Le désir de revenir en arrière.

Les éperons qui tintillaient dans la rue provoqua la curiosité des badauds. Il fut rare de croiser la route d’une habitante d’Hat Island sur une île quelconque de Grand Line, à une distance assez éloignée d’Union John. Mais que pouvait bien faire une femme d’un tel accoutrement dans ces rues tranquilles de cette ville ? Beaucoup se posèrent cette question, à croire que leur vie quotidienne semblait être très ennuyeuse pour s’occuper de celle d’une inconnue. La plupart détailla cette silhouette féminine aux courbes faisant jalouser certaines nymphes du paradis. Cependant, Jaina Rosenberg n’avait rien d’un ange. Elle ressemblait plus à un démon sortant des enfers pour y semer le chaos.

Ses lèvres charnues pincèrent avec douceur une cigarette à moitié consumée. Sa langue passa de temps en temps sur le cul du filtre lorsqu’elle avala sa salive. Ses perles d’un rouge éclatant restaient cachés derrière les verres teintés des lunettes de cette dernière. L’albinos se balada sans faire attention à son entourage. Elle marchait avec assurance, sachant où aller dans cet endroit fort inconnu. Quelques citoyens reniflèrent avec mépris à cause de l’artillerie accompagnant la pirate. Morrigan sur son dos, accroché par une lanière. Lilith, la Faiseuse de Veuves reposant dans son étui porté par une ceinture marron en cuir.

La femme s’arrêta en chemin pour laisser passer une troupe de marmots qui jouait à se courir après. Elle se surprit à émettre un léger sourire. Tournant légèrement son visage pour observer les enfants, la Louve Blanche attrapa sa cibiche pour expirer la fumée prisonnière de ses poumons. Son index tapota le dos de sa drogue afin d’y retirer la cendre. Reprenant son chemin, sa route, Jaina Rosenberg s’échappa de la rue centrale pour emprunter une venelle miteuse qui semblait être évitée par beaucoup de personnes. L’odeur de détritus picotait les narines de la Ravengeuse. Des rats sortirent de leur cachette et passèrent entre les jambes de Rosenberg. La Dame Blanche n’émit aucune peur, elle n’était pas phobique de ce genre de bestiole.

En milieu de cet endroit miteux, la pirate se stoppa devant une maison accoudée à d’autres. Une porte en bois lui interdisait l’accès. Sa boîte aux lettres était ouverte, dans un état déplorable. Jaina toqua à la porte et se recula de trois pas. Elle attendit une petite minute et entendit des bruits de pas se rapprocher de l’entrée.

Une femme bien plus âgée que la mère de Jaina, fronça ses épais sourcils grisonnant et lorsque Jaina retira ses lorgnons, la propriétaire des lieux écarquilla ses paupières. Elle ouvrit ses bras et emprisonna tendrement sa petite-fille.

Qui était-elle ? Une femme que Jaina n’avait pas vue depuis tant d’années. Une dame toujours aussi magnifique pour son âge avancée. Une âme qui restait toujours aussi tendre et chaleureuse envers les membres de sa famille. Flora Rosenberg, la mère de Lawrence, qui était le père de Jaina.

« Tu nous avais interdit de te retrouver, mais je ne pouvais pas obéir aveuglement, surtout en ce moment. » déclara Jaina qui se retint de verser des larmes de joie.

La vieille dame, sa mamie, l’autorisa à rentrer. L’intérieur de sa baraque était bien entretenu. La poussière se faisait rare ou se cachait devant l’ancienne gouvernante qu’était Flora. La doyenne des lieux lui indiqua de s’asseoir sur un des fauteuils, près du feu déjà allumé. La mémé lui retira aussitôt la clope de Jaina pour la jeter dans les flammes. Elle avait toujours eu horreur de cette cochonnerie.

« Veux-tu du thé ? »

« Volontiers. »

Préparant la boisson chaude, Flora Rosenberg jeta un œil par sa fenêtre, craignant quelque chose provenant de l’extérieur. Il faut dire que sa tendre petite-fille ne passait pas inaperçu avec son accoutrement. Elle plaqua ses mains contre le buffet, remuant négativement son visage de gauche à droite.

« Que me vaux la visite d’une pirate primée ? » questionna la vieille dame porteuse d’un regard émeraude. « C’est fou comme tu as bien grandi. La dernière fois que je t’ai vu, tu n’avais que cinq ans. Je dois dire que tu ressemblais beaucoup à ton père quand je l’élevais dans l’ombre. Farouche, casse-cou, borné et j’en passe. »

Un doux sourire se forma sur le visage blanchâtre de l’albinos. Elle se remémora son enfance, plus précisément lorsque Flora était avec eux. Sa grand-mère lui avait tiré les oreilles pour s’être battu contre sa grande sœur Annie. Non seulement elle avait perdu, mais en plus de cela Jaina obtenait la réprimande de sa mamie.

