Intrigue Chapitre VI : Phase III

Enfermée dans sa chambre, Risa assise sur une chaise proche de son bureau, inspecte plusieurs documents qui parle de son ancien manoir proche de Londres, appartenant à ses défunts parents adoptifs qui est maintenant sous la propriété d’une famille de nobles portant le nom de Risewell. Ainsi, la vieille propriété de la détective est à présent destinée à d’autres personnes vues que la famille Drake s’est éteinte. D’un côté, Risa se sent heureuse de ne plus posséder de biens qui l’attachent à la noblesse et à la Reine Victoria. Mais d’un autre point de vue, le manoir était tout de même la demeure de Dorian et Elizabeth Drake. Soupirant lentement en gardant légèrement ses lèvres entre ouvertes, les orbes turquoise de la Sherlock se mettent à briller de tristesse. Elle perd sa famille, sa fille puis ses biens, mais maintenant plus rien ne la retient pour avancer dans sa voie d’Exorciste. C’est un mal pour un bien, ou plutôt un mal pour un mal. Risa saisit fermement son collier en forme d’encre, ferme les yeux pour chasser ses larmes qui recommencent à la gêner, prend une bonne inspiration et expire le mal qui la ronge juste en ce moment.

Voilà maintenant qu’elle repense à la discussion de Cloud Nine qui ne sera plus sa Maréchale d’ici quelques jours. En effet, suite à une discussion avec la dompteuse, Apollinaire de Buzancy va être son nouveau formateur bien que Cloud n’ait pas encore envoyé le rapport pour cette mutation. Holmes a senti, dans le regard et le ton de la voix de Cloud Nine que cette dernière ne souhaite pas se séparer d’elle. Pourtant, d’après la Maréchale, Apollinaire pourra mieux la gérer au niveau de son deuil ainsi que du fantôme de sa fille Flora qui la hante jour et nuit.

Se retirant de son bureau, Holmes attrape dans un coin de sa chambre le manche de son violon, pose son menton sur la mentonnière de l’instrument, récupère de son autre main valide l’archet. Fermant ses paupières, elle vide son esprit, frotte la mèche de l’archet sur les cordes du violon et commence à jouer le nouveau morceau que la Sherlock vient d’apprendre récemment. Mais soudainement, sa musique s’éteint, disparaît à cause d’un bruit très étrange. Risa ouvre subitement ses yeux et écarquille ses derniers en voyant une sorte de portail implanté dans sa chambre. L’Anglaise croit rêver et n’a même pas le temps d’élaborer une théorie que la chose étrangère de sa chambre l’aspire pour la dévorer en prenant au passage d’autres choses qui sont dans sa piaule. Les ténèbres frappent de plein fouet la jeune femme et lui provoque une perte de connaissance.

Elle qui déteste tant fermer les yeux pour se plonger dans le sommeil à cause de ses cauchemars qui ne cessent pas de la tirailler, la femme revoit subitement son ex-mari tirer sur leur fille pour plonger Risa dans un profond désespoir. Voir Flora tomber sur le sol, son sang qui tâche peu à peu ses vêtements soyeux, la détective ressent une nouvelle fois cette douleur atroce qui lui a tranché le cœur et son esprit en plusieurs morceaux. C’est lorsque le mal arrive à son apogée, que Holmes reprend conscience avec un cœur lourd, bouleversé et douloureux. Risa peste, et elle remarque que seulement maintenant le lieu inconnu où elle se trouve. Il fait très sombre, l’oxygène n’est pas aussi important que l’ordinaire, des hurlements, des secousses font trembler de peur la gente demoiselle. Elle ne comprend pas ce qui se passe mais là-haut quelque chose d’horrible est en train de se passer. Une secousse plus violente faisant trembler le sol fait échapper la poussière qui se loge entre et sur les pierres du souterrain. La Holmes se relève tente de s’avancer dans l’obscurité mais rencontre par mégarde de l’autre côté le mur en pierre de la zone. De ses mains, elles palpent l’obstacle, sent la froideur des pierres qui s’étendent jusqu’au plafond.

