Event Pulsar - Le camp camp

Le bruit du tapotement des phalanges contre un bureau en bois bien verni se fait entendre dans la pièce, suivi par un raclement de gorge très masculin. La silhouette qui en impose dans son blazer gris s'enfonce dans sa chaise en cuir tout en rejoignant ses immenses doigts vieillit entre eux. Il s'apprête à parler mais n'y arrive pas en recevant un coup de téléphone. La sonnerie est littéralement insupportable aux oreilles de Becky qui se trouve face à son redoutable directeur. L'adjectif est bien choisi pour une personne qui peut annoncer la fin de contrat de l'un de ses employés. Cet homme est connu pour sa fameuse phrase "You're Fired!" qu'il a gueulé nombre de fois durant son service en tant que responsable de cette fédération de catch. Bien entendu, cette petite punchline n'atteindra jamais celle qui porte le titre de Reine du Ring.

Faisant tourner le vin rouge datant de plusieurs années qui a été gentiment proposé par le directeur, Becky trempe ses lèvres dans ce breuvage ressemblant presque à du sang. Là, on pourrait vraiment confondre l'albinos à un vampire. Elle fait durer la boisson dans sa bouche pour tenter d'y sentir un peu plus le goût. Résultat ? La duchesse Panabaker a toujours horreur de cet alcool infect. Pour couronner le tout, elle recrache le vin dans son verre lorsque le directeur se lève pour lui tourner le dos. Tirant sa langue et émettant une grimace de dégoût, elle dépose le verre bien rempli sur le bureau puis arrive à y émettre un petit sourire comme si rien ne s’était passé à son patron qui reprend place sur son trône de manager.

Une fois le coup de téléphone qui cesse enfin, le doyen n'y va pas de mainmorte avec elle. « Un pay per view approche en fin du mois. Nos internautes, les médias, les journalistes, bref tu m'as compris, n'ont qu'une question en tête. "The Queen sera-t-elle de retour ?" » Ouvrant l'un des tiroirs de son plan de travail, le boss ressort une affiche qu'il déplie pour dévoiler Becky dans sa tenue de ring détenant entre ses mains sa couronne de Reine. « Vous avez déjà fait une affiche sur moi alors que j'ai même pas donné ma réponse, boss. » répond d'un ton neutre la cowgirl en tapotant le bout de l'ongle de son index sur sa tronche en poster. « Bien entendu, avec le rétablissement de ton épaule, ta couronne ne sera pas en... »

Brusquement, l'index de Panabaker se replie pour y former un poing qui s'abat violemment contre l'affiche afin de faire taire une phrase de son boss qui ne lui plaît pas du tout. Elle peut se le permettre en étant un pilier du bisness de ce charlatan. « Ma couronne sera en jeu. Ce n'est pas parce que je reviens d'une blessure à l'épaule que je ne donnerais pas la chance à une lutteuse de prendre ma place. » gronde furieusement l'albinos en enroulant l'affiche pour le donner par la suite à l'homme. « Enfin, si une demoiselle arrive à me dominer sur MON ring, MON territoire, MON royaume. » termine-t-elle avec arrogance tout en quittant le bureau après avoir signé le contrat pour son match.

Une fois à l'extérieur, elle enfourche sa moto, son Harley-Davidson de couleur rouge où sur la carrosserie se trouve l'emblème des Deadlocks Rebels. Le gang de motards fondé par Becky à Unys. Faisant gronder le moteur en tournant plusieurs fois la poignée de l'accélérateur, Braun aka son Pandespiègle enfile des lunettes de protection après avoir installé un casque sur sa petite caboche. « Direction, Exilar. » informe la motarde à son petit coéquipier. La cowgirl chevauchant son cheval de fer sort de Nemerya pour débuter sa route en respectant presque la limite de vitesse, insultant au passage une mamie qui roulait à une vitesse d'escargot.

Après moult péripéties, dont plusieurs choses qu'il vaut mieux ne pas en parler, la lutteuse a laissé sa bécane sur un parking dédié au camp. Portant son sac à dos et étant imité par Pandespiègle qui fait le même numéro avec le sien, tous deux marches côte à côte, chapeau de cowboy sur la tête, cigarette à la bouche pour Becky et un brin de feuille pour Braun. Oui, le panda n'est pas un fumeur même si son feuillage entre ses babines pourrait donner l'expression de se rouler une feuille. Mais trêve de plaisanterie à deux balles, l'albinos entend Braun se plaindre que ce genre d'endroit n'est finalement pas commun pour la catcheuse...

