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Sujet: 02 - Saloon Sweet Saloon Ven 25 Fév - 1:16
Saloon Sweet Saloon
Elle se souvient encore de cette nuit, où l’albinos qui détestait les flammes se mit soudainement à les aimer. Cette lumière chauffante et dangereuse qui devait être nuisible à la Nosfer n’agressait aucunement celle qui admirait cet élément. Elle se fichait totalement des picotements très désagréables sur sa peau frêle. Ou encore des hurlements de plaintes et de désespoirs qui faisaient office d’un concert macabre. Cette nuit-là, les chaînes qu’elle portait depuis sa naissance disparaissaient enfin. La lourdeur des mouvements de son corps devenait de l’histoire ancienne. Elle se souvenait des perles chaudes d’hémoglobines qui ruisselaient de ses rubis à ses joues pour s’écraser sur le sol. Le goût de la liberté ne pouvait être décrit. Elle ne trouvait aucun mot, aucune phrase, pour exprimer ce qu’elle ressentait réellement. Ô douce liberté. Dans cette soirée, l’héritière de la famille O’Hara est née. Une simple Nosfer du clan Morifer qui était sur le point de mourir à force de contempler ce fameux incendie.
Lentement, les paupières de la matriarche se relèvent pour y dévoiler ses cristaux de sang. Son sommeil réparateur vient de prendre fin après avoir rêvé une nouvelle fois de cet incendie qu’elle ne pourra jamais oublier. Ce rêve la hante depuis déjà un bon mois, comme-si la vie souhaitait lui dire quelque chose. Un bon ou un mauvais présage. Soupirant discrètement et se retournant pour être allongé sur le côté droit, O’Hara remonte sa couverture pour que la chaleur de cette dernière englobe le bas de son menton. L’envie de se lever pour prendre la relève au bar est absente. Elle n’a aucunement envie de sortir de son cocon afin d’affronter cette nouvelle nuit. Ses filles peuvent s’en sortir sans son aide mais le sentiment de crainte, de peur et d’appréhension brouillent ses pensées. Eh si aujourd’hui, la mort de l’une de ses trois filles pourrait arriver ? Comme ce douloureux moment où le palpitant de son mari a décidé de finir sa longue course.
Refermant l’une de ses mains en griffant les draps à l’aide de ses ongles, la Nosfer, toujours soucieuse sur la sécurité de ses enfants, décide de sortir de sa couche afin dans un premier temps de se refaire une petite beauté. Ses lèvres sont à nouveau recouvertes de ce rouge qu’elle aime tant. Ses paupières quant à elles, arborent à présent une teinte sombre pour faire ressortir les rubis de la Nosfer. Une fois que tout est en ordre, la gérante de l’Impératrice sort de ses quartiers pour descendre sans hâte les escaliers qui mènent au rez-de-chaussée, là où se trouve le saloon. D’un sourire tendre, apaisant et surtout très maternel, elle l’adresse à ses trois filles qui visiblement semblent avoir un peu de mal à gérer la clientèle.
Le salon est bien rempli entre les poivrots du coin, ceux qui ont faim et les autres qui aiment passer du temps à jouer. Le Poker est un jeu favoris dans l’Impératrice. La meilleure joueuse de l’établissement se trouve être Cassidy O’Hara. Bien entendu ses victoires n’ont jamais été à la loyale. L’ancienne mercenaire est très adroite pour tricher et vu que c’est la chef du territoire, personne n’ose l’accuser de triche. Par peur de rendre des comptes comme payer des notes beaucoup plus coûteuses à leur prochaine venue ou encore d’être congédié définitivement des lieux. Si le bar se nomme l’Impératrice, c’est sans doute parce que l’albinos se considère ainsi…dans son saloon.
Ouvrant les deux portes battantes de son comptoir, la cowgirl reprend la place d’Aurelia tout en lui indiquant qu’elle pourra terminer son travail dans une petite heure en compagnie de Vanessa. Toutes deux ont commencé le travail avant la cadette qui est Sylvana. Comparée aux deux autres, Sylvana est la plus rebelle de la fratrie. C’est elle qui ressemble le plus à sa mère au niveau caractère. Si cette dernière a débuté tardivement son service c’est sans doute pour s’être promenée en ville. Cependant, Cassidy espère ne jamais la voir revenir au bar en compagnie d’un prétendant. L’idée de devoir la confier à son futur gendre bouille considérablement ses globules rouges. Il est évident que le côté protecteur de Cassie est beaucoup trop mère poule par moments… L’un de ses principaux défauts.
Attrapant une cigarette dans un des tiroirs du comptoir, elle allume le bout de sa cibiche à l’aide d’une allumette. Savourant sa drogue qui pourrait réduire son espérance de vie, l’albinos arque soudainement l’un de ses fins sourcils lorsqu’une silhouette angélique entre dans son territoire. Sans gêne et avec grand intérêt, le regard de la matriarche contemple de haut en bas et de bas en haut une jeune femme qui est habituée à venir souvent au bar. Pinçant sa clope pour la retirer de ses lippes pulpeuses, la gérante s’apprête à s’exprimer mais il semblerait que la Conseillère soit plus rapide qu’elle. Visiblement, après soixante et un ans d’existence, ses mots sont devenus extrêmement lents comme ses réflexes de mercenaire.
« Bonsoir Princesse ! » répond la Nosfer en nettoyant les verres de ses lunettes de vue qui n’ont aucune correction, le genre d’accessoire pour tromper sa nature aux autres. « Tu reviens à nouveau me voir ? Je te manque à ce point ? » questionne l’albinos en effectuant un clin d’œil bordé de malice à Llewellyn. Sans attendre, Cassidy O’Hara sort un verre pour le remplir légèrement de Whisky. Des glaçons viendront se noyer dans le breuvage, gâchant malheureusement le goût de cet alcool fort. De son index, la cowgirl pousse lentement le récipient à sa cliente, légèrement déçue que la Conseillère préfère se pencher sur les autres consommateurs plutôt que sur la gérante.
« Cette nuit, les clients se font nombreux. » dit-elle en remordant sa cibiche et en imprégnant l’extrémité par la marque de son rouge à lèvres. « Ça compensera la semaine pourrie où y’avait pas un chat. » Recrachant la fumée prisonnière de ses poumons en effectuant des petits cerceaux pour par la suite évacuer une petite bille qui entrera dans les trois anneaux créés, Cassidy repose son attention sur sa cliente, favorite. « Et toi ? Comment vont les affaires ? Des réunions ennuyantes je suppose ? »
Nom de Chronos, jamais ô grand jamais la cowgirl voudrait être à la place de Gwynevere. Être dans un bar est plus passionnant et surtout moins risqué.
