Sang révolutionnaire

Dans cette ville complètement détruite, dans ce lieu parsemé de morts, dans cet endroit accueillant à bras ouverts la Révolte, la Noah n'affiche aucun sourire de satisfaction. Depuis plusieurs minutes, dos contre les parois du reste d'un bâtiment, assise sur le sol dégradé, la louve demeure silencieuse tout en fixant la zone où elle a découvert la petite sœur de son ancien hôte. Quel destin tragique d'avoir retrouvé cette humaine victime de l'Innocence farceuse. Est-ce une punition du ciel de devoir donner la mort à une personne que Mordred devait protéger ? La Révolte est-elle si immonde pour être puni à ce point ? Ramassant des graviers sur le sol, la prédatrice broie le tout dans la paume de sa main à cause de sa colère indomptable. Elle aurait pu être le Souvenir de la Colère comme Skin Borik car ce rôle lui convient bien. Mais non, Mordred est destinée à représenter la Révolte. Une mémoire beaucoup plus dangereuse que la colère. Ce Noé ne sert à rien, il n'est rien. L'Exorciste Japonais a eu raison de le tuer.

Ouvrant sa main pour y laisser échapper la poussière des graviers, l'affamée sent l'odeur de son repas qui arrive. Des survivants qui recherchent les débris de leurs habitations pour y retrouver des biens à sauver. Oh oui, ces petits humains dégagent l'odeur des personnes qui souhaitent accueillir la Révolte. Elle va venir pour eux mais pas pour les aider. Ils serviront à nourrir la louve désireuse de retrouver ses forces après cette catastrophe. Aucun esclave de l'Innocence n’a réussi à la blesser. Mordred était tellement désespérée et lasse de cet événement qu'elle s'est blessée toute seule. Un geste fort utile pour empêcher l'humaine du far west à reprendre son corps. Même si Cassidy montre une détermination impressionnante à ne pas se soumettre à la volonté de la Noah, la cowgirl doit réaliser qu'elle meurt à petit feu. Bientôt, la Reine révolutionnaire va avoir le contrôle total de ce morceau de chair.

Proche des habitants survivants qui sont en réalité un petit couple, la carnivore plaque sa main sur le torse de l'homme puis celui de la femme. Un beau petit binôme qui se fait drainer tous leurs sentiments formant une envie de se révolter. L'énergie revient progressivement, les forces de la Noah apparaissent et l'estomac de prédateur se calme en étant rassasié. Les pauvres victimes fixent avec effroi le visage de démon de la femme. De ses orbes dorés, de sa peau grise, de ses stigmates sur le front, de ce visage froid...

La fumée pourpre du don de Mordred tourne autour de ses mains, désireuse de passer une nouvelle fois à l'action.

« Vous fondez de l'espoir sur un avenir qui n'existe pas. » dit-elle de sa voix en écho au petit couple. « Votre maison est détruite, vos biens ont disparu, vos vies n'ont plus aucun sens car vous devez réaliser que vous n'êtes rien pour ce monde gouverné par votre Dieu. Regardez donc ce qu'il vient de commettre à votre ville. Votre sauveur piétine ce que vous bâtissez en se fichant royalement de vos petites existences. » Mordred lève le menton de l'homme et de la femme. « Vous pleurez vos deux enfants qui sont morts de cette tragédie. Ne vous en faites pas, un miracle va se produire. Il suffit juste de continuer à verser vos larmes pour apercevoir une opportunité de revoir le visage de vos garçons. »

Ces deux déchets seront bientôt utiles pour cette guerre sainte. Leurs esprits sont très fragiles et n'hésiteront pas à vendre leurs âmes pour le Faiseur de malheur. En y réfléchissant, pourquoi donc donner des avantages au Comte Millénaire alors que Mordred le déteste autant plus que certains membres de son clan. La Noah devrait juste briser la nuque de ses pauvres personnes. Une mort rapide qui va permettre aux morts de rejoindre leurs enfants. Ainsi, ils ne connaîtront plus ce désespoir et ce vide en eux. Mais pourquoi donc salir ses mains pour un tel acte. Ces personnes peuvent très bien trouver la mort par leur propre moyen. Donc inutile de faire un tel acte dégoûtant.

Soudainement, une aura bien particulière se fait sentir, débordant d'une envie de se révolter assez particulière et sans doute appétissante. Mieux que ces pauvres humains devant elle.

« Sais-tu qu'espionner une dame n'est pas très correct, petit agneau. » dit-elle d'une voix envoûtante. « Tu as perdu ton petit troupeau ? Souhaites-tu que je te guide, dans le chemin de la Révolte ? »

Malicieusement, Mordred se place derrière le petit couple et y dépose à nouveau ses mains pour faire entrer sa fumée pourpre.

« Levez-vous mes petits soldats. » ordonne-t-elle à ses révolutionnaires. « Il est temps de commencer à se révolter contre l’Innocence immonde. Je vais vous libérer, de votre prison !! »

L’agneau n’est pas seul, il est accompagné d’un chien de Central qu’on nomme corbeau. Visiblement, ce matou possède la tête sur les épaules comparées à l’Exorciste qui semble complètement perdu. La Louve en arrière depuis le début de l’affrontement, observe en silence le couple d’otages imprégné du flux du don naturel de la Noah. L’homme est vite immobilisé à cause de cette saleté de cabot qui use de ses misérables bouts de papier. Mordred fronce les sourcils et remue négativement la tête en se rendant compte que le pauvre humain ne sert strictement à rien. Cependant, la femme étant victime de la manipulation de l’affamée arrive presque à surprendre la marionnettiste. En effet, la femelle a presque réussi à donner un majestueux coup de désespoir à sa cible, le borgne. Ce porteur de l’Innocence semble très intéressant pour la prédatrice qui renifle avec envie l’odeur de peur, mais surtout de désir de rébellion qui sommeille en lui. Il pourrait faire un parfait soldat pour l’Apôtre. Un soupir se dégage de ses lèvres envoutantes lorsque la manipulée tombe sur le sol à la manière d’un vieil arbre mort. Cette situation est particulièrement embêtante si les deux amoureux ne servent vraiment pas à grand-chose pour divertir la solitaire désireuse de révolution. Mordred n’a pas le choix que de retrousser les manches de sa chemise blanche pour passer à l’action. L’élément indésirable doit disparaître au plus vite pour que le vrai déroulement des choses arrive. Ainsi, discrètement, avec une grande malice impressionnante, la Noah vient de placer ses mains derrière le dos pour y invoquer ses deux Colt Single Action Army possédant chacun six balles dans le magasin. Sans demander la permission à son hôte, le parasite du nom de Mordred vole la précision de l’albinos pour y devenir une grande experte en visée avec ses armes du Far-West. Rien que de dérober cette chose à l’humaine aux yeux de sang se nommant Cassidy, cette dernière ne cogite même pas comme morte de l’intérieur. Mordred est déçue de ne pas entendre le ravissant chant de souffrance de la cowgirl. Tant pis, la prédatrice ne va pas en mourir d’ennui.

