelle qu’un sourire malsain et meurtrier se dessine sur le visage de l’hôte de Mordred.

« Surveille le manoir de l’extérieur. Je me charge de patrouiller à l’intérieur. » ordonne de manière autoritaire la doyenne des lieux. « Si jamais tu croises le ou les voleur(s), tu me les emmènes en vie, je souhaite les interroger. »

Après ses paroles, la Duchesse use du pouvoir de la Révolte pour rendre son corps immatériel. À la manière d’un fantôme, la louve passe à travers les grandes portes d’entrée du bâtiment puis se dirige à un endroit bien précis. Une pièce en particulière où Cassidy a rangé un document de la Reine qui ne doit aucunement tomber en de mauvaises mains. Malheureusement…une personne s’y trouve déjà. Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Peu importe la réponse, la rebelle compte bien s’amuser un petit peu. Alors, discrètement, à la manière d’un assassin, la propriétaire des lieux entre dans la pièce, s’adosse au mur, croise ses bras et l’observe un instant.

« Ce que vous cherchez se trouve derrière un cadre, lady. » annonce la Duchesse d’une voix envoûtante et douce. « Mais il va vous falloir une clé pour ouvrir le coffre qui se trouve derrière ce cadre. Oh, fort heureusement, j’ai cette clé. » dit-elle en montrant l’objet dans sa main gantée tout en reluquant de la tête aux pieds la femme sans aucune gêne. « Mais, il va falloir me la prendre. » Un clin d’œil provocateur s’ajoute à sa dernière phrase. Oh, elle n’a pas peur de cette voleuse qui n’est pas accompagnée de cette saloperie d’Innocence. La Duchesse est joueuse dans ses propos et pour le moment l’envie de meurtre n’est pas la première chose qui lui trotte à la tête.

Elle se permet de donner un petit conseil à la Duchesse, qu'il vaudrait mieux changer de cachette qui manque trop d'originalité. Un petit soupir de rire s'échappe de Cassidy car peut-être que le cadre n'est pas la réelle cachette de la convoitise de la blonde. Après tout, Danvers est une grande maîtresse du mensonge et de la manipulation. Mais la noble se doit d'être prudente car ce n'est pas le premier coup du voleur et sûrement pas le dernier. En fait, la Conseillère de la Reine d'Angleterre pourrait tout aussi bien faire en sorte que ce soit le tout dernier vol de la voleuse. Il suffirait de la rattraper puis de l'étranger tout en écoutant ses supplices et son agonie. Pourquoi donc agir aussi brutalement alors que la louve pourrait s'amuser un petit peu à la manière du chat et de la souris ? Sa journée était bien trop ennuyeuse et déprimante donc autant rajouter un peu d'activité divertissante. C'est ainsi que la redoutable Duchesse laisse la blonde sortir de la pièce, préférant reluquer sans retenue son dos et les autres choses avantageuses de ce nouveau festin. « Cours ravissante proie. » chuchote à voix basse Cassie en croisant ses bras sous sa poitrine tout en fixant l'endroit (c'est-à-dire la fenêtre) dont vient de s'échapper l'Aphrodite. « Divertis-moi un peu et peut-être que je te donnerais ce que tu cherches. Si tu arrives à m'impressionner, jolie louve. » Elle en rigole toute seule et se prend déjà au jeu bien que la voleuse ne doit peut-être pas voir ceci sous cet angle...

Rendant son corps immatériel à la manière d'un fantôme, d'un esprit, la Noah s'envole dans les airs pour rattraper la fuyarde en surgissant devant son chemin tout en reprenant une forme matérielle. « Vous ne courrez pas bien vite, mademoiselle. » dit-elle en pointant son index sur Abigail Panabaker. « Votre fuite n'est pas très originale. Je m'ennuie déjà. » De sa main, elle arrête son majordome qui vient de sortir de l'ombre et qui s'apprêtait à bloquer Abigail. Chose qu'il ne fit pas et se contente de retourner auprès de sa maîtresse. « Vous savez déjà qui je suis. Donc, j'aimerai savoir qui vous êtes. Avez-vous un prénom ? Un nom ? Ne vous en faites pas, je ne mords pas, du moins pas pour l'instant. »