Une nouvelle fois le sourire de Cassidy O'Hara étire ses lèvres recouvertes d'un rouge bien voyant. Une petite joie interne éclate à la manière d'un feu d'artifice lorsque sa cliente, qui est l'une de ses préférées, lui répond que sa présence pourrait potentiellement manquer à la Conseillère. Ça rassure également la gérante qu'elle soit une agréable compagnie. Son ancienne carrière de mercenaire n'a finalement pas rendu l'albinos sociopathe. Pas comme cette fameuse détective arrogante que O'Hara a croisée plus d'une fois. Le fait de penser à cette pimbêche fait perdre le sourire de Cassidy.
Inspecter le Whisky dans le verre de sa cliente donne des maux d'estomac à la Nosfer. Elle préfère boire une boisson plus épaisse et très nutritive plutôt que ce breuvage. Heureusement que sa Soif ne la ronge pas tout de suite depuis son réveil du pays de Morphée. Alors, tout en continuant de cacher sa réelle nature qui est repoussante pour les autres, la Nosfer récupère un verre vide ainsi que la bouteille de Whisky.
Le récipient sera à moitié rempli, quant aux glaçons ils ne viendront pas gâcher le goût de l'alcool. Sans un mot, elle trinque avec Gwynevere pour ensuite boire une petite gorgée de cette collation. Les pièces, les Chrons viennent d'être récupéré par Aurelia qui en profite par la même occasion pour charrier sa mère de ne pas bosser. La mère ne compte pas répondre, car sa chère et tendre fille à raison.
Lorsque le son de la voix de Miss Llewellyn apporte une touche de déception à propos de la mauvaise semaine qu'à passer Cassidy dans l'Impératrice, l'amoureuse du sang répond sans attendre. « Ne soit pas navrée. » répond-elle en écrasant sa clope consumée dans le cendrier. « Il y a des jours avec et des jours sans. Mon bar est âgé de vingt ans, il ne va pas mourir tout de suite tant que je serais en vie. »
Oui. Tant que la gérante s'occupera de ces lieux, jamais ô grand jamais l'Impératrice périra. Plusieurs personnes ont tenté de dissuader l'albinos d'arrêter son commerce et ces mêmes personnes ont mystérieusement reçu des problèmes. Si des individus pensent que Cassidy est inoffensive, ils ont tort. Après tout, la Winchester accrochée en haut du comptoir n'est pas ici par hasard...
Penchant son visage sur le côté, ce qui fait tomber ses cheveux neigeux, la cowgirl est toute à l'écoute de sa chère et tendre cliente lorsqu'elle est témoin du soupir de la Conseillère. Cassidy se sent désolée d'avoir été curieuse à propos de la journée de son amie. Elle s'apprête à s'excuser mais le geste ou plutôt l'invitation de s'asseoir aux côtés de la demoiselle l'empêche de faire travailler ses cordes vocales.
Contournant le comptoir en frappant ses sabots contre le plancher ce qui fait chanter ses éperons à ses bottes, l'albinos qui a remis ses lunettes sur son petit nez s'assoit près de sa camarade. À l'écoute, surtout que son audition est plus sensible à cause de sa maladie de Stoker, l'albinos ne quitte à aucun moment la bouille de cette Conseillère.
Elle mentionne que ses journées sont ennuyeuses. Qu'une impasse semble la bloquer et que ce cul-de-sac se trouve être le meurtre d'un certain Ernest Huddleston. Le nom est familier pour la matriarche O'Hara. Se caressant le menton, perdue dans ses pensées, l'albinos fait enfin le rapprochement. Les journaux informaient cette nouvelle. Cela dit, Cassidy ne s'est pas intéressée à l'affaire. Les meurtres, les disparitions sont monnaie courantes à Pitchhagen. Ce n'est en tout cas pas la même chose pour Gwynevere.
Cassidy est très surprise et surtout inquiète en apprenant que sa chère et tendre cliente passe des nuits blanches à cause de cette affaire. Elle en sert fortement sa mâchoire, grinçant ses crocs pointus qu'elle cache à nouveau par le don de camouflage des Morifer. Attendant que la parole lui soit permise et ne souhaitant pas couper Llewellyn dans ses explications, la Nosfer se perd dans les saphirs de cette dernière. Comme-si elle souhaitait lire en elle.
Entrouvrant ses lèvres pour y laisser filer son souffle chaud, les mots finissent par venir. « Rester éveiller ne va pas t'aider à avancer Princesse. » Elle marque une pause lorsque la faible lumière qui se trouve proche de sa position picote ses perles sanguines. Cassidy pivote son siège pour ne plus être gênée et reprend de sa voix attentionnée. « Le sommeil est réparateur. On dit également que dormir apporte des réponses. »
Remarquant que seulement maintenant le chapeau de la Conseillère qui venait d'être distraitement caressé par cette dernière, l'albinos s'en empare délicatement. « Monsieur Huddleston était Conseiller religieux n'est-ce pas ? Peut-être que son assassinat a un rapport avec son travail. La religion en est peut-être la cause. » suggère la Nosfer en retirant à l'aide de ses ongles sombres le cheveu qui doit appartenir à la Conseillère. « Vous étiez proche ? » Soudainement confuse de cette question qui peut être mal interprété, l'albinos reformule sa question. « Je veux dire, c'était un ami à toi ? »
Souriant furtivement, Cassie repose le chapeau sur le meuble pour par la suite vider un peu plus son verre. « Je suis certaine que tu trouveras des réponses. Mais fais attention Princesse, il était Conseiller, tout comme tu l'es actuellement. » s'inquiète l'ancienne mercenaire qui se noie à nouveau dans l'océan des yeux de sa cliente.