Des bruits proches de sa position titillent l’ouïe auditive et sensible de la chercheuse de vérité, Elle fronce les sourcils et se demande si elle pourra apercevoir le ou les propriétaires des bruits de pas qui s’avancent aveuglement dans cette obscurité gênante. Doit-elle prévenir de sa présence afin de savoir où elle se trouve et ce qui se passe en ce moment même ? Ou bien rester muette et ne faire qu’un avec le décor pour laisser passer cette chose invisible qui arrive près d’elle. Risa s’assure que ses anneaux sont bien autour ses index pour activer son Innocence en cas de besoin. Étrangement, son instinct féminin lui dicte de ne pas s’en servir pour éviter que les murs de cet endroit s’effondrent sur elle. Alors, elle attend de voir ce qui se ramène et préfère rester muette par simple précaution.  

Elle reste dans l’ombre et se rend compte que la détective n’est pas seule. Au contraire, deux personnes se présentes près d’elle et grâce à l’étrange et resplendissante lumière que produit la jeune femme. Le peu de luminosité qui dévoile le visage de l’inconnu laisse à penser que cette personne n’est pas du tout une Exorciste voire un membre de l’Ordre Noir ou de Central, ou alors, c’est une nouvelle et Risa n’en a pas du tout entendu parler. La Sherlock est comme ça, elle sait beaucoup de choses dont principalement l’intégralité des personnes travaillant dans l’Ordre Noir. Son palais mental y enregistre les visages, les identités et quelques petits résumés marquants. Les informations inutiles à leurs sujets, Risa les efface automatiquement pour toujours avoir un espace suffisant afin de collecter de nouvelles informations. Automatiquement, son mind palace lui indique que son Innocence pourrait également faire office de lumière. Néanmoins, ces anneaux seront beaucoup moins efficaces contre cette capacité de cette demoiselle. Instinctivement, Risa enlève ses gants en cuir pour y faire respirer ses mains douces et fragiles et y faire ressortir ses anneaux de Poséidon qui s’activent lorsque la volonté de son porteur les autorise. Fermant fermement ses poings, des mandalas d’eau s’illuminent et provoque une faible luminosité autour des poings de la compatible. Ces étranges cercles qui peuvent faire croire à des signes sataniques ou des sorcelleries donne une image moins religieuse, moins Exorciste pour la fille du vent salé.

L’autre individu porte l’uniforme de Central et n’est pas du tout une tête inconnue pour la chercheuse de vérités. Maé Connors si les souvenirs de la Sherlock sont bons. Morphologie d’une personne frôlant entre le un mètre soixante-dix-huit, un mètre quatre-vingts. Un individu qui prend soin de son apparence car son uniforme n’a presque aucune trace de dégradation malgré la poussière apparente et quelques taches de sang. En y concentrant un peu plus son attention sur lui, Risa remarque que maintenant les orbes sombres de cet homme qui sont vifs, perçant et scrutateur mais elle y voit tout de même une once de gentillesse qui se cache au plus profond de ce marron envoutant pouvant faire charmer nombre de cœurs souhaitant trouver son prince charmant, ou plutôt son assistant charmant. Oui, la Holmes connaît le métier de ce personnage ou du moins sa fonction au sein de Central. Risa est une fouine, inspecte tout et n’importe quoi sans parfois demander la permission à autrui. C’est une intelligence qui défie l’intelligence même de l’Ordre Noir. Du coup, Drake commence à comprendre où elle se trouve. Peut-être à Édimbourg car ce membre de Central fait partie de cette mission tout comme Cloud Nine, Destiny Richards, Oskar Magnussen, et d’autres car la liste est trop longue pour tous les énumérer.

« Nous sommes à Édimbourg, n’est-ce pas ? » demande soudainement Holmes en fixant une à une les personnes qui viennent de la rejoindre.

Son attention, ses yeux de lynx, sa curiosité maladive, sa soif de résoudre d’innombrables énigmes et d’y dévoiler de nombreuses vérités, la poussent à inspecter les murs alentour pour confirmer ses soupçons : ils sont dans un souterrain construit avant sa naissance. Ce qui explique l’usure des pierres, la fragilité de certaines et l’air poisseux. Ils vont devoir trouver une sortie et vite, car les secousses au-dessus de leurs têtes n’envisagent rien de bon et sont très inquiétantes pour Risa. Elle soupir ensuite en y découvrant de nombreuses affaires qui lui appartient sur le sol. Dont son violon en plusieurs morceaux, de nombreux bouquins et son uniforme d’Exorciste qui donne un faux sourire ironique pour Holmes, comme-ci l’Innocence botte les fesses de l’Anglaise pour la faire travailler. La rose noire ouvre donc ses poings qui désactivent aussitôt ses boucliers de mandalas, récupère un briquet dans sa poche et le lance à Maé, enfile son uniforme et active à nouveau sa capacité pour redonner de la luminosité.

