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Sujet: Awake, arise or be for ever falling Ven 11 Oct - 23:13
Awake, arise or be for ever fallingWith Bonnie R. O'Cahan
Le calme, la nature, l'odeur des plantes dans le jardin, le bruit de la petite fontaine, sont des choses qui sont parfois agréables aux oreilles du démon qui n'aspire qu'à la révolution, au son des coups de feu, des hurlements des gens en colère, le parfum de la mort, du sang. Ce petit endroit étranger aux yeux de l'avocate du diable, ne l'empêche pas de piquer un petit somme. Allongée sur un banc en bois, jambes croisés, chapeau cachant son visage, mains qui sert d'oreiller, la louve se repose et se met à rêver. Elle ne sent même pas un petit moineau qui se pose sur son genou, ni même de ses petits piaillements qui sont adressés à la dormeuse. Le petit animal se demande donc si la femme est un décor fixe et non un être vivant. Il sautille pour arriver sur le ventre de cette dernière, penche sa tête à droite puis à gauche. La Révolte est sans doute morte ou bien trop enfermée dans son sommeil pour entendre et sentir ce petit compagnon curieux depuis son jeune âge. Au final, l'oisillon ne l'embête pas plus longtemps car il souhaite prendre son envol pour se poser un peu plus loin, sur la branche solide d'un arbre.
Le vent se lève dans le jardin de l'Arche et le chapeau de cow-boy de Danvers décide de faire la même chose que le petit chanteur volant : prendre son envol. Il s'élève dans le ciel pour atterrir dans un coin du jardin à la manière de la douceur d'une plume. Sa propriétaire ne remarque rien, toujours dans ses rêves ou ses cauchemars. Ses cheveux blancs comme la neige ont grandi arrivant aux pointes de ses épaules. Son visage exotique dévoile encore plus sa beauté sous les rayons du soleil. Sa peau est si blanche qu'elle pourrait ressembler à un vampire. C'est peut-être le cas, vu que son hôte qui ne se manifeste plus depuis un certain temps est atteinte de la maladie de l'albinisme.
La respiration de la Noah est lente, vraiment très lente. Elle respire apaisée et son organisme est sans doute choqué de voir que la louve est en paix depuis une éternité de révolte. En fait, la prédatrice ne l'a peut-être jamais été. Donc cet assemblage qui compose la Révolte incarnée profite de ses petites vacances, de ces congés bien mérités et en profite également pour s'arrêter de courir pour apprendre à marcher.
Son esprit se ressasse des bons souvenirs, des choses que possède encore la mémoire de Mordred. Ces échanges avec son ancienne hôte du nom d'Akiza. Une anglo-japonaise née d'un père riche et d'une mère désirant recevoir le plus cadeau de sa vie : un enfant. Plusieurs fois cette petite mentionnait l'amour qu'elle a reçu de ses parents. Un lien si puissant qui arrête constamment les méfaits du désespoir, du chaos et tant d'autres. Mordred autrefois, désirait recevoir ce lien rare, ce sentiment envoûtant et agréable pour y oublier les pensées noires qui habitent dans son esprit. La Noah s'en veut d'avoir été fautive de la mort de son hôte pour récupérer son corps. À bras ouverts, Akiza a accepté son destin. De se laisser mourir en souhaitant que Mordred rencontre un jour, l'amour, le sourire, la joie de vivre. Des choses qui n'arriveront jamais. La Révolte est une arme pour les humains, les Noah afin de faire avancer le monde dans un nouveau départ. Puis quand ses services ne sont plus utiles, on la jette dans une poubelle...
Son petit cœur de révolte rouspète et témoigne son mécontentement en y provoquant des pincements qui dérangent le sommeil de la ravissante louve. Son sommeil est alors agité et l'oblige à se réveiller après que son apparence endosse le costume du clan Noah.
Elle cache les rayons du soleil avec sa main gantée d'une mitaine de protection. Mordred cligne plusieurs ses paupières afin que ses orbes dorés s’habituent à la luminosité du soleil. Instinctivement, la prédatrice cherche quelque chose qu'elle trouve immédiatement : Calamity son arme de prédilection. Mais c’est juste après que Mordred remarque la disparition de son couvre-chef. Où se cache-t-il ? Ce petit chenapan qui ose se moquer de la Révolte dès son réveil. Manifestes-toi chapeau de malheur au lieu de te cacher pour y savourer ta tranquillité.
