Film Amateur - Zombie contre-attaque

Maxim Loyd

Bien assise sur ta chaise, te fixant dans le miroir, tu laisses les maquilleurs décorer ton visage angélique pour te rendre un peu plus mieux dans la peau de ton personnage. Aujourd'hui, tu dois remplacer une actrice pour le rôle d'une survivante dans un film amateur de zombies. En effet, la femme qui s'est désistée venait de décrocher un rôle plus important dans un film connu du grand public. Cela te faisait penser à l'ancienne propriétaire de Flora qui avait préféré voire ailleurs pour être plus célèbre. Cette monstruosité qui a osé abandonner Flora, ton Tarsal mais aussi le reste du groupe Red Leaf. Rien que d'y penser, ton sang est en ébullition. Au moins, grâce à elle tu es désormais propriétaire de cette adorable fleur. Tu finis par soupirer lentement tout en fermant tes paupières pour laisser les maquilleuses parfaire ta petite beauté bien que tu trouves très laide en vrai. Désormais, les dames s'occupent de ta coupe de cheveux, cependant tu repousses la paire de ciseaux d'une coiffeuse professionnelle. « Je suis contrainte de refuser votre avancée. Mes cheveux sont très bien comme ils sont. » déclares-tu en soutenant tes paroles de ton regard orageux.

La porte de la loge s'ouvre pour laisser passer ton manager, Geralt Izinski qui continue de bavasser au téléphone. Sérieusement, tu te demandes si ton coach dort avec son portable. Si jamais l'homme est marié, que penserait sa femme ou son mari sur son obsession du téléphone ? Tu ne souhaites pas imaginer cela, tu t'en refuses même. Entrer dans la vie des gens n'est aucunement un plaisir à prendre. Soudainement, lorsque la porte de la loge s'apprête à se fermer, Zolka entre telle une furie pour échapper à un employé de la boîte de production. Il semblerait que ton Grimalin ait encore fait des siennes. Tu récupères la carte bancaire du voleur pour la redonner au volé. « Je suis sincèrement désolée, Zolka désirait juste votre attention... » discrètement, quand les regards sont tournés, tu tapes légèrement le crâne de Zolka avec un journal enroulé. Tu n’es absolument pas fière de son comportement. « Veux-tu être privé de nourriture pour ce soir ? Combien de fois dois-je te dire de ne pas voler les gens. C'est mal ! » Ton Pokémon baisse son visage, honteux de son méfait, surtout quand Flora le gronde également tout en donnant des petites tapes avec ses bras tout mignons. Elle est si adorable quand elle est énervée.

Ton attention s'oriente sur ton manager qui termine enfin son coup de fil. Il était temps. Ton coach prend une chaise pour s'assoir à tes côtés. « Tu es resplendissante ma petite Akiza. » annonce Geralt le sourire aux lèvres alors que tu regardes à nouveau ton reflet dans le miroir d'un air blasé. Resplendissante ? Avec du sang sur le visage qui doit être celui des zombies, franchement ce n’est pas très jolie. « Monsieur Izinski, pourriez-vous la prochaine fois me donner le scripte une semaine plus tôt au lieu du jour de la veille ? » demandes-tu désespérément en t'assurant par la même occasion que Zolka se tient tranquille. « J'ai passé une nuit blanche pour apprendre mes textes... » Le rire moqueur de ton manager accompagne ta plainte, ce qui ne t'enchante pas vraiment. « C'est une contrainte pour être célèbre, Akiza. » Tu décides de ne pas lui répondre, de ne pas y prêter attention, ô toi la diablesse de rock. Toi, tu ne cherches pas la célébrité. Tu veux juste vivre de ta passion du chant pour faire plaisir à tes fans. Néanmoins, tu es certaine que ton public sera satisfait de te voir dans un film, même s'il est amateur. Combien de fois as-tu reçu des questions sur ton profil Instagram à propos de te voir dans des films... Beaucoup trop en fait.

Les minutes passent, tu es désormais sur le plateau de tournage en ayant appris qu'une autre personne venait d'être engagée pour le rôle d'un survivant. Lui aussi remplace un désistement. D'ailleurs tu ne tardes pas de le rencontrer car il est le premier à t'aborder. Tu rougis d'embarras sur ce nouveau visage. « Oh ! Vous m'avez surprise. » dis-tu en ayant presque sursauté sur son abordage. « Je m'appelle Akiza. Akiza Kyoko. J'espère que tu n'as pas reçu de morsure de zombie. » ris-tu doucement en rejoignant tes mains entre elles derrière ton dos. « Tu es acteur ou tu souhaites l'être ? » questionnes-tu le garçon avec ta voix angélique.