C'est vrai. En fait, elle s'est fait rouler dans la farine. Disons que Becky a encore traîné dans un bar pour dire bonjour au whisky. Après plusieurs verres, la duchesse Panabaker n'a pas vraiment fait attention à son téléphone qui a sonné plusieurs fois. Elle devait, non, elle a promis à sa sœur jumelle de l'appeler mais n'a pas tenu parole. Préférant se bourrer la gueule au lieu de prendre des nouvelles de Cornelia. Résultat ? Sa frangine l'a inscrite dans ce camp en prétendant que ce serait une occasion de mieux se sociabiliser... En gage de punition…

S’apprêtant à faire la visite des lieux à l'aide de la resplendissante jeune femme au sourire Colgate, elle finit par bifurquer pour plutôt suivre une autre demoiselle qui a l'air bien plus sympathique aux yeux de l'albinos et moins ennuyante au passage. Un simple sourire amusé se dessine sur son visage cadavérique à propos de la bêtise de la postière sur le Psykokwak. Prenant sa cigarette pour retirer le tabac de ses poumons, une voix familière attire la curiosité de la combattante.

De gauche à droite elle pivote sa tête puis repère Caleb Firestorm. « Quel coin-cidence. » marmonne dans sa barbe invisible la cowgirl qui forme des petits cerceaux de fumée par le biais du tabac. Mais attend...grosse réflexion. Si le Roi de la Nuit est ici, ça veut dire qu'il y a de l'alcool dans cet endroit ? Plissant ses cristaux rubis, mâchouillant le bout de sa clope, Becky se caresse le menton, songeuse.

Haussant ses épaules, remuant négativement la tête, elle se rapproche du barman, ou plutôt du mannequin beau gosse puis ébouriffe gentiment les cheveux roux de l'homme. « Hello mon barman favoris. Tu connaîtrais pas un "coin" bar dans cet endroit ? » demande-t-elle à Caleb accompagné d'un petit clin d'œil.

Elle était très heureuse de retrouver ce bon vieux Caleb, bien qu’il soit plus jeune que cette dernière. La dernière fois, Becky se battait contre lui afin de pouvoir s’asseoir sur le trône du Roi de la Nuit qui était occupé par Firestorm. Qui a gagné la bataille ? Aucune idée, Becky ne s’en souvient plus. La nuit a été très alcoolisé et c’est même avec miracle que l’albinos s’est réveillé dans son lit et non dans celui d’un autre. La poisse si cela s’était réalisé. Comment aurait-elle fait pour avouer à sa femme que la lutteuse s’est retrouvée malencontreusement dans le lit d’une personne autre que celui de sa chère et tendre épouse ? Mieux vaut ne pas imaginer cela, elle en tremble de peur rien que d’y penser. Mettant donc de la distance entre elle et Caleb par mesure de sécurité, la cowgirl reprend une latte de sa cigarette lorsqu’une cloche retentit dans le camp. Sûrement pas celle d’un ring. Pas le temps pour Becky de déballer ses affaires que les petits exos rappliquent à la manière d’une mandale dans la tronche. Mordant férocement son mégot qui par chance arrive à ne pas être coupé par les canines de l’albinos, cette dernière se rapproche près de la femme Colgate.

Haussant l’un de ses sourcils neigeux à la manière d’un de ses collègues lutteur, le course d’obstacles sonne comme une rigolade à ses oreilles. Un parcours pour les gamins en soit. Pas besoin d’échauffement pour ce genre d’exo. Becky va venir, elle va voir et va vaincre. Veni vidi vici, avec The Queen. Enfin, mieux vaut ne pas vendre la peau d’un Ursaring avant de l’avoir étalé par terre. Attrapant sa cigarette entre son index et son majeur dont les ongles sont vernis d’un merveilleux noir, elle dévie légèrement son attention lorsqu’une voix féminine semble l’appeler. Hm ? Un fan ? Une…ex-petite-amie ? Pas le temps de savoir qui c’est qu’une étreinte autour de sa taille se fait sentir. Par malchance, sa cigarette s’effondre sur le sol et par réflexe, au lieu de se débattre de cette agression soudaine, Becky écrase le bout de sa drogue pour éviter un incendie involontaire…

