Virée shopping et moquerie

Toujours fourré à Nemerya à cause de son travail de lutteuse professionnelle, The Queen profitait de sa journée de repos pour non pas se reposer dans son lit à faire la grasse matinée ou bien de glander devant la télévision mais plutôt de s’entraîner dans une salle de sport, de musculation. L’albinos travaillait depuis un moment ses abdos en étant les pieds accrochés en hauteur sur une barre métallique. La tête en bas, elle tordait son corps pour brûler, détruire les protéines qu’elle venait d’avaler dans sa boisson énergisante. Voilà bien plusieurs minutes que Becky poursuivait son exercice en étant bien entendu surveiller par le gérant de l’établissement. Sûrement par inquiétude ou alors par désir d’observer une femme détenant des courbes tout à fait remarquables. Y’a pas de secret, pour avoir un corps comme elle a, il faut l’entretenir par de l’entraînement. Heureusement, elle ne ressemble pas à un bodybuilder qu’on peut apercevoir lors des concours de culturisme. C’est moche, c’est laid, et Panabaker ne trouve aucun charme. C’est vrai quoi, y’a même pas de couche de graisse à tripoter. Pour l’albinos, avoir un corps parfait c’est faire le juste milieu entre des muscles et des petites couches de graisse. Mais passons cette parenthèse car Caledonia pourrait en parler durant des heures et des heures.

Terminant son exercice, reprenant pied sur la terre ferme, elle essuie la sueur perlant le long de sa nuque et boit ensuite de l’eau pour se désaltérer un peu. Ça fait du bien à son corps mais la catcheuse préfèrerait avoir du whisky. C’est plus fort et plus appétissant. Essuyant ses lèvres humides à cause de quelques gouttes qui ont osé mouiller les babines de la louve, son regard carmin s’attarde sur deux hommes qui la regardent un peu trop depuis un certain temps. Impassible, The Queen préfère les ignorer et quitter les machines de sport pour prendre une bonne douche froide et se rhabiller pour sortir de la salle de muscu. Bien entendu, la lutteuse reste un certain temps sous la douche, profitant de cette eau gratuite qui ne sera pas comptée dans ses factures. Il faut toujours savoir profiter des petits plaisirs comme ça. Une fois prête, elle salue poliment le gérant, pousse la porte de l’établissement pour déguerpir tout en ouvrant son ombrelle gothique pour se protéger des rayons du soleil. De ce mois de juin, la chaleur est bien trop agressive pour sa peau délicate. Tout ça à cause de son albinisme. Sans tarder, ses cristaux de rubis seront protégés par sa paire de lunettes. Attention, ce n’est pas n’importe quelle monture. Il s’agit là de la marque la plus coûteuse du marché. Elle peut se le permettre vu que son compte en banque ferait jalouser plusieurs riches. L’avantage d’être du sang de la noblesse et d’être la fille d’un catcheur légendaire.

S’aventurant dans les ruelles, la duchesse Danvers, mariée à une femme porteuse du nom de Panabaker, ne tarde aucunement à prendre son téléphone pour parcourir ses contacts. Son ongle verni en noir de son index touche le nom d’une personne en particulière. Celui de Megumi Kurotsuki. Une mannequin, une amie rencontrée il y a peu. Très charmante, porteuse d’un style gothique magnifique. Une petite beauté quoi. Combien de temps ne l’a-t-elle pas vu ? Beaucoup trop longtemps visiblement. Il faut donc remédier à la chose. Un simple message est envoyé, annonçant juste que Becky est à Nemerya et dispo pour papoter, boire un verre ou faire du shopping. Bref, son après-midi est libre voilà tout. Si cette dernière est intéressée, Becky Caledonia Panabaker lui donne rendez-vous au centre-ville, plus précisément dans une galerie marchande très luxueuse et célèbre.

Rangeant son téléphone, The Queen ne tarde pas à aller à cette fameuse galerie tout en profitant du trajet pour se griller une bonne cigarette comme elle les aime. Le trajet sera court, une fois au lieu de rendez-vous, Becky décide de patienter sur un banc, jambe gauche sur la droite

« halloween »

Coucou ma belle ! Bien sûr que je t’accompagne, je serais à l’heure ! Bisous.