Maxim Loyd

Ta petite remarque à propos de la blessure non existante de l’homme à cause d’un zombie fit sourire au second acteur. Au moins, tu as réussi à lui faire décrocher quelque chose de positif dans ta première approche au lieu de rester comme deux ronds de frites en étant toute timide. Tu observes donc avec attention les zones, les endroits que dévoile le garçon avec un petit amusement. Il te manque presque la loupe pour bien examiner le jeune homme. Rien sur les bras, aucune morsure de zombie. Le cou n’a rien non plus, même pas de traces de crocs qui pourrait te faire penser à l’intervention d’un vampire qui se serait trompé de film. Tes douces mirettes d’un bleu océan tombent pour se poser sur une des jambes du survivant. Pas de blessure non plus, le gaillard est donc sain et sauf pour le début du tournage. Tu simules donc une mine soulagée, rassurée que ton collègue n’est pas un bobo. Tu soupires donc d’un air rassuré tout en caressant ton front à l’aide du dos de ta main. Tu exagères bien entendu le geste pour détendre un peu plus l’atmosphère entre toi et lui. Après-tout, vous allez devoir travailler ensemble pendant plusieurs heures. C’est ainsi que tu arrives une nouvelle fois à surpasser ta timidité qui est une vraie plaie, maladie chez toi. D’ailleurs, ton coach Geralt Izinski te montre son pouce en l’air tout en dévoilant son sourire émail diamant pour te féliciter de contrer ta timidité. Aurais-tu vu un éclat lumineux sur ses dents à l’instant qui a presque failli t’aveugler ? Non, cela doit être ton imagination.

Ton visage s’oriente sur ton collègue lorsqu’il se présente à son tour. Tu lui adresses ton sourire angélique tout en hochant ta tête après sa présentation. Donc lui aussi joue pour la première fois dans un film, cela va être amusant sur certaines scènes dans ce cas. Au moins, tu n’es pas découragée et stressée de travailler avec lui. Tu n’imaginais pas devoir bosser en compagnie d’une étoile montante du cinéma de peur d’être très maladroite, incompétente sur les scènes à venir. Dans tous les cas, ton oreilles se redressent lorsque tu entends le mot musique sortir des lèvres de Maxim. Oh ? Un musicien ? Tu te demandes bien de quel instrument il sait jouer. Toi ton panel s’oriente sur la guitare, le violon et le piano. D’ailleurs, en parlant de violon, tu peux même te mettre à danser tout en jouant de cet instrument. Tu t’es entraînée durement en découvrant qu’une femme faisait ce genre de chose en postant ses représentations sur le web. Tu t’apprêtais à lui demander ses préférences en matière de genre de musique et de quel instrument il joue, cependant les maquilleuses interviennent comme des furies sur le pauvre garçon.

Tu finis donc par lui redonner le même signe par un geste de ta main en le voyant partir ou plutôt en étant témoin de son kidnapping. Tu ne sais pas si tu dois rire ou éprouver de la peine pour ton collègue. Dans tous les cas, tu avais déjà deviné que Maxim n’était pas passé par la même case de départ que toi en entrant dans le studio. Aucun fond de teint sur sa peau, ni des traces de sang. Bref, tu venais encore une fois de regarder l’environnement sur une autre facette pour apercevoir les petits détails. Tu recroises tes bras, tout en remémorant le scripte du tournage pendant que ton Grimalin s’amuse en tournant autour de toi à se faire courser par ton Tarsal. Tu as travaillé plusieurs heures sur une scène en particulier, celle de ce moment où Maxim est touché par un Pokémon Spectre. Une scène importante pour toi car tu vas devoir donner de tout ton cœur pour faire chavirer l’organe battant des futurs spectateurs du film. Si jamais tu échoues dans ton rôle, le film sera bon à jeter. Après-tout, le monde est bien cruel lorsqu’un acteur est incompétent pour jouer une infime scène d’un film. Que ce soit pour simuler sa propre mort ou bien être expressive sur ses sentiments. Tu joues avec le feu en acceptant ce rôle. Même si le film est amateur, ta carrière de chanteuse peut en prendre un sacré coup sur ton jeu de rôles. Une goutte de sueur froide perle le long de ta tempe lorsque le stress réapparaît peu à peu dans ton organisme.

