Black Iruka
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 One Shot - Le jour se lève

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Keisa Kyoko
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Keisa Kyoko


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MessageSujet: One Shot - Le jour se lève   One Shot - Le jour se lève EmptySam 13 Juil - 12:46

Le jour se lève.
One Shot

   

   






Paris, 07h00 du matin, sur la Tour Eiffel, après l’affrontement entre Holmes et Moriarty.




De marche en marche, la fatigue ébranle la personne qui transpire à grosses gouttes à cause de l’effort et de sa légère fièvre. Il saisit un morceau de chiffon à carreaux rouges et jaunes pour se moucher dedans. Pestant dans sa barbe, le vent frais du matin fait échapper de ses mains le mouchoir de l’homme. L’individu sautille pour récupérer le morceau de drap mais échoue à chaque reprise. Il se met alors à soupirer désespérément en regardant depuis les barres de sécurité de la Tour Eiffel, son morceau de tissu qui s’envole vers d’autres cieux.

« Vous êtes en retard, Monsieur Lacroix. » annonce la voix d’un autre homme. « Visiblement vous n’arriverez jamais à l’heure quand on vous demande. »

Lacroix se retourne pour faire face à son interlocuteur. Par réflexe, il retient son chapeau fedora suite à une violente bourrasque de vent. Cela fait rire le bonhomme grassouillet qui se trouve être le fameux flic porteur de son immonde barbe morse. Aux dernières nouvelles, il était encore chef de service d’un commissariat de la ville.

« Je n’ai pas vu l’heure. » ment le français d’une voix ennuyée. Il tend sa main droite au gros pour le saluer. « Je vois que vous n’êtes plus chef de service. Une promotion, inspecteur Lebeau ? »

L’inspecteur, assez fière de sa nouvelle promotion, gonfle son torse et lève son menton. Il réajuste sa cravate puis sert la main du malade. Lacroix se met à sourire légèrement en refilant gratuitement son petit rhume.

« C’est grâce à mon talent, et de quelques conseils d’une amie que j’ai réussi cet exploit. » dit l’homme de manière sérieuse et professionnelle. Lebeau se racle la gorge puis sort un petit carnet. Il le tend au français. « Voici mes notes sur cette mystérieuse affaire qui s’est déroulée cette nuit. Je dois dire que j’ai tout trouvé par moi-même. »

Lacroix le regarde quelques instants sans dire quoi que ce soit. Il hésite à rire ironiquement car Lebeau est connu pour être un moins que rien arrogant et stupide. Finalement, le jeune homme se met à lire les notes du gros en gardant du mieux qu’il peut son sérieux. C’est alors que Joshua Lacroix apprend grâce aux notes, que plusieurs corps ont été retrouvés, dont un qui n’est pas identifiable. De plus, le troisième étage est pas mal dégradé.

« Où sont les corps ? » demande l’homme à l’inspecteur tout en lui redonnant le carnet.

« Nous les avons déplacés à la morgue. C’est pour éviter les charognards et ne pas heurter la vision des civils. » répond Lebeau en prenant de haut Lacroix.

« Bravo inspecteur Lebeau. » annonce Joshua. Il se met à rigoler ironiquement tout en l’applaudissant. « Grâce à votre intervention, l’affaire risque d’être encore plus compliquée à résoudre. »

D’un pas las, le français quitte l’étage pour aller au suivant en laissant l’inspecteur derrière lui. Les yeux marron-dorés de Lacroix expriment une grande fatigue et un terrible ennui. Les mains dans les poches de son pantalon de travail, il éternue une énième fois et peste en ignorant que Lebeau le surveille avec une expression assez mauvaise.
Lorsque le jeune homme disparaît du premier étage, un policier vêtu de son uniforme réglementaire rejoint l’inspecteur à bout de souffle.

« Inspecteur ! » interpelle le policier en essuyant son front avec sa main. « Je suis désolé, mais nous n’avons trouvé aucune trace dans les environs. Ni même l’objet que vous recherchez. »

Lebeau caresse sa moustache et incline la tête pour remercier le policier de la mauvaise nouvelle. Pensif, le balourd s’agrippe fermement sur la rambarde de sécurité. Puis, lentement, sur le visage de l’inspecteur, un rictus de colère apparaît.