« Nous devrions commencer à chercher une sortie. » reprend-elle en inspectant une nouvelle fois les murs pour y trouver le moindre indice intéressant. « Le souterrain ne va pas tenir longtemps si les secousses à l’extérieur continuent de jouer leurs concerts. Mister Connors, vous allez être notre guide ou plutôt nous informer si nous faisons fausse route ou non. » Elle se tourne vers lui, impassible. « Notre but est de remonter à la surface, sauf que nous ne connaissons pas le chemin. Plus nous nous enfoncerons dans ces tunnels et plus le dioxyde de carbone sera imposant. La flamme du briquet va donc nous servir à nous informer si nous descendons au lieu de remonter. Si jamais la flamme s’éteint, c’est que l’oxygène est beaucoup plus rare et nous risquons de mourir d’asphyxie. Autre chose à signaler, les murs ont sans doute des indications pour nous indiquer la sortie, comme des flèches, des lettres ou des chiffres ou bien des marques. »

Holmes enfile sa capuche pour y cacher sa chevelure de neige et ouvre le chemin en reprenant son silence et sa vigilance. Elle a foi de trouver la sortie pour y découvrir ce qui se passe réellement dans la capitale de l'Écosse. Sa peur de découvrir de nombreuses horreurs à la surface glace le sang de la détective. 

Les secousses deviennent plus violentes et Risa orientent ses boucliers d'eaux en y levant ses poings pour visualiser le plafond. Des fissures viennent d'apparaitre ce qui indique à la Sherlock que le souterrain ne va pas tenir très longtemps. Horreur, Holmes ne souhaite absolument pas être enseveli par des pierres et mourir de la sorte. Hors de question. À présent, Risa s'accroche à la vie pour que sa fille qui la regarde depuis les cieux soit fière d'elle.

« Il nous reste exactement moins de dix minutes pour trouver une sortie. » informe-t-elle avec une précision claire et précise. « Ce souterrain datant d'une époque bien différente de la nôtre n'est pas conçu pour résister à des phénomènes comme celui que nous vivons actuellement. » Ses orbes turquoise se posent d'une froideur extrême sur la flamme du briquet qui pourrait s'éteindre à cause de Risa. « Si vous affirmez qu'il y a effectivement un courant d'air Mister Connors, alors nous devons nous y diriger le plus rapidement possible, mais surtout en restant prudent. » Son attention se porte ensuite sur la demoiselle qui avoue ouvertement être une ennemie. « Je n'ai nullement l'intention de vous attaquer lady, je ne tiens guère à un affrontement suicidaire. »

Ainsi, la détective se dirige en direction de ce fameux courant d'air en restant à la droite de Connors. Elle en profite pour continuer son enquête sur les murs afin d'y repérer le moindre petit indice utile. C'est au bout de deux minutes extrêmement longue, que Risa y découvre des inscriptions sur cette vieille muraille. Elle s'y arrête un instant. L'écriture, les mots, la phrase n'est pas de la langue Écossaise ou du moins n'est pas l'officielle. En y cherchant profondément dans son palais mental, Risa se souvient avoir étudié différent cryptolecte qui sont parlés par peu de personnes, précisément des gens du voyage. Actuellement, la phrase est en Beurla-reagaird qui est très proche du shelta irlandais.

« Nous approchons de la sortie. » dit-elle d'un ton neutre. « C'est ce que je semble déchiffrer de cette phrase. »

De nouvelles secousses surviennent à la manière d'une gifle au visage. Risa se précite sur la jeune femme et pose ses boucliers au-dessus de leurs têtes afin de contrer un léger éboulement. Elle grogne pour repousser les débris et désactive aussitôt sa capacité car Risa est essoufflée. La rose noire se rend compte que Cloud a raison de lui dire sans arrêt qu'elle n'est pas prête pour une mission. Du moins pas encore.