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Sujet: Re: 02 - Saloon Sweet Saloon Mar 1 Mar - 0:55
Saloon Sweet Saloon
Elle s’est retenue d’émettre un petit sursaut de surprise lorsque la tête de sa cliente, de son amie, de celle que Cassie surnomme Princesse, se pose sur son épaule. En aucun cas, la cowgirl s’attendait à ce geste. Va-t-elle se retirer pour éviter la prolongation de ce contact ? Non. Cassidy en profite silencieusement, sans y émettre un quelconque son de sa voix. Seul son palpitant est un peu trop bruyant. Il pompe un peu trop de son hémoglobine ce qui cause de légère rougeur au teint cadavérique de la Nosfer. Lorsque le parfum de la Conseillère envoûte l’odorat de celle qui est amoureuse du sang, O’Hara ferme un instant ses paupières afin de ne pas rompre son enchantement, son camouflage. Hors de question de dévoiler son visage horrifique pour effrayer la clientèle. Les temps sont durs, l’Impératrice pourrait en périr. C’est du moins la prétendue excuse que vient de fabriquer l’esprit de la veuve.
Les révélations de Gwynevere à propos de la fuite du sommeil et de l’arrivée des cauchemars sont du déjà vu pour la mercenaire à la retraite. Elle aussi est victime des mauvais rêves qui violentent ses nuits de sommeil. Même si son passé est désormais loin derrière elle, Cassidy revoit encore les mauvais moments. Parfois, les larmes de sang tâchent son visage. Par moments le corps est poisseux, humidifié par la transpiration. Ou bien à de rares périodes, les cordes vocales de la matriarche se mettent à vibrer fortement pour inciter son cri à sortir de ses lèvres.
Est-ce que Cassidy aurait de bons conseils pour sa charmante Conseillère afin de surmonter les cauchemars et mieux dormir la nuit ? Pas vraiment. Surtout depuis que le père de ses enfants n’est plus de ce monde. Alors, la cowgirl préfère se taire, ne faire qu’un avec le silence, car elle ne sait plus quoi dire. Sa colère monte d’un cran car l’impuissance est un ennemi dont l’albinos hait du plus profond de son organe battant.
Elle videra donc un peu plus son verre d’alcool pour chasser son impuissance ou du moins pour l’oublier. Au moment où le contact disparaît, où Gwynevere retire sa joue de l’épaule de la barmaid, l’albinos ne peut retenir un léger tremblement de son corps causé par un frisson allant de ses pieds jusqu’au sommet de son crâne. Son épaule était bien au chaud. Désormais elle va devoir affronter à nouveau le froid comme sa sœur depuis tout à l’heure.
Voyant ou plutôt apprenant un peu mieux la fameuse relation entre les deux Conseillers, la cowgirl frotte l’arête de son nez par l’action de son index en étant rassurée de la réponse de sa cliente. Un infime sourire finit par étirer ses lippes. Elle ne compte pas l’exprimer devant tout le monde, pas comme à l’époque où la mercenaire était entourée de ses anciens amis. Sa réjouissance sera masquée.
Pivotant son siège lorsque son audition découvre un son désagréable provoqué par la voix d’une femme partageant sa table avec un homme, Cassidy fronce ses sourcils neigeux en étant spectatrice d’une scène qui pourrait lui provoquer un grondement de colère. Vanessa, sa tendre et chère fille subit une gueulante provenant de la gueularde. Son plat, sa nourriture, est pour elle mal cuisiné, si bien que la mécontente commence à être outrageante.
« Que j’aimerais être un soldat moi aussi. » ironise de sa voix douce et charmeuse la gérante qui détache son regard de sa fille pour se concentrer à nouveau sur les billes océaniques de la Conseillère. « Je serais ton héroïne qui veille sur toi constamment. » Elle glousse doucement, tentant de changer doucement de sujet pour ne plus causer de déprime à Gwynevere. Après-tout, sa chère et tendre cliente est sans doute venue dans ce lieu pour décompresser.
Cassidy fini par tapoter l’épaule de Llewellyn lorsque cette dernière se dit être la dernière des dépressives. « Foutaise madame la Conseillère. Cesse donc de dire des âneries en ma présence. Si tu observais mieux ton environnement, tu remarqueras que mon bar est truffé de dépressif. Pour information, tu n’es pas la dernière à être arrivé ce soir dans mon territoire. » affirme la matriarche qui se mord de mécontentement sa lèvre inférieure au moment où sa fille Vanessa semble ne pas arriver à gérer la cliente désagréable. « Prépare ta bourse de chrons, Princesse pendant que je m’occupe d’un problème fâcheux. »
Retirant son derrière de son siège après avoir bu cul sec le restant d’alcool dans son verre, l’albinos s’avance comme une prédatrice sur sa proie de ce soir. Elle ne compte pas sortir les crocs, ni même attenter à la vie du couple qui a osé ne pas respecter la deuxième règle de l’établissement. Outrager le personnel de l’Impératrice est une forme d’agression…
Arrivant aux côtés de sa fille, la gérante pousse de ses doigts la violente pour que la chaise en bois reçoit la lourdeur de cette boule de nerfs. Au moment où le mari souhaite intervenir, une fourchette se plante dans le bois entre l’index et le majeur de la paluche posée sur la table. Une action réalisée par l’ancienne mercenaire qui n’a pas encore perdu ses réflexes. « Vous êtes congédiés définitivement de l’Impératrice. » gronde la matriarche qui arrive avec peine à garder sa forme humaine. « Sortez avant que je vous aide à le faire… »
Le calme finit par revenir quelques minutes plus tard, lorsque le couple se plaint désormais dans la ruelle voisine…
Revenant aux côtés de Gwynevere, Cassidy décroche sa Winchester du haut du comptoir. Elle souffle un bon coup pour y chasser la poussière présente sur son arme et finit par demander à la Conseillère de la suivre, dans le sous-sol de l’établissement, là où l’albinos fait chanter Calamity pour calmer ses pulsions de colère. La pièce ressemble grotesquement à un stand de tir. Les bouteilles de vin contenant du sang ne sont plus rangées à cet endroit. À force d’en briser sans le vouloir à cause de ses pulsions colériques, les filles O’Hara ont déménagé la petite réserve. Ceux qui auront les nasaux sensibles sentiront l’odeur de la poudre encore présente en ces lieux.
« Tu voulais un jeu ? Je t’en propose un. » Elle tend son fusil à la Conseillère du pôle armée. « Voyons qui de nous deux est la meilleure. Le but est simple. Celle qui aura le plus grand nombre de verres touchés remportera la manche. Qu’en dis-tu ? Peur de perdre tes chrons Princesse ? » demande Cassidy qui dépose plusieurs boîtes de cartouches sur un petit meuble.