Fermant ses orbes dorés et baissant son visage gris à cause de son apparence d’Apôtre, son chapeau de cow-boy dissimule à présent les traits de sa face. La femme ne bouge plus d’un pouce, figée à la manière d’une statue complètement inoffensive. Son ouïe auditive l’avertit de la position de ses deux ennemis ainsi que de ses deux pantins de pacotilles. Un sourire caché par l’ombre de son couvre-chef se dessine sur sa petite bouille de rebelle. Il est aiguisé, menaçant, et excité de voir bientôt les morts de ses gêneurs. Le vent faisant guise d’animation dans cette ville morte d’Édimbourg se remet à souffler plus fort. Subitement, le galurin de la louve s’envole dans d’autres cieux pour y dévoiler la monstruosité de Mordred qui dégaine aussitôt ses armes pour tirer en rafale sur le corbeau. Sa vitesse et sa visée sont identiques à celui de son hôte car la voleuse s’est emparée de ses deux éléments pour gagner l’avantage contre le piaf de malheur allié de l’Exorciste. Les canons d’acier des pistolets crachent chacun leurs tours deux balles qui foncent à toute vitesse sur le pauvre corbeau. Même si la Crow est très bien entraînée, il ne rivalise pas face à la vitesse prodigieuse du dégainage de la gloutonne. Un projectile s’enfonce dans son bras droit, un autre se loge dans sa main gauche, un troisième dans la main droite puis la dernière en retard termine sa course entre les deux yeux de la cible. La Révolte vient de tirer à la manière d’un prétendu cow-boy qui est plus rapide que son ombre. Le corps du pauvre homme tombe sur le sol délabré des ruines d’Édimbourg.

Faisant tourner ses armes à la manière d’une femme du Wild West, ces dernières se rangent dans les étuis du ceinturon de la Louve. Avoir usé des talents de son hôte vient d’épuiser un petit peu Mordred qui serre ses crocs discrètement en se maudissant de ne pas être assez forte depuis son éveil il y a de cela deux années. Si seulement la prédatrice se souvenait de comment utiliser ses autres pouvoirs, si seulement sa mémoire pouvait revenir des ténèbres afin de rendre un peu plus tranchante la Révolte. Une goutte de sueur froide perle le long de sa colonne vertébrale de son dos. Une inquiétude arrive et énerve le Souvenir, réveillant par la même occasion son côté pessimiste. D’un simple mouvement circulaire et rapide, les orbes d’or de la Noah observent la victime du membre de Central qui est en train de se libérer tardivement du sort du décédé. Bien, maintenant Mordred dispose à nouveau de ses deux pions pour continuer la partie d’échecs. Si ces pauvres manipulés ne peuvent rien faire de concret contre l’Exorciste, autant les aider un peu.

Levant sa main très haut dans le ciel, de la fumée pourpre ressort de la paume de la paluche de Mordred. Ses désirs, ses envies fabriquent un drapeau, un étendard qui reflète aux yeux du couple une illustration, un emblème qui réchauffe le cœur des victimes. Soudainement, les deux citoyens d’Édimbourg se sentent beaucoup mieux, et leurs corps, leurs esprits répondent présent à l’appel de détresse de Mordred, la représentante du Désespoir et du Chaos de la Révolte.

« Levez-vous, habitants d’Édimbourg ! » ordonne la marionnettiste en brandissant son drapeau. « Votre colère, votre haine, votre rage se sont réveillés à cause de cet homme en face de vous. » dit-elle en désignant l’immonde Exorciste avec la pointe de la lance de l’étendard. « Il est en partie responsable de la destruction de votre foyer, de votre ville et de la mort de vos tendres et chers enfants. C’est un tueur, un monstre, qui profite de votre souffrance pour satisfaire son propre ego. »  Mordred observe sa main valide et ferme ses griffes. « Voici le message qu’il souhaite vous transmettre, à tous les habitants d’Édimbourg. You are all nothing !! »

Férocement, la manipulatrice plante la base de l’emblème sur le sol pour faire durer les effets de son pouvoir de boostage sur les deux civils. Maintenant, les humains seront un poil efficace contre le borgne. Puis, c’est lorsque le pauvre couple passe à l’action en voulant prendre Akira en sandwich, qu’un léger sourire de satisfaction réapparaît sur le visage glacial de Mordred. S’il meurt face aux pions de la Dame Révolutionnaire, cela voudra dire qu’un nom est maintenant disponible pour être effacé de la liste des ennemis.

Les mots pour encourager les sous-fifres semblent avoir plus d'impact que Mordred ne l'aurait imaginé. En effet, bien que ses paroles sonnent vraies pour quelques phrases dont essentiellement sur l'Innocence fautive de la destruction de cette grande ville, les mots "tueur" et "monstre" atteignent l'Exorciste à la manière de deux balles dans son cœur. Il ferme ses poings et semble serrer ses dents, ce qui oblige la manipulatrice à sourire grandement. La Noah pense donc obtenir une petite aide pour prendre un meilleur avantage sur cet affrontement. Pour le moment, la louve préfère attendre, observer de comment se bat le borgne. Autant rester vigilante et ne pas montrer ses autres capacités qui sont pour la Révolte bien limitées. Elle en a peu car depuis la catastrophe d'Édimbourg, ses pouvoirs refusent d'invoquer la Winchester de l'autre folle. À chaque fois, Mordred reçoit un contrecoup en tentant de matérialiser Calamity. La prédatrice peste silencieusement et commence à se demander si ses facultés ne sont pas en train de se moquer de la désespérée.