Prenant une bonne inspiration, la voilà qui réactivent ses boucliers pour y recréer une légère luminosité. À cet instant, sa mèche de cheveux blonde se met à danser sous l'effet d'un léger courant d'air. La sortie est à quelques mètres.

« Je sens de l'air, du vent, et l'odeur d'un incendie. » Elle fronce les sourcils. « Édimbourg est en feu ? » demande-t-elle assez inquiète.

L'air, l'oxygène qui émane de la sortie qui se rapproche de nos héros brûle de plus en plus les poumons de la Sherlock. Ses organes qui sont déjà atteints, malades à cause du tabac n'arrangent pas la détective qui se met à tousser plusieurs fois. L'Anglaise a pourtant été prévenu que trop fumer nuirait à sa santé. Mais durant sa déprime et sa quête pour se venger, Risa a raccourci son espérance de vie. Peut-être qu'à quarante ans voire cinquante ans, la Holmes périra par un cancer ou une maladie incurable. C'est sans doute inévitable, cependant Drake ne s'en démord pas pour autant. C'est uniquement de sa faute. De toute manière, Risa ne compte pas refaire sa vie. Il est hors de question de retrouver un prince charmant et de remplacer son petit bourgeon du nom de Flora. Cependant, son cœur semble prouver le contraire mais d'une certaine manière. Elle s'est rendu compte que ce petit organe sensible bat chaudement pour Abigail Panabaker et même pour cette jeune femme du nom d'Ada van Eyck. Il est inévitable que ses sentiments tournent à présent sur quelque chose d'interdit et de mal vu dans la société : aimer le même sexe.

Ils arrivent, ils sont tous proche de l'entrée de l'enfer et de la sortie des ténèbres. Risa redoute ce moment, d'y voir une ville morte à cause de la fureur du Diable qui crache son courroux sur des innocents. Cette pensée quitte son esprit quand un portail survient en plein milieu de leur chemin, juste devant la sortie. La sorcière n'a pas le temps de s'arrêter, de freiner que la voilà aspirée, dévorée, englouti par cette chose créée par l'Innocence farceuse.

Comme elle le pense, l'enfer se présente devant eux, il est encore plus terrifiant que les dires des personnes. L'amoureuse des vérités se penche légèrement à la limite du bâtiment pour y voir le bas, le sol, qui est recouvert de lave. Il n'y a aucune issue pour se sortir de ce piège créé par l'innocence. Risa ne souhaite pas mourir dans cet endroit, c'est hors de question. Soudainement, son esprit est en alerte. La rose noire lève ses mains en direction du ciel pour créer ses javelots d'eau. Elle patiente un petit moment pour fusionner son Innocence avec son palais mental, puis le moment arrive. Ses créations foncent à toute vitesse sur des rochers de lave tombant sur son groupe. Les deux lances détruisent les deux projectiles.

Risa n'est pas la seule à créer de magnifique chef d'œuvre. La jeune fille décide également de partager son art en y dévoilant son second visage angélique. Une Akuma ressemblant à un oiseau légendaire : un Phoenix.  Les orbes turquoise de la femme aux cheveux de neige s'illuminent d'un feu ébahi. L'ancienne chevalière n'a pas les mots devant cette beauté hors du commun. Pourtant, c'est une ennemie.

"Vous êtes magnifique." finit-elle par dire à la demoiselle.

Jamais elle n'aurait eu l'idée d'être secourue par un Phoenix légendaire et majestueux. Ce moment va rester gravé dans le cœur de la Sherlock et va continuer d'exister à jamais dans le palais mental de la détective.

"Nous nous en remettons à vous, mademoiselle."