Raven pas très rassuré que sa maîtresse se contente de plutôt jouer avec sa proie au lieu de commencer à la manger, se permet de placer sa main près de l'oreille de l'albinos. Il y rapproche ses lèvres pour lui chuchoter quelques paroles inquiètes. « Madame, vous venez de montrer votre vrai visage aux yeux d'une civile. C'est assez dangereux... » Mais Cassidy s'en moque car elle est encore plus d'humeur à s'amuser. Oh, on ose voler ses biens, alors la Duchesse se doit de riposter mais à sa propre façon. La mort est une solution mais ce serait vraiment trop ennuyant.

« Que diriez-vous d'enlever ce masque, petite louve ? » dit-elle en accompagnant sa demande par de la malice. « Vous me connaissez, donc autant faire les présentations, n'est-ce pas ? » La louve tourne autour de la voleuse en plaçant ses mains derrière son dos tout en continuant d'admirer la structure corporelle de cette dernière. C'est assez mal élevé de sa part mais la femme s'en moque car rien ne peut arrêter son esprit rebelle. « Que diriez-vous également de boire un thé et de me parler de votre employeur. Nous pourrions trouver un arrangement, un accord. Il serait regrettable que je vous brise la nuque alors que... » La femme s'arrête en face de la blonde, rapproche son visage à quelques centimètres du sien. Ses rubis si unique et rare deviennent or, montrant ainsi une partie de sa véritable nature de Noah. « ...vous renfermez au fond de votre âme une envie de vous révolter contre ce monde. »

Son regard d'or rivalisant à la couleur des pépites, de cette pierre rare et unique dont l'être humain est amoureux, fou allié, fixe avec attention la Scandaleuse qui a osé tenter de voler les secrets de la Couronne et en plus de cela en pénétrant dans le terrier de la louve. Cela l'amuse abondamment, l'obligeant à résister à l'envie de rire devant le nez de la blonde. Jamais ô grand jamais la louve pensait se retrouver en face d'un voleur ayant assez de courage pour aller aussi loin dans sa demeure. Ce serait vraiment trop dommage de la tuer aussi vite. Sans oublier, sans cacher que l'albinos ne peut s'empêcher de poser son regard sur les formes appétissantes de cette proie. Quel dommage que cette voleuse camoufle son visage d'un vulgaire masque. Peut-être est-elle hideuse ou bien magnifique. Difficile à dire sans avoir la possibilité de jeter un coup d'œil. Mais une autre question lui trotte l'esprit. Si cette inconsciente est un ange, serait-elle amoureuse des hommes ou bien des femmes ou alors des deux... Elle se mord la lèvre inférieure, désireuse et fortement amoureuse du physique de cette femme. Puis, son regard se détourne lorsque l’étrangère accepte l'offre du thé. Fort bien. Cette situation devient de plus en plus intéressante. Ce qui plaît à la Conseillère de la Reine Victoria c'est que sa cible ne montre aucune peur, ce qui est très impressionnant aux yeux de la Révolte. En effet, peu de personnes ont le privilège de boire un thé en la compagnie de l'Anglaise. Cassidy s'avance donc un petit peu, pour que ses lippes effleurent l'oreille de la souris. « Vous feriez mieux de me dire votre identité avant que je vous sers le thé, sinon je pourrais être méchante à votre égard, madame la souris. » D'un petit rire amusé, la Duchesse entreprend le chemin des portes de sa demeure alors que Raven reste derrière, s'assurant que l'odieuse voleuse ne s'échappe pas. La démarche de la prédatrice est assurée, digne d’une Reine, fidèle à son statut de rebelle, provoquant le déhanché de ses hanches pour provoquer sa proie ou plutôt la charmer…

