La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil.
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Keisa Kyoko Admin
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Sujet: La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. Mer 3 Juil - 12:15
La vie sans musique...
Cassidy FT Lena
Dans l’Arche de Noé, Sam était posté près d’une porte d’entrée menant à une chambre. De sa forme humaine qui est toujours aussi impressionnante, l’Akuma restait impassible. Croisant ses bras sur ses monstrueux pectoraux, il se met à tourner la tête vers la porte suite à un bruit provenant de la chambre. L’homme s’apprête à accéder à l’endroit mais se retient lorsqu’il pose sa main épaisse sur la poignée froide. Au final, on l’ouvre de l’intérieur ce qui fait sursauter légèrement le grand bonhomme. Cassidy en ressort, toujours aussi bien coiffée et maquillée. Pourtant, on peut y voir de la fatigue dans son regard. Un brun de rouge s’oppose au blanc des yeux de la demoiselle. L’Akuma montre son inquiétude mais la Noah lui tapote l’épaule pour le rassurer. Cependant, Sam n’est pas convaincu. Il est aussi surpris de l’accoutrement de Danvers. Cette dernière porte une tenue qui fait passer Cassidy pour une dame de la noblesse.
« Tu n’avais pas besoin de veiller devant ma chambre, Sam. » dit Cassidy en soupirant. « Je vais faire un tour. Tu as quartier libre. Et surtout, je n’ai pas besoin de ta compagnie. Je souhaite être seule. »
C’est alors que Danvers se faufile dans les couloirs silencieux et sombres de l’Arche. Un endroit qu’elle n’a jamais aimé et cela ne changera pas. Pour Cassidy, cet endroit la prive de ses libertés. Ça ressemble grotesquement à une prison. Comme-ci elle était un petit oiseau enfermé dans une cage. De plus, les œuvres des tableaux accrochées au mur sont d’un goût artistique totalement à chier. Elle aimerait en vomir mais préfère s’abstenir. Ces décorations serviraient beaucoup plus pour allumer un feu. Sincèrement, la Noah se demande si tous les humains font des mochetés aussi pourries comme ces peintures. D’ailleurs, la Révolte s’arrête pour en fixer une en particulière. Elle représente une famille de bourges. L’attrapant avec ses doigts fins, Cassidy fait tomber le tableau sur le sol. Puis, à l’aide du talon de sa botte, elle l’écrase fortement pour tenter de la dégrader. Son action est accompagnée d’une telle haine, que la peinture ne ressemble plus à grand-chose. Puis, la femme se calme lorsqu’une douce mélodie vint caresser son ouïe.
C’est après quelques notes de musique, que l’albinos détermine le type de l’instrument et le morceau joué. La curiosité de la femme l’emmène au lieu où ressort la charmante berceuse provoquée par un piano. Sans un bruit, la Révolte s’installe confortablement sur un fauteuil. Elle croise ses jambes et ferme ses yeux pour se laisser bercer par le morceau de musique.
Finalement, l’Arche de Noé détient une pièce appréciable pour Cassidy. C’est encore plus plaisant en constatant que la joueuse du piano détient une finesse et un doigté assez rare ou plutôt pas ordinaire. L’envie de chanter pour accompagner la musicienne titille Cassidy. Au final, la Noah n’arrive pas à résister et se met à chanter. Sa voix est alors assez faible pour éviter de gâcher les notes de musique. Lorsque tout prend fin, la Révolte ouvre les yeux pour fixer sa sœur qu’elle ne connaît absolument pas.
« Merde, tu joues vraiment bien. » avoue Cassidy en l’applaudissant lentement. « Tu viens de me redonner le sourire. Moi-même n’aurait pas fait mieux sur ton interprétation au piano. Pourtant, c’est l’un de mes instruments de musique préféré. »
Danvers se lève de son fauteuil et s’approche de la jeune fille. Elle effleure les touches du clavier du piano puis croise ses bras sous sa poitrine.
« Ta petite bouille, ne me dit rien. Tu n’as pas l’air d’être un rejeton de ce connard de Sheryl. Puis-je savoir qui est la talentueuse musicienne qui se trouve devant moi ? » Cassidy marque une pause tout en la regardant de haut. Une attitude qu’elle réalise tout le temps car Danvers n’apprécie guère ses frères et sœurs. Du moins, les principaux dont Sheryl, Road, Wisely, les jumeaux. « On me nomme Mordred, Noah de la Révolte. Mais tu peux m’appeler par mon vrai prénom, qui est Cassidy. »
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Sujet: Re: La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. Lun 15 Juil - 12:03
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With Lena K. Friedwald
De voir cette demoiselle de la tête aux pieds provoque un choc pour la Révolte. Ce n’est visiblement pas une inconnue, car oui, Mordred connait ce Noah. Il s’agit d’Angsthasia, la Peur, l’Amie, une partie du cœur de la Révolte. Cassidy reste impassible mais dans sa tête c’est la confusion générale. Sa part de Noah est tout excitée et quant à son côté humain il ne comprend pas vraiment ce qui se passe. Du coup, l’humaine décide de baisser son chapeau pour cacher la moitié de son visage. Elle ferme les yeux, prend une grande inspiration, craque sa nuque et lutte intérieurement pour calmer Mordred qui souhaite se montrer. La demoiselle se retourne, étant dos à Lena qui souhaitait entendre un morceau de Cassie. Cela viendra, mais il faut patienter, car actuellement l’albinos est en train de montrer à Mordred, qui est le patron. Curieusement, la femme remarque un miroir et observe son reflet. Sauf que sa vue ne montre pas une Cassidy, mais le Noah à l’intérieur d’elle. Une fois proche du miroir, elle effleure le verre de ses doigts fins et sourit faiblement. Mordred semble triste dans ce reflet alors qu’elle doit incarner la Révolte, la Rébellion, l’Insoumission. Peut-être que ce que désirait la Révolte depuis le début, c’était de retrouver quelqu’un. Comme Cassidy qui souhaitait créer sa propre famille pour vivre des journées meilleures.
