01- Plus il y en a mieux c'est !

Dans une chambre quelconque, louée pour un prix dérisoire, une blonde étant locataire de cette piaule, s’exerce à effectuer des pompes en ayant les jambes en l’air. Ses mains maintiennent un équilibre parfait, son corps ne se balance pas pour s’effondrer, l’intégralité des muscles de la Mandalorienne lui permet d’effectuer ses exercices matinaux. La sueur perle le long de ses bras, de son front et un bon bain serait bénéfique pour la guerrière. Sauf que le temps n’est pas encore venu pour cette récompense. Jenefer n’a pas terminé son entraînement. Ses muscles doivent encore travailler pour supporter le poids de son armure.

Les heures de cette matinée défilent à très grande vitesse. L’horloge de l’église de Portalia sonne déjà l’heure du repas. Le ventre de la chasseresse gronde de faim. Décidant de conclure son gainage, la Mandalorienne retire ses vêtements et file se laver pour retirer l’odeur de ses efforts. Un bain dans une bassine en bois, froid pour cette forte chaleur, elle y reste pendant un temps, à lorgner sur le mur et à se perdre dans son palais mental. Sa tirelire commence à se faire vide, Jenefer doit se trouver une mission, une quête pour payer son loyer et ses prochains repas.

Sortant de sa baignoire, Jenefer se rhabille et enfile son armure de Mandalorienne. Son visage est à nouveau caché, car il ne doit pas être vu par les gens de l’extérieur. Telle est la Voie. Acrochant son impressionnante épée derrière son dos, l’aventurière se retire de ses quartiers pour rejoindre le centre-ville, là où se trouve la Tour de la Guilde. Le bâtiment était toujours aussi impressionnant aux billes émeraudes de la guerrière. Surtout à une époque comme celle-ci, loin de la technologie futuriste de la planète Coruscant.

« Ohé la chevalière ! » exclame un nain porteur d’une épaisse barbe blanche ressemblant au Père Noël. Il agite son petit bras musclé pour attirer l’attention de Jenefer. La Mandalorienne le rejoint en silence, bien que l’acier de son armure lors de ses déplacements ne lui donne pas une marche très discrète. « J’ai entendu dire que tu n’avais pas encore trouvé de missions. » Il se frotte la barbe et sourit délicatement. « Un marchand vendant divers matériaux de créatures démoniaques aurait besoin d’une escorte dans les Plaines sans Fins. Tu connais ? »

« Bien sûr, j’ai exploré un peu les lieux pour remplir quelques contrats. » déclare Jenefer avec sa voix étouffée par son casque.

« Eh bien ce client souhaite être protégé pendant qu’il récoltera des dards de vespoïdes. Il aimerait aussi acquérir d’autres ressources se trouvant spécialement dans ces lieux. Vois-tu la région est toujours infestée de monstres, le protéger sera ta principale mission. Quand penses-tu de cette mission, chevalière ? »

Son casque positionné en face du visage du nain, il bifurque sur la droite et un long soupir s’échappe des lèvres de la femme. Jouer les nounous pour un marchand n’enchante guère Jenefer. Cela dit, la mission n’interdit pas de ramasser des morceaux de monstres vaincus. Si elle élimine une bête sortant du lot, Jenefer en sera plus qu’heureuse, surtout pour honorer la Voie de Mandalore.

« Bien. J’accepte le palet. La somme pourra couvrir largement mes frais de loyer. » fit-elle en arrachant des mains du nain la fiche de mission. Elle prend soin de la plier et de la placer dans une sacoche à sa ceinture, ensuite le petit homme l’arrête sur son chemin. « Quoi ? »

« Eh bien, tu seras pas seule pour cette mission. Le contrat a aussi été accepté par un autre vois-tu. » Il grimace et hausse lentement ses épaules. « En fait, le client souhaitait être accompagné de deux aventuriers. Il ne reviendra pas sur sa parole. Le lieu de rendez-vous sera devant le portail de téléportation. »

Hochant simplement son visage, la Mandalorienne récupère par la suite un petit encas avant de partir pour sa nouvelle mission. L’innactivité commence à la peser et l’énerve doucement. Rester les bras croisés n’avaient jamais été son style. Se battre, être au cœur de l’action est synonyme de confort, de bien-être pour Jenefer Bliss.