Son agresseur, qui possède une voix reconnaissable, familière, n’arrive même pas à soulever la Reine du Ring. Alors, pour répondre à cette salutation, l’albinos desserre les liens, enroule ses bras autour de la demoiselle comme pour l’enlacer. Sauf que son geste n’est absolument pas réalisé pour un petit câlin. Non. La catcheuse soulève la jeune femme puis se laisse tomber avec elle. Un Rock Bottoms en guise de réponse à la tentative d’un Suplex de Manon. Bien entendu, la lutteuse s’assure que sa chère et tendre amie ne reçoit pas trop de dégâts. Juste un simple étourdissement. L’art du catch c’est savoir minimiser ses prises de lutte sans mettre en danger son ou sa partenaire.

« Manon, toujours un plaisir de te revoir ma chère. » s’exclame avec enthousiasme la cowgirl, qui, une fois remise debout, enlève la terre sur ses vêtements tout en ramassant par la suite son chapeau de western qui venait de tomber. Une tape amicale sera ensuite effectuée entre les deux femmes, c’est bien plus doux entre guillemets que des prises de catch. L’albinos finit par entourer son bras droit -celui qui n’est pas recouvert de tatouages- autour de la nuque de Dubell tout en tendant l’oreille après les présentations effectuées par Manon des deux autres demoiselles dont l’une d’elles n’est pas du tout inconnue à la Reine du Ring. « Oh ? Cette mignonne postière est l’élue de ton cœur ?! » Elle s’incline d’une façon noble en guise de salutation, comme Becky l’a appris par le biais de ses parents bourgeois. Bien entendu, le geste est très lamentable car malgré son titre de duchesse, Panabaker n’a jamais été très attentive à ses cours. « Madame ! Un plaisir de vous rencontrer. Je suis Becky Caledonia Panabaker, duchesse de la famille Danvers d’Unys. Manon est une amie de longue date, nous nous sommes rencontrées dans un bar et j’ignore toujours qui a gagné le plus grand nombre de verre de whisky bu durant la soirée. »

Puis, en se redressant, Becky refuse catégoriquement le check de Sheila, qui se trouve être son élève. Repoussant le poing de Sakurai de sa main, elle finit par emprisonner la jeune demoiselle dans une étreinte d’affection, peut-être même trop forte qui pourrait potentiellement causer l’asphyxie de sa victime entre ses pare-chocs. « Je suis également très heureuse de te revoir apprentie. J’espère que tes techniques de boxes se sont améliorées. » Relâchant enfin son emprise, c’est au tour de Braun de bondir sur Sheila pour l’enlacer tendrement. S’écartant un peu du groupe, elle récupère sa clope prisonnière de la mousse pour l’enfermer dans une petite boîte en argent qui a pour rôle de récupérer les mégots consumés. Pas de pollution pour Becky. Elle a tenté une fois durant son enfance et sa sœur jumelle lui a fait passer un sale quart d’heure, la lutteuse a donc retenu la leçon… « Merci de m’accepter dans votre groupe. Je ferais en sorte de ne pas vous décevoir. Oh, lui c’est Braun. Le meilleur de mon équipe. Faites pas gaffe à son caractère de guignol, c’est une crème en réalité. »

Par réflexe au moment où le soleil ose à nouveau brûler la peau de la nuque de l’albinos, cette dernière sort de son sac un parapluie, une ombrelle de couleur noire pour s’y cacher à l’intérieur. De plus, si certains sont effrayés par les vampires, de voir de grands yeux rouges sanguin, la catcheuse vient à présent de les cacher sous ses lunettes solaires détenant des corrections pour ses problèmes de vues. Car oui, être née de la maladie de l’albinisme n’est pas un avantage mais une multitude d’inconvénients. Le soleil est le pire ennemi, la vue laisse à désirer, et obtenir un physique rivalisant avec les suceurs de sang ne sont pas des choses faciles à vivre. Heureusement que Becky a eu pas mal de temps pour supporter ces défauts, de passer outre pour tenter d’être une personne normale.