« Ta musique, ton morceau, vient de me donner un coup de jus à ce cœur débordant de colère, de haine. » reprend Cassidy regardant la Peur droit dans les yeux. « Cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti quelque chose qui est agréable et doux. Je pourrais en chialer si je le pouvais encore. »
Danvers enlève ses gants et les jette sur le sol. Elle s’installe sur le petit siège moelleux et réfléchit à un morceau que Cassidy pourrait jouer. Puis, son esprit trouve une réponse. Lorsqu’elle était encore enfant, Samantha lui avait fait écouter une douce mélodie qui exprimait tout son amour pour son mari Samuel. Les notes de musique étaient si majestueuses que l’albinos aurait cru être dans un conte de fée. La demoiselle l’a entendu une seule fois et bizarrement son esprit semble connaître le chemin pour retourner dans ce monde féérique.
Pendant plusieurs minutes, Cassie ne fait rien, perdue dans ses pensées à se ressasser de bons souvenirs avec Samuel et Samantha. Un maigre sourire apparaît sur ses lèvres puis ses doigts débutent l’introduction de la mélodie. La Noah souhaite à son tour créer ce monde de rêve afin de bercer sa spectatrice. Danvers ne joue plus avec son talent, mais avec son cœur. Diffusant sa joie, son bonheur, les meilleurs moments de sa vie, dans ces notes de musique. À présent, l’Américaine n’a plus de notion de temps, elle ne sait même plus si elle respire ou non. C’est comme-ci actuellement, Danvers se détache de la réalité. La Noah désire ne faire plus qu’un avec sa mélodie. Puis, le bout du chemin arrive comme une fin de vie. Lentement, la Révolte referme les portes de ce monde qu’elle vient de créer. Ce paradis reviendra à nouveau comme une fleur sortant du sol, pour dévoiler ses resplendissantes couleurs.
« Dans mes souvenirs, cette mélodie ressemblait grosso modo à ça. Je pense l’avoir un peu écorchée car je ne l’ai écouté qu’une seule fois. Quand j’étais gosse et très rebelle. »
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Keisa Kyoko Admin
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Sujet: Re: La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. Dim 28 Juil - 16:41
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Elle apprécie la musique que la Révolte vient de montrer, de présenter. Toutes ces notes exprimaient ce qu’il y avait de plus précieux dans le cœur de la Noah. Ce qu’elle souhaitait conserver, à tout jamais. Son trésor, son espoir, sa raison de vivre. Pour la première fois, Cassidy se sent soulagée, rassurée, de voir que sa sœur qu’elle ne connaît pas encore, du moins pas beaucoup, voire peu, n’est pas déçue. Donc, sur ce fait, une chose étrange survient pour Danvers. Des rougissements à ses joues, une petite larme à son œil droit. La Noah est gênée, mais très heureuse. La femme du Far West cache une nouvelle fois son visage avec son grand chapeau de mondaine ressemblant tout de même à ceux des Cow-boy sans foi ni loi. Ses lèvres parsemées d’un rouge à lèvres bordeaux forment un petit sourire joyeux. Cassie se sent bizarrement comme une enfant recevant un compliment d’un de ses parents. Elle qui n’en a jamais eu, elle comprend maintenant l’effet que ça procure. Son cœur froid et colérique redemande cette douce source de chaleur agréable.
Oui, Lena a raison. Le cœur de la Révolte est bien animé et il demande depuis tout ce temps, un être cher sur qui se reposer. Au début, Cassie pensait à Scarlet, une ravissante rouquine, danseuse, mais au final, le cœur rebelle de la Noah ne désirait pas cette demoiselle. Non, il souhaite quelque chose d’inconnu, de nouveau, que l’albinos n’a jamais eu. Au diable les sentiments amoureux, et tout ce qui va avec. Au fond de la Révolte, l’espoir que son cœur désire, c’est d’une sœur… Pas comme le sont les Noah, mais d’une véritable sœur. Un lien inébranlable, indestructible.
Nettoyant ses lunettes de vue recouverte de quelques larmes, l’albinos prend une bonne respiration et pose ses doigts sur une partie du clavier du piano. Elle venait de faire une place à la demoiselle et restait muette. Mordred pouvait se montrer à tout instant mais étrangement, le souvenir Noé ne se manifestait pas. Ainsi, après un petit silence, Cassidy se met à rejouer du piano en même temps que Lena. Elle tente d’harmoniser sa mélodie avec celle de la Peur pour n’en faire plus qu’une. Au début, Danvers avait un peu de mal à s’accorder avec sa partenaire de musique. La rebelle ferme les paupières et se retrouve à nouveau dans son monde imaginaire qui commence à être différent. Son paradis à elle semble être coordonné avec celui de Lena.