« J’aimerais tellement revenir dans le passé, changer les erreurs que j’ai commises. » répondit mélancoliquement la cow-girl. « Tu n’imagines pas à quel point je voudrais revenir en arrière mamie. Câliner mon père, lui dire à tel point que je suis fière d’être sa fille. De faire la paix avec Annie et d’entendre une nouvelle fois la douce voix de Pearl. Ainsi que d’être une mère exemplaire aux yeux de Wanda. » lâcha de tristesse la Dame Blanche qui s’effondra en exposant toute sa faiblesse, son chagrin qu’elle retenait tant devant son équipage et sa propre fille Wanda.

Versant le thé dont une grande partie est composée de chanvre pour améliorer le moral, Flora se rapprocha de sa petite-fille pirate puis déposa le plateau sur une table basse. Elle lui ordonna de boire un peu et de ne pas se priver de pleurer. Son corps en avait besoin.

« Ta mère m’avait écrit pour m’informer de la mort de ton père et de ta sœur. » La vieille dame détenant encore une resplendissante beauté, ouvrit une petite boîte métallique sur une étagère en bois incrusté dans la cheminée. Flora lui tendit la lettre écrite par Daisy. L’écriture était propre, bien que l’encre soit légèrement sale sur deux coins du papier. Sûrement des larmes de sa mère qui avaient tâché ses écrits. « Je ne peux imaginer la douleur qu’a ressenti ma belle-fille. Elle méritait un bonheur incommensurable. Lawrence s’était rangé pour l’amour qu’il portait envers ta mère. J’en était presque jalouse de ne pas avoir reçu un tel sentiment…venant du père de Lawrence, ton grand-père Connor. »

À l’énonciation du nom de Connor, Jaina se raidit, fronça ses fins sourcils neigeux et sentit la colère se réveiller au plus profond de son être. Remarquant le changement d’attitude, Flora s’installa dans le sofa en face de l’albinos et croisa ses bras sous sa poitrine. Il était temps…de parler de ce terrible danger qui menaçait l’existence des Rosenberg.

Flora grimaça en découvrant que sa chère et tendre petite-fille changea radicalement d’émotion à l’énonciation de Connor. Selon elle, l’albinos devait connaître son amant ou plutôt celui qui lui avait permis d’avoir son fils Lawrence. Elle posa sa tasse de thé sur l’assiette en porcelaine après avoir bu une petite gorgée. La vieille dame se massa la tempe, ne sachant pas par quel bout commencer. L’histoire de sa rencontre avec Connor remonte il y a plusieurs années de cela.

Ne rien dire à Jaina aggraverait encore plus la situation. Alors, Flora prit son courage à deux mains, comme elle l’avait toujours fait depuis ses longues années d’existence. Elle rejoignit ses phalanges entre elles et se racla légèrement la gorge.

Flora commença à lui avouer son enfance. Une fille née d’un couple de domestiques servant la maison Rosenberg. Jaina arqua l’un de ses sourcils, elle qui avait vécu son premier jour dans un ranch à Hat Island et n’ayant aucunement connu de servants. La plus âgée reprit son récit, son histoire, stipulant que les ancêtres de Jaina n’avaient jamais été des éleveurs de bovins.

Au contraire, ses aïeuls avaient tous vécu à Lone Town, une des îles appartenant à Strong World. Une famille riche, vivant dans un manoir et gagnant de l’argent en vendant des armes. Connor se débrouillait plutôt bien pour construire des flingues puis les revendre juste après. Il avait tout acquis de ses prédécesseurs et il parvint même à augmenter la fortune des Rosenberg. Dans cette histoire, Jaina n’apercevait pas le fameux tyran qui souhaitait à tout prix détruire sa propre famille. Son grand-père devait épouser une noble, une femme plus âgée que lui, une Duchesse détenant un héritage extrêmement plaisant à contempler. Hélas, sa beauté ne raffolait aucunement le cœur de ce monsieur. Il se maria pour satisfaire sa famille, conclure une alliance pour augmenter le profit des Rosenberg.

Puis, un beau jour, remarquant depuis des mois qu’une domestique du nom de Flora n’était pas indifférente à sa personne, il trompa sa femme, son épouse, après avoir bu un peu trop et pour satisfaire son appétit. Une nuit douce, luxuriante qui fragilisa les Rosenberg. Car plus les deux personnes passèrent du temps ensemble durant cette fameuse soirée et plus la rumeur se répandit dans le manoir. Au lendemain, Flora lui avoua tout son amour envers lui. Ce dernier lui ordonna de taire ce qu’ils avaient fait. Connor ne possédait aucun sentiment pour la grand-mère de Jaina, la traitant même d’un simple moyen pour satisfaire ses envies. Flora n’était qu’un morceau de viande, un objet aux yeux de Connor.

L’épouse de son grand-père apprit cette fâcheuse nouvelle assez tard et divorça quatre mois plus tard, surtout en découvrant que Flora attendait un marmot et qu’elle ne souhaitait pas avorter. Connor fut totalement déchu de son héritage. Il perdit tout, pour une histoire de tromperie…par l’entêtement d’une domestique qui s’était enfuit du manoir et ne voulant pas tuer le fœtus grandissant dans son ventre. Sûrement par simple vengeance contre le géniteur de son enfant qui avait piétiné ses sentiments.

