Pourquoi pleures-tu ?

La matinée fut longue et ennuyante pour la Duchesse de passage à l’Arche de Noé. Comme convenu, l’albinos s’est rendue en ce lieu détestable pour s’entretenir avec le premier apôtre : Adam. Le Faiseur souhaitait connaître les détails de son affrontement contre son Souvenir de malheur du nom de Mordred. Le balourd ne s’empêchait pas d’afficher sa réjouissance d’être débarrassé de la petite peste. Désormais, la désespérée n’a plus aucune chance de créer le désordre dans le clan des nouveaux frères et sœurs de Cassidy Danvers. Du début à la fin, la manipulatrice aussi rusée que Mordred, cache son dégoût d’être dans cet endroit et de s’entretenir avec le Comte Millénaire. Danvers n’a pourtant pas le choix depuis qu’elle a décidé d’hériter de la fortune et du titre de ses parents. Femme d’affaires depuis sa naissance, entretenir un lien de confiance avec le clan Noé est désormais cruciale pour ses ambitions d’avenir. C’est comme jouer au poker et avoir dans sa main les cartes permettant de renverser une partie à n’importe quel moment. Tout d’abord, Cassie vient de s’allier à la femme la plus puissante du Royaume-Uni : la Reine d’Angleterre. Grâce à elle, plus besoin d’un gang, plus besoin de se cacher en recevant la protection de cette femme. De plus, la cowgirl dispose à présent d’un réseau d’information beaucoup plus grand qu’avec son regretté gang de rebelles. Si une Innocence pointe le bout de son nez dans ce continent, la vampire sera au courant bien plus vite que tout le monde. Puis, grâce à sa relation avec le Comte Millénaire, l’argent coule à flots lui permettant de couler des jours paisibles sans travailler. Cependant, la Reine du Crime déteste absolument se tourner les pouces, être paresseuse c’est pas du tout son truc.

Grâce à ses deux piliers, Dame Danvers compte maintenant étendre un réseau aux États-Unis. Pourquoi ne pas acheter des mines d’or pour augmenter sa trésorerie, ou acheter d’innombrables hôtels, saloon, pour appâter les informations intéressantes pour l’affamer désireuse de révolution. Le monde est grand, cette petite planète est vaste et l’Avocate du Diable à hâte de pouvoir étendre son petit business. Les yeux de sang de la femme brillent de mille éclats à cause de ses projets en tous genres. Quel dommage que Sam ne soit plus là pour assister à toutes ces choses intéressantes. Sa présence lui manque et les moments avec lui la rendent triste. Jamais elle ne compte pardonner ce meurtre à son Souvenir qui git au fond d’elle. Mordred va souffrir un long moment avant d’avoir la chance de pouvoir s’entretenir avec Cassidy.

Assise depuis le début sur un fauteuil, jambes croisées, la rebelle termine sa tasse de thé infecte qui ne vaut même pas une goutte d’un whisky immonde. Elle y affiche une petite grimace en tirant sa langue lorsque le Faiseur lui tourne le dos pour attraper une mallette ramenée avec soin par un Akuma majordome. Le gros donne la petite valise à la femme et se met à rire comme à son habitude. Doucement, la mini-malle est ouverte par l’Américaine et y découvre des tas de billets à l’intérieur. Un sourire satisfait rayonne sur le visage blanc de Cassie. Sa cupidité pour l’argent est un gros défaut pour elle et risque de lui causer des problèmes un de ces jours. C’est d’ailleurs à cause de ce défaut que le Comte Millénaire arrive toujours à trouver un accord avec Danvers. Tel un pêcheur usant d’un billet en appât pour faire mordre à pleine dent la Révolte qui git dans l’eau. Un nouveau travail s’offre à la révolutionnaire. Organiser une fête bourgeoise pour y semer la mort afin de créer des nouveaux Akuma. Tend que les victimes sont des salopards de bourges profitant de leur statut pour dévaloriser les pauvres, Cassidy ne bronche absolument pas et exécute cette tâche avec grand plaisir. Bien entendu, elle va devoir être prudente et prétendre que cette fête soit organisée par une autre personne qu’elle-même, sinon adieu sa relation avec la Reine Victoria.

Refermant la malle de billets, la femme se lève de son siège, attrape son chapeau pour le placer sur sa tête, s’incline de manière très professionnelle devant son patron et quitte la pièce avec une grande hâte de partir de cet endroit puant et méprisant. La menteuse s’apprête donc à partir en empruntant une porte de l’Arche mais s’arrête aussitôt en y flairant une odeur tout à fait délicieuse pour la Révolte. La louve plisse ses cristaux rouges, fronce ses sourcils et remarque que le parfum envoûtant faisant gronder l’estomac révolutionnaire de Cassidy est mélangé à beaucoup de choses intéressantes pour la prédatrice. Haine, désespoir, solitude, tristesse forment un tout pour y cacher une envie de se révolter. De ce fait, lorsque cet arôme caresse délicatement les narines de Cassie, des larmes se mettent à couler depuis ses orbes. Quel dommage que ces petites perles d’eau assassinent le maquillage de la femme du Wild West, maintenant elle ne va plus ressembler à grand-chose. Un long soupir se dégage donc de ses poumons et Danvers décide de changer de plan. Sa curiosité souhaite connaître d’où viennent ces sentiments si déchirants. Elle ne tarde donc pas à entrer dans les jardins magnifiques de cet Arche qui n’égalisent aucunement ceux de son domaine.

En cherchant légèrement, l’Américaine découvre une Akuma, porteuse d’une chevelure de feu, disposant d’une beauté attachante mais non attirante pour les envies de dragues de l’amoureuse des aventures d’un soir. Doucement, avec des pas de Loup, la gloutonne s’approche de sa cible puis s’arrête à quelques mètres prenant soin de retirer ses larmes de ses yeux tout en faisant attention de ne pas trop dégrader encore plus son maquillage qui vient de couler.

