Non, Non, ce n'est pas un piege PROMIS !

La nuit venait de tomber dans ce trou perdu où les pièges et les fourberies furent monnaie courante. Pas de vent, mais une baisse de température suite à l’absence du soleil. Le monde passait son temps à s’amuser dans les saloons ou à roupiller dans leurs lits. Il fut rare que les cow-boys engageaient des duels dans les rues lorsque les seules lumières éclairant les venelles se trouvaient être de simples lanternes. Pendant que les rires et la musique sortaient des bâtisses, tu sorties de l’obscurité de la nuit en allumant ta veilleuse. Désormais séparée de ta jument Orphée, tu te contentas de marcher dans le sable en l’agressant avec tes santiags. Tes pas ne furent pas discret à cause des éperons accrochés à tes souliers.

T’aventurant lentement dans la ville, ton chapeau faisant de l’ombre à ton visage, cachait ce dernier jusqu’au bout de ton nez. Impossible d’apercevoir tes billes sanguines qui furent constamment assoiffées d’aventures. Levant ton bras droit pour augmenter le rayon de la luminosité de ta lampe à huile, tu tentas de te repérer afin de retrouver ta fille qui t’attendais à un endroit spécifique. Manque de chance, tu ne te souvenais plus exactement de l’endroit où tu l’avais laissé. Tu savais que Wanda était en sécurité, car tu étais la seule à connaître la cachette de ta planque. Mais, ta mémoire te jouait des tours sur le bâtiment en question qui abritait ton enfant.

Tu cessas d’avancer en remarquant sur la balustrade d’un hôtel une affiche de recherche. La tienne, qui mentionnait une récompense de douze millions de berrys pour ta mort ou ta capture. Pendre vivant le Juge Jackson Lee avait eu son petit effet à Exact Town. Tu te demandas jusqu’où ta prime allait grimper lorsque tu seras la Reine du tir. Arrachant le bout de papier tenu par un clou, tu t’apprêtas à le froisser et à le jeter sur le sol. Une tentative inutile quand tu compris que des lascars venaient de t’encercler. Tu levas ton menton pour dévoiler tes rubis.

« Les gars, lorsqu’on aura partagé la prime, j’offre la tournée générale. » exclama de réjouissance un des quatre hommes qui sortait du lot à cause de son odeur d’aisselle qui agressait tes narines.

Tu reniflas d’un coup sec et cracha sur la botte de celui que venait de parler. Lentement tu tins ta lanterne de tes deux mains après avoir ouvert la petite porte donnant accès à la flammèche. Tu soufflas sur cette lumière afin de l’éteindre et de couper la luminosité qui t’entourait, toi et tes nouvelles proies. Quand les ténèbres revinrent reprendre leur droit, des étincelles jaillirent du canon de Lilith, la Faiseuse des Veuves. Par ta redoutable rapidité, tu exécutas les malotrus ayant voulu récupérer ta prime. Une fois de plus, la mort de ces hommes fit naître de nouvelles veuves.

Le boucan de la fusillade ne passa pas inaperçu. Lorsque "Le vieux" Candie rejoignit le lieu du crime en boitant, il tapa férocement sa canne sur l’affiche de recherche de Jaina. Le Juge comprit immédiatement que toi, l’albinos que tu étais, vint frapper une nouvelle fois dans cette agglomération…

Toi, tu venais d’entrer dans un saloon pour te fondre dans la masse bien que cette idée soit totalement ridicule à cause de ta réputation. Tu ouvris délicatement les portes battantes d’une seule main pendant que tu balançais comme une pendule ta lanterne avec ton autre patte. Tu t’approchas du comptoir s’en t’occuper des messes basses à ton encontre. Posant ta lampe sur le comptoir, tu jetas quelques pièces au tavernier en commandant un repas chaud et une Bière-Hat. Le surplus de la somme servait à fermer le clapet du patron.

