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Sujet: Ce monde est une prison. Lun 4 Nov - 1:59
Ce monde est une prison.20 Avril
Lorsqu’une proie est difficile à chasser, que son agilité et son intelligence dépassent ceux de ses ennemis, un piège est tendu pour montrer qui est le véritable maître dans cette histoire. Aujourd’hui même, dans cette nuit silencieuse et moins agitée que les fois d’avants, deux âmes ont été enchaînés par les chasseurs. Vêtus de leur uniforme de sang, les prédateurs avancent lentement sans un bruit dans les rues de Burntisland. Ils ne sont que quatre et entourent à eux seul un garçon et une femme, tous deux de la même famille. Le petit doit être âgé de onze ou douze ans, porteur de plateforme pour se paraître plus grand et de lunettes pour éviter d’être aveugle comme les taupes. Il semble jouer le dur malgré la situation actuelle. Quant à la femme, elle n’est guère enjouée de devoir accompagner ces chiens bien dressés. Au contraire, plusieurs fois ses tentatives d’évasion ont échoué avec son fils. Il est inutile de vouloir prendre la fuite face à ces hommes qui ne font qu’un avec le silence. Virginia et Colin Hyde vont servir d’appâts pour récupérer le restant de la famille. Dont notamment une exilée du nom de Saphira Hyde et d’un membre du clan Noé s’appelant Ayden Hyde. Central espère pouvoir les piéger pour gagner progressivement du terrain pour la victoire de cette guerre. Si la Chance meurt, si elle succombe, si Fortuna disparaît, si Ayden rejoint les Enfers, un pas de plus sera franchi sur la défaite du Comte Millénaire.
La mission des quatre corbeaux est une réussite. Le chemin menant à une porte de l’ancienne Arche est droit devant eux, ils devront entrer dans une église à l’autre bout de la rue. Mais un obstacle se dresse sur leur parcours. Les mains sur le ceinturon, chapeau cachant son visage, fumée pourpre s’échappant depuis ses doigts, la Révolte se dresse devant ces misérables. Lorsque le petit cortège s’arrête, Mordred lève sa tête pour y dévoiler sa figure de démon. Pinçant avec son index et son majeur sa cigarette entre ses lèvres, la Noah retire cette chose de ses lippes pour recracher la fumée cancérigène de ses poumons.
Un corbeau possédant une taille plus grande que Mordred quitte le convoi sans rien dire. Il sait comment réagir face à une telle situation, il est entraîné ainsi depuis des années et la peur n’existe plus pour lui. Du rapport de Maé Connors, Central est maintenant informé que les rangs du Faiseur comportent une femme pouvant manipuler les civils. Lui, ne craint rien, car les sentiments ne sont plus rien.
« Kureha Nenki. » annonce l’homme qui trahit son sexe lorsque sa voix résonne dans son masque.
Un talisman apposé sur la main gauche de l’opposant s’illumine comme la braise pour créer un torrent de flammes sur la louve désireuse de récupérer la famille de la Chance. Le souffle du Diable ne touche aucunement la Noah disposant d’incroyable reflexe et d’une agilité surhumaine. Pour répondre à cette attaque, cette provocation, la Reine révolutionnaire dégaine un de ses Colt Single Action Army pour torturer la détente de son arme qui va éjecter des balles sur le Corbeau. Le voilà touché et maintenant sous l’emprise du venin de la prédatrice. L’agneau jouant au loup tombe sur ses genoux, impuissant de pouvoir poursuivre cet affrontement, soumis au poison paralysant de Mordred. Elle souhaite échapper un sourire de satisfaction mais écarquille les yeux en recevant une lame rétractable dans sa gorge. L’arme entre dans la peau à grande vitesse pour en ressortir juste après. Le propriétaire se repousse de ses pas de Loup, mais se reçoit tout de même le sang de sa victime sur sa manche droite. L’Avocate du Diable agrippe sa propre gorge pour retenir les globules rouges de s’échapper de la chair humaine de son hôte. Pas le temps de riposter qu’un autre corbac poignarde à plusieurs reprises les jambes, les bras, la poitrine, le ventre de son ennemi pour ne pas lui donner une seule chance de répit.
Un regard vide qui efface progressivement le jaune des iris de Mordred observe un à un les individus de Central, puis, après quelques secondes, la femme s’écroule sur le sol. Son chapeau roule à côté d’elle, bascule comme une toupie et ce stop net, comme ce combat où les soldats habillés de rouge accomplissent une chose inespérée et impossible : tuer un Noah.