Une goutte de sueur perle le long de sa tempe à cause de cette chaleur infernale. La Sherlock déteste les hautes températures et préfère être sous la pluie. N’est-ce pas une coïncidence que son Innocence détient l’élément de l’eau ? Peut-être que le Seigneur veillant au-dessus du ciel souhaite accorder à la mère en deuil une arme qui correspond aux attentes de Holmes. Une voix qui n’est pas inconnue lui chuchote à l’oreille, c’est le son des cordes vocales de Flora. Vient-elle aussi surveiller sa mère dans une situation pareille ? Elle la prévient d’un danger imminent et que la femme doit se retourner pour y faire face. Effectivement, son doux bourgeon a raison. Un bloc de pierre recouvert de magma en fusion fonce à toute vitesse sur la fille du vent salé. De justesse, l’Anglaise ferme ses points pour que ses boucliers de Pontos se heurtent au projectile. L’impact est si fort que Risa est propulsée quelques mètres plus loin et manque de tomber du bâtiment. Heureusement, l’idée de produire son fouet d’Aphrodite pour se tenir à la petite tour du bâtiment l’empêche de basculer dans le vide. Elle inspire et expire par un soupir de fatigue. La chance sourit à son collègue et à cette dernière, car l’Akuma sous forme de Phoenix devient leur salut pour se sortir de ce mauvais pas. Ainsi, en voyant Maé Connors monter sur le dos de l’oiseau légendaire, Drake se relève péniblement et le rejoint en essayant de ne pas être brusque pour monter le Phoenix. Réarmant ses poings pour y produire encore ses boucliers d’eau, Risa est à l’aguet afin d’être une source de protection pour tout le monde.

« Perth se situe au Nord. » répond la jeune femme à l’oiseau. « Mister Connors, j’ai une boussole dans ma poche, veuillez la prendre si vous n’en avez point. Mademoiselle, veuillez à ne pas trop vous rapprocher du volcan. La fumée que le cratère dégage est très toxique. J’avoue que cela peut-être un spectacle éblouissant de voir ce qu’il s’y passe à l’intérieur depuis le ciel, mais c’est trop dangereux. Pour nous, comme pour vous. »

Lorsque l’Akuma esquive de justesse un bloc de magma que Risa n’a pas du tout aperçu, la femme perd équilibre, tombe sur le ventre, s’agrippe aux plumes pour pas tomber.

« Je suis sincèrement désolé. » marmonne honteusement l’amoureuse des vérités qui vient d’échouer à son rôle de protecteur. « J’espère ne point vous avoir fait mal en me retenant grâce à vos plumes, je vais faire de mon mieux pour ne point refaire cette erreur. » dit-elle déterminée bien que ses mains tremblent comme des feuilles car ce genre de situation est encore très étranger pour l’ex-chevalière de la Reine.

Lorsque la demoiselle tente de reprendre son attitude de protectrice, voilà que Phoenix dévie par la droite et chute légèrement en perdant de l’altitude. Sur ce fait, Risa évacue sans le vouloir un petit cri de terreur et de surprise qui détruit son attitude glaciale. Oh mon Dieu, ce vol d’Édimbourg n’est pas de tout repos et les sensations fortes ne sont pas appréciées de Holmes qui tente de se reconnecter à son palais mental en désordre.

« Je suis toujours là. » répond-elle à l’Akuma qui demande si tout le monde est encore sur son dos. « Plus jamais je ne refais un voyage dans les airs devant un volcan. » affirme-t-elle en protégeant ses orbes turquoise avec son avant-bras.

D’autres projectiles approchent dangereusement et la sorcière n’a guère le temps de lancer des javelots ou de les protéger avec ses faibles boucliers. Elle élabore ou plutôt recopie un mouvement de sa Maréchale Cloud Nine. La veuve rejoint ses doigts les uns contre les autres, les recule pour y former de l’eau et fabrique son fouet aquatique. D’un mouvement circulaire au-dessus de sa tête avec son bras droit, la lanière d’eau du fouet déchire, détruit les blocs de magma en fusion. La voie est maintenant libre pour quelques secondes car Risa est contrainte d’user de sa prétendue magie venant de Dieu pour y créer ses merveilleux javelots de Rhodé afin d’y décimer une énorme pierre en fusion. Devoir les protéger n’est pas une chose aisée, et utiliser son Innocence dans une situation mortelle fatigue beaucoup la Sherlock. Cloud Nine a encore et toujours raison, la détective n’est pas prête pour aller en mission, pas encore…

« Je crois que c’est Perth là-bas, sur votre gauche. » annonce la Sherlock à bout de souffle.