Ce fut la phrase dite, écrite par son amie Megumi via son téléphone portable. Bien, l’albinos n’avait qu’à attendre sagement sur son banc. Faisant tourner son ombrelle par l’intermédiaire de la poignée de son instrument, Becky est pensive, silencieuse tout en regardant sans vraiment d’importance les gens qui franchissent sa zone de surveillance. Beaucoup sont des personnes qui sortent du travail à cause de leur costar cravate ou d’une tenue qui peut en dire pas mal sur leurs métiers. Comme par exemple le postier qui conserve encore son polo à manches courtes de sa boîte, de son taff. Ou même encore de cette jeune femme qui ressemble énormément à un individu travaillant dans les bureaux. Lentement, les cristaux de sang du vampire s’attardent sur un jeune couple qui doit avoir l’âge de l’albinos. Ils rigolent ensemble, se font les yeux doux et la demoiselle pousse une poussette. Une petite main toute mignonne ressort de ce landau à roulette pour montrer une tétine. Aussitôt, la mère reprend l’objet pour sans aucun doute le remettre dans le bec de l’enfant…

Un soupir s’échappe doucement des lèvres hypnotisantes de la duchesse. Ça lui donne envie d’être maman à cause de cette scène. Seulement, pour en concevoir, la nature a décidé que ce serait uniquement par l’union d’un homme et d’une femme. Le cœur de Panabaker n’a jamais chaviré pour les hommes de son âge et encore moins les plus jeunes ainsi que les plus vieux. Non. L’albinos a toujours été attirée par les femmes et ça ne changera jamais. Ce qui du coup, entraîne une fâcheuse conclusion. Être mère ce n’est pas possible. Elle peut toujours adopter, mais ce n’est pas pareil. Ça semble la gêner sur cette démarche… Cette envie d’être maman, Becky n’en a jamais parlé à son épouse, ne se sentant pas prête de lui avouer ce rêve de gamine. C’est mieux d’éviter ce sujet, et puis la lutteuse doit s’occuper avant tout de ses Pokémons, car oui maintenant elle a un deuxième, un petit cochon de feu qui plus tard détiendra l’attribut Combat. Actuellement, Caledonia préfère ne pas les faire sortir de leur Pokéball. Ils ont mérité du repos pour le restant de la journée.

Revenant peu à peu à la réalité en se forçant de ne plus fixer le magnifique couple, elle s’accoude au banc, dévie son visage blanchâtre dans une autre direction puis écarquille son regard enflammé à cause d’un Pokémon qui vient d’apparaître comme par magie à côté d’elle. L’albinos se retient d’émettre un son par le biais de ses cordes vocales à cause de cette surprise d’Ectoplasma. Il a tenté de l’effrayer, il a presque réussi. Digérant mal le faux bond de son palpitant qui revient peu à peu de la panique au calme, l’albinos se jure de se venger au centuple sur cette mauvaise plaisanterie. Sa vengeance sera terrible quand le moment opportun sera devant ses pieds ou plutôt devrais-je dire devant ses bottes à talon. « Joka, hm ? » dit-elle froidement en se levant du banc pour s’étirer en montant ses bras, très haut dans le ciel tout en fermant ses paupières. « Mon mignon, tu vas devoir faire attention à tes arrières. » préviens lentement et de manière très impassible la catcheuse. Souriant malicieusement au démon, la femme atteinte de la maladie de l’albinisme se rapproche de Megumi. « Le plaisir est partagé ma jolie. Toujours aussi séduisante avec tes magnifiques robes. » lance The Queen en parlant sincèrement. Elle ne manque pas de gêne pour reluquer la mannequin, son ami, puis sifflote à la manière d’un homme intéressé. « Je pense que tu es mieux protégée avec ton farceur d’Ectoplasma plutôt que d’une simple duchesse que je suis. »

