I miss you so much

Londres est une ville pleine de surprise et de rebondissement quand on sait où chercher. Que ce soit d’un nouveau travail, d’une rencontre exceptionnelle, à une simple journée merdique. Pour la Duchesse Danvers, chaque jour est différent pour son travail bien ennuyant. Mais lorsque la Reine décide d’enlever la laisse de la noble, la louve découvre enfin du divertissement, de l’amusement comme dans son passé qu’elle souhaite désormais oublier. C’est ainsi qu’en début de matinée, sa tant respectée et faible Reine d’Angleterre lui a enlevé la laisse en lui soufflant un ordre pour son intérêt à elle, ou plutôt pour l’Angleterre et ses habitants. Lorsque Scotland Yard est débordée, comme toujours en fait, la Duchesse agit pour résoudre des problèmes qui ne concernent aucunement l’Innocence ainsi que ses frères et sœurs Noés. C’est ainsi que l’Américaine ou plutôt l’Anglaise venait d’ores et déjà d’accomplir son rôle de chien de garde. Un noble complotait contre la couronne depuis plusieurs mois. Lui et ses pairs ont été arrêté dans une maison de bourge se trouvant à des kilomètres de Londres. Pas de discussion, pas de chantage, pas de pitié. Quand on donne carte blanche à l’albinos, les gêneurs finissent six pieds sous terre surtout quand ce sont des bourges…

Posant son derrière sur le dos du gêneur qui est désormais mort, essuyant le sang encore humide sur sa joue à l’aide d’un mouchoir blanc, la demoiselle attrape par la suite le poignet du cadavre pour écrire à l’aide du sang du mort le nom d’un autre bourgeois. De ce fait, les imbéciles qui enquêteront sur cette affaire penseront qu’il s’agira du coupable, surtout Scotland Yard… Se relevant pour s’approcher d’un miroir accroché à un mur, la maîtresse de la Révolte ajuste sa tenue de cowgirl, se recoiffe proprement puis Cassidy Becky Iris Danvers écarquille soudainement ses iris qui virent du rubis à l’or. Le premier Apôtre, le Prince Millénaire, Adam, requiert la présence de ses frères et sœurs. L’appel est bien plus imposant, plus terrifiant que celui de la Reine Victoria. Fronçant ses sourcils, Cassie frotte son ventre encore douloureux à cause de sa blessure encore en guérison provoquée par le Maréchal maîtrisant la glace. Mordred qui demeure silencieuse depuis le sauvetage de Bonnie semble ouvrir les yeux puis les refermer aussitôt.


Arrivant à l’Arche de Noé, un endroit où il est rare d’y apercevoir la Révolte qui aime sa tranquillité dans son Domaine, la louve a pris le temps de changer de vêtements. Le sang de ses victimes tâchait encore sa garde-robe, il serait regrettable d’ennuyer sa famille sur ce sujet, surtout qu’Adam semble soucieux, en colère, peut-être même révolté et si c’est le cas le spectacle en sera réjouissant. Se grillant une cigarette, profitant de la drogue s’infiltrant dans ses poumons, changeant par la même occasion la blancheur de sa peau cadavérique en une couleur grisonnante, l’hôte de Mordred n’arrive finalement pas la première dans cette grande salle ayant accueilli d’innombrables dînés. Tant mieux, elle déteste arriver en avance car c’est ennuyeux d’attendre et beaucoup de personnes qui côtoient la Duchesse savent que la patience n’est pas son fort mais l’une de ses faiblesses. Après avoir franchi les portes, la révoltée enlève son chapeau de sa tignasse blanche, le colle contre sa poitrine puis la noble s’incline pour saluer à la fois sa famille mais surtout le Prince Millénaire.

Salutation effectuée, l’albinos se dirige à une place, près de celui qui détient un titre de noblesse bien plus élevé qu’elle. Son couvre-chef donné à un serviteur Akuma, commençant à retirer ses gants après avoir posé sa canne (lui permettant de garder un bon équilibre) contre la table, Cassidy Danvers ne pipe pas un mot, muette, silencieuse, calme, cachant au fond de son être une demoiselle ayant horreur des réunions de famille. Surtout quand on porte le nom Danvers.