Elle ne s’est pas occupée de son collègue de Central du nom de Maé Connors, ni même de sa sauveuse Akuma. La détective est partie seule de son côté, jugeant être apte à pouvoir sauver des vies. Holmes n’est pas blessée contrairement à certains de ses alliés qui tentent de rejoindre la porte de sortie. Parcourant de ce qu’il reste de la rue et évitant de trop s’éloigner de la porte de l’ancienne Arche, l’Exorciste combat la colère du volcan avec ses faibles connaissances sur ses armes. Disposant du pouvoir de l’eau, Risa peut être utile, mais elle le serait encore plus si la demoiselle n’avait pas fui dans le passé en prétendant assouvir sa vengeance contre Seth Moriarty. Un faible soupir s’échappe de ses lippes maquillées d’un rouge à lèvres sombre. Sa capuche recouvre l’intégralité de sa chevelure de neige mais quelques mèches rebelles porteuses de sa couleur naturelle qui est le blond doré tombent pour caresser son nez. Ses poings fermés, des boucliers de mandala d’eau font guise d’armement pour contrer les projectiles en feu qui tombent parfois sur elle. La sociopathe ne tente pas le diable sur des projectiles imposant afin d’échapper à la mort. Mais pourquoi l’Anglaise ne rentre pas et continue de rester dans ce spectacle morbide ? La femme est ailleurs, son regard vide, marchant dans ce qui semble être un chemin pour rejoindre le royaume des morts. Chaque projectile du volcan lancé contre la Sherlock est repoussé avec une rage impressionnante. Dévié à gauche, renvoyé à droite, un hurlement de colère par moments, un grognement d’énervement quelquefois…

Chaque maison du secteur de Holmes est fouillée de fond en comble à la recherche de vie, à la recherche d’un espoir pour ce que commet ce volcan. Elle ignore que le coupable est en réalité l’Innocence. Cette chose que Dame Drake utilise depuis quelque temps pour tenter de sauver le monde de l’Apocalypse. Les flammes, la chaleur, la température, le désespoir sèchent les larmes d’horreur de la détective. Il n’y a que les gouttes de transpiration coulant sur ses tempes qui semblent résister à cette haute température. Les poumons déjà affaiblis par le nombre de drogue consommée durant son passé n’aident aucunement la propriétaire à respirer dans cette fournaise. Elle tousse, manque d’air, mais continue à avancer malgré tout. Son visage est recouvert de suie à cause de cet incendie qui la gêne en provoquant des picotements. Puis, son ouïe entend la voix d’un enfant. Une fille. Non ! C’est un garçon. C’est tout proche. Il faut se dépêcher de le sauver. Les plaintes, les appels de détresse sont tous proches, ça semble être sous des décombres. Risa se met à prier intérieurement que le môme ne soit pas en danger de mort, qu’il ne possède aucune blessure grave et mortelle. Elle espère. Fonde des espoirs. Mais son palais mental en alerte est absolument pessimiste.

Déblayant les gravats difficilement, l’enfant est dans un sale état. Il se met à sourire en voyant enfin un visage, une bonne nouvelle, un espoir vivant pour continuer à vivre. Les mains de la mère en deuil attrapent le garçon, le soulève pour le serrer fort dans ses bras. Une vie est sauvée, au moins une. Risa a été utile. La femme n’arrive plus à pleurer car l’enfer de cet endroit l’a vidé de ces choses. Mais elle est soulagée, heureuse d’avoir réussi et de ne pas commettre la même erreur à Paris.

Mais le karma toujours en proie sur cette jeune femme désirant la paix, le pardon, une manière de se racheter, continue de semer son autorité sur sa proie, sa victime, pour lui faire payer d’avoir été une personne détestable pour beaucoup de citoyens de Londres.