« Besoin d’un peu de compagnie ? » demande d’une voix douce la criminelle. « Tu es triste de ne pas être avec la personne que tu aimes ? Une aventure amoureuse qui tourne mal ? J’arrive à sentir ce que tu ressens. Ta haine, ta colère, ta tristesse, toutes ces choses m’ont fait venir jusqu’à toi. » Elle se stop un instant, attrape dans une poche intérieure de son blouson un mouchoir en tissu et le propose à la gamine. « Je suis Cassidy. Cassidy Danvers, l’élue de la Révolte. »

L’enfant ne prend pas le mouchoir tendu par la Duchesse ce qui cause un léger soupir de déception de la part de l’albinos. Pliant avec soin le petit morceau de tissu, elle se met à sourire en y apercevant de ce qui pourrait être de la surprise à l’encontre de l’Akuma. N’acceptant pas son petit geste ; c’est-à-dire de prendre ce petit mouchoir, la gamine ne se présente pas non plus laissant donc un échange de présentation dans le vent. Heureusement que Cassidy Danvers n’est pas une femme très cruelle car cette dernière n’aurait pas hésité à hausser le ton pour avoir une réponse sur l’identité de l’Akumette. La louve semble avoir été dans le vrai en mentionnant que la raison de la tristesse ou du moins du moral à zéro de la petite pourrait être à cause d’une relation amoureuse. Heureusement, la Noah est là pour régler l’affaire. Les relations amoureuses c’est dans son domaine bien que la Seigneuresse du mal ait reçu un grand nombre de râteau ces derniers temps. Que ce soit pour cette ravissante poupée du nom d’Adelheid, ou bien d’Andraste la danseuse pyromane, ou encore de Wil Hartmann, voire même de cet exorciste roux terriblement chauffant qui semble être déjà casé. Un haussement d’épaules survient et la vampire préfère en rire dans sa tête plutôt que de déprimer. Ils loupent une occasion en or de sortir avec Cassidy. Revenons aux moutons au lieu de parler d’une pièce de théâtre à la Roméo et Juliette, sachant que son petit cœur n’est absolument pas guéri sur la perte de sa fiancée : Scarlet. Quoi ? Comment ? La Révolte ose flirter avec d’autres personnes alors qu’elle est en couple ? Oui, c’est un fait. Mais bon, des aventures d’un soir ce n’est pas tromper, non ?

« Une aventure qui tourne mal ? » redemande la criminelle en cherchant dans sa poche un petit miroir pour sursauter de surprise en voyant son maquillage dégradé par ses larmes. « Moi ? Pleurer ? » Elle se met à rire doucement et ébouriffe les cheveux de feu de la jeune fille d’une manière très attentionnée. « Tu as raison, mes larmes sont souvent farceuses. En fait, dis-toi que je suis triste pour toi. » annonce la rebelle en y plaçant sa main gantée d’un gant blanc composé d’un tissu très cher sur le cœur de la demoiselle. « Car j’ai ressenti les sentiments que tu viens de dégager dans ce magnifique jardin. Endroit qui d’ailleurs est sûrement le mieux dans cet Arche pourrit. »

La bourgeoise s’assoit sur un banc en bois, dépose sa valise contenant une somme phénoménale de livres sterling et attrape dans sa poche une petite boîte très pratique pour refaire son maquillage. La femme a pris l’habitude d’emmener tout le temps avec elle de quoi refaire sa petite beauté car c’est souvent que les larmes de la Révolte s’amusent à gâcher son magnifique makeup en ressentant les émotions des personnes. Doit-on dire que le Souvenir de Noah est très émotif ? Oui, elle l’est et le sera toujours, bien que cette chose soit destructrice pour ce monde…

« Il n’y a pas de quoi être impressionné en apprenant que j’incarne ladite Révolte. » avoue la meurtrière en terminant déjà de refaire son œil droit. « La Noah de l’Amour est pour moi plus impressionnante. Je me demande si les hommes et les femmes arrivent à résister à son charme naturel. Ou bien Angsthasia, la Noah de la Peur qui dispose d’un talent de musicienne hors du commun. Par contre, il n’y a rien d’impression pour ce grand pervers de Sheryl, ou de cette petite garce de Road ou même… » Les cristaux de sang de Cassidy se changent tout à coup en un jaune destructeur et assassin. « …de la gamine planche à pain représentant le Savoir. Cette petite saloperie qui va bientôt lécher mes bottes en me suppliant de ne pas lui faire du mal. »

Répondant à l’appel de ses sentiments négatifs à l’encontre de Dominus alias Adalia et des poussières, la fumée pourpre se dégageant des doigts de Danvers pour briser violemment le petit miroir en plusieurs morceaux. L’amoureuse de la Détective vient de déclarer une guerre ou plutôt vient de creuser sa propre tombe en ayant assassiné Scarlet. Même s’il s’agissait de l’autodéfense et que grâce à son geste Cassie triomphe de Mordred, la renégate compte causer un drame mille fois plus pire à l’auteur de cette souffrance rongeant la prédatrice de l’intérieur.