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Sujet: Re: 02 - Saloon Sweet Saloon Ven 4 Mar - 20:32
Saloon Sweet Saloon
Elle l’avait provoquée dans un jeu qui n’était point anodin. Le jeu du tir. Au cours des deux années à connaître cette Princesse, ou plutôt cette Cupcake car Gwynevere ressemble à ce mignon petit dessert qui serait sûrement délicieux à croquer, Cassidy savait que sa camarade maniait un fusil sans doute plus puissant que Calamity. Alors, l’albinos souhaitait réellement connaître les atouts de cette femme détenant une tête de plus que la gérante de l’Impératrice. Cependant, la défier dans le sous-sol n’était point une brillante idée pour Cassidy. Même si l’endroit venait d’être nettoyé, l’odeur du sang pouvait être encore senti pour les personnes détenant un flair très sensible. Une goutte de sueur froide se mit alors à perler le long de sa colonne vertébrale en découvrant sur l’une des pierres servant de parquet, le reste d’une goutte de sang qui n’avait point été effacé. Misère, ce liquide rouge essentiel à la survie de la Nosfer pourrait causer sa propre perte. La mort serait une douleur moins cruelle que de perdre son lien avec la Conseillère qu’elle chérit en secret. Oui. Même si la caïd joue les dures, Cassie garde en elle une faiblesse qui est l’attachement. Son palpitant qui fait peine à voir à cause d’un passé qu’elle ne désire point raconter, pourrait encore être blessé à force d’être lié à de merveilleux trésors. Ses filles en font partie. Son mari l’était également. Puis soudainement, par une surprise inattendue, l’organe battant se sentait encore plus vivant en rencontrant Gwynevere Llewellyn. Cette conseillère à ce petit quelque chose qui plaît beaucoup à la veuve. Il ne s’agit pas de l’odeur sucrée de son hémoglobine, ni même de ses courbes féminines appétissantes. Non. Ce qui attire surtout Cassidy c’est sa personnalité…
Donnant son arme, sa Calamity, son outil qui lui a servi à prendre des vies, à se protéger, à survivre, Cassidy O’Hara se recule de quelques pas puis croise ses bras sous sa poitrine généreuse. Son regard carmin qui peut ressembler à un incendie indomptable ayant vu le jour depuis sa malheureuse enfance, ne quitte point cette Winchester ayant appartenu à son père. Il s’agit d’un trésor, d’un héritage. Elle s’est toujours refusé à la confier à quelqu’un, hormis ses filles. Gwynevere est la première étrangère à s’en servir. Aucune crainte n’emprisonne la Nosfer qui porte une grande confiance à la conseillère. Après-tout, cette Cupcake n’est pas n’importe qui.
Enlaçant le silence, tout en étant non désireuse de bouger le moindre muscle excepté de baisser et remonter les couvertures de ses yeux afin de les humidifier, la matriarche se rend compte que son arme mériterait un bon entretien après la séance de tir. L’ouverture du magasin est presque dure comme la pierre. De plus le levier de chargement se met à couiner de temps en temps. D’autres détails sautent aux yeux de la Nosfer qui se sent très honteuse de ne plus avoir pris soin de son ancien outil de travail. Ses crises de colère ont dégradé ce trésor familial…
Soudainement, la conseillère qui faisait face à la barmaid, fit une rotation de 180° avec une aisance élégante. Ses gestes, son allure, son assurance plaisent énormément à Cassidy. Surtout lorsque cinq verres se fendirent en plusieurs morceaux par les tirs précis de la dame. Visiblement, la tireuse n’a pas besoin de cette fameuse héroïne comme garde du corps. Gwynevere est totalement capable de veiller sur sa propre personne.
« Moi qui réfléchissais à me faire recruter pour cette fameuse place libre… » commence l’albinos d’un ton assez déçu à propos de ce poste de travail. « Serais-je vraiment utile pour protéger cette adorable Cupcake ?! » Elle se mord l’extrémité de sa lèvre inférieure tout en contemplant une nouvelle fois Gwynevere. Cassidy n’éprouve aucune gêne à le faire. Après deux années, Gwyn devrait y être habituée. « En aucun cas je n’ai pensé que tu avais perdu tes talents. » affirme la cowgirl en saisissant son arme d’une poigne de fer. Arquant l’un de ses sourcils neigeux, la plus âgée des O’Hara rapproche son visage de son adversaire pour y sentir avec difficulté le souffle chaud de cette dernière. « J’espère que ce ne sera point la dernière surprise, Cupcake. » D’un clin d’œil emplit de malice, Cassidy reprend ses distances pour marcher sur le pas de tir.
Cinq verres ont été détruits sur dix. Si jamais la cowgirl rate l’une de ses cibles, Gwyn remporte la manche. Assez mauvaise joueuse, O’Hara ne compte point être dominée par son adversaire. Du moins, pas dans ce genre de jeu. Délicatement, elle retire ses entraves qui se trouvent sur son nez. Ses lunettes de vue qui n’ont aucune correction, viennent se reposer dans un coin du meuble en bois, légèrement éloignées des boîtes de cartouches. Une fois l’action effectuée, la crosse de son fusil déforme sa joue droite, son œil quand à lui s’aligne au cran de mire puis au guidon dans une vitesse rivalisant avec celle de sa partenaire de jeu. D’une grande férocité, la Nosfer agresse la queue de détente. Le chien percute à cinq reprises pour donner le départ aux balles. Chacun des projectiles des cartouches finit par briser les verres encore debout. La première manche se termine sur une égalité. Néanmoins, son adresse au tir est à revoir. Elle a failli manquer sa dernière cible lorsque sa merveilleuse mémoire lui a soudainement fait revivre quelques secondes de l’histoire qui se trouve derrière elle et à tout jamais.