De quelques pas à reculons, mettant légèrement de la distance au groupe, elle se remémore dans son esprit le comportement de cette petite postière. L’adjectif est bien placée pour une demoiselle faisant limite vingt centimètres de moins. Son âge doit également être inférieur au sien. Du comportement d’Astelle, de la petite copine de Manon, une pensée se tourne sur sa femme qui est à nouveau clouée à Unys. Opale Panabaker lui manque et ce serait mentir de dire que Becky n’est pas jalouse en voyant Astelle reprendre son colis de l’accolade amicale de la cowgirl envers Manon. En fait, le destin semble être très farceur avec Becky ces derniers temps. Chaque rencontre l’emmène à des histoires de couples. À croire qu’à Lumiris c’est l’île de l’amour et que sa chère épouse ne souhaite pas pointer le bout de son nez sur ce continent. Détournant son regard sous ses lunettes pour ne plus fixer le couple de demoiselles, Becky s’assure par question de vie et de mort que la bouteille de whisky prise dans l’inventaire personnel de Caleb se trouve bien dans ses affaires. La réponse est oui, l’albinos peut donc soupirer silencieusement de soulagement.

Petit panda sur l’épaule qui mordille intensément le bout de sa feuille fraichement cueillit avant de se rendre au camp, Panabaker emmurée dans son silence en comprenant avoir sûrement mal agi envers Manon et surtout Astelle, décide de se faire petite. Difficile de le faire au vu de son comportement destructif. Un moment donner le volcan qui dort va se réveiller. Elle se grille encore une cigarette, car à cause de sa copine alcoolique sa précédente drogue à moitié consumée est morte en tombant sur la terre sèche. Lorsque le début du parcours s’annonce qui se révèle être de l’accrobranche en mode sauvage, extrême, la Reine du Ring pâlit un peu. Disons que comme une conne, car oui elle l’est souvent, voire presque tout le temps mais mieux vaut pas lui dire sous peine de recevoir sa mauvaise humeur dans la tronche, et parfois ça rime avec un coup de poing, Becky a encore oublié sa fichue blessure à l’épaule droite. Bon, normalement elle peut remonter sur un ring, ses séances de sport à la musculation n’ont pas été alarmantes donc ça devrait en théorie…le faire. En fait, c’est pas le fait d’être blessé encore plus qui la tracasse, ce sont deux personnes qui risquent de la tuer. Sa femme et sa sœur jumelle et rien que de penser aux deux concernées, un frisson très désagréable parcourt l’intégralité de son corps.

S’apprêtant à parler potentiellement de son petit problème, Manon poursuit ses petits discours et cette fois c’est pour surnommer leur groupe. Bon alors franchement, l’idée de John Cena est nul, pas envie de rendre hommage à cette montagne de muscle râpeur qui fait des émissions de téléréalité. Pour The Rock, ça pourrait passer mais où est l’honneur d’être un groupe de supernanas dans cette histoire ? « Supernanas c’est pas mal. Sauf que j’ai l’impression qu’on fait pas vraiment honneur au nom. Je crois qu’on est les derniers à pas encore commencer le parcours. » signale la lutteuse qui retire sa clope de ses lèvres cernées d’une couleur très rouge saignante.

La course d’obstacles, ce fameux parcourt qui selon les prédilections de la lutteuse serait les doigts dans le nez, s’avère être une formidable catastrophe. Entre le moment où Becky confiante et un peu trop fonceuse a voulu récupérer la clé pour au final tomber comme une grosse m…de sur le sol à cause de sa blessure à l’épaule. De Braun aka le meilleur Pokémon de The Queen qui n’a même pas réussi à faire la moitié du parcours. Ou encore de la fois où les deux compagnons se sont heurtés par mégarde en prenant un chemin différent. La vrai poisse, un peu comme au concours de capture de la Féria où l’albinos manquait tous ses coups.

