Retour à la bibliothèque des merveilles [RP Oeuf]

Réussissant presque parfaitement ceux que demandait le Dracaufeu, la chanteuse ne peut s’empêcher d’y exprimer une petite joie en levant doucement ses poignets tout en étant accompagné d’Ysera qui tourne sur elle-même avec des pas de danse dont elle garde le plus grand secret. Curieusement, Ashura Koizumi semble ne pas arriver à faire le fameux nid bien chaud pour son œuf à elle. Ne divulguant aucun mot, reposant sa langue, mettant au repos ses cordes vocales, la chanteuse reste discrète sur l’abandon de la bibliothécaire. Peut-être qu’un jour elle y arrivera. C’était tout de même assez difficile ce petit exercice. Akiza a dû recommencer plusieurs fois avant de comprendre le système, l’astuce. Selon le petit râlement de la femme, du moins si ça y ressemble ou pas, Ashura affirme ne pas être faite pour ça. De s’occuper d’un œuf visiblement. Sans doute qu’avoir plus tard des enfants ne doit pas vraiment l’enchanter ce qui doit se répercuter sur ce petit exercice. Soit. Akiza respecte la mélodie de madame Koizumi et ne souhaite en aucun cas la contredire. Disons qu’elle a appris de ses erreurs par les biais de plusieurs personnes. Dont la Comtesse de Nives, de monsieur Nash et tant d’autres gens. Ses solutions à elle ne le seront pas forcément pour d’autres.

Caressant le haut de l’œuf qui abrite une renarde de feu, l’amoureuse de la musique est spectatrice d’Heimdall qui reprend avec soin son trésor. Il fait tellement un père parfait que cela semble faire rougir Ysera qui glousse un peu en cachant ses yeux de l’impressionnant dragon. Amusée, Kyoko poke l’une des joues rougissantes de son bébé dragon porteuse du nom d’une déesse des Rêves dans un livre. Ysera se détourne de sa maîtresse, croisant ses petits bras et la boudant tout en regardant du coin de ses yeux azur l’impressionnant Heimdall. Lui aussi détient un nom qui n’est pas inconnu à l’amoureuse de la lecture. C’est celui d’un dieu de la mythologie.

Posant son derrière sur le sol, croisant ses bras sur le fauteuil, dévorant de son regard maritime son œuf à elle, la coordinatrice est encore plus rêveuse de ce qui se cache à l’intérieur de cette coquille. Parfois sa bouge, par moments Kyoko se sent bizarre en le tenant dans ses bras. Peut-être que les femmes ressentent ce genre de truc en étant enceinte. « J’espère que tu fais de doux rêves. » chuchote à voix basse Akiza qui est de plus en plus attachée à ce petit trésor vivant. Et dire que son grand frère ne lui a même pas dit à quoi correspondait le Pokémon dans cette coquille. Peut-être sera-t-il mignon. Peut-être sera-t-il vilain. Peu importe. Akiza l’aimera comme tous les autres de son équipe. Une mère ne doit pas rejeter son futur enfant par sa bouille ou son sexe voir même son physique. Ce serait immonde de réaliser une telle action. C’est inhumain…

D’un coup, Akiza sursaute lorsque Ashura reprend la conversation qui n’est visiblement pas destinée à elle. Être dans ses pensées l’ont littéralement envoyé dans un autre monde avant d’être remise brutalement par la bibliothécaire qui s’adresse à son Dracaufeu papa poule. Penchant la tête sur le côté en ne comprenant pas ce que les deux se disent, Aki finit par demander à sa Salamèche qui elle-même est confuse. Puis, les réponses finissent par surgir comme par magie. Heim’ comme l’appelle si bien la maîtresse du Dracaufeu, propose un petit tour à l’extérieur, avec les œufs. Les histoires pourront être racontées en marchant tout en appréciant le soleil qui illumine et réchauffe un peu Fort-des-Songes. « Volontiers ! » se réjouit la chanteuse en se levant d’un bond énergétique tout en étant accompagnée d’une nouvelle danse de son dragonnet. « Un porte-œuf ? » redemande Kyoko qui attrape son menton avec son index et son pouce. « Je vais voir si j’y arrive. » dit-elle avec entrain en fermant ses poings et levant ses coudes avec détermination.