Elle repose avec soin Calamity dans un coin du mur. Elle réduit la distance pour changer les cibles puis une question qui trotte dans son esprit depuis d’innombrables mois s’échappe de ses lèvres envoûtantes. « Et si je te disais que je souffre d’une maladie qui ne me rend plus vraiment humaine, que ferais-tu ? » Dos à Gwynevere, loin de son fusil pour se protéger, la Nosfer se met en danger toute seule à cause de cette interrogation. Elle ne veut plus tourner autour du pot. Elle refuse de lui cacher encore plus sa véritable nature. Elle a honte de s’être rapproché de cette femme en lui mentant de n’être qu’une simple barmaid. Son palpitant se raidit lui donnant ainsi de la difficulté à poursuivre sa course infernale. Ses mains sont victimes de tremblement. Quant à sa lèvre inférieure, elle se fait perforer par l’un de ses crocs redevenus pointu laissant une gouttelette rubis sortir de la petite crevasse et être avalé par la Nosfer. « Autant te poser cette question Cupcake, car je suis intéressée pour cette fameuse place libre. » lâche l’amoureuse du sang en sortant une pièce de Chron de sa poche qui sera la prochaine cible mouvante.
La pièce en argent tenue par les griffes de la Nosfer luisait légèrement grâce aux faibles lumières qu’apportaient les lampes à huile positionnées à des points stratégiques du stand de tir. Pendant un long moment, l’albinos gardait son regard carmin sur cette monnaie, par peur, par crainte de lever ses rubis en direction de sa belle. C’était fait. La question venait d’être lancée et le palpitant de la barmaid criait déjà de désespoir. Que fera t-elle si la conseillère lui tourne le dos en comprenant le fin mot de l’histoire ? Rien, si ce n’est que de se lamenter sur son sort, en silence. Cassidy n’est point une victime de cette maladie. Elle l’a voulu. C’était un mal pour un bien. Afin de devenir plus forte, plus compétente pour alimenter le brasier de sa colère. Sa morsure, elle le doit à son défunt mari. Son premier amour. L’homme qui a réussi à ouvrir son organe battant qui se fissurait petit à petit par la faute d’une destinée tracée par son grand-père paternel. Sa joie est encore présente en repensant à ce moment où les flammes consumaient le corps sans vie de cet emmerdeur Nosfer du clan Malronce. Sa vengeance, elle l’a eu, en y devenant un monstre. Maintenant, aujourd’hui, devant cette Aphrodite, l’amoureuse du sang regrette son choix. De ne plus être une humaine normale.
Son ouïe définitivement plus sensible à cause de sa maladie de Stocker, l’avertit que son bien, sa Winchester, sa Calamity Jane est saisie par Gwynevere. Très vite, le chargement du fusil provoque un léger frisson à O’Hara qui manque presque de faire tomber l’objet rond métallique. Le murmure de celle qui provoque une drôle de danse au palpitant de la matriarche intime l’ordre de lancer la pièce dans les airs. D’une force mesurée, l’argent virevolte dans le vide après avoir articulé sa plainte par le contact de la cowgirl. Puis, le rugissement de Calamity causera un orifice au centre de la monnaie. Le tir de Gwynevere est absolument parfait, donnant ainsi sa supériorité à l’ex-mercenaire. Se baissant pour ramasser l’objet servant de cible, Cassidy ne remarque aucunement la présence de sa Cupcake qui vient de contourner le stand de tir afin de réduire la distance entre les deux tireuses. Ce n’est qu’en se relevant que O’Hara redécouvre le parfum hypnotisant de sa resplendissante cliente. Son regard de sang affronte le sien, se noyant dans l’immensité de son océan. Depuis longtemps, Cassie raffole de la couleur des iris de Llewellyn. Si belle, si jolie, si magnifique, comme ceux qu’arboraient autrefois son défunt amoureux. Cela dit, son bleu n’est point exactement le même en le fixant de plus près.
Les secondes deviennent des minutes et ces dernières se transforment en heure. Pourtant, dans la réalité, l’échange entre les deux ne dure point aussi longtemps. La joue froide, dépourvu de chaleur se réchauffe légèrement lorsque la main de Gwynevere se pose sur cette dernière. Un geste qui se veut être réconfortant. Une action qui tord de douleur le corps entier de la Nosfer. Au moment où son pouce caresse la peau délicate de l’albinos, Cassidy est soudainement impuissante aux rougissements de ses pommettes. Puis quand les paroles viennent s’ajouter au réconfort, le désespoir prend la fuite pour laisser place à un nouvel espoir. Les larmes de joie sont sur le point de gâcher le maquillage de la matriarche des O’Hara. Seulement, par égoïsme ou peut-être par fierté de ne pas ternir son image, la demoiselle interdit à ses rubis de s’humidifier.
Ses lèvres s’entrouvrent, malheureusement les mots n’en sortent point. Sa voix est absente. Elle ne sait point quoi dire, ne s’attendant guère à ce que viens de déclarer sa Princesse, sa Cupcake. La voilà d’ailleurs encore plus prise au dépourvu lorsque sa douce ose dans son geste inconsidéré, enfermer la sans voix dans une étreinte, front contre front. Autant l’avouer, Cassidy n’arrivait plus à être maîtresse de son corps, si bien que le camouflage Morifer prit entièrement fin. Des oreilles et dents pointues accompagnées d’une peau encore plus cadavérique.
Fermant les couvertures de ses cristaux. Profitant de l’odeur parfumée de la conseillère. Caressant la main posée sur sa propre joue avec la sienne. Par un élan de courage mais surtout d’une tentation que Cassidy retient depuis fort longtemps, ses lèvres entrouvertes finissent par capturer celles de Gwynevere dans un geste lent, doux et surtout terriblement amoureux. Si les mots ne souhaitent point dévoiler les sentiments de Cassie, alors ce geste remplace sa parole. Un baiser. Juste un seul.
« Je suis désolé de te l’avoir caché. » chuchote l’amoureuse qui arrive enfin à faire travailler ses cordes vocales. Elle ouvre lentement ses paupières pour permettre à ses billes carmines de contempler à nouveau les cristaux de sa conseillère. « Ne t’en fais pas Cupcake. Je n’ai pas l’intention de te mordre. » prononce celle atteinte de la maladie de Stocker. « En revanche, je refuse de mordre la poussière sur notre jeu. » finit par avouer Cassidy O’Hara, elle qui est très mauvaise joueuse.
S’enlevant de l’étreinte de la conseillère, une action qui ne lui plaît guère, la cowgirl contourne à son tour le stand de tir pour récupérer son ancienne alliée pendant ses temps de mercenaires. Armant l’engin, la tireuse sort une autre pièce de sa poche qu’elle éjectera dans le vide sans l’aide de ses mains grâce à sa télékinésie. Un don dont elle n’a également jamais montré à la Cupcake. D’une grande rapidité, le coup de feu est provoqué. Malheureusement, la pièce qui tombe et rebondit une fois sur le plancher, n’aura aucune blessure. L’albinos perd la manche. À force de servir des bières, ses talents à l’arme à feu se sont émoussés.