« Tu ne m’as pas dit ton prénom, ma jolie. » dit-elle en terminant de se refaire une petite beauté. « D’habitude les gens se présentent après avoir entendu mon nom et prénom. Peut-être as-tu peur de moi ? Pourtant je ne suis pas une psychopathe, du moins pas aujourd’hui. Es-tu une petite rebelle dans l’âme ? Si c’est le cas, je vais beaucoup t’apprécier demoiselle à la chevelure de feu. » La Noah croise ses jambes puissantes, fronce ses sourcils rivalisant avec la couleur de la neige, et ses cristaux d’or ne quittent pas un seul instant le regard de sa nouvelle rencontre. « Évite de me vouvoyer par contre, j’ai l’impression d’être super vielle en entendant le ; "vous". »

Elle est toute mimi, toute mignonne cette petite Akumette aux cheveux flamboyants. Elle semble confuse sur les dires, les paroles, les aveux de la Révolte qui ne se gêne aucunement à critiquer la famille Noah ou bien à la complimenter (sur de rares occasions). Cassidy est comme ça. Entière, franche de nature. Quand elle a une phrase, une idée, une pensée à dire, la rebelle le fait sans aucune retenue. Que ce soit de complimenter une personne. Que ce soit de rabaisser un individu se trouvant un peu trop perché dans les nuages. Que ce soit de dire à voix haute et sans gêne qu'un homme ou une femme ayant attiré son attention, détient une structure corporelle tout à fait remarquable. Vulgaire, arrogante, vivante, attentionnée, coureuse de jupons, Cassidy possède ces adjectifs et est fière de les garder.

L'étrangère préfère ne rien avouer, ne rien dire sur les sentiments qui la rongent. Ça déçoit l'Avocate du Diable, mais autant rester silencieuse sur le choix de la gamine. Danvers n'a aucun ordre à lui donner et aucune envie de jouer le rôle du maître. Elle a déjà connu ce genre de cas, avec Sam son ancien Akuma adoré. Mort à cause de Mordred, la louve s'est jurée de ne plus donner d'ordre à un démon possédant une part d'humanité, possédant ce petit truc qui les différencie des autres machines ordinaires qui ne pensent qu'à tuer pour évoluer. Cette fillette a l'air d'être un petit trésor. La prédatrice le ressent et demeure inquiète sur ce que renferme le cœur de l'adorable adolescente.

« C'est rien ? Vraiment ? » redemande la Duchesse en se caressant à l'aide son index sa babine inférieure recouverte d'un rouge à lèvres rouge pétant. « Pas besoin de me le cacher. Je ne suis pas ici pour me moquer de toi, gamine. Je suis inquiète sur ce que renferme ton cœur. Il a l'air brisé et éprouve un désir de révolte. Je peux peut-être t'aider à apaiser ce que tu ressens. » avoue la cowgirl en lui souriant tendrement comme une mère à son enfant.

La Révolte échappe un petit rire lorsque la petite ne pensait pas que la famille Noah pouvait avoir des relations assez tendues de l'intérieur. Eh oui, tout n'est pas rose chez les Apôtres surtout lorsque la Révolte arrive pour y mettre du désordre. Mordred est détestée de beaucoup de Souvenir dont particulièrement pour Adam et Dominus. La jeune femme adoptant l'apparence d'une Elf terriblement canon pour Danvers, avait envisagé de s’allier avec Néah mais au final elle a été tuée comme beaucoup d’autres. Peut-on dire que Mordred est une traîtresse ? Non, c’est juste une gamine désespérée qui n’a rien fait au Clan Noah. C’est juste son caractère et comportement qui causent des tensions.

« Il n'y a que les jumeaux qui arrivent à avoir un lien parfait chez les Noah. Au moins les deux ne vont pas s’entre-déchirer pour un oui ou pour non. » Une attitude lasse se dégage de Cassidy qui n'en peut vraiment plus de jouer les nobles. Elle sort de sa poche une cigarette et l'allume pour tenter de se changer les idées. Dommage que son whisky ne soit pas sur elle. « Tu en veux une ? » demande la femme en proposant une cigarette. « Ces choses peuvent tuer les humains, mais nous sommes tous deux passés à un stade bien différent. »

La Conseillère de la Reine apprend enfin l'identité de la gamine et elle ne peut pas s'empêcher d'être surprise. Phoenix en prénom ? Vraiment ? Cassidy s'attendait à une Laura ou Lena ou Elizabeth mais faut croire que non. Phoenix c'est super-stylé et autant l’avouer, Dame Danvers est un peu jalouse de ne pas avoir un prénom aussi classe et rare. Puis, elle perd son sourire en voyant que la fillette s'abstient de ne pas être une rebelle dans l'âme. Phoenix allait l'avouer mais préfère au final le mentionner au passé. Alors, en suivant comme à son habitude la première idée qui arrive dans sa cervelle révolutionnaire, la femme du Wild West se relève, s'approche dangereusement de Phoe, se met à sa hauteur et l'enlace tendrement. Sa main droite vient caresser les magnifiques cheveux de Lanfredi comme une mère le ferait, comme une maman aimante devrait faire.

« Ne dis pas ce genre de choses. » dit-elle d'une voix douce. Cassidy enlève son étreinte, puis caresse cette fois la joue gauche de la fillette. « Tout comme un phénix, tu renais de tes cendres. Tu demeures et resteras une petite rebelle dans l'âme, ma chère demoiselle. » À présent, Cassidy poke par amusement le bout du nez de l'Akuma. « Avec moi, tu n'es pas obligée de jouer le rôle du toutou des Noah. En ma présence, tu peux être toi-même. D'ailleurs, j'aimerais que tu sois la véritable Phoenix Lanfredi. Ce n'est pas un ordre, mais une demande voire un vœu. » La femme relève le menton de la fille et continue de lui adresser son plus beau sourire. « Si tu as envie de pleurer, tu peux le faire. Si tu souhaites gueuler sur quelque chose, fait le. Si tu veux rigoler, montrer ta joie, ou bien parler de tout et de rien, tu peux également le faire. »

Oui, la Révolte est sincère sur ses paroles car elle voit en cette Akumette, une flamme qui ne demande que l’autorisation pour grandir encore plus pour ne plus jamais être éteinte.