De sa voix, elle chante une nouvelle mélodie encore plus douce que la précédente. L’Américaine souhaite que ce merveilleux moment ne s’arrête plus, que la fin disparaît à jamais pour laisser à la Noah ce moment de réconfort, au lieu de ses habitudes à toujours vouloir se révolter. C’est comme-ci actuellement Cassidy était une enfant en train de se faire bercer par une mère aimante.
Soudain, un bruit apparaît comme par magie. Un étranger vient marcher dans les champs de fleurs, il perturbe le chant des oiseaux et des grillons, le beau temps disparaît pour devenir un orage monstrueux. C’est alors que le cœur apaisé de Cassidy, provoque un battement plus fort que d’habitude. Il est en colère, et fou de rage.
Alors, l’Américaine ne voit pas Mordred venir. Elle ne calcule pas ce qui se passe, du moins pas assez vite. La peau humaine est remplacée par celle du Noah. L’albinos disparaît pour montrer sa véritable nature. Une Révolte assoiffée, désireuse de surmonter n’importe quel obstacle, insoumise à quoi que ce soit. L’Akuma qui venait de faire irruption dans la pièce pour faire le ménage se rend compte de sa boulette. Il n’a pas le temps d’agir que la Révolte lui colle plusieurs balles centrées entre les deux yeux. Mordred est folle de rage, prête à attaquer n’importe qui souhaitent entrer à nouveau dans la pièce.
« Laisser la tranquille !! » hurle la Noah déterminée à faire éclater une révolution.
Oui, il faut la laisser tranquille, car Mordred se souvient des moments passés. Surtout d’un événement en particulier où un Noah extermina son clan. Une abomination, un traitre, qui s’empara de la Révolte. De sa mort elle échoua à vouloir protéger ce qui était le plus précieux à ses yeux : Angsthasia.
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Keisa Kyoko Admin
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Sujet: Re: La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. Lun 12 Aoû - 15:34
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Le cadavre de l’Akuma se désagrège à petit feu sous les yeux de son assassin qui émane une aura extrêmement menaçante. L’âme emprisonnée dans ce corps fait de ferrailles ne retrouvera pas le jardin d’éden. Elle pourrira dans les ténèbres sans possible réincarnation en étant oublié à jamais. Peut-être que des proches l’attendent pour l’accueillir et l’enlacer là-haut dans le ciel, mais à la place ils devront maudire son assassin. On ne piétine pas le territoire de la Révolte. Surtout pas quand cette dernière accueille la Peur sur ses terres. Quiconque dérange ensemble les deux sœurs doivent être prêt à payer le prix fort. Angsthasia, sa véritable sœur, la moitié de son cœur, une grande partie de son être, son lien qui est si cher pour Mordred. De ses précédents échecs depuis sa réincarnation, la Révolte a senti cette grande absence si lourde et si désespérante. Ce manque de joie durant son passage à Paris mais encore de sa lasse de la vie. Tout n’est qu’amer sans la présence de sa fidèle alliée.
Son doigt titille la détente de son colt fraîchement invoqué par son désir de rébellion, elle est sur les nerfs comme à son habitude. La femme souhaite tirer à nouveau sur ce tas de cendres afin de punir une nouvelle fois cet Akuma. Si Mordred appuie sur la détente, alors les balles serviront de vengeance contre ce traître, de ce quatorzième, celui qui a osé faire du mal à la Peur. Oh mon petit, toi aussi tu deviendras comme cet Akuma. Si on trahit la Révolte, cette dernière fait payer le prix en triple. La Noah n’est pas le Comte Millénaire, sa clémence n’existe pas. Elle le fera souffrir doucement, petit à petit tout en dévorant sa volonté de se rebeller, de se révolter. Non ! Il en est hors de question ! Ce traître ne se servira pas de sa révolte dégoûtante et immonde pour toucher un seul cheveu à sa sœur. Plus jamais !
Le calme intérieur de Mordred revient lorsqu’une plume aussi légère qu’une vraie se pose sur l’épaule de la Noah. Son colt disparaît sous une fumée rouge sang, ses mains se mettent à trembler et le regard de la louve devient plus doux. Le son de la voix de la Peur émane à la Révolte une joie impossible à décrire. La femme se met à pleurer intérieurement à cause de cette longue et interminable séparation. Les iris dorés de la prédatrice n’émettent aucune larme car elles sont uniquement réservées pour la perte d’un membre du clan. Pourtant, Mordred aimerait être pour une fois comme une humaine normale, afin de témoigner son chagrin de joie pour la personne qui est la plus importante à ses yeux. Il faut vous rendre à l’évidence, la Révolte a tout de même un cœur malgré les tueries qu’elle provoque.
De ce fait, Mordred pose sa main sur celle de sa sœur qui est accrochée à l’épaule gauche de la Révolte. Elle sent le froid de la peau de la jeune femme.
« Ma sœur… » commence-t-elle d’une voix faible. « J’ai juré de te protéger mais j’ai échoué à cause de ce démon qui ose porter le même sang que nous. » Mordred serre doucement la main d’Angsthasia pour tenter de la réchauffer. « Pardonne-moi… »
La Révolte se retourne pour attraper le regard de sa sœur. Il semble ne pas avoir changé, du moins elle le pense mais la Noah n’en est pas certaine. La première sœur finie par enlacer la deuxième et dépose son menton sur l’épaule de la Peur. Cette sensation, ce lien fraternel, ce vide qui disparaît rapidement, Mordred retrouve sa force et son énergie qui refusait de répondre. Mais le plus important, son Espoir n’est plus imaginaire.