Becky échappe un rire au sujet de la nicotine puis se calme après quelques secondes, bougeant son visage de gauche à droite comme signe de négation. La cigarette sera toujours une addiction pour The Queen. Elle a réussi à arrêter les cigares et la clope électronique c’est tout simplement une arnaque, une invention merdique. « Je suis née avec une cigarette à la bouche à la place d’une tétine. Lorsque je serais morte, mon paquet de clopes finira lui aussi six pieds sous terre avec moi. » annonce la noble qui au lieu de faire la bise sur les joues, effectue un baisemain très noble et très professionnel. Une leçon bien apprise par son père. Puis, une fois son action réalisée, Becky n’est absolument pas surprise que Megumi lui avoue avoir plein de choses à lui dire. Sûrement des moqueries contre des gens qui le méritent. Si c’est le cas, Panabaker n’a pas pris de mouchoir pour essuyer ses larmes de rire. « Mais je t’en prie, j’ai hâte de t’écouter. Mais avant, souhaites-tu boire un café avant de commencer le shopping ? »


« halloween »

Tous les Pokémons de la princesse gothique sont des femelles et comme le dit si bien cette dernière, inutile pour Becky d’être mise au courant. Disons que la duchesse connaît déjà la réponse et se permet donc d’y émettre un petit rire moqueur à cette déclaration. Les hommes, ils sont encore moins utiles aux yeux de Megumi qu’aux yeux de Becky. La lutteuse peut tolérer les hommes mais jamais ô grand jamais elle s’offrira à ces derniers. Les explications sont pour pourtant claires et cohérentes pour la noble. Autant garder de la politesse pour ces messiers, de rester courtois en expliquant simplement que leur physique n’a rien d’élégant. Si la plupart travaillent leurs muscles pour séduire la gent féminine, Panabaker les trouve encore plus répugnants avec des tablettes de chocolat ou bien des pectoraux qui ont des formes de seins. Franchement, ces mâles n’ont rien d’impressionnant et sont souvent similaires à leur manière de penser ce qui entraîne un terrible ennui pour l’albinos. Bien entendu, elle ne fermera pas ses frontières en question d’amitié, de camaraderie. Il est toujours plaisant de papoter avec eux, de rigoler avec ces derniers et surtout de se saouler la tronche en leur compagnie. Il est vrai que parfois, certains arrivent à avoir un certain charme mais ils sont extrêmement rares voire plutôt en voie de disparition.

C’est donc en silence que Panabaker rassemble ses affaires et manque également de se brûler la peau à cause de ce maudit soleil. Elle peste discrètement puis émet un sourire taquin à la déclaration de Megumi à propos de son enterrement. « Tu es bien méchante Megumi. Moi qui te voyais comme une amie, je devrais peut-être me repencher sur la question. » dit-elle en faisant semblant d’être déçue du comportement de sa charmante amie. Elle se laisse par la suite faire lorsque Megumi prend sa main. Sa peau est assez douce, agréable à toucher. Seulement, Megumi ne surpasse pas son épouse qui se trouve en haut de l’échelle de la beauté, du charme et de tout ce qui va avec. Sa présence lui manque beaucoup. Quel drame, désespoir que leurs professions les séparent à chaque fois. Pas un seul moment de répit pour être seule à seule. Non. Il faut toujours que la vie professionnelle passe avant tout. Le désavantage d’être une célébrité.

La rêverie sur sa femme cesse, éclate à la manière d’une bulle de savon qui disparaît aussitôt après être monté suffisamment haut dans le ciel. La faute à Megumi qui parle de ses aventures. D’une simple oreille attentive, la duchesse écoute les dires de son amie, de sa camarade à propos de ses soi-disant collaborations. Sûrement en lien avec son métier de mannequin. Il faut dire que l’albinos a reçu également des demandes à ce sujet. Pas au niveau de la profession de mannequin mais plutôt sur des propositions de jouer des rôles dans des films. Être acteur fait partie du contrat de Becky. Quand on doit plaire à son public, quand on doit jouer parfaitement le rôle de gentil ou méchant, il faut savoir être bon acteur. Puis, les iris de sang du vampire s’orientent de manière intriguée sur Kurotsuki lorsqu’elle mentionne un sujet plutôt croustillant pour Panabaker. Une chose surprenante ? Vraiment ? Becky veut tout savoir. Décidément sa femme Opale Panabaker déteint trop sur Becky. « Je pensais que peu de choses pouvaient te surprendre. Aurais-tu trouver une rareté en ce monde ? Comme une nouvelle robe qui dévoilerait encore plus de ton charme ? » questionne la lutteuse en cédant un peu trop à son caractère de charmeuse.