Refusant d’abandonner, la duchesse Panabaker s’assoit sur un tronc d’arbre, effectue quelques moulinets du bras droit tout en grognant dans sa barbe invisible sur les petites douleurs encore persistantes. Jetant un rapide coup d’œil à Dumas et Dubell, elle y fronce légèrement ses sourcils. Est-ce que l’orage qui arrive à grands pas est une création d’Astelle qui n’a pas l’air vraiment de bonne humeur depuis tout à l’heure ? Becky se pince la lèvre inférieure, se sentant encore plus coupable mais hésitant énormément à vouloir lui parler pour tenter d’apaiser cette petite postière. « Tch…Cornelia a raison, je manque vraiment de finesse avec les gens. » chuchote d’une voix très faible le vampire. De sa messe basse à elle-même, une goutte puis une deuxième dérangent soudainement l’albinos qui prenait une pause. Le torrent de flotte arrive très vite et au lieu de s’abriter sous son parapluie de luxe, Becky le range, elle qui adore ce temps pourri car lui au moins n’agresse pas sa peau fragile.

Déposant le mégot dans la boîte en argent et une fois que la clé sera récupérée pour ouvrir ce fichu coffre, ce qui ne se fera pas avec l’aide de Becky poissarde malheureusement, The Queen se rapproche de ses partenaires tout en retenant son chapeau de cowgirl à cause de la force du vent. « Eh si on allait chercher un abri ou bien retrouver le chemin pour rejoindre le… » Sa phrase refuse de se terminer lorsqu’un tronc d’arbre menace de s’effondrer un peu plus loin de la position. Elle s’écarte des deux femmes, se précipite sur son objectif, glisse sur la terre devenue de la boue pour récupérer in extrémis un Roucool blessé à cause de la tempête qui manquait de se faire aplatir. Pour ce soir, il n’y aura pas du Roucool au menu. Se relevant, recouverte de salissure, que ce soit aux vêtements et au visage ainsi que quelques morceaux de terre humide dans ses cheveux, Becky s’assure que le Pokémon soit toujours en vie. Sentant la douleur du bec de l’oiseau contre son bras, la réponse à la question est donnée. « Bouge pas abruti…on va te faire sortir de cette mauvaise passe. J’ai trouvé un colis endommagé et pour une fois, c’est pas de ma faute. Sheila tu t’y connais en soin Pokémon ? Ou les autres ? »

Doucement, la paume de sa main gantée par une mitaine de motard ébouriffe tendrement la tignasse de Sheila Sakurai. Son intervention pour sauver le volatile touche beaucoup la duchesse qui ne manque aucunement la scène des premiers soins du Roucool. Effectivement, Astelle Dumas rapplique avec une merveilleuse idée pour transporter le blesser. Le capturer avec une Pokéball. L’albinos n’y a pas pensé, car elle n’a jamais été très attiré par les Pokémons qui n’ont pas l’attribut combat. Surtout que ce piaf est souvent la cause de dégradation sur sa moto grâce à ses déjections. Elle aurait pu laisser le volatile devenir une escalope de poulet, au moins le repas pour ce soir aurait été meilleur. Sauf que l’albinos a toujours eu un idéal d’aider son prochain, du moins ceux qui le méritent et ce saligaud de piaf en fait partit. Attrapant la sphère rouge et blanche abritant désormais l’oisillon, elle rétrécit l’objet en appuyant longuement sur le centre de l’objet afin de l’accrocher sur sa ceinture. Le bien de Dumas ressemble au vilain petit canard par sa couleur unique comparée au Luxe Ball de la noble. Le noir est bien plus joli à contempler que le rouge.