« Eh bien ? Où est ma musique ?! » grondas-tu en lançant un regard noir sur le pianiste. Ce dernier n’avait qu’à appuyer sur une pédale pour faire chanter son instrument. Les touches du piano servaient simplement de décor. La mélodie retentit dans le bar, l’ambiance pesante s’évanouit juste après et les rires reprirent de plus belles. « Tu loupes déjà ta vie en buvant cette saloperie. » dis-tu à ton voisin de table qui avait commandé un jus de pomme. Ce soft était horriblement coûteux, car ton île faisait pousser des cactus et non des pommiers. « Bois une Bière-Hat si tu ne veux pas d’ennuis dans cette ville. »

Tu venais de t'installer à une table qui était occupée par deux personnes. À ton approche, les trouillards prirent la poudre d'escampette en souhaitant une bonne soirée à Bill le tavernier. Désormais assise sur ta chaise, les pieds contre la table, tu buvais tranquillement ta boisson alcoolisée après avoir parlé à l'inconnu. Un élément t'énerva cruellement chez ce gars. Il ne portait pas de chapeau sur la tête. Ces étrangers étaient tous pareils. Oubliant une loi fondamentale de toujours avoir un couvre-chef pour se protéger du soleil. En soit, tu pouvais passer outre. Vous vous trouviez à l'intérieur et par politesse vous deviez retirer votre galurin. Sauf que toi, la meilleure tireuse d'Hat Island que tu étais, tu t'en contrefoutais d'être poli. Surtout envers des individus sans intérêt. C'est pour cette raison que ton Stetson sombre reposait toujours sur le haut de ton crâne.

Bientôt sur Hat Island, ces gens seront à tes santiags, car tu comptais dominer cet endroit, en faire ton territoire et à le défendre au péril de ta vie. Tu souhaitais suivre les traces des grands pirates et marquer ce monde de ta patte de louve. Dans peu de temps, le patron de ce saloon deviendra ton client. Quand bien entendu tu auras pris le contrôle de Corporation Enterprise. Sans Hector Gabril, la porte était grande ouverte pour toi. Tu te surpris à sourire de réjouissance sur ce projet qui prenait forme petit à petit, oubliant involontairement la présence de l'homme naïf à la coupe en bataille. C'est lorsqu'il te demanda si la Bière-Hat était bonne que tu sortis de ta bulle.

« Bien-sûr, c'est la meilleure bière qu'on peut te servir, alors jette ton jus de pomme et boit cette merveille. » déclaras-tu en changeant tes jambes de place. La gauche vint se mettre au-dessus de la droite pour inverser les rôles. « Je suis incapable de te dire la recette complète de cet alcool. Les Chapeautés savent que la matière première provient de cactus. »

Tu trinquas au loin à ton voisin de table puis bu cul sec ton breuvage. Bien entendu, tu te fis remarquée en rotant de tous ton être. Oui, tu étais loin d'être féminine avec cette action. Depuis gamine tu étais un véritable garçon manqué. Qu'est-ce qui faisait de toi une femme ? Ton physique et ton côté maternel envers Wanda, bien qu'en ce moment tu refoulais ce sentiment envers ta fille.

Soudainement, les portes battantes du saloon s'ouvrirent et réveillèrent ta curiosité. Un homme bien habillé d'un costume trois pièces fit son entrée. Il dévoilait un visage radieux, rayonnant d'une beauté faisant rougir la serveuse du bar. Son sourire charmeur révélait de la gentillesse ainsi que de la bienveillance. Certains clients de Bill reconnurent la personne qui était inconnue à tes mirettes carmines. Pour un vieux, il s'agissait d'un homme riche de Fortifio qui souhaitait étendre son petit marché à Hat Island. Le bougre fabriquait et vendait des cigarettes, des cigares et tout ce qui se rapprochaient du tabac. Pour un jeune ayant déjà loupé le démarrage de sa vie en traînant chez Bill, tu appris par sa non discrétion que l'étranger était un grand tireur.

Tu croisas tes bras sous ta poitrine généreuse en ne t'occupant plus de ton voisin de table. Tu venais de trouver une nouvelle proie qui se dressait sur ton chemin de Reine du tir. Du coup, tu voulus te relever de ton siège pour t'approcher de ce morceau de viande très appétissant. Tu te stoppas sur ton action lorsqu'une femme tenant la main à une gamine d'à peine huit ans firent leur apparition dans ce bar. La femme et la fille du nouveau venu...

Allais-tu poursuivre ta chasse en présence de sa famille ? Toi qui es mère d'une fille et sans mari ? Tu décidas de quitter l'armoire à glace pour revenir au comptoir. Le bruit de tes éperons résonnèrent dans le saloon et n'envisagèrent rien de bon. Ô toi la meilleure tireuse d'Hat Island, tu sentis que Lilith s'impatientait. La célèbre faiseuse des veuves désirais frapper une nouvelle fois pour étendre sa réputation...