« Les histoires de cœur… » lâcha avec lassitude la numéro une de ce genre d’évennement dramatique.

« À t’entendre, tu sembles avoir vécu un problème similaire. » s’étonna la grand-mère qui perdit subitement la page de son chapitre relatant les faits du père de son enfant.

« Je suis tombée amoureuse deux fois. Avec un homme puis avec une femme. L’un s’est enfui en refusant d’être le père de notre fille. Brisant mon cœur, mes espoirs. Quant à la demoiselle, nous ne pouvions plus continuer. Je suis une pirate et elle une soldate. Ses enfants ont été tués par les Saigneurs. Un amour impossible… Elle, cette Éléonore, je n’arrive pas à tourner la page… »

« Au moins, elle ne désire pas te tuer. Si ? »

« Joker ! » rigola jaune la Dame Blanche qui soupira ensuite d’une manière très désespérée. Elle essuya des larmes coulant de ses joues, montrant à sa chère et tendre mamie que Jaina souffrait encore de cette rupture. « Quand je te disais vouloir revenir en arrière, je parlais aussi de cette dame. J’aurais voulu ne jamais l’avoir rencontré. Elle a sûrement tournée la page, mais je m’en veux toujours de ce que je lui ai fait. Éléonore méritait de vivre en paix avec ses enfants et son mari. On peut dire que lorsque je l’ai rencontré pour la première fois, que nous avons ri ensemble, bu côte à côte et que nous avons…bref…elle devenait aussi importante que Wanda. »

Elle prit une pause, avalant sa salive et vola un peu de thé dans sa tasse. L’arôme, le goût procura une bonne sensation de bonheur à la Louve Blanche.

Flora revint au centre du sujet, de cet homme qu’elle avait aimé et qui s’était offert à elle en étant complètement ivre. Ce dernier découvrit donc le ventre rond de la domestique, Flora lui avoua une deuxième fois son grand amour envers lui qu’il réfuta une seconde fois en la tra itant comme une chaussette… Tout l’héritage de Connor partit en fumer, il succomba à la folie, d’où la raison de pourquoi Flora avait décidé de s’enfuir. Un schéma tout à fait classique, nullement original. Sauf que le bougre devint un véritable démon. Il élimina les gêneurs, à savoir ses propres parents encore en vie et l’intégralité de la famille de son ex-femme. Résultat ? Il s’accapara la richesse des Rosenberg et celle de son ancienne-épouse.

« Comment a-t-il fait pour devenir aussi riche ? N’avait-il pas été déchu ? Déshérité ? Il faudrait un papier officiel pour reprendre ses biens, à moins que Connor se soit tourné dans la mafia ou la piraterie. » Jaina fronça ses sourcils en découvrant un léger sourire de sa grand-mère. « Je ne le vois pas pirate, sinon sa tête serait sur une affiche de recherche. »

« Disons qu’il se rapproche plus de la mafia que de la piraterie oui. Connor a fondé sa propre famille, tout comme toi. Il agit dans l’ombre, a fondé son propre réseau et reste à l’abri des regards du Gouvernement Mondial. » Elle marqua une pause, se leva et remit une buche dans la cheminée. Elle remua les cendres pour ne pas étouffer le feu. « Pourquoi désire-t-il nous éliminer ? Probablement pour se venger de moi, pour avoir conservé son enfant. J’ai détruit sa vie… »

Observant sa mamie, Jaina mordit un de ses ongles pendant que sa colère montait au crescendo. La Louve Blanche pouvait comprendre que sa grand-mère avait conservé son père dans son ventre par simple vengeance. Sauf que Lawrence était innocent dans cette affaire. Ce bébé n’avait rien demandé à qui que ce soit.

« Tu es contente ? » demanda l’albinos qui retint ses sentiments explosifs. Lorsque Flora ne comprit pas la question, Jaina reprit la conversation. « C’est bien beau de vouloir se venger, mais il n’avait rien demandé ! Certes, je ne serais pas de ce monde si tu avais avorté. Mais tu aurais pu faire quelque chose pour que Lawrence ne soit pas assassiné par un homme de Connor. Il est mort à cause de cet enfoiré ! J’ai perdu mon père à cause de votre histoire merdique d’amour. Alors, je te repose la question grand-mère ! Es-tu contente d’avoir laissé la personne que tu aimais tuer son propre fils ? Et je rajouterais même, es-tu heureuse d’apprendre qu’il désire attenter à ma vie, à ma grande-sœur, mon petit-frère, ma mère et ma fille ?! » Jaina se leva de son sofa, fit face à Flora et plaqua son index entre sa poitrine. Elle tapota dessus pour que la sensation soit très désagréable pour sa mémé. « Tu aurais put changer d’identité, vivre en secret, élever correctement mon père pour qu’il évite d’être un desperado d’Hat Island. Tout reposait sur tes épaules et tu as fait quoi ? Rien ! »