Restant bien à côté de l'étendard, l'Avocate du Diable se met subitement à trembler de la main gauche. Elle fixe sa paluche, fronce ses sourcils fins neigeux et ressent tout à coup une chose bien étrange : de la peur. Pourquoi cette chose vient-elle pointer le bout de son nez maintenant ? Est-ce le fait que le Souvenir comprend de moins en moins ses pouvoirs qui lui donne une telle frayeur ? Ou bien que mystérieusement, Mordred n'arrive pas à consumer Cassidy qui reste beaucoup trop silencieuse. De toute manière, dans son esprit, dans son âme ténébreuse, ce n'est qu'une question de temps à propos de la survie gênante de son hôte. Bientôt, Danvers connaîtra les ténèbres, les abysses, comme Mordred l'a vécu en se faisant tuer par Néah. Un petit rire maléfique s'échappe de ses lèvres sombres en pensant au désespoir que va connaître la cowgirl.

Sur les lieux du début de l'affrontement, la femme du couple souhaitant se venger contre cet ignoble allié du cristal divin, est automatiquement esquivé de manière maladroite par son ennemi. La voilà qui tombe sur le sol comme une personne ne sachant pas garder équilibre en marchant. Elle observe sa maîtresse, la Révolte et y voit une once de colère s'échapper de ses cristaux de sang. La manipulée pâlit comme pourrait le faire un enfant ayant fait une bêtise aux yeux de sa mère. Puis, le drapeau continuant à agir sur elle lui redonne de l'énergie, de l'espoir, de la force pour être admirable envers la Révolte qui se contente d'espionner ce duel.

L'homme quant à lui, arrive à placer son bras autour du cou de l'Exorciste pour l'étrangler de toutes ses forces. La marionnettiste est heureuse en voyant le mâle non dominant impressionner cette dernière. Le Souvenir prend donc un malin plaisir à admirer ce spectacle. Mais contre tout attente, le Japonais décide de riposter ce qui déçoit beaucoup Mordred. Des crocs impressionnants, bien aiguisés se forment dans sa mâchoire pour par la suite croquer le bras de son opposant. Une goutte de sueur froide caresse la colonne vertébrale de la gloutonne. L'ennemi dispose d'une arme contraignante. Elle se trouve dans le corps de l'individu et devient donc un adversaire de taille, sans parler du physique pour l'Apôtre.

Recevant un coup de poing au visage après une morsure et un drainage de sang, l'homme recule, tombe sur son derrière et est sonné. Heureusement, l'abruti est toujours vivant. Entre lui et sa femme, le mari dispose d'une odeur très appétissante qui fait gronder encore plus son estomac gourmand. Une idée lui vient en tête en admirant le sonné qui commence à hurler de colère à cause de sa femme maltraitée par le borgne qui vient de lui coller un bon coup de genou dans le ventre pour par la suite, la plaquer au sol. Le membre de l'Ordre Noir qui vient de verser des fioles étranges sur ses mains, détient à présent de longues griffes tranchantes. Il se rue à la façon d'un animal sur la prétendue Alpha qui se précipite à son tour sur le cadavre du Corbeau. De sa force surhumaine, elle soulève le mort pour s'en servir de bouclier et échapper aux griffes. Puis, sournoisement, la Noah saisit un des Colt Single Army de sa main droite, pose le canon sur le défunt et actionne la gâchette pour vider le magasin. Ainsi, quatre balles sont propulsées, entrent et ressortent du corps du membre de Central pour virer à toute vitesse sur Akira.

Elle espère le toucher pour enduire son poison paralysant sur lui. La louve préfère être sournoise, imprévisible pour son ennemi. Même si Mordred est lourdement désavantagée car son ennemi est un Symbiotique, la prédatrice est prête à tous les moyens possibles et inimaginables pour éliminer ce gêneur.

Son pistolet à présent vide, disparaît en cendres pour revenir dans le trésor de la Révolte. L'arme va se reposer un petit peu pour reprendre de l'énergie et servir une nouvelle fois sa maîtresse.

Comme prévu, l’Exorciste plante ses immondes griffes écarlates dans le corps de l’insecte qui lui servait de coéquipier. À la manière d’un félin, il écorche le bouclier de chair de Mordred de part en part. C’est amusant de le voir se comporter comme un véritable animal, à croire qu’il est dominé par la colère, la haine et c’est assez intéressant d’ailleurs. La louve sourit de toutes ses dents en sentant l’odeur qu’il dégage, un parfum qui fait gronder l’estomac de la bête qui a hâte de pouvoir utiliser son don sur lui. Oh oui, ce serait tellement réjouissant de lire dans ses sentiments négatifs pour l’affaiblir encore plus, tout comme l’assassin qui a tenté de la tuer il y a presque un mois de cela à Londres. Va-t-il lui aussi adopter la position latérale de sécurité ? Les larmes, le désespoir, les remords seront-ils au rendez-vous ? Pour le moment c’est un mystère tant que la prédatrice n’a pas exécuté ses autres méfaits. D’ailleurs, lorsque la Noah agresse la détente de son révolver, le cri de douleur de son ennemi augmente la férocité et le plaisir de continuer cet affrontement contre ce moins que rien, ce misérable avorton, cette erreur de la nature. Mais soudainement, la gloutonne écarquille ses iris rivalisant avec les lingots d’or quand son adversaire attrape lui aussi le corps du malheureux décédé. Son emprise contre le corbeau ne fait pas le poids face à la force surhumaine du Souvenir mais quelque chose l’intrigue énormément. C’est le fait que le borgne plante ses crocs dans le cou du défunt à la manière d’un vampire. Alors, la louve se rend compte que ce petit bonhomme semble beaucoup plus terrifiant que son précédent agresseur. Instinctivement, Mordred lâche le corps, comme-ci de la peur venait de la perturber, une nouvelle fois. L’affamée grogne en sentant ce sentiment se balader dans son esprit, elle qui pourtant s’est jurée en ne connaissant aucune faiblesse. C’est en pensant à cette chose, que ce moment d’inattention coûte assez cher pour Mordred. En effet, une vive douleur tiraille son ventre, elle se met à tousser et du sang s’échappe de ses lèvres….