Tu sursautes en entendant la voix du réalisateur qui se nomme Ulysse. L’heure du tournage va commencer et instinctivement, tu contrôles ta respiration pour calmer ton rythme cardiaque bien trop important, bien trop affolé voire stressé. Tu es rapidement rejointe par Maxim qui est désormais bien plus présentable pour le thème de ce film. D’un seul coup, ton regard joyeux, rayonnant devient froid lorsque le réalisateur te fixe. Devenue impassible, sérieuse, tu es prête à donner tout de ton cœur après avoir entendu les explications du réalisateur détenant une allure plutôt féminine. Tu reçois donc ton arme et au moment où tu t’apprêtes à te mettre en place, ton coach chuchote à l’oreille du réalisateur. Tu fronces tes fins sourcils en te demandant ce qu’il trafique et tu ne tardes pas à être mise au courant de la supercherie qui t’attend. « Qu’on donne en plus un sabre à Akiza. Je viens d’apprendre que notre petite star est fille d’une grande championne de kendo à Hoenn. » La mer calme de ton regard s’agite pour devenir un tsunami indomptable à propos de l’intervention de ton coach. Toi qui ne désirais pas retoucher à un katana ou toutes formes d’armes qui s’y ressemble…c’est raté.

Assez agacée, tu attrapes l’objet tout en effectuant de nombreux moulinets pour contrôler le poids de cette arme fausse. Ta mère serait fière de ta prestance en maniant cette chose entre tes mains et toi ça te dégoûte énormément, mais tu feras avec. C’est ainsi que tu prends enfin place, déjà entourée d’acteurs jouant le rôle de zombies. Ton chemin sera assez rude, difficile pour atteindre Maxim qui est pris au piège par le Momartik. Alors, quand le clap de cinéma s’enclenche devant la caméra, tu prends une bonne inspiration pour jouer le rôle de l’héroïne. Tu fermes en une fraction de seconde tes paupières pour humidifier tes iris maritimes afin de leur donner un air triste, désespéré. Tu te baisses pour esquiver un zombie, tu dégaines ton sabre de cinéma pour te débarrasser des gêneurs. Il faut viser la tête d’après le réalisateur, sauf que tu effectues des actions cohérentes pour ne pas gâcher la qualité de la scène d’action. Ainsi, tu arrives à abattre entre guillemets tes agresseurs avec beaucoup de difficultés à cause du nombre. Plusieurs fois tu as crié de désespoir le nom du jeune homme en transformant le ton de ta voix angélique en désespoir.

Tu te précipites auprès de Maxim, pointant ton arme sur le Pokémon dont précisément la tête et appuyant sur la gâchette. Le coup de feu retentit mais aucune balle ne touche le Momartik. Il devra simuler sa mort. De ce fait, tu t’assoies sur tes genoux, lâchant tes larmes à propos de l’état où se trouve la victime du Pokémon. La scène est extrêmement compliquée à jouer car tu sens, oh oui tu sens que ta timidité et ta gêne sont en train de monter en ébullition. Mais tu tiens le coup car tu ne souhaites pas décevoir tes fans. Tu t’imagines donc sur la scène, en concert, jouant de ta musique provenant de ta guitare électrique tout en faisant résonner ta voix de rockeuse dans le cœur de tes fans. Tu simules ta tristesse, tu caresses les cheveux du pauvre malheureux, tu plaques ton front contre le sien. « Je t’en prie, ne me quittes pas. Ne me laisse pas. » implores-tu à ton collègue de ton chant de chagrin.

Ton coach attrape un mouchoir pour essuyer ses larmes pendant que ton Grimalin qui se trouve derrière le tournage pleure grandement en enlaçant ton Tarsal. Le clap de cinéma retentit et pour une première prise c’est un franc succès. « Coupé !! J’aime !! J’adore !! On garde cette séquence, inutile de recommencer. » dit-il en effectuant des clins d’œil à toi et ton collègue. « On pourrait même rajouter une séquence sur le baiser. » Toi qui es si silencieuse d’habitude, tu te permets cette fois de répliquer tout de suite à la déclaration d’Ulysse. « Je suis désolée, mais je ne pourrais pas pour ça… » Tu te relèves tout en tendant ta main pour aider (s’il le veut) Maxim. « Je n’aurai pas signé si une scène du film m’obligeait à embrasser quelqu’un. Même si c’est très petit pour vous, je refuse et ce n’est même pas dans le script. » Tu gonfles légèrement tes joues, affreusement gênée et extrêmement rouge d’embarras. Ton premier bisou, tu le gardes pour ton premier amoureux. Tu ne veux pas gâcher ce moment, pas pour un film en tout cas ni pour aucun autre événement.