« Jeune fille, parle-moi sur un autre ton ! » gueula plus fort la plus âgée des Rosenberg. « Je ne pensais pas que Connor agirait de la sorte. Comment peux-tu me donner des leçons de la vie, alors que tu n’as pas réussi à élever ton propre enfant après le départ de son père. Tu n’as rien à me dire alors que tu as été banni du ranch de Lawrence et que tu es devenue une bouchère. Ta grande-sœur Annie m’a énormément mise au courant de tes actes de barbarie. Jaina Rosenberg, toi aussi tu aurais dû être mieux éduquée pendant ton enfance, au lieu de ressembler à tes grands-parents. Une mauvaise mère comme moi et une monstruosité comme Connor. »

L’ancêtre toucha une corde sensible envers sa petite-fille. Elle avait raison au sujet des ressemblances. Cela permit à Flora de dominer cette confrontation. Jaina Rosenberg ne savait pas quoi dire. La Dame Blanche se contenta de s’écrouler dans le sofa et de garder le silence.

« Est-ce que tu sais où je peux trouver cette ordure ?! » lâcha Jaina au bout de cinq minutes de silence. Elle se frotta l’arrête du nez et s’obligea à ne pas céder à la tentation de ce griller une clope. « Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je dois l’éliminer pour garantir la sécurité de ma famille, de notre famille. »

Éliminer Connor Rosenberg ? Un désir donné par Jaina qui n’était aucunement un mensonge. Sa voix était assurée, non tremblante et nullement mensongère. Flora inspecta sa petite-fille et se demanda si cette albinos pouvait réussir cet exploit. Après tout, d’après les journaux, Jaina dirigeait un équipage de pirates composé uniquement de femmes. Elle était la plus primée, la plus dangereuse et il semblerait que la Louve Blanche fut maudite par un fruit. Pas n’importe lequel, celui d’une créature qui n’existait plus ou plutôt qui était tirée de comtes et légendes : une Vouivre.

La mamie reprit place dans son sofa tout en attrapant la petite assiette portant la tasse de thé remplit au trois quarts. La dame tourna sa cuillère en argent dans le breuvage chaud et tapota cette dernière sur le rebord de la tasse. Elle but une petite gorgée qui ne fut pas discrète lors de l’aspiration du liquide. Jaina haussa l’un de ses sourcils neigeux, croisa ses bras sous sa poitrine généreuse et attendit une réponse de sa grand-mère. À ses yeux, Flora prenait beaucoup trop son temps. Peut-être réfléchissait-elle à la proposition, demande, de sa chère et tendre petite fille. Si elle hésitait, Flora devait encore avoir des sentiments pour ce fumier.

L’horloge de la salle à manger sonna seize-heure. Elle chanta plusieurs fois, chassant le silence régnant dans la pièce. Lorsque la musique prit fin et que le calme souhaitait reprendre son territoire perdu, la voix de la vieille dame empêcha la paix de revenir.

« Probablement à Strong World sur Lone Town. » émit Flora sur une potentielle hypothèse. Elle ne semblait pas être certaine de l’emplacement exact de Connor. Cela confirma une chose pour Jaina. Sa grand-mère avait coupé le lien du cordon avec cet enfoiré. « Inutile de te dire que je m’efforce de me cacher pour éviter de perdre malencontreusement la vie. Par chance, tu fais tellement de bruits en ce moment qu’il doit être focalisé sur toi. Par exemple sur Hat Island à Exact Town d’après les dires de ta grande sœur Annie. Puis à Union John lorsque tu as tué l’un de ses fils. » élabora comme théorie la vieille qui détourna son attention sur l’horloge et pesta.

« Un souci ? Je t’importune sur ton temps grand-mère ?! »

« Non. » répondit aussi sec Flora Rosenberg. Elle s’aventura dans son salon et tira le rideau pour zieuter l’extérieur. Elle regarda à droite et à gauche de la venelle. Elle pesta encore, d’une manière plus bruyante. « Figure-toi que je me suis remise avec quelqu’un depuis deux ans. Un homme très gentil, serviable, charmant. » Flora tourna ses yeux au ciel en recevant des félicitations lasses de Jaina. « Il en fait souvent trop pour moi, c’est…déroutant par moment. » Puis, on frappa à la porte, ce qui fit presque sursauter les deux femmes. Souriant furtivement à Jaina, Flora s’approcha de l’entrée, tourna la poignée et soupira de soulagement en faisant face à la silhouette d’un homme porteur d’un âge proche de la vieille Rosenberg. Lorsque les deux se mirent à se câliner, que Jaina allait se lever pour se présenter et le saluer, un bruit sourd retentit.

Une balle perfora le cœur du vieil homme et s’incrusta dans le ventre de Flora. Le couple s’effondra sur le plancher en bois. La vieille hurla de douleur. Automatiquement, Jaina glissa sur le sol après avoir dégainé Lilith. Elle usa de son Haki de l’Observation pour repérer les formes de vies proches de la maison. Toujours impossible de les distinguer correctement et de savoir à qui elles appartiennes, Jaina fit hurler son arme maudite en direction d’un toit d’une maison donnant un grand aperçu de la venelle. Son tir fit mouche, le tireur tomba des hauteurs et s’écrasa contre les pavés de la rue d’à côté. Un coup de chance d’avoir repéré la bonne personne en tirant au hasard, sur l’aura qui était dans un lieu inhabituel.