Les griffes de l’animal, ou plutôt du vampire viennent de transpercer à nouveau le corps du corbeau sans vie pour se loger dans l’estomac de l’hôte de Mordred. Sans s’en rendre compte, le petit malin vient d’augmenter la taille de ses ongles pour prendre par surprise la Reine Révolutionnaire en usant également de son petit jeu. Ça ressemble à une sorte de provocation. Un mal de crâne survient et la désespérée se rend compte que Cassidy emprisonnée par ses soins vient d’ouvrir un œil pour observer le combat. Si l’albinos se met également à enquiquiner la Révolte, le combat risque énormément de tomber en la défaveur de la louve. Du coup, la femme recule pour enlever ces choses de son corps, puis, elle pointe le canon de son Colt Single Army au niveau des griffes pour les détruire une à une à l’aide d’une seule balle. Du moins, c’est ce que la Noah aurait voulu faire tout de suite, sauf qu’elle n’a pas du tout le temps de se retirer des griffes et de tirer sur ces dernières. Malheureusement, l’Exorciste est bien trop rapide. Il enlève d’un coup sec ses ongles de sangs et repousse le corps à l’aide d’un coup de pied. Prise au dépourvu, la sœur d’Angsthasia tombe sur le sol à cause du cadavre. Le choc sur la terre ferme n’est pas agréable à cause de la blessure, cependant, l’Alpha n’est pas seul dans ce combat. C’est en s’acharnant sur la Noé, que son ennemi oublie le drapeau de la Révolte qui agit toujours sur le couple d’humains. De ce fait, l’homme et la femme qui sont blessés ont toujours autant de révolte en eux, qui plus est elle augmente progressivement pour plaire à Mordred. Enlevant le cadavre qui se trouve sur elle, la prédatrice se relève, essuie le sang avec son avant-bras gauche qui est bariolé de tatouages entre une ronce et des roses ainsi que l’emblème du gang de Cassidy.

Si l’ennemi arrive à reprendre de l’énergie en bouffant son camarade, la demoiselle compte également lui montrer une chose similaire. Lentement, Mordred se rapproche d’Akira Nakamura dont elle ignore encore son identité. Un sourire sombre apparaît sur son visage et un rire est provoqué par ses cordes vocales qui accompagnent la moquerie sous forme d’écho.

« Tu débordes de colère, de haine mon petit agneau. » s’exclame d’une voix envoûtante la Révolte. « Tu dégages une odeur fort appétissante mais tu as de la chance d’avoir ton Dieu pour te protéger de mon appétit de prédatrice. » Mordred lèche sa babine supérieure tout en bougeant ses narines qui apprécient énormément le parfum de ce bout de viande en face d’elle. « Si seulement ton sang n’était pas une menace, je me serais fait un plaisir d’enlever en toi les sentiments qui te rongent et te donnent une force merveilleuse. Ne crie pas victoire trop vite, petit vampire. Tu vas bientôt rejoindre les abysses, ces ténèbres que j’ai connues dans le passé. Personne ne pourra venir te sauver et tes larmes ne pourront pas te sauver de ce vide froid et horrifique. »

Subitement, la fumée pourpre de la Révolte s’échappe de tout son corps pour changer son apparence en une forme elfique durant quelques instants. Désormais, son enveloppe charnelle est immatérielle à la manière d’un fantôme, d’une Banshee. Un cri inhumain et extrêmement fort s’échappe de ses lèvres puis, le fantôme esquive l’Exorciste pour traverser rapidement l’homme du couple qui vient de se relever. Lorsque Mordred entre en contact avec sa cible, l’humain hurle de douleur et tombe dans le monde de l’inconscience. La vorace vient de dévorer avec acharnement les sentiments de l’agneau qui forment de la révolte. Sa fatigue est à présent de l’histoire ancienne, ses facultés, ses pouvoirs sont à présent boosté. Désormais, la solitaire se sent plus rassurée d’avoir son estomac remplit et de l’énergie à gogo pour continuer cet affrontement.

Son attention se porte à présent sur la femme du couple qui vient d’être témoin de la scène. Avant qu’elle ouvre la bouche, la Révolte pose son index sur ses propres lèvres pour l’obliger à se taire. Inutile de jacasser, son époux est toujours en vie, du moins pour l’instant car son petit cœur risque de bientôt être en arrêt maladie à cause de la petite surprise de Mordred.

D’un coup, la manipulatrice lance son révolver disposant de quatre balles dans le magasin à la femme. De ce fait, l’arme redevient un pistolet banal, sans aucun pouvoir ce qui oblige au poison paralysant qui se trouve dans le corps du borgne à agir plus férocement. Désormais, l’Exorciste va comprendre une chose, qu’il peut réaliser un choix. Soit continuer à souffrir du paralysant, soit user de ses sentiments de révolte pour apaiser voire détruire le poison. Mais avant que le petit bonhomme puisse comprendre ce qu’il lui arrive, l’humaine commence déjà à lui tirer dessus avec l’arme de Mordred, elle vide complètement le chargeur sur le porteur de l’Innocence. Pendant ce temps, la prédatrice compte rester en arrière et attendre car l’Apôtre vient de ressentir une chose bien étrange. Son pouvoir vient de grandir. Peut-être est-ce dû à l’affrontement contre cet insecte ? Peut-être qu’en réalité ses souvenirs lui jouent des tours. Néanmoins, la réponse à ces questions ne vient pas car la migraine de tout à l’heure refait surface et oblige la Noah à s’écrouler sur ses genoux et à hurler d’une douleur inimaginable.

Dans ses souvenirs oubliés à cause de sa mort, de son assassinat de la part de Néah, l’Avocate du Diable se revoit en train de se battre contre ce fameux quatorzième. De ce combat désespéré ou la Révolte a tant pleurée et suppliée durant cet affrontement pour que le traître ne touche pas à Angsthasia. Mais au final, ses supplices n’ont pas été écoutés par son soi-disant allié… Au cours de ce règlement de comptes, ou plutôt du jugement de la Révolte, Mordred se souvient tout à coup de ses armes favorites. Des dagues qui représentent sa colère, sa haine et surtout, surtout mais surtout son désespoir… Un de ces poignards apparaît soudainement dans l’une de ses mains. La main saisissant l’objet le tient fermement à faire craquer les phalanges de la paluche.