« Adieu…ma nouvelle promotion. » chuchote-t-il à lui-même.

Bien au-dessus, au troisième étage du monument, le français assis sur le sol, jambes croisées, sort de la poche de son manteau une paire de gants. Les enfilant soigneusement, il efflore de ses doigts, le sol endommagé de l’étage.

« Dégradation légèrement inquiétante sur le sol, sûrement dû par un gros choc. Le plancher n’a pas du supporter de recevoir une charge lourde. » Joshua inspecte les légers cheveux ou poils de couleur blancs entre ses doigts. Il fronce les sourcils. « Étrange. »

Le jeune homme soupire et se couche en faisant l’étoile de mer.

« Aucune tâche de sang à l’étage. » marmonne Lacroix tout seul. « Ni même au deuxième étage. Pourtant, il y a eu des morts. Je commence à croire que mes collègues ne sont pas tous du même camps… »




Paris, 10h00, dans les ruelles de la capitale de France.




D’un pas pressé dans les ruelles de Paris, l’inspecteur Lebeau commençait déjà à transpirer malgré le petit froid du matin. On pouvait y voir des marques imprégnées sur sa chemise blanche, plus exactement au niveau des aisselles. A l’aide d’un mouchoir, il tapote son front pour enlever la sueur. A plusieurs reprises, l’homme regarde derrière lui. Le gros a peur d’être suivi. Pourtant, il n’y a rien à craindre.
L’individu bouscule une femme qui tenait la main de son petit garçon. La dame tombe sur ses fesses et fixe méchamment le policer.

« Vous ne pouvez pas faire attention, monsieur ?! » dispute la femme au concerné.

« Oh vous, la ferme ! »

Lebeau sort de sa poche de pantalon un insigne de police. Il le montre à quelques centimètres des visages de la mère et du gosse.

« Je suis inspecteur de police ma p’tite dame. » déclare Lebeau d’une grande arrogance. « Je vous demanderais un peu de respect. Donc, circulez et allez brayer ailleurs. »

Gonflant son torse en prenant une grande inspiration, il pousse le gamin comme s’il s’agissait d’un objet et trace sa route.  

C’est après plusieurs et longues minutes que le gros lard se pose ou plutôt s’avachit sur une chaise en terrasse d’un café parisien. Une serveuse prend sa commande et tente d’ignorer le regard pervers de l’inspecteur.

« Êtes-vous en couple, mademoiselle ? » demande l’inspecteur à la serveuse. « J’aimerai vous inviter à boire un verre. Par exemple ce soir. Ce sera une charmante occasion pour célébrer ma nouvelle promotion d’inspecteur. »

La serveuse détourne le regard, embarrassée. Cet homme, en face d’elle, la dégoûte. Son odeur corporelle est immonde sans oublier cette moustache affreuse.

« Je suis désolée, monsieur l’inspecteur. Mais je suis mariée et mon mari m’attend à la maison ce soir. »

L’homme échappe un rictus de colère mais bizarrement, il se tue en remarquant que depuis tout à l’heure, une personne se trouvait en face de lui, comme voisin de table. Tranquillement, elle lisait un journal de la journée d’hier. Puis, le lecteur se met à parler.

« Madame Joliet, je vous prierais de ne rien servir à ce gros sac en face de moi. Je vais corriger personnellement sa mauvaise éducation. »

Joliet ne demande rien, n’émet aucun mot et s’échappe sur le champ. Ensuite, le voisin ou plutôt, la voisine de table plie soigneusement son journal et le dépose sur un coin de la table.

« Comme inspecteur, j’ai vu mieux. Si tu continues à être un connard sous mes yeux, je vais te montrer une nouvelle voix qui t’emmènera six pieds sous terre. » menace Cassidy en buvant son café.

L’inspecteur avale difficilement sa salive et baisse la tête.