Lorsque le vent fait chavirer son chapeau de cowgirl, il se plaque contre son dos grâce au lacet autour du cou de la femme. Ayant déjà eu ce genre d’expériences et du nombre astronomique de couvre-chef qu’elle a dû racheter, Becky a trouvé la solution, un peu trop tard certes, mais désormais ce genre d’expérience est de l’histoire ancienne. Faisant tourner son bras droit afin d’au mieux, soulager la douleur de sa blessure de service, en silence, la rebelle suit le groupe en se jurant intérieurement de prendre autre chose que des bottes pour ce genre d’événements. Sérieusement, la boue au sol est tellement collante que l’albinos a failli perdre l’un de ses souliers à la manière d’une princesse de conte de fées. « Temps de m**de ! » râle la catcheuse qui est à nouveau victime de ce terrain extrêmement chiant. En tout cas, son panda n’a pas de difficultés à se déplacer. De plus, son pelage blanc est désormais de la couleur de la gadoue. Nom d’Arceus, Braun est en train de la trahir en changeant la coloration de ses cheveux. Elle pointe son index sur son petit élève et découvre avec horreur une branche d’arbre, assez grosse mais terriblement ridicule face à un tronc qui vole dangereusement contre son Pandespiègle. Au lieu de lui souffler un ordre, la lutteuse se précipite sur lui, s’élance dans les airs pour faire rebondir ses souliers de terre contre ce morceau de bois mort qui était poussé par le vent. D’un Dropkick, The Queen sauve le c*l de son ami.


Couverte de boue, surtout au niveau du dos et de son postérieur, elle se relève pour se rendre compte qu’un autre projectile, encore une branche, fonçait dangereusement sur la noble. Le bois se brise en plusieurs morceaux par une Tête de Fer de Braun. Tous deux effectuent un check pour se rendre compte comme des idiots que le groupe a pris de la distance. L’albinos croise ses bras, effectuant une moue un peu boudeuse, un peu déçue. Peut-être n’ont-elles rien vu ou peut-être qu’elles s’en fichent. Sûrement des amateurs de catch. Mais peu importe sur cette parenthèse fort inutile. Dégoupillant le bouchon de sa bouteille de whisky avec ses crocs, sa main récupère le couvercle et ses lèvres s’imbibent déjà du nectar acide qui lui redonne déjà de l’énergie. Ses cristaux rubis se baissent par le gémissement plaintif de son panda. « C’est pas de ton âge ! En plus tu as changé la couleur de tes cheveux, sale traître. » bougonne la duchesse Panabaker qui peste par la suite en déviant son visage à l’opposé de son Pokémon.

Par la suite, l’albinos rattrape son retard au pas de course. La pente abrupte portait bien son nom, si bien qu’avec la gadoue, la cowgirl n’arrêtait pas de glisser et qu’elle se demandait si elle arrivait au moins à gagner quelques centimètres en montée. Fort heureusement, ce n’est qu’une impression mise à part que Becky en a beaucoup suer pour cet obstacle ressemblant à de la broutille. Les catcheuses riraient sous son nez en la voyant galérer de la sorte. Heureusement, les pimbêches ne sont pas ici. Franchissant le sentier étroit qui côtoie une berge, puis d’encore un peu de marche, Becky la retardataire qui préférait se battre contre mère nature au lieu de bosser en équipe finit par découvrir le couple qui se coordonnait pour faire tomber un tronc d’arbre vraiment impressionnant. Effleurant l’arête de son nez avec son pouce, le sourire de The Queen se dessine sur sa face cadavérique. Frottant sa botte droite sur le sol, frappant son poing gauche dans le ventre de sa main droite, la catcheuse vient d’avoir une petite idée afin de gagner le round.


« Braun, Rengorgement. » gronde d’un ton autoritaire l’héritière de la famille Danvers. De cet ordre, le petit panda inspire un grand coup, dépose son poing droit sur le sol puis rassemble ses forces. « Tu vois les racines du tronc ? Coupe les avec Tranche. Imagine que c’est une nouvelle épreuve pour affronter un jour le champion Takeo. » explique la Reine du Ring en ne quittant pas un seul instant de ses billes de sang son élève. Découvrant que le petit bonhomme est prêt à l’offensive, le vampire pointe son index sur la cible sans faire travailler un peu plus ses cordes vocales. Non. Il y a juste le rugissement de Pandespiègle qui arrive avec peine à se faire entendre dans cette mystérieuse tempête. Ses griffes armées, le petit bout fonce sur sa cible, comme le ferait un héros de bande dessinée détenant des griffes d’un métal très résistant. Une fois proche, Braun abat ses outils, ses griffes, ses armes dans les racines à plusieurs reprises tout en gueulant férocement de colère. Une base se coupe, la deuxième meurt dans la foulée, une troisième tige bien plus coriace que les autres finit par céder.