D'un geste furtif, la louve alpha attrape son arme, charge cette dernière et pointe en joue un ou plutôt une visiteuse indésirable ou agréable. Elle la sent, c'est une de ses sœurs que Mordred ne connaît que de non. Sa présence gêne la femme mais comment lui dire devant ce visage d'ange qui fait battre curieusement le cœur ténébreux de la Révolte.
« Qu’est-ce que tu veux ? » demande-t-elle d’un ton menaçant incitant sa sœur à déguerpir le plancher.
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Sujet: Re: Awake, arise or be for ever falling Ven 18 Oct - 21:38
Awake, arise or be for ever fallingWith Bonnie R. O'Cahan
Elle tapote son index sur la détente de son fusil bien-aimé. Il suffit d'une simple petite pression, pour que Calamity répond aux attentes de sa maîtresse. Si Mordred tire sur sa sœur, alors elle aura accompli la même chose que Néah, c'est-à-dire s'en prendre à sa soi-disant famille. Son envie de passer à l'acte la démange, sa colère et sa haine sont si grandes et importantes que la louve n'a aucune barrière pour exécuter son méfait, mais le coup de feu ne vient toujours pas. La raison est simple et précise, son cœur refuse de voir cette jeune femme blessée. Pourquoi donc ? Mordred ne lui a jamais parlé, du moins pas pour une discussion à deux, en privé, loin des regards indiscrets. La méfiance est toujours présente car l'avocate du Diable se souvient toujours et encore des mépris, des moqueries à son égard de la part du clan Noé. Est-ce que l'Amour en fait parti ? Aucune idée. Elle sait au moins que le Plaisir n'y était pas, la Peur non plus, tout comme la Chance qui est actuellement en cavale.
C'est Amorem qui répond à la Révolte et le son de sa voix apaise la nervosité de Mordred. Ça l'incite à baisser son fusil et d'accepter son offre, sa proposition de passer du temps ensemble dans ce lieu tranquille et apaisant. Comme deux véritables sœurs parlant de tout et de rien.
« Pourquoi accepterais-je ta proposition ? » marmonne la prédatrice blessée qui souhaite soigner ses blessures. « Je n'ai qu'une seule sœur et à ma connaissance tu ne représentes pas la Peur, Amorem. »
Le poil de la louve s'hérisse tout en relevant ses babines pour y dévoiler ses crocs, Mordred recule de quelques pas, fusil à nouveau en joue, index tremblant qui vient de quitter la gâchette. Pourquoi donc être effrayé de l'Amour de Noah ? Elle n'est qu'un simple fragment de souvenir, rien de plus. Pourtant, la reine révolutionnaire ne se sent pas à son aise. L'Amour est quelque chose que Mordred recherche constamment. Elle souhaite être aimée mais reçois du désespoir, de la tristesse, de la colère et de la haine. Cette chose que représente Amorem n'existe plus ou du moins ne représente plus grand-chose pour la Noah désespérée.
« Pourquoi ? » reprend Mordred en sifflant ce mot entre ses canines. « Pourquoi maintenant et pas avant ?! C'est parce que tu faisais partie des autres membres du clan qui me considérait comme une arme, un animal, un simple objet ? »
Une larme tombe de son œil droit et disparaît à mi-chemin. Comme-si la Révolte vient d'assassiner cette pauvre goutte de tristesse qui représente une faiblesse pour la meurtrière. La manipulatrice se met à trembler lorsque sa colère se mélange à sa tristesse. C'est douloureux, c'est désagréable, c'est énervant. À cause de cette fusion, l’avocate du diable trouve à présent cet endroit méprisant, moche, dénué d’aucune beauté et de tranquillité. Aveugle et rongée par ce qu’elle a vécu, la louve souhaite se retirer de ce lieu la queue entre les jambes pour retrouver sa solitude qui est sa meilleure amie. Faisant disparaître son arme fétiche qui se transforme en un nuage de fumée rougeâtre et menaçante, cette dernière tourne maintenant autour de sa maîtresse pour la rendre moins jolie et l’enlacer de son amour afin de la convaincre de continuer à marcher dans sa voie en solo.