« Qui est ton maître ? » questionne Cassidy à Phoenix en fronçant ses sourcils.

Elle se met à rougir pour presque rivaliser avec la couleur de ses cheveux. Elle se met à rire et donne de la chaleur au cœur de la Noah. Elle semble enfin heureuse comme l'espérait absolument la Duchesse. Phoenix Lanfredi vient de renaître une nouvelle fois, sous la demande de la rebelle. La petite désespérée vient de partir pour prendre place à une magnifique flamme. La noble contemple donc ce joli brasier qui grandit tout doucement et fait briller l'éclat écarlate des pierres précieuses de Cassidy. L'albinos se met également à rougir car elle n'a jamais rien vu d'aussi mignon et adorable durant sa vie de révolutionnaire. Si Cassie aurait pu être fertile, si elle aurait eu la chance d'avoir sa petite princesse, elle souhaiterait absolument que son enfant soit comme Phoenix. L'envie de la câliner, de la prendre dans ses bras, de frotter sa joue bien chaude sur celle de Lanfredi est bien trop oppressante et douloureuse à chaque seconde de résignation pour ce ou plutôt ces gestes. Phoenix Lanfredi, aux yeux de la daronne, elle mérite tout le bonheur que peut apporter ce monde. Un sourire angélique se dessine sur Cassidy.

« Oui, tu es Phoenix. » affirme l'Anglaise en se mettant à rire de manière douce. « Ton prénom est si beau et il accompagne ta beauté, ravissante demoiselle. » Sa main se remet à caresser tendrement la joue de l'Akuma, un geste qui était bien trop dur à maîtriser. La peau de la gamine est douce, on dirait une poupée en porcelaine. Pourtant elle n'a rien d'un jouet car c'est un oiseau rare et brûlant qui représente Phoenix. « Mais tout le plaisir est pour moi. » avoue la Duchesse après les remerciements de l'Akuma. « Tu n'as pas à me remercier. Te voir agir par toi-même devient mon cadeau de ma journée ennuyeuse. »

Puis, l'ambiance apaisante presque familiale se détruit après la dernière question de l'Avocate du Diable. Elle souhaitait connaître le maître de cette ravissante Akumette et la réponse de Phoenix provoque des frissons désagréables à la Seigneuresse du Mal. Salvatore. Le Noé Salvatore Amora. Hypocrisis... Cette personne n'est pas inconnue aux yeux de la Noah. Il figure sur la liste des personnes lourdes et chiantes de Cassidy. Un long soupir d'énervement s'échappe des lèvres envoûtantes et terriblement attirantes de l'albinos. C'est un gâchis que Phoenix soit au service de cet homme répugnant. Elle aurait tellement aimé que l'oiseau de feu soit libre comme le vent pour lui proposer d'être son démon personnel, comme Sam l'était dans le passé. Oh oui, Cassie pensait déjà à la considérer comme sa propre fille, la dorloter comme une mère, l'aimer comme son premier enfant. Mais Salvatore se trouve devant son chemin. Toutefois, en aucun cas Cassidy va reculer ou s'arrêter devant ce piteux obstacle. Autant le détruire, le piétiner pour continuer d'avancer.

« Oui. Je le connais. » La Duchesse qui est désormais très froide et très mécontente arbore un léger sourire coquin, malicieux. « Un gros pervers ? Lui ? Sérieusement ? Ma petite chérie, c'est juste un puceau qui restera célibataire pour le restant de son existence. » Enfin, la Duchesse vient de partir pour laisser sa place à la rebelle, à la cowgirl, à la Reine du Crime de l'Ouest Américain. « J'espère cependant qu'il ne te demande pas de faire des choses pour adultes ? » gronde la Duchesse en refermant ses crocs de colère. « Si c'est le cas, je risque de le castrer à vie pour le rendre stérile et sans descendance. »

Danvers se met à râler, de la fumée pourpre s'échappe des paumes de ses mains pour y matérialiser deux révolvers. De ses pouces, les chiens sont actionnés. Puis...les chargeurs des armes sont vidés en moins d'une seconde. Chaque balle est rentrée dans un même orifice se trouvant dans la terre du jardin.

« Tu habites où actuellement ? » questionne la tireuse en faisant des moulinets avec ses armes qui disparaissent d'un seul coup dans un nuage de fumé violet. « Chez ce type ? Tu veux pas plutôt vivre dans ma baraque ? J'ai des chambres de libre et j'avoue que j'aurai bien voulu t'adopter. Là ! Maintenant ! Tout de suite ! Car je t'avoue que je rêve d'avoir une chose que le monde, ma vie, ne peut m'offrir. » La Reine du Crime se tourne pour faire face à Lanfredi. « Une fille. Un enfant qui te ressemble. »

Pendant un petit court instant, la maîtresse de la Révolte observe le trou béant qui a accueilli les douze balles des revolvers de Cassidy. De la fumée s'en dégage encore, il en reste un petit peu, un chouya. Les billes de sang de la Duchesse sont inexpressives pendant un temps. On ne peut donc pas savoir à quoi pense actuellement Danvers. Est-elle en colère ? Ou bien heureuse ? Le mystère reste de marbre car l'albinos est devenue une maîtresse pour cacher ses réels sentiments aux yeux des gens. Puis, soudainement, la femme se tourne auprès de l'Akuma, de cette jolie demoiselle qui ne laisse pas indifférente la louve solitaire qui marche sur le chemin embrasé de la Révolte. Son cœur, du moins cette chose qui souhaite continuellement se rebeller sur tout et n'importe quoi, commence à battre ou plutôt à chanter une douce mélodie envers Phoenix Lanfredi. Ça réchauffe encore plus le corps vide de cette manipulatrice qui désire un jour jouer ou plutôt devenir une mère. De pouvoir s'occuper de son propre enfant, de le voir grandir et l'aider à s'épanouir. Mais ce monde préfère refuser cette offre, ce rêve à cette femme qui respire et provoque de la Révolte continuellement. Mais Cassidy Danvers ne va pas reculer. La grande-Duchesse ne va pas faiblir. La Conseillère de la Reine d'Angleterre, de Sa Majesté ne va pas s'arrêter sur son chemin. Oh non. Jamais. Car Cassie trouve toujours un moyen de renverser son ennemi pour remporter la victoire. Pour montrer que c'est elle la meilleure. Que ce monde ne pourra pas la stopper car quand on ne fait qu'un avec la Révolte, on obtient tout.