Lorsque le drapeau de la Révolte prend fin, en se détruisant tout seul, la Noah se relève encore plus en colère. Il est temps, à Mordred, à la Révolte incarnée, au Souvenir, à l’Apôtre, de rayer un nom sur la liste des Exorcistes. Et quand ce sera fait, l’heure de Néah arrivera !!

La civile vide le chargeur du Colt Single Army sur l'agresseur. Deux balles font mouche et deux préfèrent échouer contre un mur d'un bâtiment en piteux état. Le tout premier projectile s'enfonce dans le bras gauche du vampire. Quant au deuxième, il termine sa course fulgurante dans la jambe gauche du borgne. Le paniqué est à nouveau blessé et Mordred doit le reconnaître que sa marionnette tire plutôt bien pour une novice. Elle pourrait applaudir mais Mordred préfère ne rien faire, se contentant d'admirer l'inquiétude et la souffrance se dégageant de son adversaire. Un sourire en coin se dessine depuis les lèvres hypnotisantes et envoûteuses de la louve. L'Exorciste qui demande du renfort ne va pas bénéficier de cet avantage car ces derniers vont arriver trop tard, en découvrant le cadavre de cet homme. Silencieusement, la vengeresse observe de ses cristaux dorés le sang qui s'échappe énormément des blessures de sa victime. Le sol d'Édimbourg est sali par ce liquide immonde et infecté coulant dans les veines de cet insecte. Ça donne des nausées au Souvenir car rien n'est plus dégoûtant que l'Innocence.

Tout à coup, son opposant décide enfin d'agir plutôt que de ruminer à appeler des renforts. Les ongles droits écarlates du nain de jardin se mettent à rétrécir et deviennent moins épais. Mordred fronce les sourcils et se demande ce qu'il fabrique. La solitaire perd ensuite sa concentration lorsque la femme se met à hurler en voyant son mari en train de mourir lentement et de façon très affreuse. Il vomit du sang, se met à trembler comme une feuille, ses yeux ainsi que son nez rejettent également le liquide rougeâtre. Il est normal que ce pantin inutile soit en train de succomber. Après tout, un être humain ordinaire n'apprécie pas vraiment de se faire traverser par un Noah. La pauvre épouse se met à pleurer de chagrin, insulte soudainement la Révolte et tout à coup s'arrête subitement. En effet, la prédatrice vient de rentrer sa dague très particulière pouvant ressembler à celles des légendes elfiques dans la bouche de l'humaine. L'acier vient de l'embrocher en moins d'une fraction de seconde. Puis, d'un geste vif et rapide, l'arme est retirée de la femme dans un bruit assez dégoûtant pour les âmes sensibles. Avant que le corps sans vie de la civile s'écroule sur le sol, la Noah le retient d'une main pour essuyer sur les vêtements de cette dernière le sang qui s'y trouve. Pour conclure, elle lâche la défunte Écossaise comme s'il s'agissait d'un vulgaire sac de poubelles.

Mordred se concentre à nouveau sur le compatible à cause d'un gémissement de douleur provoqué par ce dernier. Elle y remarque la balle de son pistolet saisi par les ongles de chirurgiens du compatible puis sent des picotements à sa jambe gauche. La douleur ressemble beaucoup à ce qu'enclenche une balle ordinaire qui rentre dans sa peau. Étant une Noah, cette blessure est superficielle mais est tout de même gênante. La prédatrice ne comprend pas ce qu'il lui arrive et c'est lorsqu'elle espionne l'Exorciste retiré l'autre projectile métallique dans son bras gauche, pour y déloger l'auteur de son mal qu’elle se met à comprendre. À présent, Mordred ressent une autre douleur mais cette fois à son bras gauche. Elle serre les dents et se rend compte du stratagème de son ennemi. Heureusement que la Reine révolutionnaire n'a pas usé de ses capacités de Noah pour toucher le métis car Mordred aurait énormément douillé. Ce qui cause cependant les douleurs à la femme de la Révolte, c'est le fait que les ongles de l'ennemi sont une création de son Innocence et ont endommagé les tissus du propriétaire pendant les deux extractions de balles. Que c'est dommage pour l'élu de l'Innocence, les blessures assez graves pour lui sont minimes pour la Révolte. Même si en réalité l’Apôtre n’apprécie pas de recevoir des blessures de ce genre.

Soudainement, le borgne se rapproche de la gloutonne d'une façon très lente et très pitoyable. On dirait un mort qui tente de marcher. Mordred est impassible, tenant fermement sa dague de sa main gauche. La louve laisse l'agneau venir afin de le dévorer sans retenue. Toutefois, l'homme déborde encore de ressources et bloque l'arme du Souvenir avec ses ongles. Sa force est prodigieuse et force le respect. Puis, en voyant les crocs du suceur de sang se rapprocher dangereusement du cou de la Noah albinos, cette dernière pâlit grandement. Elle peut déjà sentir ses canines bien pointues perforer sa chair pour voler le sang faisant vivre l'hôte et le Souvenir. Elle s'imagine déjà hurler de douleur tout en prévoyant que son hôte profite de cette occasion pour reprendre son corps. À ces idées horribles, affreuses, cauchemardesques, la révolutionnaire compte ne pas se laisser faire ainsi. De sa main valide qui n'est pas immobilisée, la traîtresse rapproche ses griffes recouvertes de sa brume pourpre des crocs de l'animal en furie et invoque à très grande vitesse sa deuxième dague. Le timing fut parfait, très juste et la louve vient de réussir. Sa deuxième lame empêche la fermeture de la mâchoire inférieure et extérieure de se rejoindre pour dévorer le Souvenir. Le vampire se contentera de mordre l’acier de la dague.  Ses lames sont indestructibles donc elles peuvent servir à arrêter les crocs de ce monstre. Plus forte que jamais grâce à son précédent repas venant du civil mort, l'Avocate du Diable repousse son ennemi avec un coup de boule.