« Tu sais ce qu’on dit à mon sujet, Amorem ? » dit-elle en craquant une à une ses phalanges lorsque ses poings se referment. « Que je ne suis rien, pour le clan Noah. Yes, i am NOTHING. »
Malgré le regard menaçant, meurtrier de la louve, ses iris brillent de mille feux en luttant pour ne verser aucune larme qui est à leur apogée. Pourquoi donc se mettre dans un état pareil devant Amorem ? Peut-être parce que Mordred désire depuis tout ce temps connaître une réponse à sa question depuis la bouche de l’Amour : Suis-je autant détestable à tes yeux ?
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Sujet: Re: Awake, arise or be for ever falling Dim 19 Jan - 11:59
Awake, arise or be for ever fallingWith Bonnie R. O'Cahan
Elle veut fuir, la louve souhaite partir la queue entre les jambes, les oreilles abaissées, la tête en direction du sol tout en voulant se cacher dans sa tanière pour y pleurer et gémir de tristesse, seule, dans sa solitude, à broyer du noir et maudire ce monde que la Révolte déteste tant. Les gens l’apprécient, la guerre aime la Révolte, l’histoire en parle, le Savoir se plaint tout le temps d’elle, mais pourtant…aucun lien d’amour vient enlacer l’Apôtre qui est qualifié d’arme au lieu d’un être vivant pourvu de sentiments. Dans l’ombre, dans sa cage, dans son coin, la Noah de la Révolte n’a pas cessé de pleurer et de désespérer. Angsthasia est au courant, elle qui a tenté de lui redonner le sourire. Elle qui est la première à l’avoir considérée comme un être humain au lieu d’un simple objet. Elle qui l’a enlacé et tenté de réconforter en séchant les larmes de cette dernière. Pourtant, la Peur ne devrait pas continuer sa relation fraternelle avec la Révolte. Mordred a commis l’irréparable de s’allier avec Néah dans le passé en voulant protéger sa tendre et chère sœur. Mais le fourbe l’a trahi et à cause de son aide, la désespérée est morte, plongée dans les abysses et les ténèbres qui sont bien plus horribles que le véritable enfer. Alors, la prédatrice débute un premier pas en arrière puis un deuxième mais le troisième n’arrive pas. Quelque chose l’arrête et c’est Amorem. L’Amour enlace la Révolte car aucun mot ne semble vouloir aider la blonde à calmer le désespoir insurmontable de Mordred. Ce simple geste, cette action aussi banale qu’elle le soit, paralyse à la manière de la force d’un éclair, le corps entier de la pleureuse. Sa respiration est coupée, ses paupières refusent d’humidifier le blanc de ses cristaux qui sont rouges de tristesse. Il n’y a qu’une seule chose qui réagit à cette étreinte provenant de l’Amour ; c’est le cœur battant dans la poitrine de Mordred…
Cette dernière aurait voulu croire que cet enlacement n’était qu’un geste grossier pour mentir et fonder de faux espoir à la Révolte, mais le cerveau, l’esprit de la pire ennemie de Cassidy refuse de répondre à son appel. Du coup, la seule solution qui lui est proposée, c’est de se confier à son cœur en morceaux. C’est en touchant une infime partie de cet organe vital qui lui permet de survivre, que les larmes douloureuses et désespérées de Mordred s’échappent de ses iris d’or pour ternir son maquillage. Sa respiration revient, ses paupières se mettent à cligner et trempent dans le chagrin de la désespérée. La louve répond tardivement à ce câlin, elle pose son front sur l’épaule gauche d’Amorem et se sent subitement…soulagée de recevoir ce geste que Mordred a tant attendu depuis des siècles.
« Pa…pardon… » arrive-t-elle à dire très difficilement car son chagrin est bien trop grand pour lui donner l’occasion de parler. « J…je suis désolée…j’ai peur…oui peur…tant peur…de revoir encore et toujours…les regards méprisants des autres…je ne veux…je ne veux plus être la Révolte… »
Lorsque Amorem se recule de quelques pas, la louve blessée tombe sur ses genoux et fixe ses mains tremblantes qui dégagent son don naturel, cette fumée pourpre que la femme déteste tant car c’est à cause de ce pouvoir que la chipie est considérée comme une arme de destruction.