La voyant jouer avec une boucle de ses cheveux à l’aide d’une de ses phalanges, Becky pourrait penser apercevoir de la nervosité ou bien de la gêne chez cette jeune femme. Oh ? C’est bien la première fois que The Queen est témoin d’un tel comportement. Ainsi, Kurotsuki ne tarde guère à répondre aux interrogations de Caledonia Danvers. L’histoire qu’elle lui raconte est assez…bizarre en fait. Pas du fait que Megumi semble être amoureuse d’une femme. Non, loin de là et Becky est très heureuse pour elle. C’est plutôt le fait que la femme que la gothique aime soit déjà en couple et accepte les sentiments de cette dernière. Un genre de triangle amoureux, ou presque. Mais ça se résume aussi à de la tromperie en fait.

Prenant une table, celle qui est la plus à l’ombre de ce foutu soleil. Becky commande un thé, plus précisément un Ceylan qui détient un goût prononcé, mais également une saveur authentique. Un véritable délice pour les papilles de la reine du ring. Lorsque Megumi cesse de dévoiler cette nouvelle plutôt intrigante, Panabaker reste dans le silence, préférant réfléchir, retourner la révélation dans tous les sens pour éviter de dire des conneries à sa charmante gothique. Malheureusement, celle atteinte de la maladie de l’albinisme est toujours direct dans ses propos, préférant ne pas tourner autour du pot car le mensonge ne fait pas partie du vocabulaire de la cowgirl.

« Je vais être honnête. » commence-t-elle après avoir reçu son délicieux thé Ceylan. Elle tourne sa cuillère dans le sens d’une aiguille d’une montre puis reprend la parole au bout du quatrième tour de sa tasse. « Si tu aimes souffrir, si tu n’as aucun respect pour ton cœur, continue la relation que tu as avec celle dont tu me parles. » Becky se stop, tapote sa cuillère à trois répétitions sur sa tasse, la dépose sur la petite assiette puis attrape sa tasse par la queue. « Je suis heureuse que tu sois tombée amoureuse, mais je trouve cela très dommage que la femme dont tu aimes accepte une relation avec toi alors que cette dernière est encore en couple. L’amour c’est entre deux personnes pas avec trois, sinon ça s’appelle un désir, un jeu. »

Lentement, ses lèvres douces se noient dans le breuvage chauffant et aspirent ce dernier pour donner du plaisir à ses papilles gustatives. « Tu devrais attendre que ta princesse soit pleinement à toi au lieu d’être partagé en deux. » Elle se met à glousser tout en déposant sa tasse contre l’assiette. « A moins bien entendu que tu désires une relation à trois. »


« halloween »

Megumi se serait mal exprimée ? C’est-à-dire ? L’albinos ne comprend pas un traître mot de ce que vient de dire sa princesse gothique. D’un haussement de sourcils -comme le fait souvent une légende du catch- car elle est intriguée, la demoiselle ne dit pas un mot, se contentant de croiser ses bras, tout ouï aux explications de son amie. Pour The Queen, c’était de l’adultère mais en fait ce n’était absolument pas ça. En fait, en comprenant difficilement et doucement le charabia de Megumi, la relation sonnait d’une fille qui se partage entre deux autres demoiselles consentantes. Le genre de trucs qui ne botte absolument pas la lutteuse. C’est vrai quoi. Il est strictement hors de question de partager son épouse avec une autre. Elle est à elle et à elle seule. C’est sa femme, son épouse, et peut-être même la mère de leur enfant si jamais Becky arrive à avouer à Opale qu’elle désire adopter un enfant pour fonder une famille plus complète. Une fille de préférence. Pas un garçon. « Je vois, je ne m’attendais pas du tout à cela Megumi. » finit par dire Becky Caledonia Panabaker en se grattant la joue gauche avec son index.