« Évite de me sous-estimer le monstre. » s'exclame froidement la Révolte. « Ce n'est pas un misérable appelant ses congénères qui va réussir à poser ses crocs sur moi. » Mordred se met à rire sous forme d'écho. Regardes-toi. » dit la louve en le pointant de sa dague droite. « À la première difficulté, ça souhaite des bras en plus pour surpasser l'obstacle se trouvant sur son petit chemin. En fait, tu fais comment dans la vie de tous les jours ? Tu pleures à longueur de journée pour avoir de l'attention ? Tu fais ta victime pour être aimé ou détesté. Comme tu es pitoyable... »

Du sang s'échappe de sa bouche, de sa jambe et de son bras gauche, la traîtresse essuie à nouveau ses lèvres avec son avant-bras droit, range ses dagues en les plaçant dans ses bottes, puis fait apparaître son don naturel dans ses mains. La fumée s'amuse à contourner les phalanges de sa maîtresse lorsque cette dernière rassemble son énergie pour en finir pour de bon contre le borgne. S'il peut refaire son sale coup de transfert la Révolte n'en a aucunement peur.

« Je crois que c'est l'heure des présentations. Tu ne penses pas ? » dit-elle en souriant malicieusement. « Je suis... » La manipulatrice, la fourbe, ne termine pas sa phrase et lance sans prévenir sa capacité se nommant la Colère de la Révolte. Ayant joint le bas de ses mains discrètement pendant son minuscule discours, la maligne rejette tous ses sentiments négatifs, explosifs, sur son ennemi. Touchant ou non son but, une explosion de trois mètres de rayon retentit et projette violemment la Révolte plusieurs mètres plus loin car elle était trop proche du compatible. Elle se met à tousser, se rend compte que ses vêtements sont en sale état, qu'une partie de son visage est légèrement brûlée, que sa jambe droite a bien souffert. La blessée se relève difficilement, grogne de douleur, ne voit pas si elle a touché ou non le métis à cause de la fumée de l'explosion. « ... Mordred. La Révolte de Noah. » finit-elle par lâcher pour terminer sa phrase en saisissant ses dagues dans ses mains.

Toujours debout malgré la douleur affreuse de sa jambe droite grièvement blessée, ignorant les picotements de brûlure sur une moitié de son visage, Mordred est muette, attendant que la fumée se dissipe pour voir si oui ou non son ennemi est décédé. Cela fait bien longtemps, presque une décennie que la Noah n’a pas utilisé sa Colère comme arme contre son adversaire. Elle s’est ramollie et pense avoir manqué sa cible d’un mètre ou deux. De toute manière, le souffle de l’explosion a dû le blesser suffisamment pour donner une chance à la louve de donner le coup final. Soudainement, les yeux de démon du Souvenir s’écarquillent, se mettent à trembler. En effet, son bras gauche, sa jambe gauche, une autre partie de son visage sont en train de ressentir une douleur infernale. C’est comme-ci sa peau était sur le point de brûler et en effet, ce fut le cas. Alors, la jeune femme Noah ne peut s’empêcher de libérer un hurlement de souffrance sous forme d’écho. Elle crie, elle hurle, elle gémit atrocement, de recevoir l’effet dévastateur de son propre pouvoir sur sa peau. Cette immonde torture est presque sur le point de faire tomber Mordred dans l’inconscience pourtant la femme résiste et utilise toutes ses forces pour ne pas ployer le genou devant son ennemi. La prédatrice lève son visage pour fixer le ciel et n’arrive plus du tout à cracher grâce à ses cordes vocales ; des sons de souffrances. Sa respiration est saccadée, des gouttes de sueur froides tombent depuis ses tempes, et soudainement son cœur effectue un faux bondissement. Le regard de la Noah est alors vide, ne dégageant plus aucune expression, Mordred semble morte de l’intérieur…

Une partie de ses souvenirs perdus à cause de sa mort par Néah font tout à coup surface. Elle se souvient, oui l’Apôtre se rappelle de son éveil en ayant choisi Akiza comme hôte il y a de cela plus de trente-cinq ans. Tous deux possédaient une relation que Mordred n’a jamais eue avec ses anciens hôtes et Cassidy. La Révolte aimait beaucoup cette Anglaise blonde aux yeux d’un bleu majestueux. Sa voix lui permettait de se calmer et de s’endormir paisiblement. Ses sentiments pour les humains faisaient réfléchir Mordred qui les détestaient tant. Son amour et sa compassion qu’Akiza portait pour Mordred rendaient le Souvenir confus et heureux. La Noah adorait son hôte et lui avait même avoué être tombé amoureuse de cette dernière, néanmoins la louve l’a consumée à la manière d’un charognard pour devenir plus fort et se venger de ses congénères. Cependant, la vengeresse se souvient encore des dernières paroles de la blonde qui a accepté de se laisser consumer. De la prétendue promesse de protéger sa sœur qui au final est décédée à Édimbourg par l’Innocence mais également qu’Akiza serait toujours à ses côtés pour la soutenir même après sa mort, qu’elle voulait être sa raison de ne pas abandonner, et un nouvel espoir pour permettre à la Noah de survivre à ce monde…

Mordred l’entend à nouveau, la voix de son ancien hôte, de la femme qui au final avait réussi à apaiser son cœur plongé dans les ténèbres. Cette douce mélodie qui d’un seul coup incite les muscles, l’énergie, le courage et la détermination de la Noah à revenir de l’avant pour avancer au lieu de reculer ou de se reposer. La brume pourpre s’échappe de son corps et semble vouloir caresser les horribles brûlures de l’Avocate du Diable, puis elle se met à envelopper l’intégralité de l’enveloppe charnelle du Souvenir pour à nouveau la faire ressembler à cette silhouette elfique montrant en réalité l’apparence de Mordred. Les cristaux jaunes reviennent à la vie, le visage rempli de douleurs s’abaisse pour fixer son adversaire qui ne montre plus l’image du vampire. La cible dégage une forte odeur de désir de meurtre, elle n’abandonne pas et souhaite continuer à se battre malgré l’état déplorable de ce dernier. Sa détermination est très impressionnante et Mordred ne dit rien se contentant d’observer, de visualiser ce que l’Exorciste en détresse compte réaliser. Désormais, la carnivore ne souhaite plus rire, plus se moquer, plus montrer son arrogance et sa supériorité. Non ! La révolutionnaire qui vient de remarquer que son hôte Cassidy l’observe dans l’ombre sans agir, dégaine ses dagues dans un bruit d’acier. La Révolte est prête pour ce tout dernier round et compte ne pas mourir une nouvelle fois. Néah doit payer et ce métis fan des vampires ne va pas l’arrêter, ni même Danvers qui refuse de se laisser consumer.