L'entrée s'ouvre, le silence y règne et cela apaise l'Impératrice qui reprend son regard sanguin. Elle inspire et expire l'air chaud du manoir tout en s'étirant en y levant ses bras au ciel, dévoilant sans gêne les nombreux tatouages sur son bras gauche. Des roses exprimant son amour pour ses fleurs et de son désir de trouver l'amour de sa vie. L'emblème de son gang où Deadlock Rebels est inscrit sur son bras au lieu des BlackWings. Il s'agit en vérité de son tout premier gang formé avec Roy Pierce. La Louve Blanche se met à bailler, fatiguée de ses journées interminables de travail qui sont déprimantes et ennuyantes. Surtout en vivant seule, d'un célibat qui commence à la peser sauf que ce monde semble ne pas avoir sa perle rare que la demandeuse cherche tant, ignorant au passage que sa propre fille Caledonia est vivante et non morte... « Raven, prépare nous ton meilleur thé. Ne te presse pas, j'ai besoin de converser longuement avec mon invitée surprise. »

Déposant son chapeau sur un porte-manteau, la Reine du Crime s'assied dans le salon, dans son fauteuil favoris. « Installez-vous. » ordonne la Baronne qui est accueillie par son loup Jesse qui sort de son panier pour réclamer des caresses. De la paume de sa plume, l'Alpha cajole son compagnon. « Son nom est Jesse, il était en cage chez un Vicomte. Sa compagne est morte, succombant à la torture administrée par la Vicomte qui s'est servi de la peau de l'animal pour en faire un vêtement. Je me suis permis d'adopter Jesse, afin de le protéger de l'idiotie de l'homme et de la femme. » marquant une pause, elle nettoie les yeux de Jesse avec un mouchoir en tissu. « Je ne suis pas comme les autres nobles qui aiment piétiner les pauvres, donc cesser de me regarder comme le diable en personne. Je ne vous ferais aucun mal, lady, donc je vous suggère de vous détendre et d'enlever ce masque avant que je le fasse moi-même pour admirer votre minois. »

Ces paroles frôlent à la menace et caressent la froideur tout en ayant des notes de provocations. Cassidy a toujours eu horreur de beaucoup de choses, dont les personnes qui ne se présentent pas et qui osent voler ses trésors. Croisant sa cuisse gauche sur celle de droite, tapotant le bout de ses ongles vernis en noir sur sa jambe gauche, la louve attend patiemment bien que son véritable masque risque de tomber si la souris abuse trop du chat. « Qui vous a engagé ? Si vous me dites la vérité, je fermerai mes paupières pour cette intrusion surprise et je ne dirais rien à ma Reine. Je pense que c'est un marché équitable ? Non ? »

Jambes croisées, la gauche sur celle de droite, mains jointes où les phalanges sont entrelacées, Cassidy demeure silencieuse sur la remarque de son invitée à propos de son opinion d'être différente des autres nobles, sans oublier les menaces à l'encontre du voleur pour faire tomber son masque. En vérité, l'Avocate du Diable étudie le gibier pour éviter les mauvaises surprises. Ce n'est nullement un lapin ou une souris devant elle, mais plutôt un renard à cause du côté futé de la femme inconnue. Ainsi, une renarde souhaite voler la viande du loup. C'est plutôt très intéressant mais aussi très risqué pour la Duchesse Danvers. Admettons que la voleuse s'échappe de cet endroit, les secrets que Cassidy tente de cacher risque d'être dévoilé, un véritable scandale serait écrit dans les journaux de Londres. Décidément, l'albinos se doit d'être beaucoup plus prudente au lieu de s'amuser avec ses pouvoirs. La civile en face d'elle détient sans aucun doute des soupçons sur les aptitudes surhumaines de la Baronne. Doit-elle tuer cette femme ? Ou bien la laisser en vie ? Pour le moment, la première option titille son esprit. Cependant, Danvers souhaite conserver cette idée sombre pour plus tard. Il serait mal élevé de faire couler le sang durant les négociations, si tel est le cas présent d’autant que le thé n’est pas encore arrivé et entamé.

