Why so serious ?

Une semaine s'est écoulé depuis Édimbourg, cet affreux désastre qui est toujours dans la une des journaux. Le nombre de décès et de disparitions est très alarmant. Les bâtiments encore debout ne ressemblent plus à rien et le volcan ne gronde plus. Les étrangers à cette ville sont alors curieux de voir ce qui s’est passé en chair et en os...tout comme cette silhouette apparaissant de nulle part. On n'aperçoit pas son visage qui est masqué par un foulard appartenant à un gang américain, ni de ses yeux recouverts par des lunettes de protection. Derrière lui, un chat noir à peine âgé de plusieurs mois le suit avec ses petites pattes qui font sonner son petit grelot doré. Parfois, il se sépare de son maître pour chasser des souris survivantes mais échoue à chaque fois. Trop d'obstacles font barrage au félin qui se plaint par des miaulements.

Son propriétaire ne réagit pas, il est occupé à scruter les environs de cette ville fantôme. Le peu d'habitants survivants sont automatiquement esquivés par le grisonnant du nom de Rhys Bleddyn. Puis quand le gamin repère un endroit vraiment tranquille, son foulard est retiré pour être attaché à son bras gauche. Il se frotte les mains, attrape son chat et se met à danser...



Oui, le Black Cat danse avec Éclipse dans cette ville détruite remplie de désespoirs. Mais qui a dit que Bleddyn était désespéré. Personne, car en réalité, le vagabond est plein d'espoirs de trouver des trésors à voler. Il faut bien gagner sa croûte. Le chat quant à lui préfère se dégager de son maître pour ne pas être ridicule. Le jeune homme bouge son bassin, fait des moulinets avec ses bras. Le Gallois saute à pieds joints dans une flaque d'eau et s'amuse à vouloir asperger Éclipse avec des coups de pied dans l'eau. Lorsqu'il se retire de cette dernière, le malheur repousse des petites pierres avec ses bottes comme-ci il s’agissait des ballons de football, attrape une souris furtivement à hauteur de ses mains puis s'en sert comme d'un micro tout en la relâchant par la suite pour qu'elle se fasse courser par le minou. Le danseur tourne sur lui-même en levant ses bras comme-ci c'étaient des ailes d'un avion, il remet en place le crâne d'un squelette carbonisé, repère un skeat et parcours des rues avec...jusqu'à être arrêté par une crevasse causée par la catastrophe. Arrêtant ses gamineries, le Black Cat reprend son sérieux. Il se recule, prend de l'élan et saute pour franchir l'obstacle.

Son instinct de voleur lui indique une ruine en particulière qui sent le trésor à plein nez. Il n'hésite pas une seule seconde et cherche dans les décombres.

« Aide-moi un peu Éclipse. » se plaint le grisonnant en retirant une pierre assez lourde cachant une petite boîte en métal. Son visage bien rouge à cause de cet effort très difficile, affiche un sourire satisfait en y découvrant la chose enfouit. « Bingo ! »

Délicatement, Bleddyn ouvre le petit coffret pour y découvrir un collier resplendissant. Ses yeux s'illuminent d'étoiles et y voient un salaire bien mérité. Mais sa joie est de courte durée quand du bruit le prévient d'une présence étrangère. Il dégaine aussitôt son katana porteur d'une lame de nuit et la pointe sur le bruit en question.

« Hop hop. Premier arrivé, premier servit. » déclare-t-il prêt à se battre pour conserver son trésor de la journée.

   

Le gêneur ou plutôt la gêneuse est une femme qui doit avoir son âge ou alors de quelques années de moins. Plutôt jolie d’ailleurs. Il plisse ses iris qui ont du mal à apercevoir les couleurs à cause de ce foutu soleil de malheur. Contrairement à Londres, ce pays est plutôt ensoleillé ce qui déplaît énormément le chat noir qui préfère rôder la nuit plutôt que la journée. Se rendant compte que la fille n’a aucune attention hostile et aussi parce que Rhys est un gentleman envers la gent féminine, le grisonnant effectue des moulinets avec son poignet faisant brasser la lame de l’arme dans l’air. Lentement, le fourreau accueille le katana dans un bruit d’acier. Ce geste est effectué avec style et digne d’un samouraï, même si le gamin ne sait pas qui sont ses gens occidentaux. Précieusement, le Gallois range son trésor dans sa sacoche et balance le coffret derrière lui comme un vulgaire objet inutile.