Des conseils d’Heimdall, la Rose arrive après une dixième tentative à confectionner le porte-œuf. En vérité, Ysera l’a beaucoup aidé sur cet exercice extrêmement difficile pour la chanteuse qui perdait progressivement espoir. D’un geste doux, attentionné, l’œuf du Feunnec se trouve désormais dans la création de la coordinatrice. « Voilà, normalement c’est fait. » De ses paroles, Ysera grimpe sur l’épaule de Kyoko et manque de brûler la tignasse rose indomptable d’Aki. « Ohé ! Doucement ma grande. » s’inquiète Akiza qui a failli presque revivre sa première venue à la bibliothèque d’Ashura. « Je suis parée à vous suivre Ashura. »

D’une petite tape, non douloureuse, Aki la donne sur le petit museau d’Ysera, qui avait manqué de brûler la tignasse de la chanteuse. Le dragonnet qui est assise sur l’épaule de sa mère adoptive se tient le nez tout en gémissant d’une excuse très sincère. Ses petits bras enroulent une partie du cou de Kyoko et sa joue chaude se cale contre celle de la rockeuse. Elle frotte sa pommette contre celle de sa mère, heureuse comme tout de profiter d’un moment de tendresse bien que Ysera vient de commettre une petite erreur tout à l’heure à cause de la flamme se trouvant sur le bout de son fouet. Fermant ses paupières qui sont maquillées d’un sombre makeup d’un style très gothique, l’amoureuse de la musique se met à pâlir subitement sur les paroles d’Ashura Koizumi. Sa remarque à cause du feu de la Salamèche ne rassure aucunement la jeune fille qui a eu une expérience assez traumatisante lors du dernier Halloween dans la bibliothèque. D’un Funécire qui a tenté de donner la boule à zéro à Akiza. Par la faute du voleur Zolka, la chanteuse a eu la peur de sa vie… Oui. Ses cheveux sont précieux. C’est un trésor à elle et à personne d’autre. Sans eux, eh bien ce ne serait plus Akiza Kyoko.

D’une inclinaison, tête baissée, regard sur le sol, la rockeuse s’excuse sincèrement de la maladresse de son dragon des rêves. « Pardon, ça n’arrivera plus. » Par mimique mais aussi pour éviter d’attirer d’autres problèmes à sa mère adoptive, la sœur d’Alexstrasza effectue la même chose. Son regard bleuté est dirigé sur Ashura puis sur Heimdall. Automatiquement la petite dragonne se met à rougir et se cache derrière la jambe d’Akiza tout en fermant ses paupières. Par la suite, après les excuses et un petit gloussement sur Ysera qui devient toute timide, Akiza acquiesce par un hochement de la tête pour suivre Ashura sur les remparts de la ville de Fort-des-Songes. Laissant passer la bibliothécaire et l’impressionnant dragon de feu en premier, Akiza emboîte le pas tout en caressant du bout de ses doigts l’œuf Pokémon. C’est à chaque fois étrange ce toucher entre sa peau et celle de la coquille. Une sensation bizarre qui automatiquement emballe le palpitant de la coordinatrice. Vivement que cet œuf éclot pour voir le trésor à l’intérieur. Sera-t-il plus mignon que Ysera ? Ou alors boudeur comme Volta le Toxizap donné par Elijah Nash ? Elle n’en a aucune idée et préfère avoir une grande surprise à ce sujet. De par ses pensées rêveuses sur le Pokémon endormi, Akiza ne remarque pas la Lugulabre qui sort prendre un bain d’air frais.

Arrivant aux remparts, admirant le Bois Hurlants au loin qui habitait autrefois son Fourbelin voleur de chaussures, Kyoko écarquille soudainement ses paupières au moment où Ashura Koizumi pose son œuf à elle sur les murailles moyenâgeuses. Si Heimdall grogne un peu inquiet de cette situation, Kyoko se demande si c’est nécessaire d’avertir Ashura que c’est assez dangereux de poser un trésor comme ça sur des remparts, là où se trouve le vide. À moins qu’elle désire un œuf Pokémon sur le plat pour le déjeuner, mais ce serait assez…inhumain…non ? Alors, Aki souhaite l’avertir de son inquiétude mais sa voix est manquante, absente au moment où un coup de vent passe pour faire danser la coquille en équilibre qui s’apprête désormais à chuter… Paralysée par la terreur, l’amoureuse de la musique ne peut rien faire contrairement à sa Salamèche qui se jette dans les airs pour tenter de rattraper l’endormi. Un geste héroïque de sa part, mais fort inutile car Koizumi vient déjà de le reprendre rapidement… De son saut de désespoir, Ysera se cogne le crâne contre le mur du rempart et gémit de douleur…

