Vivre sous le même toit

Au moment où les rayons du soleil arrivent à percer légèrement les volets de la chambre, la Rose sort de son sommeil réparateur après avoir dit adieu à ses rêves qui disparaîtront aussitôt de sa mémoire. Une odeur familière enivre les narines de la chanteuse et l'oblige à y travailler les muscles de son visage afin d'effectuer un sourire. Cette fois ce geste est sincère. Il n'est aucunement faux. Enfonçant encore le côté droit de sa tête dans l'oreiller moelleux, la douce ouvre délicatement ses paupières qui étaient encore restées fermées. Elle y découvre à son réveil un garçon endormi. Ses joues se réchauffent colorant ces dernières d'une couleur rouge rosée. Ses lèvres s'entrouvrent pour dégager le dioxyde de carbone de ses poumons et l'envie soudaine d'embrasser son petit ami titille énormément l'esprit de la rockeuse. Soucieuse de le réveiller en faisant ce geste, cette action, la demoiselle se contente de contempler l'amour de sa vie durant plusieurs minutes. Elle tente de chercher un quelconque défaut sur ce visage endormi mais tout ce qu'elle voit c'est un ange dormant à ses côtés. Puis, entendant un léger bruit dans le salon, la fille aux cheveux roses quitte délicatement le lit pour s'aventurer dans l'appartement.

Le froid du carrelage réveille un peu plus la jeune femme qui automatiquement, effectue une légère grimace sur cette froideur soudaine contre le ventre de ses pieds. Baillant grandement, frottant ses petits yeux, la chanteuse découvre Flora, sa Gardevoir qui range la vaisselle d'hier soir. Automatiquement, les deux se câlinent tendrement en guise de bonjour. « Va te recoucher. Je m'occupe de ça. » chuchote Akiza Kyoko à son Pokémon qui obéit sans un mot à la demoiselle. Désormais seule dans la cuisine, terminant de ranger la vaisselle tout en tentant de ne provoquer aucun son gênant pour le sommeil de son amour, l'amoureuse de la musique prépare la nourriture de ses Pokémons tout en écoutant de la musique par le biais de ses écouteurs aux oreilles. Du Rock au réveil est toujours appréciable pour Kyoko. C'est un peu sa tradition du matin pour éviter de passer une sale journée.

L'heure tourne, le déjeuner est prêt, Mercurio dort toujours. Alors, discrète du mieux qu'elle le peut, la Rose se faufile dans la chambre. Elle s'assoit sur le bord du lit, au niveau de la flamme endormie. Ses phalanges s'aventurent dans la chevelure rousse du garçon puis un baiser se dépose sur les lèvres du dormeur. « Debout monsieur Palazzo. » adresse-t-elle à Mercurio. « On a des appartements à visiter. » rappelle Aki en contemplant avec amour son chanteur adoré. Car oui, aujourd’hui les deux doivent trouver un logement à eux pour y vivre comme le font la plupart des nouveaux couples, ensemble sous un même toit. L’idée d’avoir son chez-soi au côté de ce charmant jeune homme la fait frissonner. Est-ce de la peur de s’engager dans cette nouvelle voie ?

Il cligne plusieurs fois ses paupières, émergeant doucement de son sommeil. Cette simple scène est beaucoup trop chou aux yeux d'Akiza. Surtout quand ce dernier redevient rouge comme la couleur de sa tignasse. Si charmant, si beau que Kyoko ressent son palpitant battre énormément. Il pourrait même transpercer sa poitrine tellement que son amour pour ce jeune homme est bien trop important. Doucement les phalanges de la demoiselle caressent tendrement une des joues de son amour en lui montrant par la même occasion un sourire rare qu'elle montre uniquement à l'élu de son cœur. Le contact est chaud, très doux et ça procure des frissons à l'intégralité du corps de l'amoureuse. C'est limite un coup de foudre sans douleur. Elle aimerait lui dire à quelle point Aki l'aime mais cette dernière n'en a pas le temps à cause de la question de Mercurio.

Il demande si le chanteur n'a pas dormi trop longtemps. Ça sonne comme une inquiétude. Alors Akiza pivote son visage pour attraper le réveil sur la table de chevet. C'est presque la fin de la matinée. Le jeune homme a dû faire le tour du cadran. Mercurio devait en avoir besoin. « Non, ne t'inquiètes pas. » dit-elle de sa voix douce à sa moitié. Les cristaux maritimes de ses yeux se plissent, reflétant le visage du bien-aimé de la rockeuse. Le voyant se redresser, s'étirer, les bras d'Akiza emprisonne pendant un instant Mercurio. Son visage se colle au dos du jeune homme, ses narines aspirent l'odeur merveilleuse de son amour puis ses paupières se ferment pour apprécier ce moment. « Ne t'excuses pas. Tu avais besoin de repos. » reprend Kyoko après l'excuse du rouquin.