« Tu gagnes Cupcake. » annonce Cassidy de sa voix de mauvaise joueuse. « C’était quoi l’enjeu ? Des Chrons ? »
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Sujet: Re: 02 - Saloon Sweet Saloon Jeu 10 Mar - 17:12
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C’était rare que la cowgirl perde à des jeux, surtout lorsque les enjeux sont des Chrons. Néanmoins, Cassidy n’était guère dans son assiette après sa petite conversation avec sa chère et tendre amie. Est-ce vraiment le mot à employer pour décrire cette Aphrodite qui actuellement mène la danse au tir à la cible ? Non. Depuis que ses lippes ont enlacé celles qui font battre son palpitant, l’albinos est totalement perdue. Si la monnaie n’a point été touché par la balle de son fusil, c’est uniquement à cause de la faute de la barmaid. Au lieu de se concentrer sur le jeu, son esprit se tournait beaucoup trop sur la conseillère. Elle rêvait de cet instant, de ce moment où elle pourrait embrasser ce trésor vivant. Malheureusement, au lieu de ressentir du bonheur, O’Hara est tourmentée par la honte et le déshonneur. Cassie a l’impression d’avoir trahi son mari, son premier amour qui n’est plus de ce monde. Elle qui s’est juré de lui être fidèle, la rebelle a trahi sa promesse en cédant aux sentiments de son palpitant qui se sont développés depuis plusieurs mois en côtoyant Guynevere…
Pourtant, au moment du mariage, seule la mort est capable de rompre le serment des mariés. C’est écrit dans les textes. C’est mentionné par le prêtre. Toutefois, les mots et la parole ne sont rien pour Cassidy O’Hara. Que va-t-elle dire à ses filles qui sont issues de l’union entre elle et son ancien mari ? Vont-elles accepter sa nouvelle relation avec cette conseillère ? Tant de questions et aucune réponse…
Alors, elle pense calmer le jeu entre les deux. De s’excuser pour se baiser qui la tiraillait depuis bien trop longtemps. Seulement, son âme entière n’est pas de cet avis. Sa petite flamme qui s’apprêtait à s’éteindre est sur le point de grossir pour créer un véritable incendie. Elle n’arrive plus à nier ses sentiments. Même son corps la fait souffrir. L’amour est cruel. Cette passion est dangereuse. Son affection pour cette sublime rose ressemble à un poignard qui s’enfonce lentement mais sûrement dans son noyau. Rien que d’être témoin de son tendre sourire provoque un électrochoc dans l’intégralité de son être. Plus les pas de la conseillère réduisent la distance entre les deux tireuses et plus les pommettes de la Nosfer prennent de la couleur. Sa respiration est haletante, son corps se réchauffe, la torture débute déjà son ascension.
Les Chrons ne sont plus les enjeux de ce duel à la carabine. Non. La conseillère ne désire pas s’enrichir, elle convoite plutôt la perdante qui ne sait plus du tout quoi faire. Elle veut la Nosfer du clan Morifer. À croire que la richesse de ce monde se trouve être ridicule comparée à cette femme atteinte de la maladie de Stocker…
Impuissante, l’albinos est plaquée contre le mur, prisonnière de cet amour dangereux pouvant faire éclater le palpitant de cette dernière. Au lieu de se débattre, de se libérer, comme elle l’a toujours fait depuis son enfance, la matriarche accueille à bras ouverts cette tendresse qu’elle n’a pas reçue depuis des années. Il est plaisant pour elle de se sentir aimé. De savoir qu’au final, peu importe sa véritable nature, Gyunevere l’aime du plus profond de son âme.
Le corps collé de sa promise contre le sien, l’albinos enroule ses bras autour de sa taille pour ne plus qu’elle s’échappe. Par peur de la perdre. Par envie de savourer sa chaleur. Cassidy ressent le souffle de sa belle, de sa Cupcake au creux de son cou. La sensation est plaisante, envoûtante, même si l’air éjecté par les poumons de sa conseillère adorée percute sa cicatrice où son mari l’a mordu. Elle serait prête à recommencer l’expérience. À laisser les crocs de Gyunevere perforer sa peau. Seulement, la dame n’est pas une Nosfer et attaque d’une manière bien différente. Une multitude de baisers sont déposés sur sa carotide donnant un sursaut de surprise à la soumise. Ces simples actions qui peuvent être insignifiantes causent littéralement un supplice pour Cassidy…
Sa bouche entrouverte se joint sans aucune retenue à celle de l’attaquante. Sa langue qui normalement joue le rôle de donner des goûts aux aliments, débute une danse romantique avec sa nouvelle partenaire. Au bout d’un moment, la cowgirl, perdante de ce duel au tir, se retire de son amour pour reprendre son souffle. Elle ne se rend compte que maintenant que ses mains enroulent la nuque de Llewellyn. Son pouce débute une caresse sur la peau de cette dame pour apprécier sa douceur, pour ressentir sa chaude température tout en s’entremêlant dans quelques cheveux soyeux.