« Angsthasia, tu ne peux pas imaginer à quel point tu m’as manqué. » avoue la Révolte en savourant ce moment qui ne doit pas être interrompu par un autre gêneur. « Je n’ai connu que l’échec en l’absence de ta présence… »
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Sujet: Re: La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. Sam 31 Aoû - 18:02
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La vengeance ? Oui elle va venir pour ce traître, cette immonde créature qui a osé enlever le seul espoir de la Révolte. Le Comte devra agir et très vite. La Noah qui s’est réveillée tardivement compte gagner en force. Il est crucial de la protéger, même si Angsthasia n’en a sûrement ou peut-être pas besoin. Dans ses rêves, la Révolte aperçoit son pouvoir qui a disparu depuis sa réincarnation. Toutes ces armes qu’elle adore utiliser. Son monde de la Révolte qui lui procure une force monstrueuse. Sans oublier sa célèbre fusillade. Si sa faiblesse est flagrante, c’est à cause de l’humaine. De cette Cassidy Danvers qui passe son temps à vouloir créer sa propre famille. Une gamine en manque d’affection qui utilise le pouvoir de la Révolte pour donner de la liberté aux gens. C’est à cause d’elle que Mordred n’a pas réussi à tuer une pauvre folle en quête de vengeance et d’un macaque inoffensif. Cassidy Danvers, la Révolte s’impatiente et désire se nourrir car elle est affamée. Comme un démon qui convoite une âme rare. Voire un loup qui attend le signal de l’Alpha pour dévorer sa part de nourriture.
Lorsque la Peur met fin à l’enlacement de retrouvailles, Mordred la rejoint en s’asseyant sur un canapé bien confortable. Ça respire le luxe chez les Noés. Elle pose ses pieds sur la table, attrape son chapeau sur la tête et le fixe. Mordred aime son accoutrement de noble, de mondaine. C’est une tenue adaptée pour une prédatrice comme elle. Idéal pour envoûter ses proies afin de réaliser d’innombrables choses que seule la Révolte conserve le secret. Un sourire de malice émane sur le visage de la Noé.
« Paris ? » demande la Noah en cogitant quelques secondes plus tard sur les questions de sa sœur. « Un véritable fiasco. Je dirais même une immense arnaque. Le Comte m’a promis que les Français ont gardé leur soif de révolution comme dans le passé mais c’est faux. Ma sœur, je n’ai rien gagné. Au lieu de me nourrir de leur révolte, je n’ai vu que de la peur et de la lâcheté. Toi ! Tu aurais fait un carton dans cette manifestation. Les gens criaient, hurlaient, pleuraient pour toi Angsthasia. Je n’ai pas réussi à obtenir ma révolution. Aucune prise de la Bastille. Nada. Rien. Le néant. POUF. »
Elle se lève du canapé et jette ses gants blancs contre le mur en poussant d’innombrables jurons.
« Si cette petite égoïste d’humaine en moi aurait suivi le plan à la lettre, j’aurai eu ma révolution. » De son pied, la Noah shoot dans la table en verre et la brise en mille morceaux. Sa colère émane en elle une aura meurtrière. « Cette Cassidy…elle est…incontrôlable…insoumise… » Mordred ferme les yeux quelques instants et se calme lentement. « C’est une des raisons de pourquoi je l’ai choisi pour me réincarner. L’autre humaine était beaucoup trop faible. »
Mordred se retourne pour fixer sa sœur et détourne le regard. La Noah est gênée et honteuse.
« J’aurais préféré faire ma crise de gamine hors de ta vue, ma sœur. Parfois ça vient comme ça sans prévenir. C’est lassant et sans doute pour toi aussi. Je ne suis pas un modèle en tant que sœur. » Mordred soupire et hausse les épaules. « Prends-moi ce que tu veux, mais pas de Whisky. Je commence à en avoir ras-le-bol de tout le temps en boire. »
À dire vrai, c’est surtout Cassidy, cette peste qui adore en boire à longueur de journée. Constamment la Révolte doit supprimer les effets indésirables de ce produit sur le corps de son hôte. Danvers est agaçante sur ce genre d’habitude.
« Et toi ? Tu sembles avoir changé, du moins légèrement. Peut-être à cause de ton hôte. Je me trompe ? » s’inquiète Mordred tout en poussant les bouts de verres gênants sur le sol à l’aide de sa botte.