Tu enroulas ton bras gauche tatoué de roses autour du cou de l'enfant et tu sortis Lilith pour dézinguer un valeureux Chapeauté qui désirait protéger le gamin du riche.

« La moindre personne qui ose lever le petit doigt risque d'être responsable de la mort de cette fille. » menaçais-tu, toi la pirate primée qui n'hésitais pas à piétiner des vies innocentes pour arriver à tes fins. Que tu étais sans cœur, cruelle, un véritable monstre. Mais à Hat Island, c'était une histoire courante de commettre délit et crime. « Maintenant beau regard... » t'adresses-tu au père du marmot. « Je veux ton fric, les temps sont durs en ce moment. Ensuite, toi et moi nous allons nous rendre à l'extérieur pour déterminer qui est le plus grand tireur. Inconsciemment tu marches sur mon chemin, va falloir y remédier. »

La tradition à Hat Island pour régler des comptes sans qu'un Juge se pointe, c'était le duel de regard puis le Fast Draw. Littéralement, celui qui tire le plus vite remporte la partie. C'était ce dont tu faisais allusion et tu ne donnais aucun échappatoire au cow-boy.

« Tu as cinq minutes pour te décider l'ami, je t'attendrai dehors. » déclaras-tu en sortant de la bâtisse avec ton otage. Tu l'attendis dans la ruelle faiblement éclairée par les lumières, désireuse de mettre rapidement fin à cette histoire...

Armant la masse percutante de Lilith avec son pouce verni de noir, la gunslinger attendit patiemment que le père de l’enfant sorte du bâtiment. Quel dommage pour cette gosse, elle allait bientôt perdre son pauvre papa dans ce duel à mort imposé par Jaina. Encore une fois, Lilith la faiseuse de Veuves frappa cette soirée pour vouloir tuer un homme possédant une femme et une fille. Un sourire carnassier étira les lèvres de la cow-girl. Elle se réjouissait de croiser sur sa route un autre tireur qui se prétendait être le meilleur. Lorsqu’il sera mort, Jaina franchira une marche de plus pour être la Reine des tireurs.

Pendant que l’agitation battit son plein dans le saloon, que la mère de la petiote hurla de désespoir que son petit trésor fut entre les mains de la Ravengeuse, ce ne fut pas le père qui sortit du bâtiment. Il s’agissait de l’armoire à glace, de l’étranger qui osait piétiné le futur territoire de Jaina sans porter le moindre Stetson. Ce porc-épic osait lui donner des ordres, de relâcher la jeune fille et de s’en prendre à ce dernier. Sauf que cet homme au grand cœur n’était pas intéressant aux yeux de la louve. Il n’était pas un tireur et cela confirma les pensées de Jaina lorsque le beau parleur s’arma d’un vulgaire balai serpillère.

« Navré mon chou ! » répondit l’albinos qui serra fortement son avant-bras contre le cou de la mioche. La mouflette désirait s’enfuir, Jaina devait lui apprendre qui commandait. Elle relâcha doucement son emprise en sentant que son otage étouffait. « On a volé ton gouvernail ? Si tu veux te battre l’étranger, menace-moi avec un revolver. Visiblement ta cavité cérébrale ne ferait pas une tasse pour un canari. »  

Soudainement, une ombre qui surveillait l’agitation, de ce début de chaos qu’avait provoqué Jaina, surgit dans le champ de luminosité d’une lanterne accrochée sur une terrasse d’une boutique d’alimentation. "Le vieux" Candie, Juge de "On vous jure c'est pas du tout un piège City" tapota sa canne contre le plancher en bois. Il était mécontent de cette situation et remua négativement son visage de gauche à droite.

« Je roupillais tranquillement et il faut que cette traînée de Rosenberg vienne gâcher ma tranquillité. » exclama de sa voix tremblotante Candie qui décida de se déplacer en boitillant à cause de sa rotule droite défectueuse. Il se stoppa en se plaçant précisément entre les deux pirates représentant chacun une face différente. Le bien et le mal. Ses deux mains tenant fermement la tête de son bâton, son regard froid et malaisant s’orienta tout d’abord sur Jaina puis sur Natsu. « Dans ma ville, je refuse qu’on touche au civil. »

« La loi c’est moi qui la dicte Candie ! Dégage d’ici avant que je t’enterre six pieds sous terre ! » gronda la Ravengeuse qui fit comprendre au vieux qu’elle pouvait très bien recommencer son numéro effectué à Exact Town : l’exécution de l’ancien Juge Jackson Lee.