Les réunions de famille, Cassidy déteste ce genre de chose. Pas facile d’apprécier ce genre d’événements en portant le sang de la famille Danvers. Jalousie, trahison, mensonge, sont des mots qui ont toujours accompagné les dîners, que ce soit pour ses ancêtres, son remarquable grand-père et ses respectueux parents. Bien entendu, les adjectifs énoncés à sa famille sont faux, il vaut mieux les retourner de l’autre sens pour pouvoir comprendre la signification. Les yeux perdus sur le vin rouge gisant dans son verre à pied, la Duchesse pince la tige en verre du récipient afin de faire danser l’alcool possédant une couleur similaire à l’éclat naturel des iris de la louve. De toutes ses forces, de toute sa volonté, l’albinos tente de taire les pleure d’Adam dans son esprit afin de rester maître d’elle. Mieux vaut que Mordred reste endormie. Mieux vaut que l’elf de la Révolte ferme ses lèvres sombres, elle qui représente un élément dangereux pour cette soi-disant réunion. La Révolte. Un élément qui semble planer pour le sujet de ce rassemblement. La Chance a décidé de tourner le dos à sa famille. Il s’est révolté. Le Chaos fait de même, donnant ainsi deux rebelles au sein de ce clan. Un soupir discret s’échappe des lippes envoûtantes de la noble. Elle qui ne peut blâmer le vagabond et la désespérée d’avoir agi de la sorte. Elle qui pourrait être la fautive des deux en leur inspirant un espoir de révolte. La manipulatrice pourrait en rire de cette situation tordante et aucunement étrangère à l’Anglaise. Elle-même s’est révoltée contre son sang, contre les Danvers. Des bains de sang ont eu lieu, des âmes chères sont parties, du désespoir s’est engouffré dans le cœur de Cassie mais la Révolte lui a tendu la main, pour l’aider à se relever…

Silencieusement, les lèvres de Cassidy trempent dans le breuvage rouge sang, son gosier apprécie le goût du raisin et il est fort dommage que l’alcool dégrade une bonne partie de cette boisson. Puis, lorsque son attention sur son verre se rompt, elle s’oriente sur une bien belle et étrange créature. Une Encre ? Du Regret ? S’enfonçant dans le dossier de sa chaise, croisant ses bras, la Louve Blanche reste impassible devant la dénommée Orc. La confiance ? Un mot bien faible qui sort de la bouche de l’encre. Surtout en incarnant une représentation de Noé (la Révolte) qui inspire à la traîtrise, aux mensonges, au chaos, au désespoir. Mais l’élément le plus dangereux, est incarné, représenté autour de cette table. Si Will disait vrai, si Ayden croit toujours en ses convictions, l’Amour est fautif. Il ne s’agit nullement d’Amorem, mais simplement de ce sentiment qui pousse les gens à toujours se relever, à braver mille dangers pour sa moitié. Pourquoi Ayden tourne le dos à Adam ? Pour sa femme, pour sa fille bornée et bordée par l’Innocence, pour son gamin têtu. Pourquoi Will effectue la même chose ? Peut-être pour l’Exorciste dont il parlait lors de sa visite au manoir. Soudainement, ses sourcils se froncent, ses crocs se resserrent et l’idiote pense comprendre pourquoi Hartmann est parti si vite quand la louve mentionnait Ayden dans leurs conversations. Peut-être que Hyde a réussi à convaincre ce petit démon de tourner le dos aux autres. Si Abigail Panabaker était en danger à cause des Noés…est-ce que la Révolte tournerait aussi le dos aux descendants ? À Adam ? L’idée de simplement y penser lui pince le cœur. Elle qui aime tant Adelheid comme sa propre sœur. Elle qui considère Blasius comme un frère qu’elle n’a jamais eu. Elle qui apprécie toujours d’entendre Sua parler car sa voix est tellement belle à écouter…

Se massant les tempes, recevant une vilaine migraine, serrant ses crocs d’une douleur à l’estomac, la louve souhaite continuer à câliner le silence mais l’agissement d’une personne arrive à l’empêcher de réaliser son action. Son poing s’abat furieusement sur la table, faisant tomber son verre, renversant le reste du vin sur la nappe, pendant qu’une infime brume mauve ressort puis entre dans les phalanges de la Duchesse. Son visage s’oriente sur le bout de la table, là où se trouve le Noé qui désirait partir. « Tu quittes ta chaise, je te casse les jambes. » gronde la louve sous sa voix en forme d’écho. Oh il semblerait que l’albinos n’a toujours pas réussi à gérer son caractère disons brutal. Elle inspire puis expire grandement, pour reprendre son calme. « Mes excuses… la fatigue de ma journée… » Arrivant à redevenir sereine, avec professionnalisme pour toujours représenter cette image fausse d’elle de Duchesse noble que la louve déteste tant, Cassidy pose ses coudes sur la table, rejoint ses mains osseuses tout en fixant désormais de ses orbes d’or, l’encre se nommant Orc. « Je suis également disposée, à t’écouter. » Écouter mais aucunement disposer à révéler ses très maigres informations pouvant mettre en danger encore plus le petit Hartmann même si ce dernier ne doit rien à l’albinos qui désirait à la manière d’une rêveuse, être une mère à ses yeux...