Elle sort de la tour, lève légèrement son casque pour mordre dans son sandwich. Le goût est amer, mais convient pour apaiser sa faim. Par chance, la chasseuse arrive la première devant le fameux portail. Croisant ses bras contre le plastron de son armure, Jenefer attend en tapotant son pied métallique sur le sol qui dévoile déjà son impatience…

Enfin ! Les retardataires pointent le bout de leur nez. Le marchand en question avec un chien et pas n’importe quel cabot. Il s’agit de celui dont beaucoup d’aventuriers parlent. Celui qui trône parmi les meilleurs du rang bronze : Fenrir. Intrigué par ce canidé, la Mandalorienne tourne son visage caché sous son casque porteur de deux impressionnantes cornes. Pas un mot, aucun geste, la guerrière regarde l’animal avec énormément de curiosité. Il ne ressemble aucunement au Massif, un reptile originaire de la planète Géonosis et il était énormément utilisé comme chien de garde par les Tuskens de Tatooine.

Son père adoptif lui avait appris à communiquer avec ces animaux. Va-t-elle en avoir besoin pour parler avec ce loup des enfers ? En tout cas, le marchand, le client de cette mission accueille Jenefer à bras ouverts. La guerrière hoche simplement son visage en guise de salutation. Toujours aucun mot, comme-ci la Mandalorienne avait perdu sa langue, surtout lorsque ce dernier pensait qu’elle était un homme. Elle note dans le coin de son palais mental les informations de la personne. Que sa boutique, son marché se situait dans le quartier Est de Portalia.

Soudainement, la Mandalorienne émet un petit sursaut de surprise lorsque Fenrir communique le basique. Elle reprit son attention sur le cabot sans bouger d’un centimètre son casque, rien qu’un mouvement de ses émeraudes. Dans son univers, son monde à elle, de rares limaces se nommant Hutt pouvaient discuter ainsi, pourquoi pas un loup comme celui-ci. D’ailleurs, en parlant de Fenrir, il effectue son inspection sans l’accord de la guerrière. Le loup renifle autour de la femme, car il s’agit de son outil pour obtenir les informations d’un inconnu. Tant que l’animal n’urine pas sur l’une de ses cuisses, Jenefer n’exposera pas sa colère. Elle tend également sa main, le ventre de celle-ci pour que son membre soit reniflé par le loup. Jenefer se retient de toutes ses forces de caresser la bête.

À nouveau Jenefer acquiesce par un hochement de sa tête pour avertir le marchand du nom de Jimmy qu’elle était prête pour passer le portail. L’épéiste emboîte ses pas lourds, bruyants après son client. Passer dans le téléporteur apportait toujours une sensation bizarre pour Liss. Jamais ô grand jamais elle se serait doutée d’emprunter un tel moyen de transport. D’habitude, c’était à bord de sa navette de classe Scythe remodelé pour être en règle avec les lois de la Nouvelle République. Elle parcourait planète en planète pour chasser ses proies. Le meilleur engin pour se déplacer. Là, en passant le portail, Jenefer avait toujours l’impression de bouger en vitesse lumière.

Arrivant aux Plaines sans fin, le lieu où désirait se rendre le client, Jenefer inspira et expira discrètement pour savourer l’air frais et nullement pollué de cette zone.

« Parfait ! Commençons notre périple. » se réjouit Jimmy qui s’apprête à entamer la marche. Il se fait arrêter par la griffe imposante de la Mandalorienne. Cette dernière lui attrape l’épaule pour le stopper.

« Minutes ! » exclame Jenefer qui retire son emprise de son client. « Fenrir, pouvez-vous identifier les créatures que vous sentez ? Je préfère être prudente plutôt que d’emmener le marchand dans la gueule d’un Loth-Loup. » Se rendant compte de son expression qui pouvait être moins sympathique pour Fenrir, la Mandalorienne décide de se justifier. « Simple expression pour ne pas tomber dans un piège. »

Pourquoi être si prudente sur la nature des monstres qui ont été sentis par Fenrir ? Par expérience des missions dérisoires qu’elle avait rempli. Certaines étaient faciles à tuer, d’autres impossibles à combattre, à blesser pour Jenefer. Elle était encore une bleue dans ce monde et mourir n’était pas sa grande priorité, même avec honneur. Était-ce de la lâcheté ? Aucunement. Jenefer Liss ne souhaitait pas déshonorer son clan, sa tribu qu’elle ne pourra jamais plus revoir…