Il hocha son visage, pointa faiblement son index sur la cow-girl et observa Natsu.

« Tu l’entends cette louveteau mal léchée ? Elle veut m’apprendre qui fait la loi ici. Moi, le Juge Candie. En 76 ans, j’ai vu mille façons de casser du hors-la-loi. » fit-il de son ton faible et vacillant. Le papy tapota son Stetson pour appuyer ses prochaines paroles qui ressemblaient à des avertissements à l’encontre du vaillant Natsu. « Sur Hat Island, c’est un crime de ne pas porter un chapeau. C’est bien plus horrible que de prendre une gamine en otage. » Candie réduisit la distance qui le sépara du prétendu sauveur. Il tapota le cul de sa canne contre le torse bien bâtit de Natsu. « Donc, mon garçon, un Chapeauté de ma ville va te donner un Stetson, tâche de le garder jusqu’à ton départ d’Hat Island, car si je te recroise sans couvre-chef, tu auras la corde autour du cou pour ce crime impardonnable. » s’énerva la papy qui faillit se casser les cordes vocales.

Au moment où Jaina désira exécuter "Le vieux" Candie, ce dernier dégaina d’une vitesse fulgurante son colt pour désarmer la Ravengeuse. Blessée depuis ses mésaventures à Exact Town et contre l’ancien propriétaire de Lilith, Jaina n’était pas au top de sa forme, se faisant humilier par le vieux grincheux. La gamine, qui était l’otage de l’albinos profita de cette occasion pour s’enfuir et retourner auprès de ses parents qui l’attendaient à l’entrée du saloon. Un chapeau fut donné à Natsu et Candie incita les spectateurs à rentrer calmement dans le bar avec ce dernier. Il ne restait plus que les deux pirates…

Jaina ramassa son arme, bouillonna de colère d’avoir été humiliée. Elle rangea Lilith dans son étui et donna un coup de santiag dans un seau en bois pour le projeter contre Natsu. S’il n’esquivait pas, le projectile s’écrasera contre son visage.

Elle pesta, émit un son énervé lorsque le seau, son projectile à elle, vint se fracasser non pas sur le crâne de son charmant ennemi, mais sur son foutu balai serpillère. Il était doué l’étranger, Jaina devait le reconnaître. Alors, la desperada qui préféra ne pas utiliser son arme de prédilection pour mettre hors d’état de nuire l’homme dont elle ne connaissait pas le nom, fonça sur ce dernier. Elle entama un coup de pied à droite puis à gauche dans des enchaînements dynamiques et redoutables. Hélas, le pirate en face d’elle savait comment se protéger. Il se débrouillait plutôt bien pour contrer.

Lui, celui qui portait enfin un chapeau sur le crâne, usait de son balai pour attaquer la Louve Blanche. Comptait-il l’emporter avec ce simple morceau de bois ? La lutteuse arriva à esquiver des attaques du bâtonniste. Parfois, elle recevait le bâton dans les côtes, contre ses cuisses ce qui lui donneraient plus tard de sévères hématomes. Néanmoins, la Ravengeuse comprit une chose essentielle lors de ses échanges de beignes. L’armoire à glace s’épuisait au fur et à mesure. Qu’allait donc établir Jaina pour la suite de ce duel ? Une surdose de coup de santiags bien entendu. Lorsque ce prétendu prédateur rampera à ses pieds pour implorer son pardon, peut-être que Jaina sera clémente sur son sort.

Le moment fatidique arriva à l’instant où Jaina abattit fermement son pied à la manière d’une hache contre l’épaule musclée de l’inconnu. Son coup porta ses fruits, du moins c’était l’aperçu de Rosenberg en découvrant un visage bien fatigué et tiraillé de son adversaire. Quelque chose le tracassait. Le combat n’était pas à son goût ? En parlant d’appétence, à l’instant où la cow-girl reprit de la distance pour se remettre en garde, le pirate au grand cœur osa interrompre les hostilités. Venait-il de dire pouce ? Comme le faisait les enfants pour donner une pause à leurs jeux ? Mais quel âge avait cet imbécile au juste ? La Louve Blanche n’émit aucun son, impuissante de répondre face à cette situation étonnante et très ridicule. Néanmoins, une chose plaisait à Jaina. Le combattant était à genoux. Il ne manquait plus qu’il rampe à ses pieds pour implorer sa pitié…