Un sourire rassurant se pose sur le visage blanchâtre, pâle de Cassidy quand Lanfredi lui demande si ses paroles pour l'adopter son sincère ou non. Évidemment que la louve est sincère. Comment ne pas passer à côté de cette gamine si mignonne débordant de cutance ? Et puis, le flair de la prédatrice sent une grande puissance en Phoenix. Pourquoi cela ? Car son sang de machine dégage une forte odeur de révolution, de rébellion, du moins tout ce qui attise l'appétit maladif de la louve. « J'ai pour principe de ne pas envoyer des paroles en l'air quand il s'agit d'un sujet sérieux, ma petite braise. » lâche doucement la daronne en tournant autour de l'oiseau légendaire. « Tu es l'image exacte de l'enfant que je désire. Bien entendu, tu peux refuser et je ne t'embêterai plus sur ce sujet. »

Danvers se sépare de plusieurs mètres de l'Akuma aux cheveux de braise. Elle se penche pour admirer les roses qui sont magnifiques, bien entretenu mais moins charmante que ses fleurs dans son Domaine. Elle y respire l'étrange parfum de ces êtres vivants qui poussent sous la terre pour montrer leur beauté au soleil qui est très haut dans le ciel. Silencieusement, la prédatrice écoute les dires, les récits de la petite fille au sujet de son passé qui est très douloureux à entendre et à imaginer. Les crocs de la femme se resserrent, ils ont même failli se planter dans ses lèvres envoûtantes qui hypnotisent les hommes, ces mâles qui souhaitent pour beaucoup d'entre eux posséder la réelle Révolte. « Je n'arrive pas à imaginer ce que tu me dévoiles, ma petite braise. » dit-elle d'une voix triste et à peine audible aux oreilles de Phoenix. Des larmes s'échappent de ses cristaux rubis qui sont bien trop émotifs depuis cette rencontre imprévue. « Mes parents ne m'ont jamais aimé car je refusais de suivre la destinée qu'ils m'ont tracé. C'était soit je devenais un objet, un outil pour les monter en grande estime dans la haute société. Soit j'embrassais la Révolte pour connaître la liberté et vivre de mes passions, de mes envies sans être enchaînée. » Cassidy ferme son poing férocement ce qui entraîne des petits échappements de son don naturel depuis ses paumes. Sa fumée pourpre menaçante englobe sa main fermée puis disparaît tout à coup dans les airs. « Une autodestruction ? » De quelques pas lents et menaçants voilà que Cassidy est proche de Phoenix pour la regarder de haut avec fureur. Son visage est froid, glacial mais ses yeux dégagent un brasier qui ne pourra jamais être éteint. « Alors tu es tellement désespérée que tu souhaites enlacer la mort...je vois...je comprends ton ressentiment. » Délicatement, la daronne se place derrière l'Akuma comme si la manipulatrice allait planter une dague par-derrière pour assassiner cette merveilleuse chose de ce monde. Mais au lieu de se comporter comme un assassin, la louve adopte une autre méthode. La violence n'est pas au rendez-vous et le sang ne va pas couler. Au lieu de cela, Cassidy emprisonne Phoenix dans ses bras par un câlin tout doux, tendre et délicat que ferait une mère aimante à son enfant. Son menton se pose sur le haut du crâne de Lanfredi et délicatement Cassidy berce la désespérée de droite à gauche par des petits mouvements. « Phoenix, ma petite braise, si tu acceptes de t'abandonner à la Révolte, je te promets de te sauver, de devenir une mère aimante qui surpasse ton imagination. » Elle se baisse, retourne ou plutôt pivote l'Akuma de l'autre sens pour que les billes de sang de la Duchesse caressent les cristaux de Lanfredi.  « Tu veux que je te montre ce qu'est une vraie mère ? Alors si tu souhaites voir cela, pourquoi ne pas faire tes bagages et habiter chez moi ? Tu pourras voler de tes propres ailes et si tu veux des câlins tu en auras autant que tu veux de ma part. » De nouveau, la plume de Cassidy caresse la joue de l'oiseau légendaire. « Car si tu acceptes de devenir mon enfant, de réaliser mon rêve de gamine que je chéris encore et toujours, alors je ferais tout mon possible pour... » Son autre main se pose à l'endroit où devrait battre le cœur de Phoenix.  « ...remplir de bonheur, d'espoir à ce cœur et cette âme qui font vivre cet oiseau légendaire. »