Si Mercurio a réussi à bien dormir, ce n'est pas vraiment le cas de la chanteuse. Des cernes sont encore visibles au niveau de ses yeux. Elle se dépense trop et évite constamment le repos. Elle s'acharne sur son métier et redouble d'efforts sur sa passion sur la coordination. Ces derniers temps, la jeune femme dormait à peine trois heures par nuit. En revanche, pour la première fois depuis de longs mois, dormir avec le chanteur lui a permis d'avoir six heures de repos par nuit. Mais bon, ce bonus l'a au final détruit encore plus et ça, elle ne compte pas le dire à Mercurio. Inutile de l'inquiéter pour rien. Aura-t-elle la force de visiter des appartements aujourd'hui ? Difficile à dire.

Retirant son étreinte, s'affalant un peu sur le lit en se couchant sur le côté gauche, Kyoko fixe silencieusement son petit ami sortir de la chambre pour selon ses dures, préparer le petit déjeuner. Frottant sa joue contre l'oreiller, gémissant de bonheur d'être dans un rêve grâce à Mercurio, la Rose prend un petit instant pour réfléchir. « Chocolat chaud s'il te plaît. » annonce toute joyeuse Akiza en restant encore sur le lit. Soupirant lentement, la chanteuse s'étire puis ressort du lit pour rejoindre la cuisine. Frottant son œil droit, baillant grandement, elle se met ensuite à fouiller dans les placards pour trouver son paquet de céréales. « Peut-être que tu préfères habiter dans une maison. C'est plus grand, on aura un jardin. » Elle rougit grandement et n'ose pas regarder le roux. « C'est aussi bien pour la famille. » dit-elle d'une voix très basse, pensant déjà à fonder à l'avenir une famille. Bah oui, avoir plus de Pokémons. Vous avez pensé quoi là ?

Elle venait de détourner son regard maritime car sa phrase lui procurait un grand sentiment de gêne à propos d'agrandir la famille. Si dans sa boîte à musique interne, Kyoko pensait simplement à agrandir son équipe de Pokémon, une partie d'elle prévoyait déjà un avenir avec un ou plusieurs enfant(s). Oui, la Rose se projette loin et c'est de cette petite gaffe que son amour renverse malencontreusement une petite partie de son café sur sa main, comme tout à l'heure avec le chocolat chaud. Alarmée, confuse, la rockeuse se précipite au côté de Mercurio, au moment où il passe de l'eau froide sur sa blessure. « Pardon... » dit-elle à voix basse d'une façon à peine audible aux oreilles du roux. Sa chanson est triste...pour avoir donné une confusion à Mercurio. Elle se sent idiote, toute bête... Alors, tendrement, ses lèvres innocentes mouillent la zone endolorie de la main du rouquin. Un baiser est donné par ses soins. « Voici un petit remède. » explique-t-elle en souriant tendrement à son chanteur.

Le sujet d'une maison refait surface lorsque Palazzo mentionne la dragonne de Kyoko. Il est vrai qu'Alexstrasza ne va pas vraiment s'y sentir à l'aise. C'est petit pour elle et Akiza n'ose pas imaginer quand Ysera deviendra elle aussi une Dracaufeu. « Alex n'est jamais trop présente à l'appartement, préférant loger aux Bois Hurlants. Elle est assez solitaire parfois. Je peux la comprendre un peu, supporter les pleure de Toxizap et les jeux de sa frangine Ysera la fatigue souvent. » glousse d'amusement la coordinatrice qui noie ses lèvres dans le chocolat chaud. Le breuvage est parfait. Mercurio a finalement réussi à faire le bon dosage entre le lait et le cacao.

Puis, d'autres questions sont chantées par l'adorateur du feu. Des interrogations qui causent une petite grimace de déception à Kyoko. Mercurio a-t-il déjà oublié le programme prévu depuis hier matin ? Elle soupire doucement, remuant négativement sa caboche. Déposant son bol sur le buffet, la chanteuse croise ses bras sous sa poitrine et effectue une petite moue. « J'espère que tu n'oublieras pas la date de notre premier jour en couple. » ronchonne par amusement la Rose qui n'arrive plus à retirer son regard du jeune homme qui fait battre trop vite son palpitant. « C'est à Fort-des-Songes oui. » acquiesce Akiza qui reprend une gorgée de son chocolat. « On a pas mal de logements à visiter mais si tu désires une maison, le compte passe de vingt à deux annonces. Et puis...je commence à être fatigué des appartements. Ça me fatigue un peu d'entendre les voisins du haut et du bas. »

Longuement, Aki se met à bailler quitte à avoir également des larmes aux yeux. De ce geste, sa vision se brouille un peu, sûrement à cause de sa très grande fatigue. C'est donc du mieux qu'elle le peut que la chanteuse le cache à Mercurio. Inutile de l'inquiéter pour une broutille. « Si tu n'as aucune objection, je vais prendre une douche puis me préparer. » Au moins, l'eau froide va la réveiller.