« Une fille qui n’apprécie guère les bijoux ? C’est rare dans ce monde. Je suis vraiment devant une demoiselle ou pas ? Car y a des rumeurs comme quoi des hommes se déguisent en femme donc bon. Je préfère être prudent. » annonce le grisonnant plaçant ses mains derrière sa nuque.

Éclipse s’assoit aux pieds de Rhys, léchouille sa patte avant gauche pour nettoyer son poil soyeux et baille soudainement.

« Oh ? Ma lame stylée ? C’est juste une vieille relique maudite qu’un vendeur souhaitait se débarrasser. » explique tranquillement le jeune homme en cherchant du regard une chose à volée dans les ruines où il se trouve. « Mon katana sert juste à impressionner les gens, d’ailleurs ça marche avec toi. »

Subitement, Rhys trouve non loin de là une peluche abimée en forme d’ours. Il la saisit, enlève la poussière dessus et affiche un air assez triste.

« J’suis pas du coin non. » répond négativement le voleur. « Les journaux parlent sans arrêt de cette catastrophe depuis une semaine. J’ai donc décidé de jeter un œil. Et toi ? Tu as vu la montagne rugir ? »

S’accroupissant, le Black Cat s’amuse avec son petit compagnon en faisant bouger la peluche. L’animal est intrigué et renifle l’objet avec curiosité pour au final se frotter sur l’ours en ronronnant. Cela fait sourire le propriétaire du félin qui se met à gratouiller la croupe d’Éclipse.

« J’imagine que tu n’es pas là pour te promener tranquillement dans ce lieu tout triste et tout mort, mais si c’est le cas, t’es une fille assez bizarre. » avoue l’épéiste en mettant l’ours dans son bagage, espérant l’offrir à un môme qui sera s’en occuper. « Tu t’appelles ? Moi c’est Rhys. »

   

Il penche sa tête sur le côté tout comme le fait Éclipse lorsque la fille regarde sous son t-shirt pour vérifier si c'est une demoiselle ou un jeune homme. Les deux compagnons clignent plusieurs fois des paupières, perdues ou plutôt ne comprenant pas la réaction de cette fillette. Rhys passe sa main dans ses cheveux gris, se frotte le crâne et jette un œil à son chat pour savoir s’il pense comme lui. Cette jeune femme est-elle atteinte d'une maladie lui faisant perdre la mémoire ? Est-ce qu'elle est comme ça dans la vie de tous les jours ? Rhys se met à hausser les épaules, remet le foulard de l'ancien gang de la Révolte incarnée et tente de repérer d'autres choses à voler. Autant en profiter, ses sacoches sont vides, sa monnaie devient rare et son félin râle d'avoir un seul repas par jour.

« Je vois ça que tu viens de vérifier. » avoue Rhys en frappant son petit orteil sur un morceau de pierre qu'il n'a pas vu à cause de sa mauvaise vue. « Aïe ! Espèce de... » Il donne un grand coup de pied sur l'auteur du mal et reçoit encore plus de douleur. Sa crédibilité d'être un personnage impressionnant est à zéro. « Le con... » se dit-il en sautillant à cloche pied.

Éclipse témoin de la scène préfère quant à lui réaliser une action bien plus importante que le vol. Qui est de chasser une mouche qui l'embête depuis quelques secondes. Le pauvre n'y arrive même pas et miaule assez fort pour exprimer son agacement.

Rhys toussote pour reprendre son soi-disant sérieux.