Savourant son thé Ceylan tout en y découvrant la déprime de sa chère gothique, de la peine se fabrique en la catcheuse. Elle peut la comprendre sur sa jalousie de vouloir garder son amour et ne pas la partager. Si du moins il s’agit réellement de ce point de vue. Tendrement, sa main droite attrape celle de gauche de Megumi. Ses doigts entrelacent les siens. Quant à son regard carmin, il n’ose aucunement quitter celui qui est similaire au sien. « Ma chérie, je n’aimerais aucunement être à ta place. Cela dit, tu peux très bien dire à celle que tu aimes que tu ne désires aucunement rencontrer l’autre. » Elle retire doucement l’étreinte et un sourire désolé ride son visage pâle à en faire jalouser celui d’un mort. « Il est inutile de montrer de la jalousie à mon sujet. Je suis destinée à mon épouse et j’ai bien peur qu’aucune demoiselle n’arrivera à surpasser Opale Panabaker. » Baissant un peu son regard, soupirant légèrement, la duchesse décide de terminer son thé en prenant bien entendu plus de temps que nécessaire pour apprécier le goût exquis de son breuvage. « Cela dit, je t’aime également beaucoup et te voir dans un état comme tu l’es… » Sa main libre se referme, ses phalanges torturent les articulations de ses os. « …m’énerve énormément. Je déteste te voir déprimer. »

Au moment où un serveur termine de s’occuper d’une table, Panabaker l’interpelle pour commander un autre thé. Le même bien entendu. Il faut savoir profiter de ce petit plaisir de temps en temps et le prix n’est pas exorbitant pour une noble comme elle. « Ma chérie, la chose qu’on comprend le moins dans ce monde c’est soi-même. » dit-elle d’une manière assez franche tout en croisant ses bras sous sa poitrine généreuse. « Ne t’en fait pas, tu ne m’embêtes pas avec tes plaintes. Cependant, je ne sais trop quoi te dire sur ce triangle amoureux. J’ai toujours préféré les relations simple. Là, j’ai l’impression que ta reine n’est juste pas satisfaite d’un seul cœur. Il lui en faut deux et je me demande si cette dernière ne tenterait pas d’avoir une troisième conquête en même temps. » Peut-être que Becky n’aurait pas dû dire cela. Surtout de cette façon mais comment l’expliquer autrement pour elle. Panabaker ne tourne pas autour du pot.

Hypnotisée soudainement par une mère s’occupant de son enfant qui doit avoir quelques mois, Becky entend la question de sa princesse gothique mais tarde à répondre car elle semble rêveuse, déconnectée de la réalité. Lorsque The Queen tombe de sa bulle, elle sursaute presque de sa chaise. Surtout au moment où son téléphone lance une notification de messages. Il s’agit de sa mère qui lui montre le jardin du manoir Danvers à Unys. Des roses à pertes de vu…que c’est magnifique. Une véritable œuvre d’art. « Des bonnes nouvelles ou des choses à te dire ? » repose la question Becky qui farfouille ses aventures à Lumiris. « J’ai sauvé une gamine qui doit avoir ton âge d’une bande de pervers à Nemerya. J’ai aussi capturé un Gruikui. J’économise doucement pour mon futur ranch à Kishika. J’ai acheté le terrain, mais les constructions ne sont pas encore faites. Ça me fait drôle de m’installer dans cette terre inconnue alors que ma famille git toujours à Unys. Au moins, je suis loin du maudit manoir que je déteste tant… »

Le thé Ceylan, la deuxième tasse commandée, arrive à destination et son odeur enivre déjà la duchesse. Que c’est agréable de boire ce trésor…c’est autant plus savoureux que la nicotine de ses clopes.

« halloween »

Elle l'estime beaucoup ? Mais que c'est adorable, chou, de la part de sa princesse gothique. Megumi a beau être irritante envers les gens, pour Becky la demoiselle dégage une mignottitude hors du commun. Si la cowgirl aurait eu son âge, Becky n'aurait pas hésité une seconde pour dérober son cœur. Mais Panabaker appartient à une autre et comment dire que sa relation avec Opale la rend de plus en plus amoureuse de cet ange. Vivement que le ranch soit construit pour savourer des jours tranquilles et heureux en prenant dans ses bras sa femme.