« Comme à votre demande, tout a été nettoyé. J’ai…aussi…une mauvaise nouvelle. Mes hommes n’ont pas retrouvé la rapière et aucune trace de la femme de l’Ordre Noir. Peut-être…que votre tir n’aurait.pas… »

Tout à coup, la colère déforme les traits du visage de Cassidy. Elle ferme son poing et Lebeau jure avoir entendu les articulations craquer. D’un geste brusque, la Révolte frappe la table puis attrape le col de l’inspecteur.

« Je ne loupe jamais ma cible, espèce de gros sac. Tu insinues que je n’aurai pas touché la rapière dans les griffes de ce macaque qui s’enfuyait la queue entre les jambes ?! Tu sais à qui tu parles là ?! Recherche à nouveau, et cette fois-ci aide tes hommes au lieu de menacer et mater des femmes. Le quartier se porterait mieux si j’arrachais ton petit cœur graisseux de ta poitrine puant l’oignon ! »

Les yeux de son interlocutrice flashent d’une vive couleur dorée. L’inspecteur a alors un grand mouvement de recul. La colère de la Révolte provoque une peur immense à l’homme. Ce dernier s’urine dessus et manque de s’évanouir par la suite. Il tombe sur le sol. Puis, le lardon se met à ramper pour s’enfuir. L’albinos se rassoit et reprend la lecture de son journal en pestant.




Paris, 00h15, sur la Tour Eiffel, au troisième étage, quelques minutes après la mort de Moriarty.




La femme jette un œil au Faiseur et soupire.
De la pointe de sa botte, Cassidy pousse le corps inerte de la blonde. Holmes s’écroule sur le sol en laissant dans sa chute le cadavre de sa fille Flora. La mère et la fille se fixent dans les yeux. Leurs regards sont vides.
Un silence de mort pèse dans le troisième étage de cette Tour Eiffel. Mais, il est interrompu lorsque l’albinos s’avance en direction de l’Innocence de Holmes. Une rapière, qui au final n’a presque pas servi contre des Akumas.

Sa propriétaire préférait l’utiliser pour se défendre dans des situations très risquées, mais jamais elle n’a eu l’occasion de le tester contre les armes du Faiseur. En fait si, juste une seule fois. Seulement, Risa n’a jamais découvert le pouvoir que renfermait son arme anti-Akuma.
Ce soir, elle n’en aura plus l’occasion.

Restant à un mètre de l’Innocence, la Noah de la Révolte émet un léger grognement à la vue de cette abomination. Lors de la manifestation des pauvres contre les riches, Danvers avait manqué sa chance de pouvoir détruire l’arme. Aujourd’hui, son heure est enfin arrivée. Elle se sent observée par le Faiseur. Son rire se fait entendre depuis sa position. Cassidy se met alors à penser, que le Comte souhaite voir si la Révolte fait belle et bien son boulot correctement. Si la Noah ne le fait pas, que va-t-il arriver ? Adam va-t-il se mesurer contre Mordred ? La Révolte n’a jamais été trop appréciée. Rebelle, immature, manipulatrice, parfois traître, il vaut mieux avoir un œil sur elle dans n’importe quelle situation.
L’américaine ferme les yeux et inspire profondément. Elle attrape son chapeau et le laisse tomber sur le sol. Sa peau prend une teinte grisâtre, ses iris deviennent jaunes puis des stigmates viennent envahir le front de la jeune femme.

« Petite chose énervante. » s’adresse la Révolte à la rapière. « Es-tu le cœur que nous cherchons tant ?! »

Brusquement, l’attention de la Noah est détournée suite à un drôle de bruit. Lentement, elle s’agrippe à la rambarde et observe le vide d’en dessous. Ses cheveux d’une blancheur identique à la neige, se mettent à danser lorsque le vent entre en contact avec ces derniers. Cassidy fronce ses sourcils en entendant un deuxième puis un troisième bruit. Danvers semble alors apercevoir une ombre bouger dans l’épaisse obscurité de la nuit. C’est en train de monter depuis l’extérieur de l’édifice. Puis, un sentiment d’avertissement survient comme une onde de choc allant de la tête au pied de Cassidy. La Noah a juste le temps de se reculer de quelques pas, qu’une immense silhouette surgit de l’obscurité pour atterrir au beau milieu de l’étage. Le sol s’affaisse à cause de l’impact et du poids de l’effroyable chose. Le faiseur dans toute sa splendeur, tombe de l’étage et utilise Relo ou Lero, enfin peu importe, il utilise son parapluie pour voler dans les airs et s’éclipser, demandant à la Révolte de se charger du reste.  