« Bien sûr qu'Éclipse est grave cute. » annonce le grisonnant d'un ton fier. « C'est le plus beau chat du monde et un grand chasseur. » Il soupire en voyant que son compagnon court toujours après la bestiole. « Enfin, là il est pas chaud. »

Puis, lorsque la fille parle de cette fameuse lave au derrière de façon vulgaire. Le garçon ne peut s'empêcher d'étouffer un rire à cause de son foulard jaune couvrant sa bouche et son nez.

« T'es la deuxième femme que je rencontre à avoir un langage aussi cru. T'es amusante et attachante. » Il rit encore plus quand la rousse affirme être bizarre. C'est plaisant de rencontrer une demoiselle différente des autres. Ça change des filles se prenant pour des Lady. « Tu n'es pas bizarre, juste différente des autres. Je trouve ça vachement cool. Reste comme tu es. Être unique c'est mieux que de ressembler à tout le monde. »

Le voleur entre dans le restant d'une nouvelle bâtisse et continue son petit manège tout en apprenant le nom de la fille. Maisie hein ? Sympa et original.

« Tu sais que rester près de moi c'est pas bon signe. Pour ton information, je ne suis pas un super-héros, ni un super-vilain. Je suis juste un gamin qui recherche des trésors. » Il lance dans un coin un bouquin dont l'auteur se nomme Akira Nakamura. « On dit dans les journaux de Londres que je porte malheur aux gens. Donc tu devrais partir, Maisie shiny. On pourrait te capturer avec une sorte de balle en prétendant que tu voles les affaires des gens. »

Il s’arrête, repense à la personne qu’il recherche depuis un très long moment et se demande si Maisie ne l’aurait pas vu.

« Par hasard, tu connaîtrais pas un Rhian Llewellyn ? » demande le Malheur de manière subite et d'un seul coup. « Blond, yeux rouges, me ressemblant légèrement mais très légèrement tu vois. »

   

Le voleur entre donc dans un nouveau bâtiment en ruine, à la recherche d'une chose de valeur. C'est peine perdue mais Rhys garde espoir. Hors de question d'abandonner après un si long et éprouvant voyage. Alors il franchit ce qui doit rester de la porte d'entrée, repère à quelques mètres une chose qui brille mais est immédiatement interrompue par Maisie sauvage qui se place devant lui, sur son chemin, sur sa quête de trouver de l'argent pour manger et survivre. Il s'arrête, pousse un léger soupir. Le gamin a déjà oublié la moitié des dires de la fille qui parle beaucoup trop, c'est amusant mais une honte pour le grisonnant d'avoir écouté juste d’une oreille ce qu’elle a dit. L'épéiste croise ses bras, écoute cette fois attentivement la question de Maisie.

« Je n'ai pas de foyer. » avoue directement le gamin d’une façon très franche et sincère. « Je suis Gallois et non Anglais ou Écossais. » D'un signe de tête, Éclipse comprend qu'il doit fouiner l'endroit où une chose brillante vient d'attiser la curiosité de son maître. Il miaule pour exprimer sa fainéantise et son mécontentement mais s'y dirige quand même. Lentement, avec plusieurs arrêts où le chat se couche fatiguer d'avoir effectué quelques pas. « L'Écosse est moins loin que le continent Américain par exemple et surtout moins vaste. Mais je suis certain de trouver une perle rare dans cette ville fantôme. »

De sa gueule, le compagnon de Bleddyn rapporte un collier en or. Les verres de lunettes de protection du voleur s'illuminent soudainement et un sourire de joie est caché sous son bandeau jaune. Avec cette découverte, le Malheur va pouvoir profiter un peu plus de la vie, voire réaliser ses mauvais méfaits dans un autre pays. Ou alors, offrir ce prétendu artefact à une charmante demoiselle. Sauf que Rhys n'éprouve aucun sentiment amoureux. Ce genre de truc ne sert à rien et puis...mieux vaut ne pas fréquenter un jeune homme qui cache des ténèbres méprisables derrière son dos.

Avec soin et professionnalisme, le bijou disparaît dans la sacoche du Gallois et il s'éloigne de Maisie pour continuer ses fouilles.