Cassidy Danvers ne sert à rien pour la Révolte. Cet Exorciste en face de Mordred ne sert à rien non plus. Tout le monde aux yeux de la Révolte ne sert à rien !! Et c’est à cause de ça, que la Révolte est toujours solitaire et toujours aussi…meurtrière !!

Le démon remarque le scalpel du blessé, une de ses fioles qui se brise sur l’objet de médecine qui sert à présent de cure dent à Innocence. Il se précipite sur la prédatrice, prêt à être dévoré une nouvelle fois par cette dernière qui meurt de faim et laisse couler sa salive entre ses crocs en pensant au merveilleux repas qui se trouve devant ses iris d’or. Le suicidaire réalise quelque chose d’imprévisible et surprend la Révolte lorsqu’il attrape le poignet gauche de la femme pour planter la lame de cette dernière dans son ventre. L’objet de Mordred se met à aspirer l’énergie du compatible à la manière d’un vampire buvant le sang de son ennemi. Le Souvenir fronce ses sourcils, en alerte et lorsque le métis se dégage de sa lame, la blessure est transmise directement à la Louve qui recrache du sang depuis ses lèvres et se met à tousser fortement, sa vision se trouble légèrement mais grâce à l’énergie emmagasinée juste à l’instant, la Reine de la Révolte tient le coup et arrive de justesse à apercevoir la dernière action désespérée et mortelle pour l’hôte de la Révolte. Le scalpel d’Innocence se dirige dangereusement sur son cou. L’animal sert ses crocs, lâche sa dague gauche sur le sol Écossais et plante sa main dans la lame du chirurgien pour stopper net l’action mortelle.

Refermant ses griffes sur le poing de l’homme tenant le petit couteau bien aiguisé, Mordred respire péniblement, tousse à nouveau du sang, manque de faire tomber sa lame de sa main droite et a failli s’écrouler sur ses genoux. La Noah se rend compte qu’elle est toujours aussi faible, mais elle s’accroche à sa petite étoile, sa petite branche, son dernier fil de vie et d’existence pour montrer à ce monde dégoûtant que le Souvenir existe et souhaite avoir sa propre place dans ce monde. Alors, ce n’est pas ce type en face d’elle qui va l’arrêter sur son chemin. Ce n’est pas cet ennemi de pacotille qui va réussir à la tuer. Ce n’est pas ce maudit Exorciste qui aura le dernier mot sur la Révolte !!

Un grognement se fait entendre, la louve est en colère, encore plus que tout à l’heure. Sa rage se montre, sa fureur se dévoile. Elle hurle à la manière de ce loup solitaire au pelage sombre, elle gueule pour effrayer sa proie et ses futures victimes, elle crie sous forme d’écho pour arracher les tympans auditifs de sa victime.

« Si tu pouvais te voir tel que je te vois. Un homme incapable, avec sa soi-disant arme ridicule. Un prétendu sauveur hurlant pour sauver ce monde alors qu’il n’est pas capable de se sauver lui-même. Tu ne sers à rien. Tu n’es rien. Tu prétends que nous sommes pitoyables et méprisables ? Tu es dans le vrai, mais regardes la ville qui se trouve derrière toi, devant toi, à ta droite et à ta gauche, sous tes pieds. Si nous sommes aussi détestables à tes yeux, alors que penseront les victimes de cette ville à votre sujet s’ils étaient au courant que l’Innocence est fautive de cette tragédie ?! » Mordred ne quitte pas une seule seconde l’œil valide de son ennemi. « Si tu lis les récits des croyants, Dieu est responsable du déluge que nous voulons semer dans ce monde. Ton Seigneur tout-puissant qui montre aux hommes que les femmes sont des animaux servant juste à pondre des rejetons, qu’elles sont juste des objets ne possédant aucun sentiment. Le créateur de l’Innocence qui n’hésite pas à ordonner aux hommes de tuer des pauvres animaux pour des sacrifices à son honneur. » La Noah découpe la lame d’Innocence du scalpel ressortant de la paume de sa main à l’aide de sa dague puis attrape l’objet découpé en laissant tomber sa dague puis le plante à l’endroit où se trouvait le deuxième œil désormais plus existant d’Akira Nakamura. « Avant de juger mon sang, mes origines, mon clan que je déteste tant ! Observe avec ton œil valide ton véritable camp pour comprendre que tu es peut-être l’ennemi de ce monde. »

Mordred retire son emprise sur l’Exorciste puis attrape une de ses dagues et la plante dans l’abdomen de son ennemi en ne prêtant pas attention si son arme touche ou non un point vital. Cependant, la louve ne retient pas son coup et s’exécute d’une manière acharnée. Retirant la dague férocement, l’Avocate du Diable se recule à bout de forces et tout à coup, ploie un de ses genoux devant l’Exorciste.

« Tu n’es pas digne…de porter ce sang maudit. » Mordred essuie le sang sur ses lèvres et pose sa main sur son ventre ensanglanté. « Tu n’es pas digne…d’une…telle…puissance ! » Encore et toujours, la Révolte se relève en souffrant le martyre et adopte une position de combat avec ses dagues qui signifie une chose ; c’est la fin pour le porteur de l’Innocence. « Ne t’en fait pas, je compte te libérer, de cette prison. » La Noah grogne à cause de sa rage et de sa fureur en ébullition et se précipite…pour tenter d’achever son ennemi qui est bien trop énervant, courageux et téméraire aux yeux de la Révolte.