En se relevant et frottant ses vêtements pour enlever la poussière qui s’y est accrochée, Cassidy attrape sa Winchester attachée derrière son dos. Sans poser de question, l’albinos tire à plusieurs reprises sur l’invité indésirable. Même si les projectiles détiennent le virus Akuma, la chose devant elle ne bronche pas d’un poil. Qui plus est, l’immense silhouette riposte brusquement avec un violent coup dans l’estomac de Danvers. Un geste tellement rapide que même la Noah n’a rien vu venir.
La Révolte est projetée et heurte un coin de l’étage. Elle n’arrive plus à reprendre correctement sa respiration et se met à tousser.

L’américaine essuie le sang se trouvant sur ses lèvres à l’aide de son avant-bras gauche. Son arme est laissée à côté de cette abomination et fini par être brisée en deux par une patte recouverte d’un pelage gris voir blanc. C’est alors, que la Révolte découvre qui est son agresseur. Un animal. Mais pas n’importe lequel vu qu’il s’agit d’une sorte de singe monstrueux. Qui d’ailleurs, se met à rugir fortement lorsque Danvers souhaite se relever. La Noah protège son visage avec ses mains et échappe un rictus. Si la bestiole souhaitait effrayer la Noah, c’est loupé. La Révolte n’éprouve aucune peur et ne se soumet jamais.

Mordred face à l’animal l’affronte du regard. Chacun surveille l’autre, attendant le meilleur moment pour dégainer. La Révolte ouvre grand sa main gauche qu’elle pointe sur le singe. A ce moment le pouvoir de la Noah fait apparaître lentement une arme comme la précédente mais beaucoup plus menaçante. Lorsque la Révolte arme son petit jouet, l’animal ne perd pas son temps. D’une agilité hors du commun, il attrape la rapière d’une main et le corps de Risa de l’autre. Puis il bondit hors de l’étage pour disparaître dans l’obscurité. Fusil en joue, œil gauche fermé, doigt sur la détente, la Noah attend plusieurs secondes puis tire dans la direction de la fuite de son nouvel ennemi.

La femme se met à sourire lorsqu’elle entend un cri lointain de l’animal.




En Angleterre, Manoir Drake, 11 ans avant l’affrontement final.




Dans une sombre nuit d’orage, les domestiques de la famille Drake s’empressaient de fermer les fenêtres qui permettaient d’aérer les pièces et les allées du resplendissant bâtiment. A peine une heure, la tombée de la nuit annonçait un ravissant ciel étoilé ainsi qu’une fraicheur revigorante. Mais la météo est aujourd’hui moqueuse et désire jouer de mauvais tours. Pour le restant de la soirée.
Un vieux majordome du nom de Michael Brown parcourait les couloirs de l’immense manoir avec un plateau dans les mains. Dessus était posée une petite tasse de thé chaud à la menthe sur une petite assiette en support.
Le vieil homme frappe à la porte donnant à la chambre de Risa Drake. Il entend une douce voix qui l’autorise à entrer, celle de la femme de Dorian Drake. Déposant le thé, monsieur Brown se met à sourire lorsque Elizabeth Drake, la mère de Risa, se met à chanter une douce berceuse pour sa jeune fille de treize ans. Complètement amorphe à cause d’une bonne grosse fièvre, Risa était encore plus mal en point à cause de sa phobie des orages. Depuis toute petite, la Holmes déteste le son et les éclairs des orages. Mais heureusement, sa mère est à ses côtés pour la rassurer. De ces treize ans, la petite blondinette est déjà une jeune adolescente très intelligente mais elle peut redevenir une enfant lorsque survient sa pire crainte comme aujourd’hui.
De sa main, Elizabeth caresse les cheveux blonds de Risa tout en lui donnant un sourire dont elle garde le secret.