« Si je trouve la personne dont je t'ai cité, je retrouve automatiquement ma petite sœur. » De ses mains gantées par des gants en cuir noir cachant une partie mauvaise du passé de Rhys, le gamin y découvre une photo de famille. De son pouce il caresse le visage d'une gamine. « Elle s'est enfuie, sans laisser quoi que ce soit derrière elle. Pas de mot, pas d'explication. Rien ! La faute à mon père. La faute d'un parent irresponsable. » Le cadre est déposé sur le sol, avec délicatesse. « Et toi ? Tu as de la famille ? Sont-ils tous comme toi ? C'est-à-dire amusant et attachant. »

Le garçon fouille à nouveau dans l’ancienne baraque, tentant d’éviter de penser à son père qu’il déteste tant. Il aimerait lui trancher la gorge, ou le découper en deux ou bien le faire souffrir. Autant de pensées malfaisantes venant du malheur. Autant d’atrocités qui ne verront jamais le jour ou la nuit car le Black Cat compte bien retenir ces mauvaises choses en lui. Si jamais les ténèbres reviennent, Rhys ne pourra plus revenir. Il a échappé à sa véritable nature une fois, mais une deuxième fois risque de le consumer. C’est peut-être à cause de son épée maudite que sa vie, ou plutôt son passé est tourmenté d’une histoire éprouvante et honteuse. Oh oui, le pillard revoit encore tout ce sang sur ses mains. Il entend encore les cris de souffrance. Il ressent à nouveau la douleur sur son corps. Il retient la peur qui lui ronge les tripes en repensant au diable ressemblant à une Succube. Son cœur effectue un faux bond en imaginant revoir ce démon derrière Maisie et une goutte de sueur perle le long de sa tempe. Le rire de la silhouette de l’enfer se fait entendre derrière lui et au quart de tour, Rhys dégaine son katana et frappe dans le vent. Ses mains se mettent à trembler, elles lâchent l’arme japonaise et son cerveau continue de lui jouer des tours sur cette phobie, cette frayeur qui ne souhaite pas le quitter maintenant.

Après quelques minutes, le calme, la sérénité, revient en Rhys Bleddyn qui s’assoit sur le sol pour cajoler son chat qui quémande de l’attention. Il montre subitement de sa main droite un rouleau de bandage fraichement utilisé.

« Tu es médecin ? » questionne le voleur en y affichant un sourire sournois. « J’ai trouvé ça dans ton sac quand tu m’as dépassé tout à l’heure. Tu devrais faire plus attention sur la sécurité de ton bagage qui laisse à désirer. » Il lance le bien de Maisie à cette dernière. « Tu comptais apporter ton aide aux victimes de ce drame ? »

   

Malheur incarné ou non, le grisonnant assit sur le sol, écoute d'une oreille attentive l'histoire à propos de la famille de Maisie. Une révélation assez triste à propos de son grand frère et sa grande sœur mais elle semble ne pas avoir dégagé un quelconque son, une quelconque expression pouvant la trahir de son deuil sur les décéder. C'est impressionnant pour Rhys de constater que cette fille n'est vraiment pas comme les autres. Elle a l'air forte, déterminée, courageuse comme l'est Senna, sa petite sœur qui lui manque tant. Alors, soudainement, mystérieusement, le visage de sa protégée semble remplacer celui de la gentille Maisie. Il ferme donc un instant les yeux pour chasser cette comparaison, histoire de ne pas craquer, de ne pas montrer son chagrin et sa colère à propos de Senna qui lui manque beaucoup trop.

Voulant ensuite répondre à sa question sur la prochaine destination, un bruit bien connu à l'ouïe auditive du voleur provoque un léger soupir d'énervement. Il se retourne et lève ses mains en apercevant un policier braquer son arme sur lui et Maisie. Voilà que les choses se compliquent et Rhys n’est pas d’humeur à parler avec ses représentants de la loi. Surtout que ces gaillards n’ont jamais apprécié le garçon ce qui est normal vu qu’il s’agit d’un voleur, une personne qui défie les lois sans aucune honte, sans aucune retenue, afin de survivre du mieux que Bleddyn le peut.