La prédatrice se réjouit de causer une autre souffrance à son ennemi qui est beaucoup mais alors beaucoup trop gênant dans cet affrontement imprévu. Sa capacité de retransmettre ses blessures à la Noah est quelque chose d’incroyablement grotesque et inadmissible pour la Révolte qui souhaite désormais en finir pour de bon face à ce nain de jardin borgne. Elle espère que la lame du scalpel dans l’œil de cet homme lui attribuera une douleur atroce et insurmontable pour lui faire comprendre qu’il est à présent inutile de continuer ses petits numéros à la gomme. De toute manière, l’Avocate du Diable ne compte absolument pas lui laisser le répit, l’opportunité de poursuivre son manège de gaminerie. De ce fait, après lui avoir ouvert à nouveau sa blessure de son œil crevé, la Seigneuresse du Mal plante de toutes ses forces à la manière d’un animal enragé et terriblement révolté, sa dague qui miraculeusement touche un point vital dans le ventre du gamin. Un léger rire sadique s’ajoute à cette note de Victoire. Un plaisir de faire souffrir un chien de cet ordre de prêtre usant d’une arme dangereuse pour soi-disant sauver ce monde pourrit jusqu’à la moelle osseuse. Retirant son outil de sa victime, la révolutionnaire se recule pour des mesures de sécurité et ploie un genou au sol à cause des contrecoups de ses propres pouvoirs, mais aussi des blessures reçues ou plutôt transmises par ce rat d’égout. Seules ses griffes, ses ongles, ses choses immondes ont réussi à la toucher pour injecter son sang nauséabond qui est un vulgaire poison dans l’organisme de la Noah. Toutes ses autres blessures sont causées par son propre talent, son pouvoir inégalable qui fait jalouser ce vieux crétin du Savoir. Mordred pose ses mains sur le sol et tousse pendant un temps en y recrachant du sang. Sa guérison est en train de commencer mais le Souvenir ne souhaite pas attendre un instant de plus. Sa proie est à sa merci et en le tuant, l’Innocence de ce malade va se détruire. Si ce dernier est le Cœur, alors le monde a vraiment du souci à se faire de choisir ce moins que rien en tant que Sauveur.

La Révolte incarnée ou du moins la prétendue Révolte se relève et se précite sur sa cible en y poussant son rugissement de terreur, de prédateur, de la Reine de Révolutionnaire. Sa dague est capable de mettre fin aux jours de ce garçon. Il suffit juste de planter l’objet dans le cœur ou de lui trancher profondément la gorge. La réjouissance est au rendez-vous, la fierté a hâte de pouvoir accompagner Mordred, cependant la déception préfère intervenir à l’improviste dans ce rendez-vous sanglant.

Un hurlement ou plutôt un commandement se fait entendre et des sortes de papiers enroulent Mordred pour la faire ressembler à une momie. Le corps du Souvenir ne veut plus répondre comme paralysé à cause de ces vulgaires parchemins, talismans qui se mettent à entraver la Révolte sur sa victoire bien méritée. Qui plus est ; impossible à la Noah de rugir son mécontentement car ses lèvres sont bloquées par un de ces papiers servant de bâillon. La pleureuse ne peut donc que regarder un imbécile qui intervient dans cet endroit qui ne souhaitait pas le voir. La louve piégée par ce qu’on pourrait dire le chasseur, emmène le gibier blessé pour non pas le manger mais pour le soigner. Doit-on dire que c’est un garde forestier ? Peu importe, Mordred ne peut rien faire et ses ennemis pourraient bien se moquer d’elle car c’est une occasion rare et inespérée qui se présente actuellement.

Tentant de reprendre son calme, chose qui est visiblement impossible pour la Noah qui est vue comme une bourrine au lieu d’une stratège comme Cassidy Danvers, Mordred remarque que le Corbeau réalise quelque chose d’étrange. Un esprit, un fantôme, une chose grotesque sort du ventre du garçon pour entrer dans celui du blessé. Le grognement de Mordred intervient, ses dents inférieures et supérieures qui s’entrechoquent pour grincer, la Noah rassemble toute l’énergie qu’elle a emmagasinée grâce au métis pour se défaire avec très grande difficulté des parchemins de son nouvel ennemi. Lorsque la Révolte arrive à passer cet obstacle, de la fumée pourpre s’échappe sous forme d’explosion. Maintenant, à présent, dorénavant, le Souvenir fait abstraction de toute chose pour ressembler à une machine à tuer, la machine à tuer que le Comte Millénaire à créer. Désormais, plus rien ne compte l’arrêter. Ce duel doit prendre fin. Édimbourg va recevoir encore du sang sur ses terres détruites. La bête pousse un terrible hurlement qui pourrait faire trembler plus d’un. Le son est mélangé entre de la souffrance, du désespoir, de la rage, de la haine et bien d’autres choses qui alimentent cette pseudo machine de guerre.

Un pas est franchi en direction de l’Exorciste inerte sur le sol qui n’est plus en compagnie du blond gênant. Un deuxième pas arrive mais très difficilement. Le troisième pas n’arrive pas à son but et le corps lourd de la louve s’effondre sur le sol, faisant valser la poussière alentour. Mordred souhaite se relever, elle y arrive presque mais retombe à nouveau. Sa main est tendue en direction du métis qui se referme sur la silhouette au loin. La Révolte est fatiguée, la Noah est à bout, le Souvenir rage intérieurement d’être toujours impuissante face à ses ennemis. La scène qui se présente à Mordred ressemble étrangement à ce fameux jour où Néah a eu raison d’elle. La louve ne comprend toujours pas, pourquoi elle échoue constamment, tout le temps, et ne touche qu’aux ténèbres, aux abysses qui l’effrayent tant.

Sa main se couche sur ce sol rocailleux, une ombre espionnant depuis le début comme le faisait Howard Link intervient à son tour. Porteur du blason de la famille de Cassidy, il porte sans difficulté la Noah dans ses bras qui est sur le point de perdre connaissance à cause de la guérison bien trop gourmande sur ses réserves d’énergie. Mordred ne fait rien, observant juste le corps de ce pitoyable Exorciste qui s’éloigne doucement mais sûrement. Ses forces l’empêchent de dire quoi que ce soit, elle est à la merci du majordome de la maison Danvers.

« Vous en avez fait assez, madame. » chuchote Raven d’un ton ensorcelant. « N’oubliez pas, que la raison de votre venue dans cette ville n’est pas pour le Comte Millénaire, mais pour votre marché avec monsieur Hyde. »

Mordred tenue par le majordome de Cassidy à la manière d’une princesse, pose doucement sa tête contre le torse de l’homme et agrippe difficilement la chemise blanche de ce dernier. Sa main est tremblante, des larmes interdites se mettent à couler de ses cristaux dorés. Soudainement, son désespoir lui permet de lâcher quelques mots. Un ensemble de voyelles et consonnes qui resteront à jamais un secret entre le Souvenir et le majordome.

« Je…veux être libre... Je n’en peux plus…des regards et des moqueries des gens qui me détestent… Je hais ce pouvoir…qui bouillonne en moi…je déteste la chose que j’incarne…je veux revoir Akiza…je veux revoir son doux sourire…et m’excuser de ne pas avoir pu tenir notre promesse… »