Maxim Loyd

Ton regard qui habituellement respire la chaleur et la bienveillance de ton cœur, se durcit lourdement sur l'insistance d'Ulysse, le producteur du film à propos d'une scène d'un baiser. Tu n'as absolument pas signé pour ce genre de chose et contrôlant ta colère intérieure qui pourrait mettre un terme à la participation de ce film, ton collègue décide de te couvrir (tu ne peux qu'apprécier son geste). Ce dernier souhaite respecter ton choix et tu ne peux qu'être respectueuse envers cette personne et non pas pour le producteur qui se permet même d'insulter Maxim de guignol. Tu adresses donc un regard assez lourd à ton coach qui se fait tout petit sur cette situation qui commence à être tendue. Oh que tu n'aimes pas le manque de respect et le rabaissement des gens. Cet odieux personnage devrait faire preuve de plus d'attention envers ses acteurs au lieu de faire tout le contraire. Ça manque de professionnalisme et tu commences à comprendre pourquoi cette boîte amateur cherchait à la hâte des remplaçants pour des acteurs qui ont trouvé mieux ailleurs.

De ce fait, préférant garder le silence, appuyant tes mains sur le haut du pommeau de ton épée dont le bas est contre le sol, tu écoutes attentivement les directives pour la prochaine scène. Une partie du chapitre composé d'action. Tu vas devoir te battre désespérément pour échapper à deux choses. Tout d'abord la horde composée de morts-vivants et de Pokémons spectre. Pour finir l'action du gouvernement qui souhaite anéantir la ville, sûrement par un engin explosif lâché depuis les airs. Un procédé plutôt très classique des films de ce genre. Quand un problème persiste, il faut le détruire. Voilà la réponse pertinente des gouvernements. Tu soupires discrètement dans ta barbe invisible, inexistante. La violence, toujours la violence. Pourquoi as-tu accepté ce rôle déjà ? Toi qui détestes faire parler les poings. Tu as dû boire ce jour-là, même si tu as horreur de l'alcool.

Tu reviens à la réalité lorsque le clap de cinéma retentit. Instinctivement tu reprends ton jeu de rôles. Tu dégaines ton faux katana tout en restant au côté droit de ton coéquipier, accessoirement ton petit ami pour ce film ou du moins la personne qui fait battre ton cœur. Tu effectues plusieurs mouvements tout en faisant attention de ne pas blesser les autres acteurs. Tu arrives à afficher une tête, un visage, une expression désespérée. Si bien qu'avec la tension de vouloir bien faire mais aussi de savoir que tu es filmée, ton front et tes tempes ruissellent de ta sueur. Tu entends par la suite les paroles de Maxim, si bien que tu décides d'ajouter tes propres notes de musique pour accompagner le chant du garçon. « O-on y arrivera jamais. Le camion est beaucoup trop loin. » lâches-tu de ton refrain apeuré. « Imagine que...nous ne puissions pas démarrer le véhicule. » t'inquiètes-tu en neutralisant un zombie à deux doigts de te mordre la cuisse.

Tu arrives à dire correctement ton texte, cependant en voulant bien faire, prise par surprise par un acteur, tu claques le dos de ta lame sur la nuque de ta cible par un simple réflexe. Tu entends le gémissement de plainte du blessé, si bien que machinalement tu lâches ton arme pour plaquer ta main sur ta bouche. D'ailleurs, ton collègue effectue aussi une erreur en trébuchant sur le sol en voulant reculer. Tu écoutes les réprimandes du producteur sur Maxim puis vinrent au tour les tiennes. « Fait attention aux autres acteurs, tu veux que je t'achète des lunettes ? Déjà que tu veux pas faire la scène du bisou et maintenant ça. Ça laisse à désirer jeune fille. »

Tu t'épargnes l'action de répliquer contre Ulysse, ton cœur te pince, l'envie de céder à la colère se fait sentir, mais tu tiens bon. Dans la vie, il faut savoir rester calme plutôt que de céder à l'appel des sentiments négatifs. De ce fait, sentant tes mains trembler, ton palpitant se serrer de plus en plus, tu émets un léger signe de tête à Zolka, ton Grimalin. Ce dernier comprend très vite ta demande. Il attrape une bouteille d'eau, se précipite pour te rejoindre. Tu le remercies par une caresse, tu fais mine de te rassasier tout en laissant ton Grimalin dévorer discrètement tes sentiments négatifs en te mordillant l'index. Ça ressemble à une piqûre de moustique mais au lieu de pomper ton sang, il enlève les mauvaises choses qui te mettent en colère.