Est-ce des larmes de joie qui perlent le long de ses adorables joues ? Ou bien est-ce de la tristesse qui agresse le magnifique visage de cette braise impressionnante ? La louve reste muette en regardant la petite Akumette qui elle aussi ne fait qu’un avec le silence. Elle semble sourire, ce qui doit être une bonne nouvelle pour Cassidy qui voit cette gamine comme sa propre fille, son propre bourgeon qu’elle a toujours voulu avoir. Cela lui refait penser à son terrible passé, à cet horrible événement où en vérité la Duchesse a accouché d’un bébé, d’une petite demoiselle sauf que la vie a décidé de tuer l’espoir de la rebelle dès sa première seconde dans ce monde. L’albinos se souvient encore de ses effroyables nuits, à pleurer de tristesse, de désespoir de ne pas avoir eu la chance d’être mère, d’apprendre par la suite par le docteur que la Reine ne pouvait plus donner un Prince ou une Princesse. Elle était devenue stérile et ses parents l’ont lourdement torturé à cause de cela. Des marques physiques sont encore présentes derrière son dos. Des cicatrices sont toujours implantées dans son palpitant et dans son âme. Pourquoi une telle haine à son égard alors que Cassidy ne souhaitait qu’une seule chose ; être une femme libre. Repenser à ses choses lui pince énormément son organe battant qui est fissuré, déchiré, en miettes, ne travaillant que pour la Révolte, que pour cette chose, ce sentiment, cette arme qui lui permet d’être forte en apparence mais encore faible à l’intérieur. D’ailleurs, en y repensant, en se souvenant, Cassie détient aussi une belle cicatrice près de son cœur, là où son père a tenté de l’assassiner pour n’être qu’une abomination à ses yeux de démon. Ses poings se resserrent, la colère monte en elle, puis soudainement tout s’arrête lorsque deux ailes de flammes majestueuses l’enlacent avec amour. Un sentiment rare, qui peut prendre n’importe quelle force dont actuellement celui d’une fille à sa nouvelle mère. Ainsi, la Louve Blanche enroule son bras gauche autour de Phoenix et cache ses yeux de sang derrière son avant-bras droit dont la manche de son manteau de bourgeoise s’humidifie légèrement à cause de ses larmes de joie. Cassie pleure également, tout comme l’adorable Phoenix. Les paroles de la jeune fille réchauffent considérablement le palpitant de la daronne. Cette chaleur ressemble beaucoup à celui d’un feu de camp ou bien celui d’une cheminée. Cette sensation que donne inconsciemment l’oiseau légendaire redonne de l’espoir pour la rêveuse.

Phoenix désire partir d’ici. Elle veut s’éloigner de Salvatore Amaro car c’est ce que la petite souhaite, comme celui d’un rêve tant attendu et désiré. Mais ce n’est pas tout, car Lanfredi souhaite avoir réellement Cassidy Danvers comme véritable mère. Ainsi, l’hôte de Mordred pose son menton contre le crâne de son nouvel enfant, referme son étreinte pour l’enlacer tendrement tout en se mettant à la bercer, une nouvelle fois encore. Cela dure un petit moment, et de ce petit laps de temps, l’albinos lui chante une douce mélodie provenant de son morceau favori qu’elle joue rarement au piano. La musique qui correspond à son amour pour Samuel et Samantha, les domestiques qui étaient pour elle, des véritables parents. « Je ferais tout mon possible, pour ne pas te décevoir, ma tendre fille. » chuchote la louve à la demoiselle d’une voix faible et baignée de bonheur. Elle embrasse son front, puis resserre un peu plus son étreinte pour savourer ce moment que Cassidy n’aurait jamais pensé connaître et vivre… Le petit câlin d’une mère à sa fille se termine et cela déçoit un petit peu Cassie qui souhaitait encore profiter de cet instant. La Conseillère de la Reine se met à rire doucement à cause du visage de Phoenix remplit de larmes. De ce fait, la daronne sort de son manteau rose un mouchoir non utilisé et se permet d’essuyer les quelques gouttes de larmes de sa fille. Après tout, une mère peut bien faire ce genre de petite action, non ? « Ne t’excuses pas ma chérie. » répond Cassidy en continuant de papouiller le visage de son enfant. « Tu n’as pas à l’être devant moi. C’est normal de pleurer, d’exprimer sa joie, de câliner une personne. Sais-tu pourquoi ma petite braise ? Car même si tu es différente des êtres humains par les actions de notre Prince, tu restes toujours humaine. Tu peux ressentir les émotions, comme moi, comme n’importe qui. J’ajouterai même que tu es la plus adorable de ce monde car tu as réussi à me redonner de l’espoir sur ce que je suis…devenue. Alors je t’en remercie, Lady Phoenix Lanfredi Danvers. »

Reprenant de la distance, la Duchesse reprend sa mallette donnée par le Prince Millénaire qui se trouvait près du banc de tout à l’heure. Puis, c’est en inspectant l’heure sur sa montre à gousset donnée par la Scandaleuse, que la Conseillère est légèrement rassurée. Oui, elle a encore du temps avant de rejoindre le Palais de Buckingham pour participer à une réunion très importante. Rangeant l’outil servant à donner l’heure dans la poche de son resplendissant manteau coûtant plus qu’un bras et une jambe, la louve qui s’apprête à rejoindre la sortie, se tourne pour fixer Phoenix. « Il me reste encore un peu de temps, veux-tu venir avec moi dans mon Domaine ? Je pourrais te donner une chambre définitive et te préparer un chocolat chaud. À moins bien sûr que tu préfères rester dans cette Arche lugubre. Dans tous les cas, si jamais tu veux venir avec moi, je te suggère de rassembler tes affaires dans une valise pour emménager chez moi ou plutôt devrais-je dire, chez nous. »