« Tu as honte d’avoir peur d’un simple orage ? » demande Elizabeth en attrapant la tasse de thé sur la table de chevet. « Et si je te dis que ton père a peur des insectes, te sens-tu mieux ? »

Prenant le thé tendu par sa mère, Risa observe la chevelure de cette dernière. Depuis petite, la future détective admirait toujours les resplendissants cheveux argentées parsemés de quelques petites mèches blondes. Elizabeth Drake fut une femme magnifique dont la beauté rendait jalouse de nombreuses autres femmes. Tous les nobles avouaient à Dorian à quel point il avait de la chance d’avoir épousé une Aphrodite. Quelques fois, Risa tentait de recopier la coiffure de sa mère, en se faisait une grande tresse indienne. Mais la Holmes ne le faisait pas aussi bien que sa mère. Généralement, Risa ne ressemblait à rien avec cette coiffure. C’est du moins ce qu’elle se disait. Ses parents aimaient beaucoup mais pas la chevalière.
Lorsque ses lèvres frôlent la boisson brûlante, son père entre dans la chambre.

« Elizabeth, peux-tu venir avec moi s’il te plaît ? » demande Dorian en déposant un baiser sur le dos de la main de son épouse. « Nous avons de la visite. »

« A cette heure-ci mon tendre époux ? Qui est-ce donc ? » s’inquiète Elizabeth en se levant de sa chaise.

« Je t’expliquerai en bas. Laissons Risa se reposer. »

Lorsqu’ils quittent la pièce en compagnie du vieux majordome, la demoiselle repose sa tasse de thé et soupir longuement. Elle enfonce profondément sa tête dans son oreiller et tente de trouver le sommeil.

Une minute passe, puis la deuxième accompagne la troisième, à très grande vitesse. Le seul bruit apparent dans la chambre est l’aguille de l’horloge. Tic. Tac. Tic. Tac. DONG. DONG. DONG.
Bizarrement, la boîte à musique situé au fond à gauche de la pièce se met en marche. Elle est ensuite accompagnée d’un grand grondement d’orage.
Par réflexe et par mesure de sécurité, la jeune fille monte sa couette pour se cacher à l’intérieur des draps. Une protection sûre pour se rassurer de l’orage. Cependant, la demoiselle remonte légèrement son visage pour reprendre de l’oxygène frais. Mais c’est lorsque la boîte à musique s’arrête, que la porte d’entrée s’ouvre lentement, accompagnée d’un long grincement. Soudainement, l’air environnant devient très froid.
Le silence de mort vient envahir la pièce. La gamine inspire et expire longuement, absolument pas rassurée.

SLARP

La couverture de Risa est retirée du lit et envoyée à l’autre bout de la pièce. La fenêtre s’ouvre brusquement et laisse entrer le vent glacial du mauvais temps.

Difficilement, Risa referme la fenêtre de chambre et récupère sa couverture. A moitié à l’ouest à cause de sa fièvre, la demoiselle ne calcule pas qu’il est impossible d’ouvrir la fenêtre de l’extérieur, ni même que sa boîte à musique s’enclenche toute seule. Non, Risa préfère se recoucher dans son lit bien douillet. Le sommeil commence à prendre le dessus sur elle.

« M….v…. …è….e »

« De quoi ? » demande Risa faiblement en ayant entendu un chuchotement près de son oreille. Elle se redresse et ouvre les yeux en direction du bruit.

« MAUVAISE MÈRE !!!!!! » hurle une silhouette à moitié ravagé par les asticots.

D’un bond, Risa se réveille et sort de son lit. Elle transpire à grande goutte, son cœur bat à plus de deux cents à l’heure, sa respiration est saccadée et des larmes coulent sur son visage.
Un cauchemar. Ce n’est rien, qu’un cauchemar. Un mauvais rêve.  
Sauf que, la jeune fille remarque quelque chose d’étrange. Ses mains sont remplies de sang, et puis elles sont plus grandes que l’ordinaire. Risa tombe sur ses fesses en se voyant ensuite dans le miroir. Ce n’est plus la gamine de treize ans, mais la jeune femme de vingt-quatre ans. Elle fronce les sourcils et se frotte les yeux en voyant un double d’elle couché sur le lit. Une petite Risa de treize ans, qui a enfin trouvé le sommeil malgré ce violent orage.
Par réflexe, elle se pince fortement le bras mais rien ne se passe. Peut-être a-t-elle ingéré une substance douteuse qui lui donne des hallucinations. Le dernier souvenir qu’elle a, c’est…le drame survenu à la Tour Eiffel. La mort de John, de Flora, de sa vengeance contre Seth et puis plus rien. Le néant. L’obscurité. Tout ce qui ressemble à la mort.