Si seulement il n’y avait que ça. Car le drame se poursuit par l’arrivée d’un Puredpois. Toussant grandement, ne voyant plus rien, la chanteuse ne sent pas que son trésor vient de disparaître de son porte-œuf. Par réflexe, Akiza arrive avec beaucoup de difficultés près d’Ysera pour l’emprisonner dans ses bras. Lorsque la fumée disparaît, la mauvaise surprise arrive. L’œuf a disparu, tout comme celui d’Ashura. « Je… » Est-ce une blague de mauvais goût ? Un cauchemar ? La frayeur se lit dans son regard. La terreur fait trembler l’intégralité de ses membres. Puis, lorsque son palpitant s’accélère nerveusement, Akiza attrape une Pokéball sur sa ceinture. Lancé dans les airs, l’objet s’ouvre à moitié pour laisser ressortir une lutine porteuse de cristaux à la place des yeux. « Ysera ! Rubia ! » gronde la chanteuse en fronçant ses sourcils. « Clonage ! »

De son ordre, Salamèche et Ténéfix fabriquent un double de leur image qui prend automatiquement vie. « Fouillez les alentours. Si vous repérez les œufs, utilisez Chant Canon pour m’avertir. » ordonne la désespérée qui retient ses larmes. Au moment où les quatre et non pas les deux Pokémons partent à la recherche des œufs, Kyoko tombe sur ses genoux. De la manche de son blouson en cuir noir, elle essuie ses larmes pour ensuite fermer ses poings de colère. Elle qui devient prisonnière de ses sentiments, de sa peur de perdre son œuf, elle oublie jusqu’à maintenant qu’Ashura se trouve à ses côtés…

Sur ses genoux, en larmes, se morfondant de son incompétence à être une bonne dresseuse pour ses Pokémons, la demoiselle oublie d'observer, se contentant juste de regarder puis émettre ainsi des déductions fausses. Comme le disait souvent son père, Akiza fonçait toujours tête baissée dans les pièges sans vraiment comprendre réellement la situation. Si la jeune fille aurait eu plus de jugeote, elle aurait remarqué le calme légendaire d'Ashura à propos de la disparition des œufs. Sans oublier l'immense Dracaufeu qui ne semble pas vraiment inquiet. Ça, ce genre de détails, Akiza ne l'a pas vu. Restant aveugle. On peut également dire de la même chose pour Ysera, dont son regard timide se posait souvent sur son congénère ou encore que le désespoir de sa maîtresse l'empêchait de voir plus loin que le bout de son museau. Quant à Rubia, la douce Ténéfix et moitié du Fourbelin de la coordinatrice, la lutine n'a rien vu venir vu qu'elle se reposait dans sa Pokéball...

Ainsi, le regard vide, la tête baissée, Kyoko entend seulement les pas de la bibliothécaire qui se rapprochent de sa position. Ses paroles arrivent, traversent la Rose et lui font comprendre une pseudo-réprimande. Une mélodie sage, très mâture comparée à la chanson désespérante, naïve de la pleureuse qui se maudit de plus en plus d'avoir perdu son œuf, son enfant, son trésor. Comme Koizumi le précise, les émotions de l'émotive deviennent son pire ennemi. Effaçant les capacités de réflexion pour enfermer la victime dans une bulle, dans une cage. C'est vrai. Combien de fois la chanteuse a été victime de ses émotions ? Beaucoup trop de fois. Voilà une des raisons de pourquoi son Daron était sociopathe. Car ses émotions l'auraient empêché d'être parmi les meilleurs en tant que détectives privés. Même sa mère était forte. Montrant une attitude impassible, froide et surtout maître de ses émotions. Visiblement, ses parents ont donné naissance à une fille fragile.

Donc oui. Pleurer sur le sol ne ramènera pas l'œuf. Surtout en envoyant aveuglement Rubia et Ysera dans un terrain qui n'est peut-être pas le bon. Des ordres illogiques qui ont été obéi par deux anges qui ne souhaitaient pas décevoir la coordinatrice. Recroquevillant ses genoux contre son ventre, reniflant plusieurs fois car elle aurait besoin d'un bon mouchoir, les paroles d'Ashura ressemblent grandement à ceux de ses parents. Plus elle les écoute et plus son palpitant reçoit des pincements de colère, de déprime. Car oui, la Rose a été presque traumatisé à cause de ses géniteurs. Une éducation trop stricte, trop ferme qui a au final fait perdre les pétales de la Rose. Bon à rien. Sont trois mots qui furent prononcés par la bouche de son père et de sa mère. Tout ça parce qu'elle était trop naïve, trop innocente, et surtout trop émotive. Elle était faible à leurs yeux, comparée à son grand frère qui est désormais archéologue. D'ailleurs, l'œuf a été donné par ce dernier, parce que selon lui, il serait mieux en compagnie de la coordinatrice. Ayant perdu ce trésor...Akiza Kyoko redoute de subir la colère mais surtout la grande déception de son frère à son égard. Il est le seul qui correspond au mot : famille.