« Vous êtes en état d'arrestation pour vol. » annonce le représentant de la loi en indiquant à Rhys par un geste du canon de son pistolet de montrer le collier en or fraîchement volé (chose que le Gallois ne fait aucunement).

Il se met à appeler son collègue, s'approche avec ce dernier de Rhys et Maisie et ordonne à son coéquipier qui doit posséder un grade moins élevé que le détenteur de l’arme, de menotter les deux compagnons. C'est à l'instant où le malheur remarque les menottes bien trop proches de la rousse, qu'un instinct qui sommeille en Rhys depuis quelque temps se réveille au grand jour. Son rôle de protecteur, son devoir de protéger sa petite sœur des moqueries, menaces, violences des autres ouvre lentement ses yeux de félin. Les cristaux sont en ébullitions et brillent d’une colère et d’une prédation qu’il ne faut pas sous-estimer.

Rhys doit protéger Senna.
Le grand frère a pour rôle de protéger sa petite sœur.
Rien ni personne ne doit lui faire du mal.

En moins d'une fraction de seconde, la chose qui sommeille en Rhys apparaît. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le Gallois vient d'effectuer une corde à linge au policier tentant de menotter la rouquine. Son bras vient de s’écraser violemment sur le cou de l'homme pour le faire tomber et lui couper la respiration. De sa manche de son manteau, un couteau apparaît pour être lancé sur le deuxième flic tenant le flingue. L'arme blanche se plante dans l'une des mains du type qui lâche aussitôt son joujou et cri de douleur. Le poing du voleur assomme en un coup l'ancien possesseur du pistolet puis son pied neutralise le menotteur qui tentait de se relever.

Le Black Cat est intervenu, le chat noir n'est pas un gentil garçon, car en réalité il ressemble à un assassin, un tueur au lieu d'un voleur. On l'a transformé ainsi car le grisonnant était au bord du rouleau. Il a épousé l'impensable pour survivre et se protéger. Rhys Bleddyn retire d’un coup sec son couteau de la main de sa victime, reprend son katana qui est resté sur le sol afin de le rengainer dans le fourreau puis se retourne pour être face à Maisie.

« Après Édimbourg, je retourne à Londres. » dit-il en essuyant le sang sur le vêtement du flic. « Vaut mieux ne pas rester là. Il va y en avoir d'autres. »

   

Il se facepalm après avoir réalisé l’impensable ou plutôt la chose qu’il ne souhaitait absolument plus réaliser. Il serre les dents et ses poings qui froissent ses gants en cuir. Le garçon se met à pester, à shooter dans une petite pierre pour exprimer son mécontentement. Le malheur est en colère mais pas pour les pauvres agents, ni pour l’adorable Maisie mais envers lui-même. Encore une fois, le grisonnant vient de franchir la limite à ne pas dépasser. Une nouvelle fois, le voleur vient de ressembler à sa nemesis qui doit toujours être en vie. L’agacement est bien trop grand et voilà que le gamin propulse tous les petits gravats légers avec son pied à la manière d’un ballon de foot. On dirait un gosse qui pique sa crise de nerfs et de toute façon Rhys est un môme mal éduqué. À présent, son poing se heurte violemment contre un mur et heureusement qu’il n’a pas mis toute sa force pour éviter de se casser le poignet ou les phalanges voire sa main tout entière. De toute manière, si jamais ça se produit, le médecin est juste à côté, fort heureusement Rhys ne souhaite pas recevoir une fâcheuse blessure. C’est mauvais pour le travail. Discrètement, il fixe du coin de l’œil la demoiselle qui effectue un rapide bandage au policier le plus blessé qui est en réalité bien amoché par le mystérieux Bleddyn. Ça peste une deuxième fois, ça s’énerve sur soi-même à nouveau. Il s’en veut d’avoir blessé un agent de l’ordre qui fait juste son boulot comme les autres. Lui et son collègue ne méritent pas de recevoir un tel traitement. Que dirait Senna en le voyant agir ainsi ? Elle serait tout simplement dégoûtée que son grand frère soit passé du mauvais côté de la balance. De toute façon…il n’a pas eu le choix et de toute manière sa petite sœur n’avait qu’à pas partir du jour au lendemain en ne laissant aucun mot. Voilà que maintenant son énervement se dirige sur sa pauvre sœur. Il se donne lui-même une gifle pour avoir osé parler du mal de Senna qui ne mérite pas de recevoir un tel jugement. La frangine avait une raison, c’était de retrouver un certain Rhian Llewellyn. Il espère que ce type portant une partie de sang s’occupe bien de sa petite sœur sinon ça va barder.