« Aucun souci Mademoiselle… » Il met un blanc, souhaitant encourager la Mandalorienne à émettre son identité. « Est-ce nécessaire une armure aussi imposante pour une femme ? »

« Je suis une Mandalorienne du clan Liss. Mon nom est Jenefer. » Elle croise ses bras contre son plastron, pas très encline à répondre à l’autre question. Finalement, la blonde pense qu’il est nécessaire de répondre à la curiosité de son client, pour le bien de cette mission. « Oui pour chaque Mandalorien. Telle est la Voie. »

Par les paroles du loup des enfers, la Mandalorienne se sentait étrangement en sécurité avec celui-ci. Il n’égalait aucunement le légendaire Mythosaure, mais il dégageait une aura bienveillante envers Jenefer. Elle sourit dans son casque et hoche son visage envers Fenrir. Son inquiétude baisse, permettant au cœur de la guerrière de se calmer un peu. Lorsque le loup désire former un sourire en retroussant ses babines, il n’y avait rien de réconfortant et de rassurant pour un inconnu. On croirait que l’animal souhaite sauter à la gorge de sa proie.

En tout cas, accompagner ce grand chasseur canidé avait de quoi être amusant. Si la Mandalorienne s’était retenu de rire pour son attitude à vouloir sourire comme un humain, Jenefer pouffa de rire lorsque ce dernier venait d’oublier l’objectif de cette quête. L’épéiste soupire, amusée et remue son casque de gauche à droite.

Jenefer préfère ne rien dire à propos de la remarque de Jimmy. Le marchand aurait dû comprendre dès le départ qu’un canidé n’avait pas la capacité de penser aussi développé qu’un être humain. Tout résidait principalement dans son flair qui disposait d’innombrables capteurs pour ce dernier. Grosso modo, son cerveau était son nez. La Mandalorienne se permet de tapoter par empathie l’épaule de son client avant de rejoindre le loup. La dame n’avait pas encore dégainé son épée du nom de Orar, qui signifie Tonnerre dans la langue Mando’a, son peuple.

Soudainement, son compagnon à quatre pattes lui fait signe de le suivre. Il semblerait que l’odeur soit alléchante pour le chasseur. Tentant d’être la plus discrète possible, hélas c’est une affaire délicate à cause des nombreuses plaques de son armure. Caché derrière un buisson, un arbre à papillon pour être plus précis, Jenefer écarquille ses paupières en découvrant la créature ou plutôt un essaim de ses bestioles que recherchait le client. Des Vespoïds.

Les plus gros du nuage d’insectes allaient apporter des problèmes pour la Mandalorienne. Elle n’est pas habituée à combattre ces monstres. En revanche, les plus petits devraient être moins contraignant à abattre.

« Prudence… » chuchote Jimmy qui se met entre les deux aventuriers. « Un essaim comme celui-là peut venir à bout d’un centaure. Ne sous-estimé pas ces cafards volants. » Il dessine dans le vide avec son index une sorte de triangle. « Les dards des Vespoïds peuvent vous paralyser. Si vous l’êtes, ils en profiteront pour implanter leurs œufs dans votre chair. Ah oui, l’état œuf à larvaire est extrêmement rapide. En moins de quelques minutes, les larves vous croqueront. »

« Charmant. » répond la Mandalorienne qui se réjouit intérieurement d’être protégée par son armure. En revanche, quelques parties de son corps peuvent être atteintes, dont par exemple les articulations de ses bras et de ses jambes. « Je n’ai encore jamais vu d’insectoïdes capables d’une telle chose. Même si les miens racontèrent que des formes vivantes pouvaient infecter sa proie afin qu’elle devienne une partie de leur colonie. » Elle se remémore la fois où son père adoptif lui racontait des histoires intrigantes provenant d’une ancienne planète du nom d’Alderaan. Des Killiks, des genres d’insectoïdes pouvaient infecter l’esprit des personnes pour qu’ils deviennent des Affiliés, des membres de leurs familles.