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Keisa Kyoko Admin
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Sujet: Re: La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. Mar 4 Aoû - 11:41
La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil.Lena K. Friedwald
Ainsi, la Peur était occupée à une autre chose ? Cela est étrange et terriblement intéressant aux oreilles de la Révolte qui arque un des sourcils de son hôte tout en émettant un léger sourire malicieux. Oh, Mordred souhaite absolument connaître la raison de son absence pour avoir osé manquer une émeute parisienne catastrophique. Ne voyant pour le moment aucune utilité chez son humaine, la Dame Noire ne comprend pas vraiment ce qu’on peut trouver d’intéressant chez l’hôte. Ce dernier finira bien par céder, entrer dans les ténèbres, disparaître pendant que la mémoire du Souvenir s’imprégnera dans le cerveau de l’enveloppe charnelle à la manière d’un parasite. Pourtant, en plaçant ces prétendus hôtes en bas de l’échelle comme les misérables insectes, l’Elf ne peut pas fermer les yeux sur la très grande résistance de la Louve Blanche, Cassidy Danvers. Aussi tenace, ne se laissant aucunement faire, Mordred n’arrive pas à gagner du terrain pour obtenir le corps. Pire encore, il semblerait que la mentalité de la cowgirl soit bien plus puissante que la sienne à elle. De son regard doré qui observe les morceaux de verre de la table qui sont éparpillés un peu partout sur le tapis d’un violet extrêmement magnifique, le Souvenir écoutant les paroles de sa sœur Angsthasia rattrape sans regarder la bouteille à l’aide de sa main. Sans avoir sourcillé, sans être surprise de ce geste furtif de la Peur, la Dame Noire dirige son attention sur l’étiquette de la bouteille. Encore de l’alcool visiblement, elle commence vraiment à en avoir marre de ce liquide immonde. Mais tant pis, si la Peur lui propose ce breuvage, la Révolte ne peut pas refuser, surtout quand cela provient d’elle, de ce si joli et resplendissant Souvenir. Elle tilt soudainement à une phrase de Lena ou plutôt d’Angsthasia. Parle-t-elle sérieusement en stipulant que la Peur aime affreusement toutes les parties de la Révolte ? Qu’elle n’en sera jamais lassée ? Mordred est prise au dépourvu et se met à rougir comme une tomate, montrant ainsi une partie de personnalité que l’Elf ne désire aucunement montrer…
Foutaise ! Mensonge ! On ne peut pas aimer la Révolte, les humains ne l’apprécient guère, préférant l’utiliser comme outil et l’oublier par la suite. Seul le Savoir ne peut enlever de son esprit les agissements passés de la Révolte qui a causé d’innombrables chaos et de libertés pour l’espèce humaine. De sa langue, l’Elf plaque cette dernière sur son palais pour ensuite le retirer d’un coup sec afin d’émettre un léger bruit d’agacement, d’irritation. « Il est inutile de dire de telle chose ma Sœur. Es-tu aveugle ? Es-tu folle en spéculant que tu aimes affreusement tout de moi. » Posant la bouteille sur le sol, s’approchant dangereusement de la Peur, Mordred pose ses griffes sur les joues délicates et douces d’Angsthasia. L’or de ses orbes se perdent sur la couleur identique de la Peur qui est légèrement différente des siens. Émanant une lueur bien plus rare et unique qu’aux autres Noés, qu’aux différents Souvenirs revenus à la vie, en ce monde et qui continuent à se battre contre l’Innocence. « Dois-je te rappeler que mon apparence ne fusionne pas avec le terme de la beauté ? Je ne suis aucunement Amorem. » Soudainement, la fumée pourpre de son don naturel ressort de ses doigts. Au lieu d’entrer dans l’organisme de la Peur pour lui donner une raison de se révolter, l’effluve violet mélangé à du rouge préfère entourer la silhouette de Cassidy Danvers. C’est ainsi qu’après plusieurs secondes, le véritable visage, la réelle apparence de la Révolte se découvre à la Peur. Comme-ci elle retirait ses vêtements pour dévoiler sa nudité. Désormais, il n’est plus question d’une albinos s’habillant en une bourgeoise ou une cowgirl. Non ! Maintenant Mordred arbore son armure et sa silhouette elfique. Tout comme le Plaisir, la Révolte détient une apparence beaucoup moins accueillante…
Se reculant, se mettant dos à Ansthasia, effleurant ses ongles sur le piano sans le dégrader, appréciant la douceur de cet instrument qui fait fondre le cœur de son hôte, la Dame Noire prend place sur le tabouret, scrute le clavier de la machine, entrouvre ses lèvres pour permettre à ses poumons de relâcher le dioxyde de carbone. « Peut-être un peu quand même… » répète Mordred sur les dires de sa sœur à propos d’un prétendu changement depuis leur dernière rencontre. La Peur lui demande donc ce qui aurait potentiellement changé de chez elle, chose que la Révolte ne tarde pas à répondre en accompagnant sa voix ténébreuse et envoûtante de son écho. « Tu m’as l’air moins agressive, plus douce. Avant tu ne buvais pas de chocolat chaud, maintenant tu en bois, à la manière d’un enfant qui adore ce breuvage au petit déjeuner ou bien pour tenter de s’endormir. » Son visage se décale lentement pour admirer la Peur de ses perles jaunes. « Ce n’est pas un reproche, juste une théorie. Jamais je ne te jugerais Angsthasia, car tu es l’être le plus important…à mon cœur. » finit-elle par lâcher d’une voix se terminant par de la timidité sur les derniers mots. « Pour en revenir à Paris… » reprend-elle pour changer immédiatement le sujet de conversation et ordonner aux rougeurs de ses joues de se calmer. « Je suis d’accord sur tes dires. Cela n’a pas été un grand échec. Le Prince a eu ce qu’il voulait. Des morts pour agrandir notre armée. Les Français n’ont pas reçu la liberté mais du désespoir ainsi que du chaos. » Elle se met à rire doucement, d’une manière assez jaune…d’un brin triste…d’un infime désespoir. « Tant que l’Innocence est toujours présente. La vie n’est que souffrance…l’espoir est vain… » chuchote-t-elle d’un ton à peine audible aux oreilles de la Peur. « Je ne dirais pas non, pour un chocolat chaud. » La Dame Noire sourit à la Peur d’une manière douce et attentionnée, refusant du coup de boire de l’alcool.
