Rise of legends

Son regard de prédateur s’oriente sur celui de sa fille adoptive, Phoenix Lanfredi. La louve demeure silencieuse, n’exprimant aucun sentiment par le biais des expressions de son visage. Le vent se met à souffler, emportant avec lui des pétales de roses qui arrivent à ne pas toucher la silhouette féminine de l’albinos. Bien debout, se maintenant sur sa canne dont le pommeau représente une tête de loup albinos -l’emblème de sa famille- Cassie ferme un instant ses paupières pour humidifier ses rubis qui ont décidé de brûler, à cause de la lumière du soleil. On peut y apercevoir son maquillage toujours aussi impeccable. Il redonne un peu plus de présence aux billes écarlates de Dame Danvers. Son rouge à lèvres quand à lui, dessine encore mieux les formes envoûtantes qui ne sont dédiées qu’à sa femme. On peut même y apercevoir une petite marque de dent qui n’est nullement réalisée par le biais de la rebelle. La plume Amérindienne de son couvre-chef danse de tout son corps à cause du vent frais de la matinée, ce trésor est toujours bien entretenu par la fille d’Aigle Rouge. Elle se souvient encore de son épreuve pour acquérir ce bien. De devoir monter une montagne pour récupérer une plume abandonnée d’une Pygargue à tête blanche.

Ses doigts se resserrent sur l’emprise du pommeau de sa canne, ses muscles se raidissent puis ses couvertures s’ouvrent pour laisser l’or de ses yeux dominer son regard de Warchief. Sa peau se grisonne, des stigmates apparaissent sur son front et subitement les oreilles de la louve deviennent pointues. Des marques ressemblant à des peintures de guerre se matérialisent près de ses cristaux qui sont uniques en ce monde. La Noah de la Révolte est prête pour aujourd’hui. La rebelle va encore devoir se battre mais cette fois-ci sa vie n’est pas en jeu. Pour une fois, la Louve Blanche peut respirer un peu et s’amuser au lieu d’être trop sérieuse. Ses griffes contenant le pommeau de sa troisième patte laisse tomber cette aide pour maintenir au mieux son équilibre. Après-tout, ses blessures viennent à peine de se soigner à cause de ses précédents affrontements contre l’Innocence. Subitement, après quelques secondes, le genou droit de la Duchesse s’effondre sur le sol. Cassie vient de subir un violent vertige, un contrecoup sur sa fatigue déjà bien trop grande depuis ce mois de juillet. Peut-être qu’il serait temps pour l’albinos de se reposer, de prendre congé, de dire au Comte Millénaire de se débrouiller sans elle, pendant un temps assez long. Il est vrai que cette guerre sainte l’oblige à travailler sans relâche. De plus, son boulot de Conseillère lui demande de supprimer ses moments de repos quand le calme de la guerre survient. Jour et nuit, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, la Révolte travaille encore et encore en évitant de penser à son épuisement.

Se mordant la lèvre inférieure, tentant de chasser cette contrainte contractée par la fatigue, la Warchief se relève difficilement en évitant de dégager des expressions de souffrances. Son corps meurtrit la fatigue, sa blessure au ventre par Apollinaire de Buzancy la tiraille encore jour et nuit. Mais c’est une femme et non un homme. La souffrance fait partie de son quotidien pendant que les mâles se roulent par terre pour une simple petite égratignure. Fermant son poing gauche qui fait gémir l’armure d’or de ses phalanges, la fumée pourpre de sa révolte ressort de sa paume, comme la cheminée d’une locomotive. Desserrant son poing tout en levant sa griffe au-dessus de sa tête, l’Arc de Mordred se matérialise. La conception représente la colonne vertébrale de deux créatures ressemblant à des dragons. Sauf que l’histoire ou du moins la réalité affirme que ses créatures n’ont jamais existé. Mais peut-on vraiment croire les paroles de ces soi-disant illuminés alors que la guerre sainte existe ? Posant le pied de son arme sur le champ de verdure, la fille d’Aigle Rouge ressert le cordage de son arc. Puis, lorsque le travail est terminé, un cargo détenant cinq flèches apparaît derrière le dos musclé de l’épouse de la Scandaleuse.

Désormais, Cassidy peut contrôler aisément cette arme. Pourquoi ? N’est-elle pas Mordred elle-même au final ? N’est-elle pas la même personne depuis tout ce temps ? Peut-être que la Dame Noire représente en réalité le côté ténébreux de la Duchesse. Un faible sourire étire les lèvres séduisantes et envoûtantes de la rebelle lorsque son attention se porte sur sa fille adoptive. Son adorable fille, sa championne est prête selon ses dires. Parfait. Il est temps de l’entraîner mais sa petite chérie ne subira pas l’entraînement que la louve a reçu de l’ancien patriarche des Danvers. Non. L’oiseau légendaire va subir un exercice bien spécial pour que cette dernière évite de revenir à chaque fois en piteux état quand elle affronte des ennemis. Observant l’échange entre sa fille et son épouse, le cœur de la Duchesse se met à rougir, à battre harmonieusement de ce bonheur qui la succombe depuis plusieurs jours. Elle rêvait d’une famille, désormais son vœu est exaucé.