Lorsque Maisie termine les premiers soins, les deux personnes se mettent à s’enfuir en entendant des nouveaux bruits pas très rassurants. Dans cette fuite, le gamin ne s’occupe pas de son félin qui normalement doit avoir assez de jugeote pour courir derrière lui. Pour se rassurer et par mesure de sécurité, le grisonnant se retourne et constate qu’Éclipse manque à l’appel. Il fronce ses sourcils et son cœur s’emballe follement d’inquiétude. Mais où est donc passé son meilleur ami qui le suit dans toutes ses aventures ? Le jeune homme effectue un dérapage qui provoque un brin de poussière. Ce dernier s’apprête à refaire le chemin inverse en prévenant Maisie sauf que soudainement le Black Cat se stop net en observant Éclipse dans les bras de la demoiselle. L’animal semble heureux comme tout et pousse un miaulement de bonheur tout en frottant sa tête contre la rouquine. Eh bah dit donc, on dirait que le petit chasseur qui ne sait pas attraper des mouches ou des souris se fait plaisir dans les bras de la jeune femme. Le propriétaire pousse un soupir de soulagement et reprend sa course le sourire aux lèvres. Désormais, ses pensées ne se tournent plus sur ce que le gamin vient de réaliser tout à l’heure ni même de ce passé lointain qui le hante chaque nuit et chaque jour.

Rhys Bleddyn se rend compte que Maisie connaît cette défunte ville comme sa poche et ralentit donc son allure pour la faire passer devant. Elle doit sûrement connaître une zone calme et rassurante pour échapper aux gêneurs et si c’est le cas, Rhys pourra enlever le monstrueux point de côté qui s’amuse à le torturer. Puis, lorsque tout se termine, le voleur se cale contre un mur et tente de reprendre son souffle. D’habitude il est un excellent coureur mais comment dire que le truc de tout à l’heure lui a fait perdre ses moyens dont son habitude à ne jamais avoir de point de côté ni même de perdre son souffle en courant.

« Désolé pour tout à l’heure… » s’excuse Rhys en tombant sur son derrière et agrippant son haut au niveau de son palpitant. « Et ne me remercie pas pour ce que j’ai fait. » Il remonte sa tête, ferme les yeux et prend une bonne bouffée d’oxygène. « Je ne souhaitais pas faire du mal à ces policiers. Tu m’as fait penser à ma frangine et sans vraiment m’en rendre compte, mon corps s’est mis à agir tout seul et à causer des dégâts. Et ne t’en fais pas, je n’ai rien, pas de bobos, pas de blessures, je me porte comme un chef. »

Éclipse se retire des bras de la rousse pour rejoindre son maître et ronronner devant lui tout en se frottant à sa jambe. Le jeune homme gratouille les lombaires de l’animal plus précisément à côté du fouet.

« Éclipse ne se laisse jamais porter par un inconnu. Tu as eu de la chance de pas te faire griffer. » dit-il en passant une main dans ses cheveux tout en détournant son regard. « Il s’est passé quoi ici ? Les journaux racontent souvent des mensonges. Y’a vraiment un volcan qui est entré en éruption ? Et on connaît la raison des tremblements de terres aussi mystérieux ? »