La mère de Wanda pouvait se mettre les doigts dans les yeux, s’illusionner de sa petite rêverie. Le prétendu Chapeauté se précipita tel un rat pour dévorer un morceau de pain accompagné d’un fragment de viande séchée qui furent abandonnés sur le sol. Jaina était estomaquée… Elle ne pipait aucun mot face à l’affamé qui ne se préoccupait pas des effets secondaires en dévorant des aliments avariés. Bon…cette pause surprise apporta un petit plus pour l’albinos. Massant ses côtes endolories, elle décida de s’asseoir sur des escaliers en bois donnant sur une terrasse d’un bâtiment. Elle sortit une clope de sa chemise et son Zippo à l’effigie du Roi des Snipers : Sogeking. Elle brûla la tête de sa cigarette, rangea son briquet et pris plusieurs bouffées de sa drogue…

Si son adversaire espérait avoir le dessus avec le ventre plein, il devait faire attention lorsque la pistolera prenait sa dose de tabac. Elle se releva, étira son dos ainsi que sa nuque et finit par pincer fortement le cul de sa cibiche. Décidant de laisser son opposant rouvrir le nouveau round, la prédatrice ne bougea pas d’un centimètre, concentrant son énergie, sa colère, sa frustration et sa passion brûlante au niveau de ses jambes. Son ennemi eut le temps de lui attribuer une technique peu commune sur Hat Island : le "ryusoken". Une feinte, une surprise de taille qui fut camoufler par sa projection du balai serpillère servant à présent de javelot. Si Jaina dévia sa tête sur le côté pour esquiver le projectile, elle reçut de plein fouet la deuxième attaque dans ses abdos légèrement dessinés, pile…sur sa blessure en train de cicatriser.

La cow-girl vola, fut projetée contre le mur d’un bâtiment, le choc coupa la respiration de l’albinos. Son corps, son dos contre l’édifice glissa jusqu’à ce que ses fesses embrassèrent le sable froid. Toussant légèrement, sentant du sang couler sur sa lèvre inférieure, la desperada se releva et pris le temps de dépoussiérer ses vêtements. Elle avait mal, oh oui elle douillait, mais Rosenberg refusait de le montrer à son opposant.

«  Pas mal ! » exclama la dame qui cracha une gerbe de sang sur le sol. Elle essuya ses lèvres avec son avant-bras gauche recouvert de nombreux tatouages. Une branche de rosier accompagnée de deux roses y étaient tatoués. Plus haut, un Jolly Roger accompagné d’un corbeau, l’emblème des Ravengeuses. « Je m’appelle Jaina Rosenberg, la future Reine des tireurs. Et toi le costaud ? »

Désormais prête à monter la température, la cow-girl n’attendit pas que le pirate se présente. Elle fonça comme une louve affamée, désireuse de planter ses crocs dans ce gibier appétissant. Ses iris d’un rouge éclatant, brûlèrent d’une grande férocité, d’un brasier impossible à éteindre. La cow-girl sauta pour prendre de la hauteur, arma sa jambe droite qui se mit à brûler comme une torche.

« Demonic… » commença à gueuler la lutteuse endiablé. « …Spinning Queen !! » finit-elle par hurler en effectuant une feinte similaire au guerrier. Sa jambe droite frôla le chapeau de l’utilisateur du Ryusoken pour dissimuler le deuxième enchainement de sa technique : son tibia gauche chauffé qui se dirigea dangereusement contre la poitrine de son opposant. Pour faire simple, le Demonic Spinning Queen était un déroulement en deux temps. La première jambe jouait le rôle de leurre pour préparer la deuxième à frapper fermement la cible… Attention au malheureux recevant ce coup de tibia…il obtiendra en bonus une belle brûlure…

Fichtre, ce Natsu, futur Roi des Pirates avait réussi à esquiver son coup de pied piégé. La desperada devait reconnaître qu’il commençait à être énervant, une véritable plaie. Non seulement à cause de ce rêveur la dame blanche n’avait pas réussi à abattre sa cible, mais en plus il se débrouillait assez bien dans les arts martiaux. Jaina hésita à utiliser Lilith pour mettre un terme définitif à cet affrontement, ce règlement de compte. Une balle dans un tir rapide pour achever définitivement ce pirate qui rêvait tout comme les autres d’être le grand Seigneur des mers. Beaucoup eurent essayé et tous ont échoué à devenir un deuxième Gold Roger.