Le tournage reprend après une petite minute de pause. Tu es déjà nettement mieux dans ta peau. « Merci pour tout à l'heure. » chuchotes-tu à Maxim en reprenant une position de combat. « Ne pense pas à Ulysse, et n'écoute pas ses dires. Tu es un excellent acteur. » tentes-tu de rassurer le jeune homme tout en lui affichant ton sourire angélique pour ensuite coller ton dos contre le sien. Tu élimines entre guillemets plusieurs zombies en faisant cette fois attention de ne pas blesser d'autres acteurs. Ayant redit tes répliques, observant le camion qui est pointé par l'index de Maxim, tu fais mine de sursauter lorsque les Talkie-walkie se mettent à bavasser des informations plutôt très importantes et hypers inquiétantes.

Ainsi, tu te précipites en compagnie de ton collègue dans le camion. Tu repousses tes assaillants, tu fais exprès de tomber pour donner plus de réalisme. Une scène improvisée par tes soins. Tu donnes un coup de pied -en prenant garde de manquer de peu- le mort-vivant. Au final, tu te relèves bien vite pour t'enfermer dans le camion, côté passager pour ainsi terminer la scène de ce film. Tu soupires en entendant le clap de cinéma tout en t'enfonçant dans le siège du véhicule. « Je pensais pas que c'était si épuisant et stressant. » avoues-tu à Maxim. « Tu tiens le coup ? » demandes-tu à ton collègue. Puis d'un ton moqueur tu ajoutes. « Ce serait drôle que nos personnages ne détiennent pas le permis de conduire. »

Maxim Loyd

Tu te mets à rire doucement sur la révélation de Maxim à propos qu'il n'est pas détenteur du permis de conduire dans la réalité. Tu t'imagines donc le voir conduire façon passable, médiocre pour échapper à la horde de zombies composés d'humains et de Pokémons. Vous auriez frôlé l'accident à plein nez mais avec l'adrénaline, peut-être que la catastrophe n'aurait jamais eu lieu au final. Après tout, l'état de survie peut donner des ailes. Ainsi, suivant l'acteur pour rejoindre le reste de la troupe, tu apprends qu'une nouvelle scène va se jouer. Cette fois, tu vas devoir exercer tes maigres talents en solo et non pas en duo. De ce fait, la prochaine séquence sera le début de ce film donc tu vas devoir être très performante et convaincante pour ce qui va se dérouler. Constatant que ta tenue est un uniforme de lycéenne, tu en conclus que soit tu vas te rendre à l'école soit tu en sortiras. C'est ainsi que sans un mot tu rejoins la loge pour te laisser être débarbouillé puis rebarbouillé par la tonne colossale de maquillage. Que ce soit en fond de teint, en maskara et tu en passes. Au moins, le sang sur ton visage sera absent pour cette énième séquence et tu ne vas nullement t'en plaindre.

Assise sur ta chaise, regardant tes messages sur ton téléphone, tu deviens à nouveau la marionnette des maquilleuses qui prennent un malin plaisir à exercer leurs talents sur toi. Tu es en proprement parlé, leur cobaye. Impassible, rangeant fermant l'écran de ton téléphone en découvrant la curiosité bien trop grande d'une des filles, tes cristaux marins s'arrêtent quelques secondes sur la silhouette de cette dernière. Tu ne te préoccupes pas de son physique qui ne t'intéresse aucunement car ton cœur balance pour les garçons. Non, tu centres ton attention sur le style vestimentaire de la demoiselle. Sa couleur favorite doit être le rose au vu des nombreux éléments sur sa peau porteur de cette couleur. Elle est détentrice d'au moins un Pokémon à cause de certains poils qui sont accrochés sur ses manches. Ah oui, tu émets aussi l'hypothèse que la maquilleuse fréquente quelqu'un ce qui peut expliquer la marque sur son cou. Pas de chance son maquillage ne cache pas vraiment la trace ce qui te le laisse le loisir de sourire discrètement. Mais passons cette parenthèse inutile, toi la douce chanteuse de rock qui déteste émettre des hypothèses sur les gens par une simple observation.