Contemplant les océans des yeux de sa Princesse, ressentant la main baladeuse sur une forme de son fessier, savourant le contact des phalanges sur son cuir chevelu, les larmes de l’ancienne mercenaire se résout à perler sur son visage. Il ne s’agit point de tristesse mais plutôt d’un soulagement de n’être aucunement un monstre au regard de sa dulcinée. « Je t’aime, Guynevere Llewellyn…je t’aime du plus profond de mon cœur… » susurre l’amoureuse qui frotte le bout de son nez contre celui de sa belle. « Normalement on offre un dîner romantique à la personne qu’on aime avant de la dépouiller. » se met-elle à rire malicieusement, désireuse de causer de l’impatience aux pulsions de sa partenaire. « Moi qui pensais que tu serais une femme ne grillant aucune étape, me voilà choquée. »
Lentement, les menottes de Cassidy se plaquent avec douceur sur les joues brulantes de sa bien-aimée. Amoureusement, ses lippes rejoignent à nouveau celle de sa promise tout en luttant d’y émettre des mordillements. La tentation est grande, même très difficile à supporter de vouloir goûter à l’hémoglobine de la conseillère. Elle le faisait autrefois avec son mari pour combler les lacunes de sa maladie. « Si tu veux poursuivre, allons ailleurs. » note la Nosfer qui colle son menton contre celui de Gyunevere. « Tu peux m’offrir aussi un dîner aux chandelles. Disons que ma paye est misérable pour manger dans le luxe. »
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Sujet: Re: 02 - Saloon Sweet Saloon Mar 15 Mar - 13:10
Saloon Sweet Saloon
L’aiguille de l’horloge -qui est accrochée sur le mur de la salle de bain- chassait le silence qui régnait depuis un long moment dans la pièce. La vapeur de l’eau chaude envahissait la chambre, créant ainsi de l’humidité partout où elle se collait. Voilà bien trente minutes, que l’albinos savoure son bain bien chaud. Un luxe assez rare dont elle peut se permettre lorsque l’argent est au rendez-vous. Enfin bon, elle doit cette baignoire en zinc uniquement grâce au cadeau de sa sœur jumelle. Cassidy veut se faire belle pour son rendez-vous aux chandelles. Hors de question de sentir la sueur ou l’alcool devant sa dulcinée car la barmaid en serait bien trop honteuse. Malheureusement, à savourer sa baignade digne d’un sauna de bas étage, la veuve ne désire plus quitter son petit paradis. Elle est séduite par l’idée de piquer un petit somme car sa journée fut bien trop éprouvante que les précédentes. Entre son travail et sa déclaration à sa dame, son corps est littéralement de la guimauve.
Attrapant un morceau de savon, la Nosfer lève l’une de ses ravissantes cuisses nues de la baignoire pour enlever par le biais de ce dernier la saleté qui pourrait s’y trouver. Elle prend son temps, visant limite à faire luire ses puissantes jambes car après-tout, sa tenue de soirée pourrait dévoiler les parties basses de son corps. Cassidy s’exige elle-même de faire bonne impression à sa belle. De la charmer dès son arrivée, sans lui adresser le moindre mot. De la rendre impuissante à sa simple apparition. Oui, la cowgirl aime avoir le dessus. Surtout au sujet des relations amoureuses. Même si souvent, la Nosfer aime se laisser faire par son partenaire, cela lui arrive parfois de vouloir être la plus dominante. Par amusement. Par délices de la situation…
Finissant la toilette de son autre gambette, O’Hara surmonte le supplice de rester dans sa baignade en se levant pour affronter le froid présent dans la pièce. Cachant ses formes féminines élancées grâce à une serviette, l’amoureuse du sang se faufile dans ses quartiers pour tenter de trouver une tenue de soirée après avoir garnie son corps d’une séduisante lingerie noire. Sa garde-robe est totalement maigre et c’est à cet instant que Cassidy se souvient avoir eu durant son adolescence une collection de vêtements soyeux pour les dîners mondains. Le genre de vêtements qu’elle détestait enfiler. Par miracle, une robe en satin à une pièce qui prenait un peu trop la poussière, attire le regard carmin de la malade. Ses griffes dérobent le vêtement qui se trouve être doux au toucher et sans attendre, la matriarche aligne la robe à son corps devant un miroir. D’un soupir de soulagement, la femme porteuse d’une chevelure de neige pourra encore se vêtir de cet accoutrement ridicule. Son pantalon va lui manquer durant cette soirée.
Armant ses lippes de son rouge à lèvres bien voyant, ses pommettes reprennent de la couleur lorsque l’esprit bordélique de la cowgirl ressasse les paroles de Gwynevere. Que son amoureuse l’aime du plus profond de son cœur. Que ce lien n’est définitivement point à sens unique. Lorsque son palpitant débute son marathon passionné, O’Hara s’oblige à se mordiller la lèvre inférieure pour éviter que son corps soit torturé. Peut-être aurait-elle dû poursuivre leur échange endiablé…
Quittant son territoire, sa maison, son bar sans éprouver le moindre regret, la jeune femme ayant délaissé son déguisement de cowgirl, décide d’enfourcher sa jument baptisée Orphée. Une ravissante bête de somme porteuse d’un pelage ténébreux. Non habituée aux diligences, calèches, l’albinos a toujours préféré voyager en compagnie de sa bête. Comme une aventurière solitaire, ou bien une ancienne mercenaire sociopathe.
Le rendez-vous est prévu dans un restaurant -qui vaudrait le détour- dont sa position est localisée au croisement de l’avenue Churchill et le boulevard du Conseil. Étrangement, le lieu semble familier pour la gérante de l’Impératrice. Il ne serait pas impossible que durant son enfance, sa famille l’ait emmenée dîner dans l’auberge. C’est après avoir posé pied-à-terre que l’enseigne de l’établissement lui fait revoir un moment du passé. Où ses parents follement amoureux souhaitaient accorder un repas mémorable à leurs filles adorées. Ce fut le cas bien que Cassidy ait fugué avant le dessert pour jouer avec des enfants dont elle ne se souvient même plus de leurs identités. Un faible sourire nostalgique provoque quelques rides aux extrémités des lèvres pulpeuses de la Nosfer.
Enfilant ses gants sombres possédant la même douceur que celle de sa robe, Cassidy ayant conduit sa jument à une écurie assez proche, fini par retrouver sa chère et tendre à l’entrée du restaurant. Elle qui désirait la surprendre de son apparence, l’albinos est prise au dépourvue par l’impressionnante beauté de son amour. Heureusement qu’aucune cigarette loge entre ses lippes puisqu’elle finirait avec surprise par être délaissée pour s’écraser sur le sol crasseux de Middlefall.
Sans attendre, un long et romantique baiser langoureux est amené en signe de retrouvaille pour les deux demoiselles. Un échange qui réhausse un peu trop la température. Lorsque Cassidy rompt le contact, elle pousse doucement sa proie contre le mur tout en plaquant férocement sa main contre la cloison. « Tu es séduisante, Cupcake ! » ronronne Cassie en se noyant dans l’océan des cristaux de sa belle. « Prête pour un dîner aux chandelles ? » susurre la plus âgée des deux qui savoure le parfum attrayant de Gwynevere. « Si tu veux qu’on soit tranquille, je te conseille la table dans le fond où un grand tableau y est accroché. » informe avec un ton de malice la Nosfer qui n’est pas à sa première visite dans cette auberge.