Nez proche de son thé pour être hypnotisée par l'odeur, Becky sourit grandement au moment où Megumi est curieuse de voir Opale. Sûrement pour tenter de se rassurer d'être plus jolie qu'elle. À la manière d'une reine demandant à son miroir qui est la plus belle de ce monde. La réponse devra toujours être en la demandeuse. Mais il n'y a pas que sa femme que Megumi souhaite rencontrer. Son ranch devra accueillir dans le futur sa première invitée qui sera la gothique. Elle risque d'être bien déçu car l'air du bâtiment ne dégagera aucunement de la noblesse. Becky a toujours eu horreur de vivre dans le Domaine des Danvers. Encore moins dans le manoir familial. Son rêve à Panabaker, c'est de vivre à la campagne, dans un ranch assez grand, assez spacieux pour y couler des jours heureux.

« Je prends note pour que tu sois la première invitée de mon futur ranch. » répond avec malice la Reine du Ring. « En revanche je crains fort que la beauté de mon épouse t'aveugle. » Finissant son thé, déposant la tasse sur la petite assiette d'une manière très délicate, la duchesse appelle un serveur pour obtenir l'addition.

Au même moment, l'étonnement de Megumi survient à propos de la capture de Bambino. Il n'y a rien d'étonnant à tout cela voyons. Ne souhaitant pas couper Kurotsuki qui dévoile sa fière équipe de Pokémon, l'albinos reprend la parole juste après. « Tout comme Braun, mon Pandespiègle, Bambino aura l'attribut Combat après son évolution. Il sera un atout majeur pour la chasse au badge par exemple. » Elle sort son petit cochon de sa ball afin de montrer sa petite bouille à Megumi. « Il a du potentiel et en aura encore plus quand il grandira. »

Soudainement, le serveur qui donne l'addition à Becky fait tomber par mégarde le parasol qui fait office d'ombre autour de la table. À ce moment, l'albinos serre ses dents et se retient de gémir de douleur à cause des rayons du soleil. Becky est une vraie petite vampire car aussitôt, la duchesse ouvre son ombrelle pour éviter de faire souffrir trop longtemps sa peau. Le serveur s'excuse avec maladresse, il doit être nouveau. « Faites attention, votre maladresse a été douloureuse. »

Aussitôt, le propriétaire se pointe, alerté par le petit drame. Sans attendre, Panabaker décide de jouer la radine. « Vous m'offrirez bien mon deuxième thé n'est ce pas monsieur Lambert ? Hm ? » demande d'une voix douce, charmeuse, la noble qui fait de beaux yeux au gérant de l'établissement. D'une fourberie calculée, le deuxième thé de Panabaker est offert par la maison. Elle pourrait se payer le deuxième thé sans aucun problème, mais voyez-vous, quand le soleil attaque sa peau, ça la met dans un caractère bien déplaisant, surtout quand il s’agit de la faute d’un pauvre serveur qui regardait un peu trop soit Becky ou soit Megumi au lieu de faire correctement son travail.

Prenant dans ses bras son nouveau Pokémon, elle s’assoit à nouveau sur sa chaise et caresse le museau du petit cochon de feu. Becky semble assez attentionnée, dans les cajoleries de Bambino. Lui au moins se laisse moins marcher dessus comparé à Braun, son Pandespiègle. En fait, disons plutôt que Gruikui fonce sur les gens à la manière d’un bélier, d’un tauros sans avoir peur aux yeux. Il promet déjà et la duchesse est plutôt très satisfaite de l’avoir capturé. « Un jeune homme te rend folle ? » questionne l’albinos en reprenant les mots de la phrase de sa chère et tendre amie sous forme de question. « Qu’a-t-il fait pour te mettre autant en rogne ? Laisse-moi deviner. Il a tenté de voler celle que tu aimes ? Ou alors il s’agit d’une ancienne aventure de ta petite amie ? Ou pire encore, il a osé critiquer ta robe ou l’a déchiré ? Je pense à cela car il y a quelque temps, j’ai sauvé une demoiselle très mignonne détenant un Mimiqui. Elle s’appelait...Maya. »