Accrochant son arc à son épaule, la demoiselle, la femme de Panabaker ne prévient absolument pas à sa fille de la supercherie qu’elle va commettre. Oui. La Reine Révolutionnaire fait mine de vouloir se retourner mais à mi-chemin de réaliser son action, la Banshee dégage violemment sa fumée pourpre de ses doigts pour lancer la Colère de la Révolte sur sa fille. Le jet de fumée s’abat dans la zone de Phoenix puis provoque une terrible explosion, dégradant au passage la pelouse du terrain. Heureusement que l’un de ses louveteaux, son Billy The Kid vient de se mettre devant la Scandaleuse avec une longue couverture pour éviter qu’elle soit salie par la poussière. Le bout de tissu a servi de bouclier. « Il serait sage que tu recules un peu, ma douce et resplendissante. » déclare Cassidy à Abigail d’une voix accompagnée de l’écho de Mordred. « Quant à toi, ma championne. » déclare la louve en insistant bien sur le dernier mot de sa phrase qui représente Phoenix depuis le sauvetage désastreux de Bonnie. « Ne te retiens pas, sinon je serais contraint de te priver de voir ta dulcinée. » menace d’une voix froide et impassable la Noah qui semble être au courant de la relation qu’entretien Phoenix avec Ruby.

Le sourire du mal se dessine sur le visage pâle, cadavérique de la Noah de la Révolte. Ses griffes tendues après avoir jeté son mauvais sort s'abaissent alors que les paumes de la Reine continuent encore de fumée à la manière d’une cheminée de locomotive. L'explosion est si magnifique pour les yeux cramoisis de la Louve Blanche qui ne dégage aucune inquiétude sur l'état de santé de sa fille. Impassible, froide, la Duchesse perd son sourire lorsque sa fumée pourpre dévoile son adorable phénix qui souffre des blessures causées par sa propre mère. Instinctivement, son palpitant se déchire en deux. Cassie a l'impression de revivre son passé. Où son grand-père Conor éduquait sa petite-fille pour qu'elle soit plus forte. Un entraînement douloureux, horrible, inhumain qui était plus une torture qu'un fardeau à endurer. Ses babines se relèvent, ses crocs s'entrechoquent, son or de son regard scintille d'une lueur désespérée. Phoenix doit-elle subir le sort de sa mère ? À savoir souffrir pour être plus forte ? La douleur de continuer à faire mal à sa fille est insupportable. Ses genoux s'effondrent pendant que ses mains cachent son visage. Son expression change bien vite quand elle se rend compte de l’horreur qu’elle vient de commettre. « J-je ne peux pas continuer, ma douce flamme. » déclare la mère à son enfant. « Je suis désolée d'avoir été...trop brusque. »

Des larmes coulent de ses yeux pour dégrader son maquillage. Son esprit se remémore ses propres cris de douleur lors de son entraînement supervisé par Conor Danvers. Raven spectateur de cet affrontement en ramenant du thé pour Abigail, décide de poser rapidement le plateau près de la petite table de jardin où se trouve la Prima Donna. Il court, il sprint pour arriver au chevet de l'albinos tout en se cachant la vue à cause de la lumière aveuglante de Phoenix. « Madame Danvers, il serait préférable d'adopter une autre méthode, ne croyez-vous pas ? » s'inquiète le Butler en surveillant avec attention les agissements de Phoenix L. Danvers qui brille de plus en plus, irradiant au passage la verdure alentour. Mais la louve repousse son serviteur pour se relever. La Warchief est triste mais n'abandonne pas sa proposition d'entraîner son deuxième enfant. Elle refoule sa peine, son désespoir. Cassidy grogne pour ne pas être faible une nouvelle, pas devant sa fille, pas une deuxième fois comme à l’Ordre Noir.

Marchant lentement, à la manière d'une prédatrice, le corps de la femme devient immatériel. Si des brûlures ont commencé à surgir sur sa peau, l'albinos décide de contrer l'attaque de Phoenix grâce à son Appétit de la Révolte. La Banshee décide de s'envoler dans les airs pour ensuite entrer et ressortir du corps de sa gamine. Ainsi, il ne reste plus vraiment de révolte en la rousse. « Je mérite de recevoir toutes sortes d'insultes à mon égard de ta part, Phoenix. Seulement je suis prête à tout pour que tu deviennes plus forte. » L'albinos qui reprend sa forme d'origine bien plus loin que l'effet de la capacité de l'irradiation, lève son menton pour admirer le ciel bleu bordé par des légers nuages en forme de barbe-à-papa. Dans son enfance, Conor entraînait Cassie pour qu'elle soit son outil pour le pouvoir. Sauf que Cassidy ne galope pas dans ce sens. Sa priorité à la Duchesse est de revoir sa fille en vie à chacune de ses missions. Elle souhaite la voir grandir au niveau de sa personnalité. La Baronne désire rencontrer la personne qui arrivera à faire battre le cœur de son oiseau. Enfin, Cassidy Danvers veut continuer à dorloter sa fille, car c'est son rôle de maman, bien qu'aujourd'hui soit spécial.

Alors, continuant de s'éloigner de Landrefi, la Louve Blanche invoque l'Espoir de la Révolte. L'étendard -qui prendra forme des désirs de Phoenix- est planté férocement sur le sol. « Un petit coup de pouce, ma championne. » Elle croise ses bras tout en attardant son regard sur Abigail qui reçoit le thé de Raven. L'épouse de Panabaker se mord sensuellement la lèvre inférieure en dévorant la beauté de sa dulcinée. « Imagine que, je suis le Maréchal de glace. » lâche tout à coup Cassidy en armant son arc. « Que mon désir est de capturer ta mère qui déguste le thé de Raven. Arriveras-tu à me stopper, toi qui combles mon cœur maternelle ? »