Des étoiles illuminent les iris de feu du petit ange ou plutôt du petit brasier qui n'est pas si inoffensif que ça. Cela fait rire doucement la louve qui devient très heureuse, peut-être l'est-elle pour la première fois de son existence ou du moins depuis qu'elle est une Noé. Que c'est dur de résister de l'emprisonner à nouveau dans ses bras. De l'enlacer tendrement comme une mère, de lui dire des mots doux pour tenter de faire sourire cette magnifique flamme, de la faire grandir pour qu'elle se transforme en un terrible incendie resplendissant à admirer, à regarder, à contempler. Voilà déjà d'innombrables idées qui entrent, se créer dans l'esprit rebelle de la Duchesse. De se balader à cheval en compagnie de Phoenix, de lui acheter des robes, des sucreries, des jouets et autres choses pour lui faire plaisir. De lui préparer des petits plats, de jouer avec elle... Mais tous ces petits plaisirs sont sûrement futiles car Phoenix n'est pas une enfant mais une jeune femme, une adulte, du moins de ce qu'elle en dégage. Oh la la, difficile de cacher sa joie qui explose à l'intérieur de Cassidy. Elle ressemble à une mère qui vient de mettre au monde son enfant et s'extase déjà des nombreuses possibilités futures à ses côtés. Son rêve se réalise enfin. Ce vœu d'être une mère, ce désir d'élever son propre enfant. Si seulement...son bébé n'était pas mort quand elle avait accouché de son premier et dernier enfant. De ce petit bourgeon qui normalement aurait les mêmes cheveux blancs que la Duchesse. La vie est bien cruelle par moments...

Alors, Cassie se met à hocher de la tête en réponse à la demande de Phoenix. Elle doit attendre sa fille qui se précipite dans sa chambre. L'oiseau légendaire semble avoir hâte de préparer ses affaires pour rejoindre son nouveau foyer. Elle n'est pas la seule à être pressée de ce nouveau futur car Cassie l'est également, comme la puissance d'une tonne de TNT. Ainsi, la Conseillère de la Reine décide de l'attendre près de la porte de Road qui donne accès à l'entrée de son Domaine. Ayant posé sa valise entre ses deux bottes à talon, la louve demeure patiente, silencieuse, immobile comme une statue, fixant attentivement le chemin, le couloir dont doit apparaître Phoenix pour rejoindre la daronne. Mais elle ne vient pas... Une demi-heure s'est écoulée, Cassie désespère discrètement. Peut-être que la petite a changé d'avis et par peur ne souhaite pas le dire à l'Anglaise. Elle baisse son visage blanchâtre, cache son regard sous l'ombre de son chapeau, cesse de sourire...

La Révolte ne dit pas un mot, elle est perturbée, triste, devient désespérée. Mordred observe dans l'ombre cette situation n'y prenant aucun plaisir à être témoin de son hôte qui une nouvelle fois n'a pas de chance pour vouloir accomplir son rêve. Cassidy bouillonne tout d'un coup, subitement, comme une flamme qui apparaît sur le bout d'une allumette. De la fumée pourpre se dégage de ses phalanges, de ses griffes, ça la recouvre entièrement peu à peu, prenant la forme non physique de la Dame Noire, de Mordred. Espérer ? Cela ne sert à rien pour ce rêve si futile, si stupide. Un désir d'une gamine qui n'a aucunement grandi. Elle se détourne, fait face à la porte de Road, pose sa plume sur la poignée, la tourne pour l'actionner. Puis, c'est en voulant ouvrir afin de pouvoir quitter cet endroit que la louve n'aime pas, que son instinct féminin lui dicte de quand même chercher la chambre de Phoenix pour vraiment comprendre la raison de sa non venue...

D'un premier pas décidé, d'un deuxième déterminé, l'hôte de Mordred, la Reine du Crime, Cassidy Becky Danvers cherche à la hâte la chambre de son petit ange. La mère est inquiète pour son enfant. Afin d'éviter de trop chercher, de se perdre également, elle demande sa destination à une servante Akuma qui lui répond où se trouve les quartiers de la pyromane. L'Avocate du Diable met moins d'une minute à arriver à son objectif pour voir avec horreur...Salvatore qui tente d'ouvrir la porte de sa fille à elle. C'est ainsi, que d'une colère noire, la fumée pourpre de la Révolte englobe le corps de l'hôte du Souvenir. Au moment où le Noah tente d'entrer chez Phoenix, Cassidy serre ses poings et se met à rugir, à hurler. Une voix accompagnée d'un écho dévastateur pouvant se faire entendre à des kilomètres à la ronde, limite à faire trembler les murs...

Voilà donc la raison du retard de son tendre et cher enfant. Salvatore. Salvatore Amaro. La Révolte ne reculera pas, la rebelle récupérera Phoenix quitte à décevoir le Prince en blessant Salvatore. Alors, sans prévenir, sans se soucier que cet homme se trouve être du même camp, Cassidy envoie un rayon de sa fumée pourpre contre le Noah, la Colère de la Révolte frappe l’Hypocrisie. Espérons que les murs de l'arche soient assez résistants contre l'explosion qui se produit...une détonation qui reste tout de même contrôlée par les soins de Mordred pour ne pas blesser Phoenix par les sentiments explosifs de son hôte Cassidy.