La scène qui se trouve devant ses yeux, lui rappelle douloureusement un mauvais souvenir. Cela ressemble à la nuit du décès de ses parents. Pourquoi cette scène revient-elle à nouveau ? Alors qu’elle n’est plus de ce monde ?
S’adossant contre un mur de la chambre à cause d’un léger tournis, la femme pose sa main sur son front et soupire. Elle remarque la tasse de thé refroidi et souhaite le boire. Mais, sa main passe à travers de la tasse, comme-ci son corps, était un...fantôme ?

La blonde tourne son attention lorsque son ouïe entend des disputes en bas de la maison. Elle souhaite quitter la chambre mais une barrière invisible l’en empêche.
Dans ses souvenirs, Risa se souvenait qu’il y avait eu une dispute cette nuit-là. Elle avait été réveillée mais ne souhaitait pas bouger de son lit.
La détective tourne alors sa tête en direction du lit pour voir que la gamine Drake est bien réveillée, comme elle le pensait.

« John, nous t’avons recueilli dans la rue pour que tu deviennes un membre de notre famille. » dit Elizabeth d’une voix rassurante et douce. « Nous nous inquiétons juste de tes disparitions si soudaines. Nous n’avons aucune réponse de ta part sur ce sujet et je sais que tu nous mens souvent sur certaines choses. »

La Holmes recule de quelques pas et réalise un truc pas normal. De ce qu’elle a vu et entendu, John n’était pas censé être présent à ce moment-là. Il était arrivé après le massacre de sa famille.

« Le jeune Comte Moriarty souhaitait absolument me voir pour vous donner un cadeau. » répond John d’un ton froid. « Un contrat, pour l’assassinat de Monsieur et Madame Drake. Fort heureusement, votre fille n’est pas mentionnée sur ce bout de papier. »

« John, écoute-moi. » reprend calmement Dorian. « Je te considère comme mon propre fils. Tu es un gamin très talentueux et Risa t’adore. Je te prie de bien vouloir baisser ton arme, nous pouvons trouver un arrangement. Je ne sais pas ce que j’ai pu te faire de mal, mais si c’est le cas, je te prie de bien vouloir accepter mes plus sincères excuses. »

« Nous t’aimons, et nous ne comprenons pas pourquoi tu réalises actuellement un geste aussi…anormal. Nous mentais-tu depuis le début ? »

« Oui. Je suis en réalité le bras droit du Comte Seth Moriarty. Je suis son arme, son épée, sa colère, sa haine, sa vengeance, son ouïe, ses yeux. Vous m’avez recueilli à mes seize ans car Seth en avait décidé ainsi. Notre plan : prendre vos biens, votre héritage et se rapprocher un peu plus de la Reine. A votre mort, votre fille deviendra le pilier qui permettra à Monsieur Moriarty, d’accomplir ses objectifs. »

« Comment peux-tu… »

Un coup de feu retentit.

« Doriaaaan !! » hurle Elizabeth.

Un deuxième coup de feu arrive puis les ténèbres reviennent à nouveau pour Risa.




Paris, 08h00 du matin dans les quartiers pauvres.