Comme tu t'en doutais, tu arbores toujours un uniforme de lycéen. Cette fois, tes vêtements ne sont pas déchirés et le sang ne figure pas sur le tissu. Ta scène est bien différente de celui de Maxim qui joue un vendeur dans un magasin. Non. Toi tu dois te contenter d'être dans un dojo. Ton personnage pratique le kendo. Un élément de ton histoire réécriture à cause de tes véritables talents au sabre que tu as montré tout à l'heure. De ce fait, assise sur tes genoux, tu te trouves avec ton professeur qui inspecte le katana dont tu te serviras durant le film. La lame appartenait à ton défunt grand-père et ton personnage décide de le montrer à ton prof. « Une lame assez rare, ayant appartenu à la garde rapprochée d'un puissant empereur. Tâche d'en prendre soin Noako. » annonce l'acteur en mentionnant le prénom de ton personnage. « Ma famille transmet la lame de génération en génération. Elle représente mon héritage. » dis-tu en récupérant délicatement le sabre du bout de tes phalanges osseuses tout en inclinant ton visage. Tu reçois un hochement et un sourire fier de ton instructeur, tu ne peux que lui rendre le pareil cependant tu t'y abstiens en découvrant un Ectoplasma apparaître derrière le dos de ton maître. D'un sourire sadique, il fait mine de mordre le cou de l'homme pour débuter sa transformation en mort-vivant. Toi, tu te paralyses toi-même sur cette scène qui se déroule sous les vagues de tes orbes. Tu es complètement confuse et c'est lorsque ton professeur zombifié tente de te mordre, que tu décides enfin de bouger...

À quatre pattes, tu recules pour tenter d'échapper à ton agresseur. Tu lui demandes s’il se sent bien, tu ne comprends pas pourquoi ton moniteur agit de la sorte. À l'évidence, tu es ignorante de la folie des Pokémon Spectre qui attaquent soudainement les humains. Tu te retrouves par la suite acculée contre un mur. Tu ne peux plus t'échapper, tu es prise au piège, tu te rends compte que le seul fil qui te maintient en vie va être coupé. Tes pupilles se dilatent à la manière d'un chat ou d'un chien qui va attaquer. Tu pousses un hurlement, tu dégaines ton arme pour repousser ton agresseur par le biais du dos de ta lame, sauf que tu fais exprès de te rater. Tu blesses gravement le zombie et tu t'enfuis du mieux que tu peux.

Si ton personnage Noako espérait trouver de l'aide sur ce qu'il vient de se passer, cette dernière sera choquée de constater que toute la ville est en bordel. Tu te croirais sur scène en train d'observer ton public qui hurle de joie pour ton groupe. Sauf que ce n'est pas la bonne humeur qui alimente cette scène mais le contraire. Tu te frayes un chemin en manquant à plusieurs reprises de te faire mordre de peu. Tu tues enfin ton premier zombie qui se trouve être une femme. Puis, tu remarques enfin un survivant qui entre dans un magasin à l'intérieur du centre commercial. Malheureusement une horde de zombies souhaitent chanter à ses côtés si bien qu'avec cette foule Maxim pense que tu es une membre du groupe. Toi la petite actrice, tu profites donc de l'inattention des agresseurs pour les abattre derrière leurs dos et ainsi sortir Maxim de cette mauvaise passe. Essoufflée, à bout de forces, tu laisses tomber ton arme, tes genoux tombent au sol et tu t'écroules par la suite. Tu es recouverte de sang, ta coiffure ne ressemble plus à rien. Au moins, tu as suivi à la lettre les demandes d'Ulysse et tu ne peux pas faire mieux car tu n'es nullement une machine.