Regagnant de la distance qui est une incroyable torture, elle offre son bras à sa partenaire avant de rentrer au lieu du rendez-vous. « My lady ! Êtes-vous prête ? »
Saloon Sweet Saloon / A dinner arond a candleWith Gwynevere Llewellyn
Elle lui a posé une question et sans attendre, sa douce répond dans l’immédiat que Gwynevere irait au bout du monde aux côtés de Cassidy. Cette petite phrase fit travailler les muscles de son visage pour y afficher un sourire rassuré et surtout très amoureux. La cowgirl ne s’est point trompée en dévoilant ses sentiments à la conseillère. Cette dame vaut le détour. Elle représente un trésor inestimable, voire la perle rare qui est difficile à trouver dans ce monde de fous. Alors, lorsque sa chère et tendre accepte de lui prendre le bras, une décharge électrique fait rater un battement du palpitant de la rebelle. Doit-on considérer la chose comme un coup de foudre ? La cowgirl n’a aucune réponse à émettre. Son esprit semble mal en point, tiraillé par des pensées de luxure avec sa promise. Inutile de détailler ces sujets qui appartiennent seulement à l’amoureuse du sang…
Au moment où les dames franchissent les portes du restaurant, l’enfance de l’albinos refait surface devant ses billes sanguines. Elle se revoit en train de s’enfuir discrètement de la surveillance de ses géniteurs pour préparer un mauvais numéro. Son passé se rappelle de la fois où durant la fugue, Cassidy s’est chamaillée contre deux garçons qui ont osé critiquer la couleur de ses cheveux. Bien énervée par le comportement de ces jeunes moqueurs, la gamine n’a point hésité à abattre ses poings contre le visage des autres enfants. Au final, Cassidy a reçu des remontrances de ses parents mais également l’interdiction de remettre les pieds dans ce bâtiment. Un bannissement qui dure maintenant cinquante et un ans à cause de l’état déplorable des rieurs.
Désormais, le patron des lieux doit sûrement nourrir les vers de terre. L’histoire remonte à loin. De plus, Rosalia Campbell n’existe plus. C’est un fantôme pour Cassidy O’Hara. Une identité enterrée qui ne ressuscitera jamais. Fermant un instant ses paupières pour chasser son irritation grandissante en remarquant le portrait du bannisseur qui est encadré contre un mur de l’établissement, elle arrive à reprendre le contrôle lorsque le maître d’hôtel engage le dialogue. Ouvrant les couvertures de ses cristaux, la barmaid reste dans le silence, préférant laisser à sa douce le rôle de diplomate, parleur. Nom de Chronos que sa femme discute divinement bien. Le son de sa merveilleuse voix pourrait fondre entièrement l’albinos, surtout lorsqu’elle emploie le mot chérie pour désigner Cassidy.
La chance semble être de leur côté en apprenant que la table détaillée par Cassie vient de se libérer. Si ce ne fut pas le cas, la matriarche détient dans sa poche plusieurs cartes pour avoir son dû. À ce petit jeu, l’albinos est souvent gagnante, surtout s’il s’agit d’impressionner l’élue de son organe battant. Souhaitant prendre place en tirant sa propre chaise pour y asseoir son derrière, sa douce conseillère se mit à jouer le gentleman. Elle prend donc place par l’invitation de sa bien-aimée ne manquant aucunement de croiser sa cuisse gauche contre la droite. De son geste, le tissu de son vêtement dévoile la peau blanche de l’intégralité de sa jambe à sa cheville. Juste pour le plaisir des yeux pour les curieux ou plutôt les désireux.
Lorsque le visage de Gwynevere préfère être timide derrière le menu, O’Hara enroule ses bras autour de sa poitrine généreuse afin de la gonfler un peu. Silencieuse, le regard prédateur en direction de la conseillère, sa langue s’amusent à titiller une des pointes de ses crocs dans sa mâchoire fermée. Profitant de ce petit répit sans être attaqué par le romantisme de son amour, l’ancienne mercenaire élabore un diagnostic de son environnement. Les tables peuplées sont éloignées. Les voyeurs dorment. Le personnel n’est point attentif… Parf…
Subitement, par un élément de surprise, les rougeurs embaument les joues cadavériques de la vampiresse à propos des nouvelles paroles de Llewellyn. Ravissante… Magnifique… Deux mots qui n’ont pas vraiment leurs places pour Cassidy. Les gens préfèrent attribuer ces adjectifs à sa sœur jumelle Cornelia. « Ne…ne racontez pas de conneries, conseillère. Je ne…je ne suis ni ravissante, ni magnifique ! » reprend la cowgirl en bégayant et oubliant son langage soutenu. Son masque de dame bien élevée se brise par son véritable visage de rebelle.
S’enfonçant dans sa chaise en faisant en sorte de ne pas fixer sa douce qui lui procure trop de chaleur sur ses pommettes, la mal élevée préfère observer un pot de fleur inoffensif. Le questionnement de Gwynevere à propos du restaurant l’oblige cependant à reprendre son attention sur la curieuse. Redressant correctement sa posture, sa gêne disparaît pour lui attribuer un peu de nostalgie accompagnée de tristesse. Cassidy se maudit intérieurement. Après-tout, c’est de sa faute si Gwyn vient à poser ce genre d’interrogation. « Mes parents adorent ce restaurant. À cette table où nous nous trouvons, mes vieux y ont mangé la première fois. » Doucement, les phalanges de la Nosfer caressent le dos de la main de la conseillère. « À mon enfance, ma mère me racontait souvent qu’elle était tombée sous le charme de mon père durant ce dîner aux chandelles. Ce fut pourtant leur deuxième rencontre… »
Se stoppant puis prenant un long soupir tout en plaquant à nouveau son dos contre le dossier de sa selle, Cassidy se mit à rire nerveusement. « Mais c’est derrière moi tout ça. Si cela ne vous gêne pas, je préfère qu’on change de sujet. Je…je ne suis pas prête pour renouer avec…le passé. » Elle se racle la gorge à l’instant où le serveur survient pour prendre les commandes. Il tombe à pic, son gosier réclame du vin rouge. « De l’Eirnes Noir pour moi et ma compagne. Quant à mon plat, votre meilleure viande avec quelques accompagnements de votre choix fera l’affaire. La cuisson saignante… » annonce Cassidy qui préfère savourer la beauté en face d’elle plutôt que de l’homme maigrichon sentant la sueur.