« Je vais rester en arrière pour ne pas vous gêner. » informe Jimmy, qui, en reculant, marche malencontreusement sur une branche morte. Le bruit alarme aussitôt les créatures.

« Dank farrik. » jure dans un souffle la blonde qui sort du buisson attrape derrière son dos son impressionnante épée. « Je te laisse les plus gros Fenrir ! » dit-elle en donnant un violent coup dans le vide. Orar ne touche aucun insecte en plein vol, ce qui énerve silencieusement la Mandalorienne.

Tout à coup, elle se rend compte qu’un très gros Vespoïd, mesurant environ un mètre, est sur le point de poignarder Jimmy dans le dos grâce à sa paire de trois dards. Immédiatement, elle active son grappin incrusté dans la plaque d’armure de son avant-bras droit. Le filet ligote Jimmy sans le blesser et la dame le tire un grand coup par un simple geste de son bras. Le civil échappe de peu à une vilaine blessure.

« Restez près de moi au lieu de vous éloigner ! » ordonne la Mandalorienne qui libère Jimmy et rebobine en vitesse son grappin. Une fois son action terminée, Jenefer arrive de justesse à couper en deux un insecte de quatre-vingt centimètres. Le sang éclabousse la visière de Jenefer, la rendant presque aveugle pendant dix petites secondes…le temps aux insectes de s’acharner sur l’armure de la Mandalorienne…

Fort heureusement, les insectes volants frappent leurs dards sur les plaques d’armure de la Mandalorienne. Les coups sont contraignants à encaisser, mais au moins Jenefer échappe à être électrifiée. Cela lui laisse le temps d’essuyer la visière en T de son casque et de redécouvrir les Plaines sans fin. Heureusement que son champ de vision n’est plus une catastrophe pour que l’épéiste puisse donner un fulgurant coup d’épée dans un Vespoïd plus petit que celle qu’elle avait coupé en deux. Résultat ? Son coup explose l’insecte et empêchera Jimmy de récolter quoi que ce soit de cette bouillie.

Hélas, les autres nuisibles sont bien trop rapides pour la Mandalorienne. Beaucoup trop lente, elle serait à la merci de ces bestioles si Fenrir n’était pas à ses côtés. L’animal à quatre pattes se déchaîne littéralement pour réduire en charpie l’essaim des Vespoïds. Jenefer n’en croit pas ses yeux en étant témoin de ce massacre gratuit. La dame se réjouit intérieurement d’être une allié de ce loup des enfers, car même si son armure l’avait sauvé à mainte reprise, sans son beskar elle serait à la merci de Fenrir.

Essouflée, Jenefer plante son épée dans la prairie et se laisse tomber sur un de ses genoux. Son bras gauche l’a démange et cette sensation ne veut aucunement s’arrêter. Pestant, la Mandalorienne prend le temps de défaire les protections de son membre pendant que le loup se rince la bouche et que Jimmy récolte ses ingrédients.

Enfer, un de ces misérables insectes a réussi à pondre sur le bras de Jenefer. Son armure a dû être percée durant la petite bataille.

« Dank farrik… » jura une nouvelle fois la blonde qui sent immédiatement la présence du client. Ce dernier lui attrape le bras et sort un couteau. « Woh ! Mollo ! Je tiens à mon bras. »

« Je dois saigner la zone touchée pour éviter que les vers s’attaquent à vous. C’est la seule solution Dame Jenefer. »

Fronçant ses sourcils d’or et serrant ses dents, la Mandalorienne anciennement membre de la Tribu, hoche positivement son casque. Elle est prête à subir ce mal pour guérir. Jimmy n’y va pas de main morte pour retirer les œufs incrustés dans la peau de l’épéiste. Cela témoigne que Jenefer a encore beaucoup à apprendre pour être une redoutable chasseuse. C’est une honte d’avoir été touchée de la sorte, son cœur souffre silencieusement de ne pas avoir fait honneur à son clan. Elle remercie d’une voix faible Jimmy, pendant que ce dernier entoure le bras touché d’un bandage.

Lorsque Fenrir lui demande d’ouvrir à son tour la marche, de lui montrer ses compétences de chasseuse, la Mandalorienne ne dit aucun mot, pas une simple phrase. Elle a le devoir de ce racheter de son erreur et montrer à ses ancêtres qu’elle mérite d’être une membre du credo.