Maxim Loyd

Essoufflée, tu t'assieds dans un coin de la pièce tout en adossant ton dos contre le mur du décor de la boutique où se trouvait Maxim. Le clap final de cinéma vient déjà d'émettre sa douce mélodie et c'est après quelques minutes que tu ressens déjà les effets indésirables. Tu veux bien entendu faire allusion aux nombreuses courbatures à tes bras, tes cuisses et tes pieds. Tu t'es donnée beaucoup de mal pour être presque parfaite aux yeux du producteur de films. C'est que tu dois donner une bonne réputation à ton groupe, tu aurais honte de leur faire déshonneur pour un film. Comme promis à Géralt Izinski, tu as fait la part du contrat à la seule exception de ne pas embrasser ton collègue de travail qui devait rajouter du piment romantique dans le film. Tu n'y peux rien, tu es très têtu sur ce genre de sujet. Fermant ta paupière gauche, serrant ta mâchoire, tu ressens une vive douleur près de ton cœur. Sûrement un point de côté passager. Dans quelques minutes tu ne ressentiras plus rien. Lorsque Maxim pose un de ses genoux à tes côtés, tu ne peux t'empêcher de lui adresser un doux sourire tout en te mettant à rire doucement sur sa remarque, son compliment, à propos que tu as vraiment bien joué ton rôle. « Ne dis pas de bêtise. » réponds-tu sincèrement à ton collègue tout en te permettant de remettre correctement un de ses cheveux qui trônait près de son œil. Cela devait peut-être le gêner. « C'est toi qui as bien joué. Tu devrais te lancer dans le cinéma tu sais. » avoues-tu en passant ta main sur ton front afin d'y retirer la sueur qui s'y trouve.

Tu plisses tes iris maritimes lorsque Ulysse se met presque à hurler à propos de toi. Ce n'est nullement de la colère mais de la joie. Il déclare que c'était magnifique, que ce dernier te veut dans son prochain film et tu soupires sur le surnom que l'homme te donne. Beauté. Ce n'est pas le mot que tu emploierais pour te décrire. Tu n'es absolument pas jolie, tu es juste une fille ordinaire, c'est tout. Dans tous les cas, tu ne peux qu'être soulagée en apprenant que le film est désormais bouclé, du moins pour les scènes que tu devais jouer en compagnie de Maxim. Tu admets que le métier d'acteur est bien plus fatigant psychologiquement que celui de chanteur. Le seul avantage c'est que tu ne te casses ni la voix, ni les oreilles.

Te relevant, tu rassures Maxim de ta voix douce que tu vas mieux pour ensuite te diriger dans ta loge, à l'endroit même où tu as été la marionnette des maquilleurs et stylistes. Ouvrant la porte, tu laisses dans un premier temps entrer Zolka et Flora qui s'empressent tous deux de s'affaler sur le canapé bien moelleux. Tu les envies, tu aimerais pouvoir t'y allonger aussi afin d'y piquer une bonne sieste. Prenant place sur un siège, tu arrives à convaincre les maquilleuses que tu peux te débarbouiller toute seule. Tu attrapes plusieurs cotons, du démaquillant et c'est parti pour débuter le massacre du maquillage sur ton visage. Les minutes passent, le temps s'écoule, tes Pokémons viennent de s'endormir et toi tu termines de poser de la crème sur ton visage afin de l'hydrater un maximum. C'est alors, qu'on frappe à ta porte pour t'enlever du silence, du calme qui règne dans ta pièce.

Refaisant le maquillage de tes yeux à l'aide d'un eyeliner, tu entrouvres tes lèvres innocentes afin de t'exprimer. « Oui oui, tu peux entrer. » réponds-tu à Maxim qui venait déjà d'ouvrir très légèrement la porte de ta loge. Tu ne le regardes pas tout de suite, préférant dans un premier temps de ne pas te louper sur les traits noirs entourant tes yeux océan. « Tu désires un thé ? Un café peut-être ? Ou est-ce que ton âme d'acteur penche sur les chocolats chauds ? » demandes-tu en accompagnant ton chant par des notes d'amusement mais aussi de taquinerie au sujet du chocolat chaud.

Finissant enfin ce foutu maquillage que tu effectues quotidiennement car tu te trouves vraiment laide sans, tu pivotes ta chaise pour le regarder droit dans les yeux. « Donc tu joues de la musique d'après ce que tu m'as dit tout à l'heure. » reprends-tu sérieusement rejoignant tes mains pour les caler entre tes cuisses. « Es-tu chanteur ? Tu aimes quel genre de musique ? C'est quoi ton instrument préféré ? » Tant de questions pour le jeune garçon car autant préciser que tu es une véritable passionnée de la musique, toi la chanteuse de Rock. « Pardon, j'ai tendance à m'emporter très vite quand le sujet tourne autour du chant et de la musique. » t'excuses-tu en frottant l'arrière de ton crâne en signe de gêne tout en rougissant de honte, d'embarras.