Alors, un bruit sourd survient. Ça projette la compatible un peu plus loin comme un vulgaire sac de poubelle. Elle a mal, mais retient de toutes ses forces le petit pour qu’il ne soit pas blessé par ce qu’il vient d’arriver. La femme écarquille les yeux, lorsque l’enfant l’observe d’un regard vide. Sa peau est parsemée d’étoiles noires. Ça ravage le corps du garçon qui est délaissé par l’Exorciste qui arrive de justesse à esquiver le gaz mortel du virus Akuma sortant du corps à présent en poussière. Risa Holmes Drake, n’est pas encore capable de protéger qui que ce soit. Elle ne sème que le malheur et le désespoir autour d’elle, c’est un virus comme l’Akuma de niveau deux qui se trouve en face de cette dernière. Le démon est blessé, mais tremble de spasme de ricanement sur ce qu’il vient d’accomplir. Il se moque de Holmes, la pointe du doigt avec son index robotique, tout en pleurant tellement la situation est drôle et intéressante pour lui. Le haut du visage de l’Anglaise est caché par l’ombre de sa capuche. La combattante ne bouge pas d’un poil à la manière d’une statue. Ses mandalas sous forme de bouclier tournent dans le sens des aiguilles d’une montre depuis ses poings. Puis ça va de plus en plus vite exprimant sans doute les sentiments de la désespérée qui sont en ébullition. Elle montre ses dents d’une blancheur exceptionnelle qui se serrent de haut en bas férocement. Ses canines grincent dangereusement, la femme se mord la joue provoquant un petit fluide de sang qui s’écoule depuis ses lèvres, puis des iris d’un bleu turquoise s’illuminent de plusieurs éclairs de rage.

L’Akuma tire à plusieurs reprises sur sa cible qui se protège avec aucune hésitation de ses boucliers d’eau. Les protections d’Innocence se brisent en y créant un nuage de pétale de rose aquatique qui tombe lentement sur le sol pour l’humidifier un instant afin de s’évaporer par la suite à cause de la haute température. L’ennemi allié au Comte Millénaire est subitement ligoté par le fouet de la sorcière. De toutes ses forces et grâce au pouvoir que lui procure le cristal divin, Drake toupille sur elle-même en faisant tournoyer le tueur. Ça s’écrase contre des restes de bâtiments, mange le sol, entre en contact avec des rochers de lave dans le ciel, pour finir sa course au pied Risa. Un javelot d’eau se plante dans le pied de la machine pour la faire souffrir, entendre son cri de détresse et de douleur. Un autre pic d’eau entre en contact dans le ventre de la machine mais cette fois très lentement pour bien lui faire ressentir ce qu’endure depuis longtemps Holmes. Des supplices, la Dame de l’eau entend cette chose des cordes vocales de ce monstre, de ce tueur qui a osé la faire tomber encore plus bas dans les abysses du désespoir. Va-t-elle répondre à sa demande ? Non, elle ne le fait aucunement car Risa n’est plus Risa. Son ennemi fait face à la Sorcière aux Roses Noires. Deux lances d’Innocence s’abattent sur chaque main de l’individu et une autre sur le pied restant pour le clouer au sol.

♪ Beware, beware the Daughter of the Sea.
Beware, I heard him cry.
His words carried upon the ocean breeze,
As he sank beneath the tide. ♫

« Tu te dis Élu de Dieu ?! Alors que tu prends un malin plaisir à me torturer ? Sorcière !! »

Risa lève sa main en direction des nuages de cendres provoqués par la montagne de feu afin d’y créer un dernier javelot de Rhodé.

« Je ne suis pas une Élue de Dieu, je suis sa sorcière qui sombre dessous les flots. »

La souffrance de la machine, esclave du Comte Millénaire, prend fin en recevant le projectile dans son crâne non humain. L’âme est libérée des mains d’une désespérée. Elle s’en va très haut dans le ciel pour rejoindre les siens, là où se trouve la fille de la sorcière qui la surveille de ses douces opales inquiètes.

Un hurlement non humain attire l’attention de Holmes pour la faire redescendre sur Terre. Lau Shîmin témoin du spectacle incite férocement l’élève de Cloud à le suivre pour rentrer dans l’Arche. La femme s’exécute sans rien dire en désactivant sa source de pouvoir. Elle ignore les remontrances du capucin, constate que malgré l’état déplorable de la Maréchale la blonde s’en sortira.

De ses premiers pas au QG, de ses premiers mouvements en se sentant en sécurité, Risa s’échappe de ce monde pour s’isoler dans sa chambre en repoussant les soigneurs désirant soigner ses égratignures. Elle comprend enfin pourquoi la balafrée du nom de Cloud Nine désire lui interdire de prendre des missions. Son état émotionnel est instable…délivrant la Sorcière aux Roses Noires qui se cache au fond de son être…