Impassible, n'exprimant plus aucun sentiment à travers sa mine blanchâtre qui la fait cruellement ressembler à un vampire, elle observe attentivement le visage de la blonde qui vient d'enlever son masque sous la demande de l'Anglaise. Ses sourcils se foncent légèrement à la découverte de la Prima Donna Abigail Panabaker, encore plus belle et magnifique que sur les photos des journaux. Intérieurement, Cassidy est très confuse. La Conseillère de la Reine Victoria ne comprend pas pourquoi une femme aussi célèbre joue le rôle de voleuse lorsque le soleil laisse sa place à la lune. Est-ce sa véritable nature ? Cette femme regorge d'innombrables mystères et l'envie d'en découvrir plus se fait ressentir à l'intérieur de son être. Ses cristaux de sang qui sont uniques et rares en ce monde -dont peu de personnes peuvent en porter- se reflètent dans le bleu ciel de Panabaker. Elle pourrait même oublier les paroles suivantes de la femme qui sont cruellement importantes. Abigail Panabaker, une renarde qui se retrouve devant Cassidy Danvers, la louve. Une ennemie qui se dresse sur son chemin, comme tous ces foutus nobles et n'oublions pas les forces du Vatican...

Alors, Abigail travaille pour son propre compte ? Un simple humain pourrait prétendre à un mensonge sortit des lèvres appétissantes et sensuelles de la cantatrice mais pas pour Cassidy. La Scandaleuse ressemble à la Reine du Crime. Un rire amer se dégage des cordes vocales de la Louve Blanche. « Vous êtes la fameuse The Woman dont l'Angleterre et surtout Londres parlent en ce moment. Celle qui a réussi à mettre en échec l'ancien chien de garde de la Reine Victoria qui était Risa Drake. » élucide Cassie en se relevant de son fauteuil pour s'approcher lentement d'Abigail comme le ferait une louve traquant sa proie. « Du scandale pour humilier les riches. Je me doutais bien que je serais prochainement une cible mais pas dans l'immédiat. » Proche de Panabaker, la femme se penche pour que son visage soit à quelques centimètres de celui de la blonde, leurs souffles peuvent presque se mélanger. Soudainement, lorsqu'un sourire narquois se dessine sur le visage de Cassidy, cette dernière sent une odeur bien appétissante qui fait gronder son estomac discrètement. Il ne s'agit pas là du parfum naturel de la blonde qui rend ivre peu à peu l'Impératrice des Révolutions mais plutôt d'une odeur que dégagent les sentiments explosifs de la renarde. Cela réveille la Dame noire de son sommeil qui n'a pas ressenti une telle animosité depuis des lustres, excepté pour son hôte Cassidy. Tristesse, désespoir, colère, haine, sont des éléments qui forment la Révolte d'Abigail Panabaker.

Doit-elle faire tomber son masque ? Est-ce que Cassidy Danvers doit montrer à The Woman qu'elle est un monstre aux yeux des gens et de l'Innocence ? « Faire tomber mon masque ? Lady Panabaker, j'ai bien peur que vous vous fourvoyez sur mon compte. Entre vous et moi, qui donc camouflait son visage et tentait de voler dans mon terrier ? » exclame-t-elle amusée de la situation. La Duchesse s'assoit à ses côtés, plus précisément à sa gauche et recroise ses cuisses assez puissantes. Plaquant sa nuque sur le coussin du canapé afin de reluquer le plafond, l'Anglaise décide de révéler une petite parcelle de la vérité. « Je suis un monstre qui pose mon regard sur les pauvres. Je suis la Némésis des nobles, tous comme vous. Je suis pour le moment, votre ennemie car je suis sur votre liste. » Elle tourne son visage pour admirer son invitée surprise. « Vous voulez savoir autre chose ? Que je suis par exemple attirée par les femmes et dégoutée des hommes ? Cela ferait un très grand scandale pour l'Angleterre n’est-ce pas ? » annonce Cassidy de manière provocatrice et nullement menacée par ceux que pourrait révéler Abigail à Londres, à l'Angleterre sur cette vérité choquante. « Si célèbre en tant que Prima Donna et pourtant toujours célibataire d'après les journaux. » murmure la Duchesse en reluquant de la tête aux pieds la cantatrice. « Je présume que c'est essentiel pour vos scandales ? Vous qui regorgez d'une grande haine à faire éclater une Révolte. »