Tu te mets à échapper un léger rire sur la déclaration de Maxim à propos de connaître ses goûts. Fixant le garçon frotter sa joue qui est sûrement un signe de gêne, tu te permets de croiser tes bras sous ta poitrine tout en lui montrant un sourire moqueur. « J'arrive facilement à deviner tes goûts. Tu es un livre ouvert pour moi, my dear. » annonces-tu de tes notes taquines, plaisantins. « Je plaisante. Je te proposais juste ce que j'avais sous la main. » avoues-tu en y haussant tes épaules. C'est ainsi que sans attendre tu te diriges près du micro-ondes. De ta main gauche tu saisis une tasse, de ta main droite tu attrapes une brique de lait porteur de l'effigie d'Écrémeuh. Une fois le tout versé, tu installes le récipient sur la coupelle en verre du micro-ondes. Tu fais chauffer la boisson pour deux petites minutes, le temps de te préparer à ton tour un thé et non un chocolat chaud.

Faisant démarrer la bouilloire, tu te retournes pour observer l'apprenti acteur qui s'installe confortablement sur le fauteuil. Au même moment, le micro-ondes te prévient qu'il vient de terminer son travail. Tu ouvres l'engin pour en ressortir la tasse brûlante. Insérant le cacao à l'intérieur du lait, tu touilles ta création à l'aide d'une cuillère en argent. Puis, tu le tends doucement à ton collègue de cette journée. « Monsieur est servi. » chantes-tu de tes notes amusées.

Pendant ce temps, ton gobelin, ton Grimalin tente de faire connaissance avec le Momartik de Maxim. Il hésite à s'en approcher, lui qui était spectateur du film amateur de zombie où le virus se rependait par le biais des Pokémons du type Spectre. « Elle ne va pas te manger ou te transformer en zombie, Zolka. Ce n'était qu'un film et non la réalité. » rassures-tu ton Grimalin qui n'est toujours pas confiant. Il faut alors que Flora ta Tarsal pose sa petite main sur Momartik en guise de bonjour pour enlever les doutes du peureux. Puis, au moment où Zolka décide de s'approcher pour effectuer les salutations, Flora décide de jouer un zombie pour effrayer le pauvre Grimalin. De cette scène comique où le gobelin se cache derrière le fauteuil, tu te mets à glousser doucement.

Par la suite, tu écoutes les paroles du chant de Maxim Loyd. Tu avais donc deviné qu'il était chanteur, pour une fois ta déduction ne se trompe pas. Tu trouves cela assez admiratif que l'acteur arrive à chanter un peu de tout. Toi tu te focalises sur le Rock et un peu le Métal. Cependant le Rock c'est ta vocation, ta religion. En tout cas, tu sais où certaines de tes économies vont passer. Tu veux bien entendu faire allusion à l'achat des disques de musique du chanteur afin de mieux le connaître. Tu t'es toujours dit que c'était par le chant que tu arrivais à mieux connaître les gens et tu y crois toujours. La guitare est son instrument favori, ça ne t’étonne pas vraiment. La plupart des chanteurs se focalisent sur cet instrument et peu sur d'autres. Toi-même tu fais partie de cette grande majorité. « Le rock alternatif ? » répètes-tu doucement en admirant de plus en plus Maxim. « Je trouve que ça te correspond bien. » lâches-tu en terminant de préparer ton thé pour par la suite te poser toi aussi sur le fauteuil. Tu y croises ta jambe droite sur la gauche tout en soufflant sur ton thé pour le refroidir un peu.

C'est à ton tour de répondre aux questions du chanteur. Tu décides de ne pas y dévoiler ta voix tout de suite, préférant déguster un peu de ta boisson tout en réfléchissant aux paroles de ta chanson. « En style de musique, je jongle sur plusieurs. » Tu lèves ta main droite pour dévoiler ton index. « Le rock. » révèles-tu dans un premier temps. Ton majeur se dévoile pour accompagner ton index. « Le rock chrétien dans un deuxième temps. » Puis ton pouce vient s'ajouter aux deux autres doigts. « Le Métal à cause du groupe dont je fais partie. » Tu lui souris de manière angélique tout en trempant à nouveau tes lèvres innocentes dans ton breuvage. Prenant une gorgée pour calmer tes maux de gorge, tu reprends calmement la conversation. « Tout comme toi, je joue de la guitare. Mes autres rayons sont le violon, le piano. »

Tu te relaxes un peu plus dans le fauteuil, ignorant la sonnerie d'un nouveau message sur ton portable. Sûrement ton coach. « Si tu as du temps libre, je peux te donner des petits conseils pour le piano. Malheureusement y'en a pas ici je crois. »