Une colère monstrueuse, terrifiante, agressive vient de frapper en direction de l'Hypocrisie. Il est vrai que ce n'est pas très correct de s'en prendre à sa propre famille, mais Cassidy ne peut pas agir autrement. Surtout après avoir entendu les plaintes de Phoenix Lanfredi, sa fille à elle. Oui, la Duchesse considère déjà ce démon comme son propre enfant et elle est prête à tout pour venir la secourir, afin de la protéger, quitte à y laisser la vie. Son instinct maternel est une force cachée et très impressionnante dans son organisme. Elle est une louve et pas n'importe lequel car c'est l'Alpha, le chef de la meute qui marche toujours derrière son groupe pour s'assurer de ne pas laisser un membre de sa famille à elle, derrière. De plus, Cassidy n'en est pas à son premier coup au sujet d'attaquer ses frères et ses sœurs Noés. Dans la meute, il y a toujours des bagarres pour déterminer un rang Prédéfini. C'est la loi de la nature, le règne de la vie. La Révolte s'est donc déjà disputée contre le Savoir, en perdant malheureusement contre ce dernier qui agissait avec une impressionnante fourberie. Désormais, la louve reste prudente, fixant au loin le Savoir et patientant, attendant, observant qu'une occasion se présente. Oui, Cassie désire se venger contre Dominus car son ancien logement est détruit, ses louveteaux en phase d'adolescence ont été tué et sa compagne n'est également plus de ce monde. Tant de sacrifices pour une simple rancune nourrit depuis longtemps entre la Révolte et le Savoir. L'albinos fronce ses sourcils en repensant à ses choses tout en sentant sa colère disparaître peu à peu de sa peau après avoir attaqué Salvatore Amaro. Ses billes d'un doré menaçant qui luisent, brillent de mille feux, s'éteignent progressivement lorsque la Colère de la Révolte frappe de plein fouet Salvatore. La Duchesse est désormais vidée de ses forces, sentant des fourmillements sur plusieurs parties de son corps. Dont ses jambes cachées par un pantalon blanc coûtant une véritable fortune. Ses pieds habillés de ses bottes à talon dont de nombreuses femmes désirent s'en arracher. Puis ses doigts, ses fines phalanges douces où ses ongles sont imprégnés d'un vernis noir. Elle ressent de la fatigue, sa vue se brouille un peu, Cassie a le vertige mais cette dernière tient bon, refusant de plier le genou.

La porte de Phoenix s'ouvre en trombe, de manière brusque, d'une façon précipitée. Voilà que l'oiseau légendaire se précipite sur Cassidy afin d'attraper l'une de ses plumes et de l'entraîner plus loin. La Baronne ne pipe pas un mot, suivant sa fille, ne regardant pas derrière elle car l'Anglaise ne ressent pas les sentiments violents de Salvatore, mais juste de la confusion. Puis, le chemin les emmène à leur première rencontre, dans les jardins. Ce n'est nullement la direction, l'endroit où la porte de Road est installée. La gamine s'est trompée. Retirant sa plume de celle de sa fille, Cassidy craque ses doigts engourdis en les pliant et dépliant, souhaitant chasser les effets indésirés de l'utilisation excessive de ses pouvoirs. Ensuite, la rousse ou plutôt la demoiselle détenant une chevelure à l'identique des iris de Cassie, se met à parler. D'après la pyromane, Salvatore va vite s'en remettre et revenir chercher son dû. Qu'il n'a sûrement pas apprécié d'être attaqué par surprise par la louve en furie. « Qu'il essaye de venir te chercher et je serai bien plus violente que tout à l'heure. » gronde la daronne en y dévoilant quelques crocs de sa mâchoire serrée. Elle est furieuse, terriblement énervée de cette situation. Pourquoi faut-il que l'Hypocrisie vienne se mettre au travers du chemin de la Duchesse ? Il espère quoi ? Gagner la guerre ? Dominer Cassidy ? Elle pourrait en rire très fortement, mais la femme se retient. Ce n'est pas cet homme qui arrêtera la cowgirl car elle déteste les mâles. Il n'y a qu'une femme qui arrivera à l'arrêter et ce sera la seule qui arrivera à dérober le cœur révolutionnaire de la rebelle, mais ce jour n'est pas encore arrivé. Par la suite, la gamine mentionne qu'il vaudrait mieux que l'Avocate du Diable rentre toute seule à son Domaine, laissant ainsi Phoenix dans les griffes perverses de l'Hypocrisie. Ses mains se posent sur les épaules de la flamboyante, ses cristaux pénètrent dans le regard cramoisi de Lanfredi. « Il en est hors de question. » refuse catégoriquement Cassidy qui soudainement poke le bout du nez de sa fille. Il est vrai que d'adopter Phoenix sera une véritable déclaration de guerre contre Salvatore. Que les ennuis seront plus nombreux dans sa vie déjà bien remplie d'inconvénients. Seulement la Duchesse est prête à accepter ces conséquences. Pour le bien de sa fille mais aussi pour le sien...car devenir une mère...c'est son plus grand rêve, dépassant toutes les révolutions de ce monde. Quelle ironie que deux êtres se rencontrent pour un rêve commun. L'une désire avoir une mère et l'autre souhaite obtenir une fille.

À son tour, Cassidy attrape la plume de sa fille puis d'un élan, décide de faire bien plus. De sa force monstrueuse, la mère porte sa fille dans ses bras comme le ferait un chevalier transportant sa princesse. « Ma fille, arrête de te voiler la face, cesse de mentir. Tu es à présent une Danvers, la chair de ma chair, mon enfant à moi et à personne d'autre. » exclame d'une voix douce la Louve Blanche qui sourit tendrement à son louveteau. « Peu importe les ennuis sur ma route, je suis prête à tout pour te rendre heureuse. Je suis même prête à perdre toute ma fortune et mes biens pour être définitivement ta mère. » Tu décides de rejoindre l'avenue qui emmène à la porte du Rêve où lorsque les deux franchiront ce portail, leurs rêves se réaliseront, enfin. « J'en ai rien à cirer si Salvatore se plaint auprès de notre Prince. Je ne réponds qu'à mes désirs de Révolte car je l'incarne. Au diable les ennuis, désormais tu es ma fille, et maintenant tu es sous ma protection de maman poule. »

C'est ainsi, que tu rejoins le portail sans te soucier de l'autre énergumène. De toute manière, tu es certaine que si Salvatore revient, c'est Mordred qui va l'accueillir. En fait, il semblerait que la Dame noire apprécie ce trésor entre les mains de son hôte. Cette Akuma regorge d'une grande puissance. Phoenix sera où plutôt deviendra la championne de Mordred, de la Révolte, de l'Elf, de la Dame noire, de la sœur d'Angsthasia. « Prête pour un nouveau départ, ma flamme adorée ? »