Rapidement, la Dame Blanche retira le corps mort de l’amant de Flora qui empêchait la mamie de bien respirer. La cow-girl posa deux doigts sur le cou de la victime, espérant découvrir un poul. Hélas, ce fut un échec. L’homme était mort. L’albinos tira doucement sa grand-mère pour qu’elle ne soit plus dans un quelconque champ de tir. Cette dernière lui indiqua de lever ses genoux et de rester coucher pour éviter qu’une partie de son corps ne soit plus hydraté de sang. Elle trouva un morceau de drap et appuya sur la plaie pour stopper l’hémorragie. Où avait-elle appris ses connaissances en médecine ? Grâce à la sociopathe Jessica Hellhound.

« Je vais chercher un médecin, ne bouge pas d’ici ! » ordonna la Louve Blanche qui jura ensuite d’innombrables insultes contre la situation actuelle.

Avant d’avoir la chance de quitter la baraque, des silhouettes capuchonnées entrèrent dans la maison en brisant les fenêtres. Jaina se protégea le visage pour ne pas être blessée par les éclats. Trois hommes, tous armés de dagues. Un des trois courrait déjà sur la grand-mère dans l’espoir de la poignarder. Les deux autres se jetèrent sur la Ravengeuse.

L’Infernal Speed de Jaina entra en action. De sa rapidité gagnée après de lourds entraînements, la Dame Blanche vida trois cartouches du chargeur de Lilith pour éliminer très rapidement les agresseurs. Le sang salit le palier du salon, pendant que les douilles vides roulèrent sur cette plateforme.

Soudainement, l’idée d’aller chercher des secours en laissant sa grand-mère seule ne lui enchantait guère. Râlant, la pistolera porta Flora comme une princesse et fit la sourde oreille sur ses plaintes et ses pleures. Visiblement, en deux ans sa mamie était très attachée à son nouvel amour…

Courant de toutes ses forces pour déguerpir de la venelle, elle se retrouva dans la rue principale, celle qui accueillait d’innombrables magasins. La plupart des habitants s’étaient réfugiés chez eux à cause des coups de feu. Sa mémé lui indiqua le chemin à suivre pour trouver une personne compétente pour la soigner. Intérieurement, Jaina se maudissait d’avoir réalisé cette aventure toute seule. Si Jessica était là, le problème aurait été vite réglé…

Ce fut trop beau pour être vrai. L’objectif se trouvait en bas du quartier. Un petit hôpital local. En réduisant la distance qui la séparait du bâtiment, une ogive érafla son flan et l’obligea à s’effondrer sur ses genoux. Elle déposa sa grand-mère en se retenant de la lâcher comme un vulgaire sac poubelle. Ses forces l’abandonnaient, son corps devenait lourd.

Avant de fermer les paupières, avant de sentir ses membres saisirent par deux assassins et une lame écorcher la peau de son cou, elle aperçut une silhouette masculine tenant un colt dans sa main gauche puis ouvrir le feu…

Jaina se réveilla en sursaut, prise de sueur et son corps agressé par des sensations de fourmis. Elle était dans un lit, dans des draps doux. Le matelas était extrêmement confortable, donnant l'envie à la cow-girl de taper un petit somme. Sur une chaise, non loin du plumard, son ceinturon s'y trouvait avec son arsenal. Quelqu'un avait pris la peine de soigneusement la désarmer et de soigner la coupure à son cou. Visiblement, son agresseur n'avait pas réussi à lui trancher la carotide.

Elle découvrit un deuxième lit simple, où reposait sa grand-mère. Son ventre bougeait, elle était encore en vie, ce qui fit soulager Rosenberg. Son cœur se mit à lui faire mal, à tambouriner fortement sa poitrine à la vue d'un homme assit sur une chaise qui s'était assoupit. Il dormait profondément, les bras croisés et respirait silencieusement. Il était peut-être resté au chevet des dames.

Discrètement, la Louve Blanche sortit des draps détenant encore sa chaleur. Elle n'avait plus ses santiags montantes, elle était dorénavant pieds nus. Ses ongles étaient vernis en noir. La Ravengeuse rejoignit ses chaussures afin de récupérer le poignard de son père. Lorsqu'elle saisit son objet, l'albinos contourna l'endormi et rapidement elle plaqua sa main libre contre la bouche de l'homme puis la lame sous sa pomme d'Adam. Elle venait de le réveiller...