Oui, l’Amour de Noah a parfaitement raison. Les gens blessés blessent les gens. C’est le cas de Mordred, de cette adolescente qui n’hésite pas à se servir de ses capacités pour plonger son entourage de son propre désespoir. Car les gens sont heureux mais pas Mordred. Car ils connaissent l’amour, la joie, l’espoir mais pas Mordred. Car ils arrivent tous à avancer, à se relever mais pas Mordred. C’est sans doute un grand manque de motivation, mais aussi une peur de faire le premier pas dans un chemin sans obstacle et lumineux. Alors, le Souvenir préfère se lamenter sur son propre sort, en ignorant que son hôte, que la cowgirl est capable de l’aider. Oui, si Mordred a choisi Cassidy, c’est parce qu’elle est tout ce que l’Apôtre désir.
Une volonté inébranlable. Le fait de ne jamais abandonner. Refuser de se soumettre. Changer le code de sa vie pour attraper la liberté. Être née différente et fière de l’être.
Le Souvenir se souvient encore d’une chose qu’avait dit la rebelle pendant ses cavales dans le Far-West Américain.
« Ne sais-tu pas que l’on porte tous des masques ? Ni homme ni femme, juste un humain… Personne ne m’impose ce que je suis, pas même mon sexe. Soyez fiers d’être différents. »
Pourtant, lorsque Amorem prononce l’identité de son hôte, une grande rage parcourt l’intégralité de son organisme. Elle sait, oui Mordred est au courant que sa vie ne tient plus qu’à un fil. Même en torturant Cassie, même en tentant de la consumer, même en la menaçant de faire des choses atroces, l’Apôtre est conscient que l’albinos est beaucoup plus forte qu’elle. L’histoire ne mentionne pas ou alors cache que le Noé peut se faire consumer par l’humain, mais si Mordred n’arrive pas à trouver une branche pour s’accrocher afin d’arrêter de tomber, son destin sera de disparaître une nouvelle fois, et peut-être à jamais. Mourir…est un mot qui sonne bien pour la soi-disant Reine de la Révolte. Si son existence prend fin, elle pourra dire adieu à ses pouvoirs non désirables. Si sa vie se termine maintenant, la souffrance et le désespoir vont disparaitre pour toujours. En fait, la solution est sans doute de mettre fin à ses jours…
Sa main gauche se plaque sur son front, elle serre fortement ses crocs, les larmes continuent de couler à flots, et son pouvoir fabrique soudainement l’une de ses dagues, l’une de ses abominations qui sont constamment remplies de sang. De ses doigts, l’objet est retourné en direction de son cœur. Si elle vise bien, adieu la souffrance. Son envie de mettre un terme à sa vie, de ce désir de baisser les bras et d’abandonner comme la pleurnicheuse fait constamment la fait oublier que si elle se tue, Mordred va renaitre plusieurs années plus tard pour revivre le même destin.
« Je ne suis pas de ta famille…je ne suis rien…comme je l’ai toujours dit aux autres… » avoue la Révolte d’une voix désespérée. « Le Savoir, ce Dominus l’a déjà compris et profite de cette faiblesse pour me pousser à mes retranchements… » Un rire nerveux se fait entendre. Il n’a aucun sens d’humour, aucun sens logique. En fait, la Noah est au bord du gouffre et n’arrive plus à réagir correctement. Enfin si, tout son mal la pousse à sauter de cette falaise pour laisser la graviter s’occuper de son cas et apporter une nouvelle âme à la Faucheuse. « Je suis…jalouse de ce que tu..es..Amorem…je suis également jalouse du Savoir…car vous n’êtes pas l’auteur des massacres sur cette Terre, car…vous êtes des choses dont les gens ont toujours besoin et qui permettent de faire avancer les choses…moi…ma destinée c’est de reculer encore et toujours…en baignant mon don dans le sang et le désespoir. »
Son rire est encore plus douloureux, plus fort, sous forme d’écho. Son apparence elfique se montre à cause de sa fumée pourpre qui entoure l’intégralité de son corps. Ses larmes se mettent à sécher, s’évaporer à cause des sentiments négatifs qui nourrissent jour et nuit la grande et prétentieuse Révolte.