L’impressionnant obstacle, du moins une partie, finie tremper dans le fleuve par le travail d’équipe des Super-Ananas comme le dit si bien la postière qui a réussi à voler le cœur de l’amie de Becky. Attrapant son compagnon pour qu’il s’accroche à son épaule gauche et non la droite qui est actuellement douloureuse, Becky Caledonia Panabaker débute la traverser du pont. Cette transition entre les deux côtes n’a pas été une mince affaire. Disons que la solidité de cette œuvre laisse cruellement à désirer à cause de ce temps pourri. Durant son périple, une infime partie du sol s’est effondrée, entraînant le pied, la cheville, la jambe de la cowgirl qui s’est croutée comme un déchet. Râlant dans sa barbe invisible, Becky arrive à s’en sortir sans trop de problèmes et un grand soupir de soulagement ressort de ses lèvres envoûtantes une fois l’histoire du pont derrière elle.

Voulant rejoindre le camp, Astelle l’en empêche, prétendant qu’un refuge se trouve un peu plus loin de leur position. Si cet abri est plus solide que des tentes, Becky ne dit pas non pour s’y diriger. Alors, d’un hochement de tête, la cowgirl suit miss Dumas, sans trainer cette fois. En tout cas, une chose est certaine. Si Becky revoit sa sœur jumelle Cornelia, cette dernière se donnera à cœur joie pour se venger. Un camp de vacances tranquillou hein ? Foutaise ! Ça ressemble à un début d’enfer. De ce temps colérique qui refuse d’y émettre les derniers faibles rayons du soleil, la catcheuse éclaire le chemin avec l’une de ses lampes de poche. Ça permettra peut-être à son amie buveuse d’éviter de se casser à nouveau la gueule. « Pourtant, la météo annonçait un début de soirée calme. » annonce Becky au groupe. « J’ai jamais vu un temps pareil. C’est toujours comme ça à Lumiris ? » Arrivant sans gêne à tenir la cadence grâce à l’entraînement qu’elle a subi en tant que lutteuse, la demoiselle qui se plaignait du temps se rendit compte d’une terrible réalité. « Ma moto bordel ! Faites qu’elle survive à cette tempête… » déglutit l’albinos en imaginant retrouver sa belle Harley en piteux état.

Désormais à l'intérieur, trempée de la tête aux pieds, la daronne inspecte l'extérieur qui dévoile un spectacle à la limite d'être apocalyptique. Ses pensées sur sa moto ne sont plus d'actualité. Non. Certainement plus. Ça lui rappelle les histoires de son paternel à propos d'une bande de dégénérés qui ont tenté de glacer des villes d'Unys pour un stupide idéal. Est-ce la même chose ? Inquiète intérieurement, l'albinos repense à sa fille qui est gardée par le vieux couple des Hudson à Kishika. Elle espère de tout cœur que cette affreuse tempête ne touche pas cette zone. Heureusement, Exilar est très éloignée du village paisible. Tapotant ses doigts contre les rebords de la fenêtre, Becky remercie un des organisateurs qui lui tend un thé bien chaud ainsi qu'une serviette.

Donnant la tasse à Braun, elle s'essuie énergétiquement les cheveux de neige avec la serviette détenant une couleur similaire à sa tignasse. Remarquant que sa chemise blanche commence à être transparente, elle soupir de soulagement que sa veste sans manches en cuir noir cache bien ses deux formes généreuses. Ça permet d'éviter les regards d'autrui ainsi que la gêne que pourraient ressentir les autres et non Becky. Disons que la femme s’en fout que son haut de sous-vêtement soit visible. C’est pas comme-si elle se trimballait en soutif en se battant sur un ring. Une fois à peu près sèche, du moins pour son visage et ses cheveux, sa tronche en reflet sur la vitre manque de lui faire une crise cardiaque. Nom d’Arceus qu’elle est laide avec son mascara qui vient de couler, formant des larmes noires sur ses joues. Franchement, la noble ne reprendra pas cette marque coûteuse pour faire les contours des yeux de panda.