Après un énième assaut de son opposant, la Louve Blanche reprit de la distance en se cachant dans l’obscurité de la nuit. La prédatrice ne s’enfuyait pas, elle préparait son prochain coup pour envoyer Natsu dans la gueule du loup. La Chapeautée d’Hat Island massa ses abdominaux douloureux. La technique bizarre de ce fameux guerrier ne devait pas la toucher une troisième fois, du moins pas où se trouva sa blessure. Car oui, le musclé avait encore réussi à la toucher avec son Ryusoken. Posant un genou à terre, tentant de faire fi de son tourment, Jaina envisagea un nouveau stratagème pour venir à bout de l’incroyable talent martial de Natsu. Désireuse de ne pas gaspiller de son plus grand talent au tir contre ce vermisseau, l’albinos préféra jouer sur les doutes de son ennemi…

Revenant dans les rayons de luminosité des lampes à l’huile de la venelle, Jaina reprit ses enchaînements de coups de pieds, tibias, sans chauffer ces derniers pour éviter de brûler rapidement son énergie. Elle bouscula l’armoire à glace avec le soulier de sa santiag pour reprendre une distance de sécurité. Là, actuellement, son adversaire qui venait de crier tout à l’heure de sa rage de vaincre en lui attribuant un deuxième Ryusoken, donnait tout son potentiel pour terminer définitivement ce règlement de compte.

« Tu veux être le Roi des Pirates ? » La mère de Wanda échappa un rire qui parcourut l’intégralité de la rue pittoresque. Elle se moquait de ce personnage au grand cœur pour une unique raison. Lui semer le doute.

Rapidement, avec son Infernal Speed, Jaina sortit Lilith de son holster pour viser le pirate. Ses yeux du diable brûlèrent d’une grande colère, d’une horrible frustration d’être plus faible que Natsu dans les arts martiaux. Là, en ce moment, sur ce sujet, Jaina avait perdu. Elle lui montrait à l’instant qu’un simple coup de feu pouvait changer la donne, attenter à la misérable vie du bouffeur d’aliments avariés.

« Aujourd’hui, en ce jour, tu n’es qu’un clown qui se débrouille bien en combat à mains nues. » gronda la prédatrice. Si Natsu gardait ses cristaux rivés sur les rubis de la dame usant de sa vision du diable, il pouvait apercevoir une aura violette malfaisante derrière le dos de l’albinos. Plus son attention se fixait sur la pistolera et plus ce dernier devenait petit, minuscule, ringard avec sa pauvre conviction. « Un pirate mon chou, n’est pas un enfant de cœur. Tu souhaites être comme le grand Gold Roger, mais tu te comportes en ce moment comme un soldat de la Marine à vouloir secourir ton prochain. Un pirate tue, vole, pille, viole, sème le chaos tout en prétendant jouir d’une liberté ! Toi Natsu, tu n’es pas comme moi. Tu ! N’es ! RIEN ! »

Soudainement, sa petite capacité à faire peur cessa lorsque des hyènes, des affamés de la prime de Jaina vinrent entourer les deux pirates. Au nombre de six, ils étaient armés jusqu’aux dents. Avant que le représentant du groupe ouvre la parole, la prétendant au titre de Reine des tireurs, élimina d’une vitesse fulgurante les abrutis. En une seconde, la cow-girl montra sa dominance sur l’art du tir. Lorsque les cadavres tombèrent, Jaina prit le temps de recharger son arme et tourner le dos à Natsu. Si l’homme possédait un grand honneur, une conviction de faire le bien, il n’attaquera pas la louve dans le dos. Encore une faiblesse qu’elle montra à Natsu. Être gentil ? Ça ne sert à rien dans ce monde sans foi, ni loi.

« Tâche de survivre Natsu, le Clown des Pirates. La prochaine fois, c’est moi qui te dominerais avec mes coups de pieds. » fit-elle en disparaissant dans l’obscurité de la nuit pendant que le Juge Candy et les civils sortirent à cause des coups de feu. Le croque-mort aura du travail pour ce soir…

La louve s'éloigna de la zone, grogna à cause des blessures reçues par Natsu et se jura de le vaincre dans ses compétences de coups de pieds. Il avait de la chance que cette dernière ne soit pas dans son meilleur état...