Elle joint ses mains sous forme de prière tout en fermant ses paupières accompagnées d'un sourire romantique. Ouf. Mercurio n'a donc pas oublié le jour de leur anniversaire de couple. De cette fameuse nuit où tous deux ont chanté au bord de la Plage Mystique en se livrant leur amour. Si Kyoko pensait que cette relation ne serait que désespoir, elle s'est fourvoyée en constatant que Mercurio lui apporte plus de bien qu'autre chose. Être à ses côtés c'est comme vivre enfin et non survivre. Il est donc évident que la Rose est osée faire une petite boulette sur le sujet d'agrandir la famille. Bien trop émotive, être maman ne l'a dérangerait pas, surtout pour élever un petit Mercurio junior ou une Akiza miniature. Là, en ce moment, ce que désire à présent l'amoureuse de la musique ce n'est pas de devenir une chanteuse célèbre, ni même être championne coordinatrice. Non. Depuis sa romance avec son Roméo, la Juliette désire rendre heureux son petit ami. De lui donner le plus de bonheur possible en guise de remerciement pour l'avoir tiré de sa déprime bien trop alarmante.

« J'espère aussi que les maisons ne seront pas déjà vendues. » rajoute la chanteuse en caressant tendrement la joue du rouquin. Ses pommettes sont désormais rouges comme la couleur des cheveux de Palazzo. Ah la la, Akiza est bien trop émotive pour de simples gestes ou paroles. C'est son petit défaut à elle. « J'ai vu l'annonce d'une maison qui est isolée de la ville. Pas vraiment pratique pour le travail mais idéal pour être tranquille. » L'ongle de son pouce se fait nerveusement ronger par les dents de la chanteuse. Elle espère de tout son palpitant que ce logement ne soit pas déjà vendu. « J'ai vu quelques photos et elle a été un coup de cœur. » Tendrement, l'amoureuse de la musique attrape les doigts de son amour avec les siens. Ses pouces caressent les phalanges du jeune homme qui sont à proximité et Kyoko n'ose pas regarder les mirettes du roux. Bien trop embarrassée, pensant même que le garçon ne pourrait pas être intéressé par l'idée de cette fameuse maison.

Puis, la chanteuse décide de s'engager sur le chemin de la douche. Zappant donc les paroles de Mercurio sans le vouloir. Toujours aussi fatiguée, son corps lui lance déjà des signes qu'un très long congé serait idéal pour du repos mérité. Redoublant constamment d'efforts, Aki dégrade sa santé. Préférant plutôt satisfaire ses fans à se tuer à la tâche au lieu de vivre sereinement. Ainsi, au moment où l'eau froide s'abat et caresse son corps, un violent vertige lui fait perdre équilibre. Elle manque de chuter mais arrive par justesse à se rattraper. D'un soupir, la Lady du Rock plaque son dos contre le mur, sa main se pose sur son front et soudainement des visions la hante. Elle revoit sa mère en train de hausser la voix au téléphone. De se chamailler avec cet inconnu au téléphone. Ça parle d'un prétendu Roi, ça mentionne un sujet qu'Akiza ne comprend pas. Puis, ses souvenirs s'estompent, la réalité reprend sa marche initiale.

Une heure s'écoule, Akiza Kyoko sort enfin de la salle de bain, fatiguée comme jamais. Prenant une bonne inspiration, effectuant un faux sourire devant un petit miroir accroché dans le couloir menant au salon, la rockeuse rejoint Mercurio Palazzo. « Je suis prête, mon Roméo, désolé de l'attente. » répond la jeune femme d'une mélodie très douce et amoureuse. Prenant les clés de l'appartement, son Pichu, sa Dracaufeu et sa Gardevoir décident de suivre la coordinatrice. Une fois à l'extérieur, elle enfourche Alexstrasza tout en câlinant au passage la nuque de sa dragonne. « Merci à toi de m'avoir proposé hier soir de nous conduire jusqu'aux logements en ventes. » Un ronronnement affectueux est évacué des cordes vocales de la Dracaufeu, d'ailleurs le regard de cette dernière semble moins affectueux en dévisageant le roux. Alex soupire tout en crachant une petite gerbe de flammes. « Allons ma belle, Mercurio n'est pas de ce genre-là. Tu sais ? Il est devenu...tout pour moi. Il est la mélodie qui fait battre mon cœur. Un peu comme la chanson qui t'unit toi et Ysera en tant que sœur. »

Enjoué de cette nouvelle journée, Anduin saute sur l'épaule du roux et lui tire légèrement l'oreille pour l'inciter à se dépêcher de monter sur la Dracaufeu. Ce début d'après-midi devrait bien se dérouler. Du moins Akiza l'espère...