« Donne-moi une bonne raison de ne pas te trancher la gorge Lucian Winter. » susurra à l'oreille Jaina qui reconnut entre mille le visage de cet homme, son délicieux parfum, sa peau plus bronzée que celle de l'albinos et ses billes d'or représentant ses yeux. « Chaque jour j'imaginais une façon de te faire souffrir pour tout le désespoir que tu m'as donné. Tu m'as trahi, tu as piétiné mes sentiments, tout en laissant à notre fille un père absent. »

Lucian Winter, le premier amour de Jaina Rosenberg, le père biologique de Wanda. Il s’agissait de ce vaurien qui avait osé abandonner la cow-girl enceinte. Pourquoi est-il revenu ? Pourquoi Jaina imagina que ce connard l’avait soigné, elle et sa grand-mère. Cette histoire ne tournait pas rond. Alors, elle lui intima l’ordre de lui fournir des réponses. De pourquoi ce vaurien l’avait sauvé. Pourquoi il avait soigné les deux femmes et surtout pourquoi être revenu. Lentement, ses griffes se retirèrent des fines lèvres de Winter.

« Je devais m’éloigner de toi, car mon petit-frère Billy avait été pris en otage par ton vieux, celui qui désire trouer la peau à toi et toute ta famille. » dit-il en ne bougeant pas d’un centimètre. Il se contenta de veiller sur la respiration lente de Flora Rosenberg. « J’étais aussi très idiot à l’époque, mon pardon ne te soulagera pas de ta douleur, Jaina. »

« En effet. Je devrais te liquider sur-le-champ, pour retrouver enfin la paix. »

« Alors, fait-le Jaina. » Il repoussa doucement la lame du poignard, se leva de sa chaise et toisa la cow-girl de toute sa hauteur. Lucian était bien plus grand, mesurant dix centimètres de plus. Il afficha un doux sourire à la Dame Blanche et se permit de remettre une mèche de cheveux derrière l’oreille de Rosenberg. Un acte qui n’enchanta guère cette dernière. La pistolera positionna la lame sous le menton de son ancien amant. « Doucement. » prévint le père de Wanda qui leva légèrement ses mains en signe de reddition. « Si tu me tues maintenant, tu louperas une occasion de retrouver ta principale proie, je veux parler de Connor. »

« Entendu, mais avant… » Elle leva furieusement sa jambe imprégnée de son Fire Heart pour écraser les bijoux de famille de Lucian. L’homme à la queue de cheval perdit sa voix et tomba à genoux. Son visage était rouge comme une tomate. Une veine apparue sur son crâne et l’or de ses cristaux allaient presque déverser des larmes. Avait-elle terminé ? Aucunement. Jaina agrippa le col de son ancien amant et écrasa son poing à plusieurs reprises sur la face de cet enfoiré. Il perdit immédiatement connaissance, à la merci de la Louve Blanche.

Dieu que cela faisait du bien à l’albinos de s’être un peu déchainé contre ce salopard. Elle avait pris le temps de le ligoter sur sa chaise avec son lasso. Flora ne se réveillait toujours pas. Sa respiration calme n’inquiétait aucunement la demoiselle.

Accrochant son ceinturon autour de sa taille, elle vida ensuite les poches de Lucian en espérant trouver des choses intéressantes. Elle y découvrit de l’argent dans son portefeuille ainsi qu’une vieille photo recouverte de pliures. Il s’agissait de lui jeune, avec un autre gosse moins âgé qui ressemblait beaucoup à Lucian. Probablement ce fameux petit-frère. Jaina rangea l’image là où elle l’avait trouvé et remarqua par la suite un anneau accroché autour de son cou. La Dame Blanche arracha cette chose de son prisonnier. Elle caressa l’acier avec son pouce, se remémorant en même temps d’un fragment de son passé. Il s’agissait d’un cadeau pour Lucian, le bijou que lui avait donné son père pour l’offrir à l’élu de son cœur.

Ce misérable l’avait gardé…

Pourquoi ?!

La respiration des trois personnes ne perturbait aucunement le silence de cette chambre d’hôtel. La nuit venait de tomber, l’horloge affichait minuit trente. Jaina sentit la faim tirailler tout doucement son estomac. Elle récupéra une petite bouteille en aluminium dans une des sacoches de son ceinturon. Dégoupillant le bouchon qui gémit parce qu’il n’avait pas été ouvert depuis un mois, Jaina but une petite gorgée de whisky. L’alcool brûla sa gorge, son œsophage puis son estomac. Sa faim disparut discrètement.

« Comment va-t-elle ? »

Surprise d’entendre la voix de Lucian, Jaina sortit rapidement Lilith et plaqua le canon contre le front du réveillé. Automatiquement elle agressa le chien de son arme maudite. L’homme reposa la question en désignant Flora par des coups d’œil.

« Elle va bien. Je suppose que tu t’es occupé de retirer la balle dans le bide de la vieille. Lorsque nous nous fréquentions à Hat Island, tu rêvais de devenir médecin. » déclara la Louve Blanche qui appuya fortement son pétoire sur Lucian.