« Tu ferais mieux de me laisser. » gronde férocement la louve qui est devenue aveugle. « Ou tu ferais mieux de me tuer avant que je réalise encore l’erreur…de vous trahir comme j’ai voulu le faire dans le passé, avec Néah !! » Sa main se met à lâcher la dague car la cowgirl semble ne pas vouloir dire adieu à la vie. Elle au moins, ne recule devant rien, pas comme Mordred. « La saloperie continue de me gêner…je crois qu’un petit bonjour à sa bien-aimée me permettra de la détruire pour de bon. » crache-t-elle de façon menaçante. « Je…ne veux pas…de ton AMOUR Amorem ! Tu perds ton temps. » ment le Souvenir en froissant avec ses griffes son vêtement où se trouve son cœur. « Va-t’en !!! »
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Sujet: Re: Awake, arise or be for ever falling Sam 25 Jan - 14:53
Awake, arise or be for ever fallingWith Bonnie R. O'Cahan
L’objet pouvant servir à percer le cœur ténébreux de la Révolte est lancé un peu plus loin de sa position par les soins de l’Amoureuse ; Amorem. De ses yeux vides de tous sentiments, de ses cristaux dorés qui tentent d’effacer la pupille noire au centre de ces derniers, les larmes continues de s’échapper sans aucune retenue pour apaiser la sécheresse de ce chagrin brûlant. Le don de la Révolte termine enfin de tourner autour de la pleureuse pour montrer pour de bon ce que cache l’enveloppe charnelle de Cassidy Danvers. Une jeune femme détenant une chevelure blanche presque à l’identique de son hôte, seulement on peut y voir encore quelques mèches bordées d’un blond extrêmement discret. Les gouttes de sa tristesse ont fini par se sécher une nouvelle fois en laissant sur leurs passages des traces noires ressemblant à du maquillage qui vient de couler. Ses lèvres rouges, bien vif, bien envoûtantes et luxuriantes, arborent à présent une couleur plus sombre, plus morte. Mordred ne se cache plus dans l’ombre, le Souvenir en a marre de rester à couvert à cause de sa peur. Oui, elle est effrayée pour d’innombrables choses. Ce sentiment la ronge et la pourrie de l’intérieur. À cause de cette chose, l’Avocate du Diable s’éloigne de ses frères et sœurs. La Seigneuresse de Mal broie du noir sur les Noah alors qu’en réalité, ils n’ont rien fait. Peut-être que dans ce chagrin d’incarner un pouvoir terrifiant, cette cage dont elle parle tant n’a jamais existé. Il est possible que de l’aide venant d’autres Souvenirs a été réalisé mais l’aveuglement de la Révolte était trop fort. Les sentiments négatifs de Mordred l’ont consumé encore et encore à tel point que l’inévitable est arrivés. Folie, désespoir sont deux éléments qui ont plongé cette jeune femme dans les ténèbres les plus immenses. Il existe réellement un lien extrêmement puissant entre Mordred et Angsthasia, mais pourquoi juste elle ? N’incarne-t-elle pas ce que la pauvre prédatrice ressent depuis tout ce temps ? La Peur ? L’Apôtre de la Révolte, le Souvenir de ce pouvoir si monstrueux, si puissant, redoute dans la plus grande honte, l’élément qu’elle incarne. C’est donc une des raisons de pourquoi Mordred s’entend si bien avec Angsthasia, la peur est une amie, la peur est devenue sa sœur adorée. Elle a vu de quoi son don est capable, elle a vu les conséquences de ses pouvoirs sur ce monde, au lieu de se réjouir d’apporter son aide aux âmes dans le besoin, Mordred est effrayée et c’est à cause de cela que la désespérée avance en fermant les yeux, mentant à tort et à travers que son mal est causé par autrui alors qu’il s’agit en réalité de sa propre faute. Honte à toi pauvre inconsciente qui blesse sans cesse les personnes qui n’ont rien demandé. Fuit désespérément la queue entre les jambes en laissant de côté les responsabilités qui lui sont dédiées. Jamais, oh non jamais le Souvenir trouvera la paix en continuant ainsi. Il serait peut-être temps d’ouvrir les yeux et d’arrêter de cracher le venin sur tout le monde. Pourquoi donc revenir à la vie en continuant d’être toujours la peste d’il y a trente-cinq ans ? Pourquoi s’attacher à une albinos rebelle qui ne recule devant rien ? Pourquoi avouer à Amorem que la mort est une solution à son problème ?