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Sujet: Re: La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. Ven 21 Aoû - 18:28
La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil.Lena K. Friedwald
Elle accepte de lui faire un chocolat chaud, sans y émettre la moindre réticence. Mordred est curieuse de connaître le goût de ce breuvage vu que ses papilles gustatives sont ennuyées de toujours se marier au whisky ainsi qu'aux différents thés. Mordred espère que cette boisson chaude apportera une nuance de sucrée et si ce n'est pas le cas, la Noah envisage d'y ajouter deux sucres. L'odeur du chocolat s'accouplant au lait apporte un bien apaisant sur la Dame noire, qui, en ce moment même, est emprisonnée dans ses différents complexes, que ce soit sur l'apparence monstrueuse de son corps mais également de sa déprime sur les différents souvenirs des anciens hôtes de la Révolte. Dos à sa sœur, l'Elf scrute une peinture, une œuvre d'art représentant le Prince en compagnie de plusieurs membres du clan, dont le Rêve, le Plaisir, la Luxure mais aussi de la Colère qui actuellement est décédée des mains d'un Exorciste. Ses griffes éraflent, dégradent légèrement le portrait qui se raye par les ongles vernis en noir de la demoiselle. Cela lui rappelle des souvenirs tristes, douloureux de plusieurs de ses hôtes. La plupart ont tous vécu un passé médiocre, désespérant à cause de leurs parents, même sa Cassidy Danvers fait partie du lot. Peut-être que Mordred est particulièrement attirée par ce genre de personne, comme amoureuse de ce désespoir ou simplement car ils ont tous des sentiments de Révolte appétissants.
Lorsque sa sœur reprend la parole, les pointes de ses oreilles se ramollissent un peu, car Mordred craint les paroles d'Angsthasia, persuadée de la perdre un jour à cause de son pessimiste maladif. La tasse de chocolat est posée sur le dos du piano, la Peur s'écarte ensuite pour que la Révolte attrape son dû. Ses lèvres pourpres trempent dans ce produit laitier et chaud, réchauffant son palais, sa gorge puis l'intégralité de son estomac. Elle y ferme ses paupières, échappe un discret soupir de satisfaction à tel point que ses oreilles s'inclinent légèrement devenant bien moins menaçantes. Ce chocolat est délicieux, ça réchauffe son corps froid qui ne lui appartient pas, du moins pas pour l'instant, ce n'est qu'une question de temps. Néanmoins, cela manque de sucre. Donc, reposant la tasse sur le piano, contournant les fauteuils, écrasant de ses talons les morceaux du défunt récipient en porcelaine qui se trouve sur le sol tâché de chocolat, la Révolte attrape entre ses phalanges trois sucres. L'un de ces derniers est automatiquement insérés dans sa bouche où sa langue vient de trouver un nouveau jouet pour faire passer son ennuie. Un petit plouf, puis un deuxième plus discret, voilà ce qui se passe lorsque les deux cubes blancs plongent dans le chocolat chaud. Elle souhaite saisir la queue de son gobelet mais s'arrête en chemin lorsque la Peur désire partager son point de vue sur les différents propos de Mordred.
Mettre les choses au clair ? Depuis combien de temps Angsthasia n'a-t-elle pas été aussi sérieuse ? Mordred déglutit en silence, n'osant pas poser ses pépites d'or sur ceux de la Peur. Lâche ? Oui, Mordred l'est. Elle décide de cacher son regard sous la couverture de ses paupières, s'attendant au pire, chose qui arrive mais d'une manière différente. Angsthasia avoue aimer Mordred sur toutes ses coutures, affirmant que ce n'est nullement un mensonge, contrariée de constater que la Révolte ne croyait pas un mot des dires de la Peur. Alors, heureusement que Mordred ne pose pas son regard révoltant sur Angsthasia car elle serait plus rouge qu'une tomate ou bien celui du sang. Son palpitant est en ébullition et le désir d'emprisonner la Peur dans ses bras est oppressant. Pire encore, il semblerait que la Noah éprouve une envie de goûter aux lèvres d'Angsthasia, de les mordiller et pourquoi pas de passer à d'autres choses. Cela rend très confuse la Dame noire qui se demande si ce qu'elle ressent ne vient pas en fait de son hôte, de cette Cassidy Danvers qui adore les courbes féminines, de partager du bon temps de soir, de ce plaisir charnel dont la Noah n'a absolument pas besoin. Alors pourquoi ressentir cela pour Angsthasia ? Mordred ne pipe pas un mot, muette, ses lèvres aplaties, tentant de cacher son embarras, qui est finalement une chose inutile à combattre car Mordred est très maladroite sur les sentiments. Seul la Révolte pure coule dans ses veines. L'amour ne lui correspond guère car ce genre de truc est destiné à Amorem. « Je te crois sur parole Angsthasia. » chuchote la Noah d'une voix à peine audible à l'ouïe auditive de sa sœur. « Je ne sais pas comment te répondre, mais cela me fait peur de ressentir soudainement...un désir pour toi. » Fermant ses poings qui dégagent son don naturel, cette fumée pourpre malfaisante et terriblement dangereuse, Mordred décide enfin d'affronter le regard de sa sœur. « Une envie soudaine qui doit provenir de mon hôte. Cette saloperie qui ne pense qu'à coucher avec des femmes et m'embrouille le cerveau avec cette luxure… » Sa mâchoire se resserre, ses deux cabines ressortent entre ses lèvres se plantant presque dans sa lippe inférieure.