« J’ai eu de bons professeurs après mon départ de Hat. Mais je t’en prie, y’a pas de quoi. » Il se tue au moment où Jaina lui fit voir l’anneau pendouillant par une ficelle fragile. « Ah…oui. Ton anneau. Je m’en serais voulu de le vendre, car il appartenait à ton père. »

« Tu vas me faire croire que tu as encore un cœur après m’avoir abandonné Lucian ?! » Jaina rangea le bijou dans une des poches de son manteau en cuir. « Tu…tu n’imagines pas à quel point j’ai souffert. » dit-elle d’un ton plus calme, beaucoup plus faible. Sa voix tremblait à chacune de ses notes. « Tu étais…tu étais tout pour moi. Même si nous étions encore que des ados, qu’on avait franchi un cap malgré notre jeune âge…je voulais être ta femme, ton épouse. J’étais… » Elle leva son visage, des larmes s’échappèrent de ses rubis, caressant ses joues et se perdant parfois entre ses lèvres. Ses perles étaient salées… « J’étais persuadé qu’en t’annonçant que j’attendais Wanda, tu aurais été l’homme le plus heureux au monde. C’est toi qui me racontais sans cesse que tu souhaitais être un père exemplaire si nous avions un enfant. Comment…comment j’ai pu croire à tes conneries !! »

Jaina essuya ses larmes avec son avant-bras bariolé de tatouages. Son maquillage autour de ses rubis se mirent à couler, faisant perdre un peu de beauté à Rosenberg.

« Tu m’as menti !! Tu m’as offert de faux espoirs Lucian Winter !! Alors tu penses qu’en revenant maintenant, en sauvant ma grand-mère et mon cul, j’accepterais de t’accueillir les bras ouverts ?! Veux-tu encore piétiner mes sentiments ?! Tu as intérêt à me révéler tout ce que tu sais sur Connor et à bien choisir tes mots pour ne pas mourir. Je vais t’écouter, me forcer à ne pas t’interrompre, parce que même si ta voix est toujours aussi séduisante, cela ne te sauvera aucunement. Alors parle, toi, oui toi qui as osé me détruire et à réveiller la monstruosité que je suis devenue !! »

Elle avait gueulé ce qui était enfermé dans son cœur. Ô prétendu homme qui avait promis le grand amour à cette louve. Désormais, après un deuxième échec, Jaina Rosenberg n'avait plus aucun espoir pour vivre le grand amour. Tout cela n'était que conte de fée pour faire rêver les petites princesses. Le seul cadeau de Lucian fut Wanda, sa chère et tendre fille. C'était désormais la seule personne qui restait bien accrochée à son organe battant...

Alors, même si Lucian espérait trouver le pardon auprès de Jaina, c'était malheureusement trop tard. Il ne pouvait qu'être témoin du regard mort, vide de cette albinos qu'il avait aimé. Il se tue, faisant silence pour ne pas contrarier encore plus cette louve pouvant le dévorer à tout instant. Cependant, une inquiétude sonnait dans son crâne garni de cheveux noirs rivalisant avec la couleur des plumes des corbeaux. Il se demandait si sa fille se portait bien et à quoi elle ressemblait. Sûrement une magnifique jeune femme, comme sa mère.

Il s'apprêta à porter son courage à deux mains, à lui poser cette fameuse question. Lucian Winter leva son index, effectua une moue gênée, mais fut interrompu par un gémissement de Flora Rosenberg. La vieille dame sembla sortir de l'inconscience ce qui attira la curiosité des parents de Wanda.

Flora se redressa avec difficulté et fut aussitôt accueillit par Lucian. Il lui demanda de ne pas faire de geste brusque et reçut immédiatement une gifle contre sa joue. Cela fit rire Jaina qui croisa ses bras sous sa poitrine généreuse.

« Tu aurais dû viser plus bas grand-mère. » déclara la Louve Blanche qui s'assit sur le coin du lit.

« Bon dieu ! Tu oses te pointer devant moi après ce que tu as fait à ma petite-fille ?! Tu aurais dû te faire oublier Lucian. » gronda la plus âgée qui ferma furieusement son poing. Elle finit par desserrer ses phalanges osseuses et à s'allonger pour soulager la douleur de sa blessure. Fort heureusement, la balle ne l'avait qu'effleurer. « Où sommes-nous ? Où est mon conjoint ? »

Les deux plus jeunes n'émirent aucun mot. Lucian n'était pas au courant contrairement à Jaina. L'albinos lança un regard de regret à sa mamie, ce qui entraîna aussitôt le chagrin de cette dernière. La Louve Blanche l'enlaça tendrement, jusqu'à ce que Flora calme la tristesse de sa perte. Visiblement, une Rosenberg ne pouvait jamais vivre éternellement le grand amour. Cela ressemblait à une malédiction...