« halloween »

Bien droite sur sa chaise, donnant des gratouilles à son Gruikui qui se trouve sur ses genoux, l'albinos se permet d'émettre de la tendresse à son Pokémon. Car oui, la lutteuse est un peu trop froide avec ses élèves, ses petits combattants. Si Becky prend le rôle de professeur de combat à la lettre, elle est néanmoins une sorte de parent pour ces derniers. Comme une mère bien que la tendresse ne soit pas vraiment son truc. En fait, Becky ne sait pas vraiment comment s'y prendre et ce n’est pas spécialement son style en fait. Donner des coups de poing c'est par exemple du gâteau pour elle. Câliner ? C'est assez bizarre. Elle le fait oui mais juste à sa femme car c'est son épouse donc c'est normal. S'imaginant donc être qu'amour pour Braun et Bambino la gêne grandement. Elle finit donc par se stopper, détournant son regard de sang de son Pokémon qui gigote son fouet tout heureux de cette tendresse gratuite.

Heureusement, Megumi fait revenir Becky sur ses lauriers. Le sujet de Maya fait sourire doucement la noble qui pose à terre son Gruikui qui est désireux de faire la connaissance de la ravissante Ectoplasma. « Bien sûr, je connais la chipie. » répond avec douceur la duchesse qui range soigneusement la cuillère dans la tasse vide où se trouvait son thé Ceylan. « Des garçons ont tenté, de profiter d'elle dans une ruelle en plein milieu de la nuit. » chuchote à voix basse la catcheuse pour éviter que d'autres oreilles entendent la conversation. « Braun et moi-même  sommes intervenu pour calmer les ardeurs des agresseurs. » Autant de ne pas préciser à sa charmante amie comment Becky s'est débarrassée des gêneurs. Sa carrière professionnelle de lutteuse est un simple indice.

Posant l'un de ses coudes sur la table pour caler son menton contre sa propre main, Becky Caledonia Panabaker se noie légèrement dans le rouge sang des yeux de la gothique. Elle repense par la suite aux déclarations de Maya, que cette dernière était amoureuse de Megumi. A-t-elle donc réussi à déclarer sa flamme ? Mais oui ! Quelle cruche qu'est Becky d'avoir presque oublié que Megumi semblait être en couple avec une femme aimant à la fois la gothique et une autre. Dans tous les cas, l'albinos ne va pas interférer entre les deux. « Oh ? Tu es amoureuse de cette princesse de conte de fées ? C'est plutôt bizarre pour une princesse ténébreuse que tu es. » glousse d'amusement Panabaker en recroisant ses bras sous sa poitrine généreuse. « Donc Maya entretient une relation amoureuse avec deux femmes ? C'est plutôt...étonnant...surprenant même. » avoue Becky en se massant le menton tout en revoyant une Maya toute timide qui avait trop peur de déclarer sa flamme à Megumi…

La fumeuse soupire par un geste de déception. Elle ne digère toujours pas cette fameuse relation. Pour Becky, une relation à trois n'est pas de l'amour mais juste une sorte de jeu. Si Maya se contente de deux femmes c'est peut-être qu'elle n'est pas satisfaite. The Queen remue négativement la tête, chassant sa vision d'une relation sous forme de triangle. C'est incompréhensible pour Becky de trouver une source d'amour là-dedans. Devoir par exemple partager sa femme avec une autre ce n’est pas possible, c'est hors de question. Becky ne serait pas consentante. « Megumi, je ne te comprends pas vraiment. Comment peux-tu accepter une relation de ce genre ? Je peux bien entendu comprendre ta jalousie et je serais pareil que toi... »

Elle retire son gant en mordant le bout du tissu blanc puis libère sa main de cette protection contre le soleil. Doucement sa main se pose sur celle de son amie. « Ça m'inquiète tout ça. Tu en as parlé à Maya ? »


« halloween »