Puis la Peur s'inquiète de voir la Révolte aussi triste. Cela énerve intérieurement Mordred de montrer cette faiblesse qu'elle pensait bien cacher. Elle déteste montrer ses points faibles, cela l'énerve abondamment, la révoltant encore plus. « Je ne suis pas triste ! » ment-elle, proteste-t-elle en détournant son regard. « Je suis juste, ailleurs, car mon hôte semble être bien plus puissant que les autres que j'ai possédés et tués. Moi ? Triste ? » Un ricanement amer sort de ses lippes envoûtantes. « Il n'y a que de la Révolte qui bouillonne dans mes lèvres et mon cœur. Rien d'autre ! Si tu y vois de la tristesse, cela ne provient pas de moi, mais de mon hôte Cassidy Danvers. » Pestant, elle s'assoit sur le tabouret du piano, attrape sa tasse et boit quelques gorgées de son chocolat qui commence déjà à refroidir. Sa langue caresse sa bouche pour chasser le cacao qui désire rester sur ses babines. « Tu aimes affreusement tout de moi ? Est-ce juste une déclaration d'amour ? Ou bien simplement l'attachement fraternel ? Tu sais bien que je n'arrive pas à déceler la différence...l'amour est un sentiment inconnu pour moi... »
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Sujet: Re: La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. Mer 26 Aoû - 11:46
La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil.Lena K. Friedwald
Est-ce que Cassidy possède une vie bien animée ? Oui c'est le cas, et cela impressionne même Mordred qui se rend compte que son albinos a le don pour s'attirer des situations impensables. C'est une rebelle dans l'âme, elle dégage d'innombrables qualités que la Noah apprécie particulièrement, c'est l'hôte parfait qui est pour Mordred le plus coriace de tous. Mais la Dame noire n'apprécie aucunement les défauts de Cassie. Dont essentiellement ses envies de luxure à propos de la chair humaine. Ça la dégoute et plusieurs fois la Révolte est obligée de remonter ses couvertures pour cacher ses cristaux d'or. Son hôte se comporte à la limite d'un chien en chaleur, bavant sur toutes les formes féminines appétissantes, à croire que Cassidy est toujours en manque. Si seulement cette cowgirl pourrait passer à autre chose, cela fera du bien au pauvre mental de l'Elf. Perdue dans ses pensées, soupirant bruyamment tout en admirant son cacao désormais froid, Mordred préfère ne rien rajouter sur le choix de l'hôte. Au moins, la précédente femme que la Noah possédait n'était pas aussi...sauvage. Remarquant que son pouce est imprégné d'une légère trace de chocolat, elle décide de le nettoyer silencieusement avec le bout de sa langue, comme le ferait un loup. Soudainement, la pointe de ses oreilles s'abaisse un peu, se ramollissent lorsque la Peur avoue à sa sœur de ne pas croire à ses mensonges.
Angsthasia va sûrement être très fâché, Mordred pensait avoir correctement bien menti, comme elle l’effectue à chaque fois contre ses ennemis, sauf que sa sœur est bien plus maligne que l'Elf. Notons également, que c'est la seule Noah assez proche de Mordred. Elle est un livre ouvert pour Angsthasia, et cela l'énerve silencieusement faisant battre ses pulsions de Révolte. Si la Peur décide de tourner le dos à la Dame noire, cette dernière va se retrouver seule, dans la solitude, sans avoir le courage et la volonté de créer d'autres liens avec ses autres frères et sœurs. Angsthasia semble ne pas être fâché et cela rassure grandement la peureuse qui plaque machinalement ses griffes, sa main protégée d'une armure mauve à l'endroit où bat son palpitant. Elle est soulagée. La Peur a raison, l'Elf doit être franc avec elle pour ne pas ruiner leurs liens. C'est déjà un exploit, que Mordred soit autant attachée envers sa sœur. Ses yeux sont toujours focalisés sur la Peur, cette jeune femme où la Louve Ténébreuse observe de loin, prête à bondir pour la protéger au péril de sa vie, car Angsthasia doit être heureuse et non l'inverse. Est-ce donc une forme d'amour que ressent du coup Mordred ? Aucune idée, cette dernière ne s'y penche pas, elle exécute juste ce que son cœur pense car si Angsthasia va mal alors Mordred le sera aussi, car elle se sentira fautive de ne pas avoir été là, de ne pas être présente au moment où la Peur a reçu de la douleur. « Je ne sais pas quoi te répondre, ma sœur. » dit-elle faiblement en ouvrant légèrement ses paupières pour dévoiler ses pépites uniques. « Je me sens juste vide, impuissante, un poids mort en quelque sorte depuis ma résurrection. » Mais il n'y a pas que ça, oh oui la Révolte est entièrement effrayée d'une chose, c'est de perdre sa propre existence dans l'organisme révolutionnaire de la cowgirl. Plus Mordred laisse sa petite humaine prendre ses habitudes, ses aises, et plus cela devient difficile de gagner du terrain sur la possession de son corps. Elle doit donc réfléchir à une sournoiserie dont seule Mordred détient la recette pour procéder à sa préparation. Il s’agit là d’une question de survie, car ne plus être aux côtés de la Peur sera le plus lourd fardeaux de son existence.