Ce plaisir si délicieux, si savourant, n’est que de courte durée. Tant que l’Innocence n’est pas présente pour écrire le mot de fin de l’histoire, le Souvenir va se réveiller pour se révolter. La fumée pourpre de la Révolte enveloppe déjà ses blessures pour commencer à guérir les méchantes égratignures. L’affamée est prête pour arrêter de jouer à la pauvre victime et de passer aux choses sérieuses. De son désir, de sa volonté, de son envie, Calamity apparaît comme par enchantement entre les griffes aiguisées de la solitaire. Le levier de l’arme se baisse puis se monte pour provoquer un doux son de chargement. Plus rapide que son ombre, la manipulatrice assassine à l’aide de son engin mortel deux oiseaux noirs de Central qui n’ont pas réussi à agir très vite pour échapper à la mort. Pliant ses puissantes jambes, l’Apôtre de la Révolte esquive la lame rétractable d’un de ses ennemis l’attaquant par-derrière, se jette à plusieurs mètres pour échapper à une bourrasque de flamme puis repousse à l’aide de sa crosse en plein visage l’assassin aimant attaquer derrière le dos comme un vulgaire lâche. De sa main droite, Mordred attrape le poignet de son ennemi pour le tordre afin de le casser, active la lame de ce dernier afin de le faire rentrer dans le masque de son propriétaire. La voix grave de plainte du corbeau donne une immense joie à la Dame Révolutionnaire. Le blessé tombe au sol et meurt lorsque la botte de la Noah s’abat d’une rage monumentale sur la tête de la recrue de Central. Recouverte du sang et de la cervelle du malheureux qui sont éparpillés un peu partout sur ses vêtements, la Révolte foudroie de ses yeux d’un jaune diabolique le dernier membre du cortège. C’est ce grand homme mince, qui a commencé les hostilités et ne semble plus paralysé par le venin de Mordred. Le voilà déjà en pleine action comme-si la mort de ses collègues n’a aucune importance à ses yeux. Une douzaine de talismans se collent, s’enserrent sur la Noah pour l’immobiliser ou plutôt la rendre très lourde. Il est quasiment impossible de bouger Calamity dans la direction du corbeau pour le descendre. Mordred est à la merci de l’homme qui semble être beaucoup plus impressionnant que ses anciens amis.
« Shibari Bane. » dit-il d’une voix calme. « Tu n’es pas digne d’une telle puissance. De plus, elle sera ta prison. » Un talisman se pose sur sa main gauche qui s’oriente sur la tête de la Noah.
« Ce monde…est une prison. »
Elle ferme ses poings, prend une grande inspiration et puise dans sa colère, sa haine, son désespoir, son désir de protéger Angsthasia pour y rassembler une révolte pure et destructrice. Son corps se met à trembler, ses dents se serrent l’une contre l’autre tout en grinçant de rage, la fumée pourpre de son don se dégage de ses mains pour envelopper son corps, ses iris d’un jaune d’or comme des lingots s’illuminent férocement, un hurlement sous forme d’écho se fait entendre…puis…la technique de son opposant n’est plus qu’un simple souvenir. Le souffle de ses sentiments projette les pauvres otages et le prétendu chasseur quelques mètres plus loin sous une très grosse violence.
« Mais moi, je compte bien tous…nous en libérer. »
Le Corbeau ne peut se relever lorsque deux mains enlèvent son masque, pour qu’ensuite deux autres paluches se plaquent contre son cou et se mettent à le serrer furieusement pour l’étrangler. Par la suite, des coups de pied surviennent pour piétiner le pauvre homme jusqu’à sa mort. Une poignée de survivants, désespérés d’avoir perdu leurs foyers, leurs familles, leurs espoirs à Édimbourg ont rencontré la Révolte en chair et en os qui a répondu à leurs appels de détresse. Elle les a guidés, conseillé, manipulé, à l’image d’un Déesse, d’une Reine, d’une Sauveuse, en soufflant que la faute revenait aux individus en uniforme rouge. Ce sont eux qui ont provoqué cette catastrophe d’après le mensonge de la manipulatrice, ce sont eux qui ont rependu ce désespoir dans cette pauvre ville.
Maintenant en face à face devant la mère qui cache les yeux de son fils pour lui épargner de voir un spectacle aussi repoussant et horrible, la Noah range Calamity derrière son dos, attrape lentement le menton de Virginia pour capturer le regard de cette femme afin d’y afficher…une expression…de Victoire…