Retirant Orar de la terre sèche, elle l’accroche derrière son dos et passe devant la troupe pour reprendre une nouvelle traque. Ne pouvant plus jouir de son scanner pour repérer les traces chaudes d’une forme vivante depuis son arrivée à Portalia, Jenefer se contente de se servir simplement de ses yeux. Il ne lui faut pas longtemps pour dévoiler ses sens naturels de traqueuse et de découvrir une voie amenant à une future proie…

Des Vespoïds. Encore ces foutues bestioles dans ces plaines sans fin. Jenefer fronce ses sourcils, serre fortement ses dents de sa mâchoire inférieure contre la supérieure. Elle est énervée. Par Mandalore le Grand, la guerrière est aussi irritée d'avoir été un poids mort dans cette mission. Elle a failli y passer. Mourir bêtement par ces moustiques géants. Une honte pour son clan, sa tribu.

Arrachant Orar du fourreau accroché au dos de la blonde, la guerrière maintient son arme à deux mains. Elle ressent une vive douleur à son bras touché. De plus sa force est extrêmement diminuée. Oh nom de Mandalore, Jenefer a échappé à la mort grâce à Fenrir, elle va devoir travailler dur pour être à la hauteur de ce loup majestueux.

Pestant sous la douleur gênante, la Mandalorienne tient fermement la poignée d'Orar pour la brandir devant elle. Un Vespoïd plus ridicule que les plus gros de tout à l'heure s'empresse de vouloir la piquer. D'une hargne, elle donne un coup qui devait être lacérant. Hélas, le moustique esquive sans mal l'impressionnante arme de Jenefer. Folle de rage, hurlant sa colère et surtout sa frustration, elle donne un crochet du gauche à la bestiole et fait mouche, sans mauvais jeu de mot.

Sonné, le Vespoïd qui venait d'atterrir sur le sol tente de reprendre son vol. Sauf que la Mandalorienne écrase de toutes ses forces l'insecte avec son talon. Le sang éclabousse la protection métallique du talon de son armure. Elle répète son geste plusieurs fois, savourant cette victoire passagère.

Les sentiments négatifs de Bliss ne semblent pas vouloir se calmer. Heureusement, elle va pouvoir détendre ses nerfs sur le nid en question. Ce dernier abrite les bébés, une futur armée de parasites. Rangeant son épée dans son dos, Jenefer réduit la distance qui la sépare des rejetons. Sans un mot, en armant ses poings, la guerrière écrase les nuisibles.

Un coup à droite, un autre à gauche et ainsi de suite dans des enchaînements d’une demoiselle souhaitant se venger. Elle en oublie presque la mission, la quête, qui est de permettre à Jimmy de récolter des morceaux de monstres.

Est-ce que la bouillie de Vespoïds compte ?

Essouflée après avoir déversé sa rage, la Mandalorienne se recule du nid et pose son fessier sur une motte de terre recouverte d’une pelouse très verdoyante. Machinalement, elle se masse la plaque métallique de son armure qui recouvre son bras blessé. Sa pique, sa brûle et cela déshonore la guerrière.

« Vous n’êtes pas allé de main morte, Dame Jenefer. » soupire désespérément le client qui plaque ses mains contre ses hanches et remue négativement son visage. Ce dernier se raidit, se crispe de peur lorsque le casque de Bliss se tourne dans sa direction. À son grand bonheur, l’épéiste ne pipe aucun mot. « J’ai normalement tous les échantillons que je désirais, nous pouvons rentrer. »

La dernière phrase, déclaration de Jimmy bien plus âgé que Jenefer, soulage grandement l’héritière des Bliss . Elle n’aurait pas pu poursuivre la mission que la Mandalorienne avait grandement sous-estimé. Encore cette fichue erreur que la demoiselle espérait de plus commettre. Il faut croire que les défauts ne disparaissent pas aussi facilement. Se relevant de sa chaise naturelle, Dame Jenefer est prête à rentrer, attendant que le client ouvre la voie pour un portail menant à la cité Portalia.

« Beau travail Fenrir. Tu n’es pas Mandalorien, mais tu fais honneur à mes ancêtres. Cela a été un immense privilège de chasser à tes côtés. » déclare Jenefer qui s’incline respectueusement et frappe son poing contre son cœur.