Ne disant rien à la remarque de sa deuxième élève Sheila, dont la première est Amarelys, l’albinos pense déjà à offrir un instrument de rechange à la petite énergétique. Bien entendu, Becky n’en dira rien pour garder la surprise à cette demoiselle beaucoup trop gentille et innocente. À un moment donné, son côté trop gentil va finir par la dévorer de l’intérieur. Il faudrait que Sheila Sakurai montre un peu plus les crocs. « C’est matériel, au moins tu n’as rien. » rétorque la duchesse à miss Sakurai en continuant de fixer l’extérieur. Puis, de ses paroles vient s’ajouter un petit câlin de Braun qui enlace le bas de la jambe de la guitariste. Il souhaite lui remonter le moral et ce serait mentir de dire que c’est sans effet en découvrant sa jolie bouille. Braun a beau à faire le caïd, il demeura tout de même un ourson adorable.

Embibant à nouveau ses lèvres dans le thé bouillant dont la tasse a été reprise avant que le panda ne câline la rockeuse, ses billes de sang dévient de la direction de l’extérieur pour s’orienter et arrêter leur course sur sa pote Manon. « Juste une broutille… » commence à répondre la cowgirl qui n’a même pas le temps de poursuivre sa phrase par la précipitation de Dubell auprès de son palpitant Dumas qui semble elle aussi blessé. Un maigre sourire revint orner sa face, car le petit couple lui remémore son épouse Opale qui est encore à Unys. Très vite, ses pensées sur sa femme éclatent à la manière d’une bulle de savon au moment où l’infirmière Sakurai vint à son chevet pour s’occuper des blessures de la Reine du Ring. D’ailleurs elle se permet même d’avouer que les soins ne seront pas agréables. Attend ? Becky c’est pas une chocotte, sauf quand une aiguille se pointe pour un vaccin ou une prise de sang. Les petits trucs métalliques ne sont pas son truc. « Nan mais Sheila, tu m’as pris pour une faiblarde ou quoi ? C’est pas une blessure de la sorte qui va me faire geindre comme une gosse. » gronde mécontente Becky qui n’aime pas être sous-estimée.

Se laissant aux petits soins de son élève, elle poursuit en même temps la dégustation de son thé qui lui procure une baisse de stress considérable à propos du temps de dehors. Par la suite, ressemblant presque à une momie, la cowgirl confie la Pokéball du Roucool à la petiote. « Arrête de t’inquiéter pour moi. Je suis une grande fille. » ordonne le maître à son disciple. « Occupe-toi plutôt du Roucool. Il me semble l’avoir vu se prendre un tronc d’arbre en pleine gueule avant de s’effondrer sur le sol dans un atterrissage forcé. Quant à Braun, il pète la forme. » Bon, pour le sujet du toubib, la catcheuse l’a déjà fait en consultant le doc Ewan Bannermann pour être certaine d’avoir un excellent avis médical au lieu d’être replongée dans une retraite forcée. Là, actuellement, son épaule ne devrait plus poser de problèmes. Sauf bien entendu en forçant trop sur cette partie du corps, ce qui a été malheureusement le cas lors du jeu de parcours. Mais quelle idiote nom d’Arceus.

Constatant que son paquet de clopes est ruiné et que sa bouteille de whisky est tombée dans l’eau après avoir traversé sa jambe dans le plancher du pont, la poissarde se saisit de la bouteille de vodka pour en verser un peu dans son thé. Quoi ? Vous avez jamais vu ça ? Maintenant c’est chose faite. Le goût est désormais encore plus corsé, réveillant chaque partie de son corps, lui donnant un surplus d’énergie. « Merci pour la vodka Sheila. Ohé ! Les amoureux ! » Interpelle Becky au jeune couple en lançant gentiment le récipient en verre à moitié plein en direction de Manon. Après avoir sorti son portable pour appeler le vieux couple afin d’avoir des nouvelles de sa fille, le réseau pourri l’en empêche. Tch…pourquoi ça n’étonne pas The Queen…

Sortant de son point de guet, la duchesse Panabaker décide d’apporter son aide aux organisateurs. C’est-à-dire préparer à nouveau du café, surtout du thé, faire l’inventaire de la pharmacie de secours, et le plus important qui est de se reposer un minimum pour récupérer un peu. « Il y a d’autres abris comme celui-ci avant le passage du pont ? Disons que nos autres camarades ne sont pas encore rentré… » questionne-t-elle à l’un des organisateurs.