Le silence revient dans la pièce où la Peur et la Révolte sont dans leurs pensées à réfléchir à leurs conversations, aux questions qu’elles ont reçues. Mordred n’ose aucunement déranger sa sœur, du coup, la voilà qui reprend un sucre dans le petit récipient afin de redonner un jouet à sa langue. Le goût lui fait du bien, l’apaise en quelque sorte et cela lui fait oublier un instant les moments de gêne qu’elle a contracté tout à l’heure sur les propos de sa sœur. Angsthasia aime tout de Mordred, et sa sœur confirme qu’il s’agit bien là d’une déclaration, d’une vérité sortant des fines lèvres de sa protégée. Perdu. Confuse. Sont deux mots qui qualifient Mordred en ce moment présent. Pourquoi donc être autant aimé alors que la Révolte n’est qu’un monstre aux yeux des gens. Créant des effigies de sang sur son passage, sur sa route, sur ses œuvres révolutionnaires. Sans oublier que sa véritable apparence elfique, la qualifie beaucoup plus de monstruosité que d’une femme magnifique à regarder. Ses billes jaunes scrutent au loin le miroir pour se dégoûter elle-même de son apparence. Au moins, le Plaisir, Tyki Mikk est beaucoup plus charmant sous sa forme de folie. Mordred souhaite croire, s’avouer, penser, admettre que la Peur raconte ses gentilles choses uniquement pour redonner le sourire à sa sœur. Que ces récits sont faux et non sincères. Sauf que son pessimiste n’a visiblement aucun effet. Angsthasia n’a jamais menti à Mordred, contrairement à la Louve Ténébreuse qui pourrait avoir blessée sans le vouloir sa sœur qui est bien plus précieuse qu’à sa propre vie. Elle se mord la lèvre inférieure par dégoût à cause de son égoïsme et de son pessimiste. Mordred n’est pas un cadeau mais plus un fardeau…
Angsthasia a raison à propos de ce lien bizarre mais extrêmement doux qui lie la Peur à la Révolte, il vaut mieux qu’Amorem donne son point de vue car elle représente l’Amour et ce sentiment doit peut-être tourner autour des deux sœurs. « Oui, Amorem pourrait nous aider sur ce lien qui me rend…bizarre et confuse. » lâche d’un ton neutre Mordred qui attrape un autre sucre dans le gobelet, cédant beaucoup trop facilement à ce péché mignon d’adorer les cubes de sucre. « Mais je ne m’en plains pas. » finit-elle par ajouter en prenant délicatement son bonbon entre ses dents redoutables et menaçantes de louve. « Je me sens…vivante à tes côtés. » Au lieu de savourer le goût du cube blanc, elle le détruit férocement à l’aide de ses crocs s’abandonnant à l’impatience de calmer l’appétit de son estomac. Au moment d’avaler doucement cet aliment, Mordred le fait de travers et se met à tousser en apercevant sa sœur qui se rapproche de sa position. Elle réduit l’espace entre eux et la Révolte sait qu’elle ne pourra pas y échapper. Il ne s’agit pas là d’un prédateur qui rejoint sa proie. Oh non, la scène ressemble plus à une sœur désireuse de cajoler un membre de sa famille. Les pommettes de Mordred se réchauffent beaucoup trop lorsque les doigts osseux d’Angsthasia caressent les joues de l’ignorante de l’amour. L’Elf écarquille ses billes de lumière qui scintillent de plus en plus, reflétant désormais le visage de sa sœur. Elle entrouvre ses lèvres sombres pour chasser le dioxyde de carbone qui ne souhaite pas passer par ses fines narines. Son cœur risque d’exploser, faisant limite le plus gros marathon de sa vie. Une goutte de sueur froide coule le long de sa colonne vertébrale, causant un léger frisson à la Révolte. La malice de la Peur remonte des joues jusqu’aux oreilles pointues de la Révolte. Angsthasia déclare avoir toujours aimé les oreilles de celle qui porte le prénom du fils du roi Arthur, qu’elles sont amusantes… De la moquerie ? Non. Mordred ne ressent aucune trace de cette chose en sa sœur. Ses orbes s’abaissent, la Révolte s’abandonne à la Peur, perdant ainsi le jeu si ce dernier était lancé ou non. Ses poumons ont du mal à récupérer l’oxygène car tout le corps de Mordred est paralysé à cause de ses marques de tendresse qu’elle a toujours voulu éviter. Sûrement parce que la Dame noire en avait peur…
Ses doigts se resserrent pour former les poings de la Révolte. L’acier de son armure provoque des légers petits bruits lorsque ses phalanges se plient. D’un effort surhumain, Mordred décide d’affronter la Peur, de ne plus succomber à cette faiblesse qui l’effraie tant, qui la rend confuse, perdue au lieu de montrer aux yeux des gens que rien ne peut la faire reculer car Mordred incarne la Révolte. Alors, ses bras s’enroulent autour de la taille de la Peur. Elle l’accepte enfin, elle ne veut plus lui tourner le dos, elle désire avancer. Son front se colle délicatement à celui de sa protégée que Mordred aime cruellement, prête à détruire le monde entier pour ses beaux yeux. Ses lèvres sont proches de la Peur, limite prête à les embrasser mais cela n’arrivera pas. Seule sa respiration s’accouple à celui de sa sœur. « Merci… » chuchote-t-elle lentement d’une voix triste. « Merci de me donner une place dans ton cœur…je t’aime également ma sœur, ma Angsthasia, la prunelle de mes yeux… » Chaque cristal d’or de la Noah verse une petite larme discrète qui réchauffe les joues froides de Mordred. Elle est heureuse, versant donc ses deux petites gouttes de joie pour ce lien qu’elle chérit tant. « Où que tu sois, peu importe ce que tu fais, je serais toujours là pour toi, pour te protéger, pour tenter de te réconforter ou bien te changer les idées. Pardonne-moi de t’avoir menti tout à l’heure et à d’autres reprises…je ne le ferais plus, tu as ma parole. »