Cesse de geindre. Arrête de verser ses larmes. Il faut se relever. Le destin doit être accepté. La Révolte doit se réveiller. La rebelle et la pleureuse doivent se tenir la main. Le Clan Noah a besoin de la Révolte comme allié et non comme une ennemie. Debout Mordred !! Montre à l’Innocence que tu l’empêcheras de nuire !! Protège tes frères et tes sœurs !! Tend ta main dans leur direction pour les aider à affronter le cristal divin !! Soit forte. Comme l’est Cassidy Danvers.
Les douces paroles de l’Amour arrivent ensuite sous forme d’écho dans le cœur vide de Mordred. Elles touchent, caressent, enlacent le palpitant donnant soudainement un espoir, une lumière à la désespérée. Amorem a raison, il faut juste accepter et arrêter d’avoir peur de franchir le premier pas sur son propre destin. Lorsqu’un pas sera réalisé, le deuxième sera moins compliqué à fournir… Pourtant, la Noah s’entête encore à penser qu’elle doit refuser d’écouter sa sœur. Que la solitude est le meilleur ami pour survivre ou du moins pour tenter de trouver une solution pour quitter ce monde répugnant. Le Souvenir se tient le crâne férocement, une migraine atroce est survenue et Mordred n’arrive pas à empêcher ses plaintes de douleurs. La louve couine, blessée à nouveau, n’ose pas fixer le regard si beau, si magnifique de l’Amoureuse qui est rempli de tendresse pour la pleureuse. Encore et toujours de la peur qui l’emprisonne dans sa petite cage, à la manière d’un piège posé par un chasseur.
« Le monde a besoin de moi ? » demande la jeune femme à sa sœur d’une voix très faible partagée entre du chagrin et de la terreur. « Pourtant, je n’ai jamais eu de remerciement. Pourtant, je me vois comme un détritus lâché dans une poubelle après avoir été utile pour les humains que je déteste tant. » Son corps si lourd, si épuisant, si fatigant, s’écroule maintenant sur le sol. Elle se recroqueville comme un nouveau-né, scrutant plus rien du tout, car son cerveau ne désire plus lui montrer la beauté de ce jardin. C’est le noir une nouvelle fois, les abysses continuent de la hanter. « Le monde n’a pas besoin de moi pour avancer…de toute manière nous allons le détruire…à quoi bon l’aider ? »
Voilà, elle fuit encore et préfère fermer les yeux sur ce monde qui souhaite attraper une main tendue par la Noah. Décidemment, rien ne peut l’aider ou du moins, la Reine Révolutionnaire préfère rester une lâche. Ça remplit de rage et de colère l’hôte enchaînée qui observe bien sagement dans la prison créée par Mordred. L’avenir est sombre, le futur est incertain pour une mourante porteuse du nom du fils du Roi Arthur qui n’a pas hésité une seule seconde à dérober son trône en étant manipulé par sa mère Morgane.
« Tu souhaites que je comprenne Amorem, seulement devant moi je ne vois rien. Derrière moi c’est la même chose. À droite et à gauche c’est le néant. » Mordred se remet à rire à cause de sa folie. « Regarde-moi, je ne suis qu’une lâche. Mon apparence est différente des humains. Pour moi, je suis le mal de beaucoup d’événements. Alors dis-moi Amorem… » Elle se relève difficilement cette désespérante Noah aimant ressembler à une Elf. « Où vois-tu l’espoir en moi ? Je n’arrête pas de blesser notre clan, car j’ai peur de ce que je suis, car je suis effrayée de ce que je peux engendrer, car en vérité je souhaite...je souhaite... » Ses griffes attrapent le col de sa sœur mais très faiblement. Ses doigts tremblent, sa poigne est ridicule. Elle n’arrive même pas à terminer sa phrase et son esprit se remémore le moment où son ancien hôte Akiza a accepté d’être dévoré par le Souvenir en échange que sa sœur soit protégée par les soins de Mordred. Une promesse qui au final n’a jamais été tenue par la lâche. « Mes actes, ma lâcheté, ma frayeur…causent beaucoup trop de blessures à mon entourage. Tu veux savoir pourquoi j’ai choisi Cassidy Danvers en tant qu’hôte ? » Un sourire faible à peine visible se dessine timidement sur le visage grisonnant de la Noah. « Car je souhaite…être comme elle. Je souhaite avoir la faculté de ne jamais être arrêté pour un oui ou par un non. » Mordred se recule, baisse son visage. « Tu peux te moquer…c’est ridicule…je dois l’avouer. »