Quel mot pouvait décrire actuellement l’état de la petite musicienne ? Perdue ? Oui probablement, c’est même certain. Après-tout, c’est sa première fois, de sauter dans un portail comme une idiote pour rester coincer dans un monde inconnu. Mais quelle idiote. Comment Sylrisa va-t-elle faire pour retourner dans son monde ? Pour revoir ses chères et tendres parents ? Les mains sur son visage, respirant calmement, ses longues oreilles pointues captent les messe-basses des citoyens de cette citée. Ils souhaitent ne pas être entendu, mais c’est un véritable échec pour la demoiselle. Disons que ces gens ne sont pas très discrets…
Se relevant de toute sa hauteur, c’est-à-dire de ses un mètre soixante-huit, qui ne lui donne aucunement une taille impressionnante comparé aux personnes du coin, la demi-drow se précipite sur la première dame à sa droite. Les mains tenant fermement les bras de l’inconnue, Syl braque ses rubis contre les emeraudes de la citoyenne.
« Bonjour madame, suis-je aux Portes de Baldur ? Ou bien à Eauprofonde ? » Voyant qu’elle provoque inconsciemment de la douleur aux membres de l’habitante, Syl retire immédiatement son étreinte. Les mains sur ses lèvres, les joues rougissantes d’embarras, la barde énumère tout les mots qu’elle possède dans son répertoire qui ont la définition d’excuse. « Je m’appelle Sylrisa Amastacia. »
« Vous êtes une invoquée ma p’tite dame. Bienvenue à Portalia ! » émet la demoiselle qui effectue une courbette, une révérence en signe de salutation avant de reprendre son chemin.
Portalia, une ville que l’Elfe ne connait absolument point. Au vu de son peuple, du nombre de personnes dans ce quartier, l’agglomération doit être très importante. Il s’agit d’une ville d’après les suggestions de la musicienne. Mais pourquoi ce nom lui échappe ? Elle a pourtant vécu plus d’une vie humaine en explorant d’innombrables lieux. Les Portes de Baldur, Eauprofonde, Luskan, les Cités flottantes de Nétheril ? Ne trouvant aucune réponse, Amastacia gémit de frustration et ébouriffe sa longue tignasse de neige tout en s’effondrant sur ses genoux.
Soudainement, une personne, pouvant être caractérisée d’âme charitable, rejoint la désespérée. De sa voix mélodieuse, de ses partitions attendrissantes, la barde relève son visage et ne peut que rougir devant le beau spécimen qui pourrait jalouser la beauté naturelle des Elfes. Ouvrant grand ses paupières, se surprenant à le regarder de haut en bas pour avoir un meilleur détail de cet être vivant, l’Invoquée perd sa voix et accepte volontiers d’être relevée.
Dépoussiérant son pantalon, l’Elfe au teint pâle préfère poser ses billes carmines à ses bottes boueuses plutôt que de faire face à l’éblouissant. Elle est gênée, horriblement timide et cette dernière tapote ses index entre-eux.
« Il semblerait que je corresponds à cette définition monsieur. Je ne connais pas Portalia, j’ignorai que cette ville existait. S’il vous plaît, pourriez-vous me guider à un mage pour emprunter un portail allant aux Portes de Baldur ? Je suis déjà en retard…ma mère va être très très énervée… »
Elle inspire profondément, prend son courage à deux mains et oriente ses cristaux sur ce du bel homme. Elle lui sourit tendrement, celui qui se veut être sincère et bienveillant.
« Je m’appelle Sylrisa, de la famille Amastacia. N’ayez crainte, je ne suis pas comme mes confrères et consoeurs Drow. Je n’ai jamais tué personne…sauf une petite araignée, mais c’était involontaire… »
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