Plusieurs heures plus tard, dans un bâtiment perdu au beau milieu de Paris, Lau Shimin sous sa forme normal se balançait sur le bras de Cloud Nine comme s’il s’agissait d’une barre. Il faisait des petits loopings en s’amusant puis commence à manger dans sa petite gamelle toute mignonne. Le petit singe grignotait à la manière d’un hamster en regardant la Maréchale de ses yeux mignons afin d’avoir des caresses. Cependant, sa maitresse ne prêtait guère attention à son meilleur ami.
Trempant une serviette dans de l’eau, elle l’essort puis nettoie le sang sur le visage et les mains de Risa. Au cours de sa formation avec Cloud, Risa n’a presque pas détruit d’Akumas. Peut-être un, ou deux. Son maître lui reprochait de ne pas s’investir dans son nouveau travail d’exorciste, mais Risa n’écoutait qu’elle-même. La seule chose qui la préoccupait, c’était de se venger contre Seth. La Maréchale devait donc faire plus attention à la Holmes plutôt qu’à sa surveillance régulière des devoirs de Timothy. Pour Nine, Risa fait partie des élèves les plus énervants qu’elle dû s’occuper. Heureusement qu’elle gardait un petit œil sur Drake, car la petite échappe des griffes du clan Noah grâce à l’intervention de Lau Shimin. Du moins, ce qu’il reste de Risa Holmes Drake, c’est-à-dire : plus grand-chose. Son cœur bat toujours, mais son esprit n’est plus là. Il est…ailleurs.
Pourtant la dompteuse jurait avoir aperçu une réaction de Risa il y a à peine une heure. Ou alors, Cloud a rêvé.

Elle s’installe à côté d’elle après avoir jeté le morceau de tissu mouillé dans le seau d’eau et soupire. Au bout d’une heure et demie, la Maréchale finit par s’endormir, impuissante de résister face à ce lourd sommeil.

Vers 11 heures du matin, la dompteuse se réveille en sursaut, honteuse d’avoir dormi alors qu’elle devait garder un œil sur Drake. Cloud se retrouve avec une couverture sur ses épaules et Risa ne se trouve plus sur le lit. Non, la jeune femme est installée un peu plus loin, près d’une fenêtre en caressant du menton au cou, le pelage de Lau qui a l’air de prendre ses aises. Drake semble terriblement fatiguée, ressemblant limite à un zombie. C’est du moins, ce que montre son visage.

« J’ai appris une chose essentielle au cours de mon voyage en France. » dit Risa d’une voix très faible à peine audible. « Que les hommes me répugnent et n’auront plus ma confiance. Deux fois que j’ouvre mon cœur, deux fois qu’on le poignarde. »

La détective se met à rire nerveusement.

« J’ai échoué, maître. Moriarty a gagné la partie. Il m’a tout pris. Mes parents. Ma fille. Ma maison. Mon espoir. Ma raison de vivre. »

Risa lève son visage, se mord la lèvre inférieure et retient ses larmes en pensant à Flora. Elle a envie de pleurer pour sa fille, de rire sur sa situation merdique et de dormir pour tenter de tout oublier. Donnant une friandise à Lau, Holmes ne souhaite pas affronter le regard de son maître. Tout n’est pas perdu pour Risa, il lui reste encore Cloud Nine qui représente une seconde mère à ses yeux. Mais Drake faisait toujours en sorte de fuir le chemin qui l’attend depuis qu’elle est compatible. Devenir une exorciste. Pourtant, cette nuit, à la Tour Eiffel, Risa avait maudit la Congrégation de l’Ombre, qui est fautive en partie de la mort de sa fille. Alors qu’au final, à bien y réfléchir, la Congrégation n’y est pour rien. Elle n’a jamais empêché Risa de revoir sa fille. C’est la Holmes qui fuyait ses responsabilités de mère. Risa Holmes Drake n’est pas la meilleure détective consultante au monde. C’est en réalité une lâche. Drake en rigole toujours et ça lui fait mal au cœur. Mais c’est plus fort qu’elle.

Son maître lui demande ce qu’elle compte faire à présent. Pour la première fois, Risa n’arrive pas à trouver une réponse crédible. Elle tente de chercher mais obtient une migraine à la place. Serrant ses poings, la demoiselle se retourne pour faire face à Cloud Nine qui tient dans ses mains la rapière de la chevalière. Risa constate que la poignée de l’arme est beaucoup dégradée.

Risa regarde Cloud, elle s’humidifie les lèvres, ouvre la bouche ~

   
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