Silencieuse, essuyant ses larmes avec la manche de son blouson en cuir, Akiza ne sait pas quoi dire, répondre, pour la femme qui vient de chanter une chanson fort instructive pour mieux apprendre à mûrir et être surtout plus attentive. Ysera finit par revenir avec son double. Elle est dépitée, honteuse de revenir bredouille. Son soupir provoque une légère flammèche misérable. Son regard n'ose aucunement regarder son congénère ni même affronter celui de la bibliothécaire. Non. Celle qui porte le nom du dragon des rêves décide seulement de s'assoir à côté d'Akiza et de gémir de tristesse, de désespoir. Elle prononce son prénom d'une mélodie déchirante...

« Ce n'est pas de ta faute. C'est la mienne, Ysera. » répond difficilement Akiza en sortant de son silence. « Merci de m'avoir aidé, ma rêveuse. » dit-elle d'un ton doux qui réconforte un peu le dragonnet ayant les larmes aux yeux. Puis, c'est au tour de Rubia de revenir. De son calme légendaire, la lutine décide d'observer l'entourage c'est-à-dire Heimdall, Ashura, Ysera, Akiza et le Lugulabre qui n'était pas présent tout à l'heure. Elle y ouvre légèrement sa gueule pour y ressortir l'air de ses poumons puis enlace tendrement la chanteuse. De toute son équipe, Rubia est la plus mature, dépassant largement Gardevoir et surtout Fourbelin.

Lorsque Akiza se relève, monte son menton pour y fixer le ciel, la rockeuse renifle une nouvelle fois puis enfile ses mains dans les poches de son blouson. Elle vient subitement de comprendre un truc et c'est en analysant les paroles d'Ashura et du comportement d'Heimdall que la chipie se sent...très stupide. Du moins...si elle a bien compris. « Je vois... » dit-elle en tentant de se reprendre. « C'est un test ? N'est-ce pas ? » demande subitement la chanteuse en se tournant face à Ashura. Ysera est surprise, ses petites mains sont devant sa bouche à moitié ouverte en n'imaginant même pas que Koizumi pourrait faire une telle chose. Quant à Rubia, la lutine est impassible, maîtresse de ses émotions. « Vous venez de dire que Heimdall est loin d'être paniqué. Ce qui est vrai. Tout à l'heure, votre Dracaufeu l'a eu assez mauvaise lorsque votre trésor a failli tomber des remparts. Puis subitement, son comportement n'est plus logique sur la disparition des œufs. » remarque Akiza en se maudissant d'avoir été trop naïve, stupide. Si Gardevoir aurait été là, Flora aurait immédiatement flairé la supercherie, s'il s'agit en effet de ce cas. Sa fée peut lire dans les pensées...

« Madame Koizumi, serais-je naïve de penser que vous êtes à l'origine de cette disparition ? » questionne la demoiselle d'une voix pas très rassurée, craintive de se tromper sur sa supposition. Car oui. Contrairement à son père. Akiza est loin d'avoir des brillantes déductions que lui. « Si oui...votre Lugubre est le fautif du Puredpois ? »

Une petite heure plus tard, la Rose entre dans une pension Pokémon, non loin de la bibliothèque. Ayant été mise au courant que son trésor aurait été placé en ces lieux, la demoiselle se présente à la gérante, lui informant que sa convoitise perdue aurait été emmené par ici. Le problème, c’est que l’œuf en question, enfermant un magnifique renardeau reposait parmi tant d’autres qui détenaient des formes identiques. Difficile de trouver le vrai mais pas pour la fille d’un détective privée. Pliant ses genoux, continuant d’être silencieuse, la rockeuse accorde dix secondes de temps à chaque coquille…puis…son instinct trouve le trésor perdu. Ses phalanges attrapes l’œuf, son ventre se colle à la coquille et automatiquement une sensation familière parcourt son organisme. Oui. Cela ne fait aucun doute. C’est son œuf à elle… « Contente de retrouver…petit ange endormi. »