« Nous devons partir, fuir cette ville, voire cette île Jaina. » conseilla d'une voix basse Lucian. « Ils ne tarderont pas à nous retrouver si nous restons ici. »

« Demain. Pas aujourd'hui. »

Les heures défilèrent, l'orage se réveilla durant le début de soirée. Flora venait de succomber au sommeil. Entre temps, Jaina était sorti en compagnie de Lucian. Tout deux s'assuraient qu'aucune mauvaise âme souhaitait importuner la vieille dame. Cette dernière avait énoncé un souhait. Que son conjoint soit récupéré et enterré. Du moins si son corps gisait encore dans son habitation. Ce fut le cas... Il baignait dans l'hémoglobine. Lucian se porta volontaire pour transporter le corps. Le temps orageux permettait à l'ancien couple de se déplacer dans la ville sans être gêné par les regards curieux des badauds. Ils évitèrent toutefois quelques courageux qui circulaient dans les rues et une patrouille des forces de l'ordre. Nullement la Marine.

Arrivé au cimetière, Lucian déposa le corps dans un trou déjà creusé. Jaina et ce dernier le rebouchèrent grâce au tas de terres situé à côté à l’aide de pelles. Un travail bien pénible pour les deux personnes trempées jusqu'au os. Surtout pour une dame blessée à cause d'une balle.

« Tu vas toujours pas me dire ce que tu sais sur Conor?! » ronchonna la cow-girl se trouvant de mauvaise humeur. Elle retira son Stetson, ferma un instant ses paupières pour réciter une prière au défunt. Ensuite, quand elle termina, Rosenberg attrapa la main de l'homme pour l'entraîner derrière un grand tombeau.

Elle plaqua son autre main contre la bouche de son ancien amant, craignant qu'il ouvre son gosier et avertit le gardien du cimetière. Lorsque la nuisance disparue au bout de plusieurs minutes, le visage de Jaina fit face à celui de Lucian. Leurs lèvres étaient proches, à seulement quelques centimètres. Leurs souffles se rencontrèrent, se mélangèrent et fit revivre des anciens souvenirs à l'albinos. Puis, ses narines redécouvrir le parfum de Winter. Si bon, si doux qui obligea Jaina à se reculer pour éviter d'en être hypnotisé.

« Tu sais...j'aimerais tant revenir en arrière. » dit-il en baissant doucement son regard d'or. « Être le père aimant de notre fille, Wanda. De te prouver que j'aurai pu être un bon mari. »

Jaina se recula de deux pas, pataugeant dans une flaque d'eau. Le talon et l'éperon de sa botte furent aspergés de boues. La louve lui tourna le dos, ses rubis furent cachés sous l'ombre de son Stetson qui venait d’être remis contre sa tignasse de neige.

« Il n'est pas trop tard...pour te rattraper. Du moins pour Wanda, pas pour moi. » Elle soupira tout en montant puis descendant ses épaules. « Mon cœur... » Jaina rit jaune mélangé à un soupçon de tristesse. « ...aime quelqu'un d'autre. Il s'accroche désespérément...pour quelque chose d'impossible. Moi aussi j'aimerai revenir en arrière Lucian...pour vivre aux côtés de celle que j'aime... » Une sensation de gêne, comme une boule dans sa gorge rendit sa voix tremblante, au bord d'un sanglot. « Son rire...me manque. Sa gentillesse également... Je veux être à nouveau près d'elle... Mais la vie n'est que souffrance...l'espoir est vain... »

Elle inspira un grand coup, se tourna légèrement pour découvrir un homme partageant également le même sort.

« Lucian... Notre fille aimerait te rencontrer. Alors si tu veux vraiment faire sa connaissance...nous devons avoir un accord. »

« Tout ce que tu veux... » Il tomba sur ses genoux, arqua son dos et planta ses poings dans la boue. « Je suis même prêt à veiller sur ta grand-mère. Car...j'ai honte de te le dire, je ne sais même pas où se terre Conor Rosenberg. Je te le jure...sur ma propre vie. »

La pluie battante redevint maîtresse du silence lorsque les deux âmes en peine cessèrent d'échanger. La Louve Blanche vint près du seul homme qui avait réussi à voler son palpitant. Jaina Rosenberg lui tendit sa main pour l'aider à se relever. Chose qu'il fit aussitôt. Leur contact cessa après cela.

« Veille sur Flora et emmène-la à Fortifio sur Hat Island. Je t'y retrouverai. Si tu tiens ta promesse, tu pourras voir Wanda et tenter de te rattraper auprès-d'elle. Est-ce que tu te sens au moins capable d'être à la hauteur pour notre fille ? »

« Oui. J'en fais le serment. » Il sourit doucement en répondant à celui de l'albinos. « Où comptes-tu aller ? Je croyais que nous devions partir au lendemain. »

« Retrouver mon équipage et notre fille. Je me suis absenté beaucoup trop longtemps. » dit-elle en se métamorphosant doucement en Vouivre. L'impressionnante créature toisa Lucian de ces cinq mètres de hauteur. Après cela, ses impressionnantes ailes se mirent à battre pour permettre à la Vouivre de prendre de la hauteur. Jaina disparue dans la nuit, laissant son ancien amant dans le cimetière sans lui avoir retiré la vie...

Allait-il honorer sa promesse ? Jaina le pensa, car ses cristaux d'or ressemblaient aux rubis de cette dernière lorsqu'il s'agissait du destin de Wanda Rosenberg... Celui d’un parent désireux d’apporter le bonheur à son enfant…